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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 09:00

Darkman.jpgNombreuses sont aujourd’hui les adaptations de comics plus (Spiderman, les X-Men, Batman Begins…) ou moins (Hulk, Elektra, le bancal mais intéressant Punisher…) réussies. Cependant, le début des années 90 a lui aussi été marqué par un phénomène de même ampleur avec son lot de Batman (extraordinaire Tim Burton, lamentable Punisher à la Lungren, Captain America du pauvre et enterrement sans panache d’un Superman n’ayant pas droit à des noces funèbres punchy à la Schumacher pour Batman. Ne parlons pas de Supergirl ! Confier la réalisation de cette histoire au tueur du requin des Dents de la mer….

 

Même les Smallville réalisés aujourd’hui par Jeannot Szwarc manque de panache et sont prévisibles !). Dans ce champ plus riche en navets qu’en truffe s’est tout de même démarqué, outre Burton, un petit cinéaste fan de tronçonneuse, Sam Raimi (qui confirmera largement l’essai des adaptations BD avec son Spiderman).

 

Ce dernier réussi tout de même à mettre en place un héros totalement crée par ses soins qui sera par la suite adapté en bande dessinées, ce qui témoigne de la qualité du travail du bonhomme. Et déjà, via un Liam Nesson loin de son rôle de lampe de bureau éclairant la voie du Jedi en puissance, il parvient à imposer un personnage sombre, sujet à des déséquilibres psychologiques meurtriers (vu le parcours, on peut comprendre, se retrouver brûlé en quasi-totalité n’a rien de réjouissant en soi) mais dont le souci reste principalement de se redonner une vie tout en assumant un désir de vengeance plus que logique. Même l’historiette à l’eau de rose est cette fois ci bien intégrée et démontre à quel point le personnage est partagé entre son Jeckyll et son Hyde (voir la mémorable scène de la fête foraine).

 

Et le tout reste dans un ton Comics jouissif, certains plans rappelant même furieusementdm2 des cases de bande dessinées. Le bad guy quant à lui est réussi, abject et amoral à souhait, collectionneur d’un certain type de trophées ayant peut être influencé Universal Soldiers et son collier d’oreilles (bien que son retour dans Darkman II soit un peu tiré par les cheveux et ne parlons pas de Darkman III qui malgré un essai d’originalité et de démarcation par rapport au 1er opus, ne parvient pas à se hisser au rang de celui-ci, excepté dans le meurtre plagié avec la bouche d’égout. De plus, Confier le rôle de Westlake à Arnold Vosloo ne fut pas la meilleure chose à faire. Il fut heureusement plus à sa place dans la parodie de Stephen Sommers de la Momie. Doit quand même avoir un problème pour accepter que des rôles de brûlés, de momies, ou d’être des ténèbres dans un épisode peu mémorable de la série Charmed… Mais oui, celui où Prue tente de se suicider et où Léo redevient un être de lumière….) et les scènes d’action porte bien la patte du réalisateur (voir la scène de l’hélicoptère ou le final dans l’immeuble en construction).

 

Aucun temps mort donc pour ce nouveau héros à la personnalité très complexe et loin d’être aussi lisse qu’un Superman tout en étant beaucoup, mais alors beaucoup plus torturée qu’un Bruce Wayne à la Clooney. Ce film est à voir et à avoir. Peu connu par rapport à ses acolytes, il reste toutefois bien supérieur à nombre d’entre eux, et ce, sans effets spéciaux grandiloquents, simplement par la force de son personnage et par la folie brutale du métrage.

 

 

 

The Darkman

 

1990 - Universal Pictures

Réalisateur : Sam raimi

Acteurs : Liam Neeson, Bruce Campbell (Caméo)

Genre : Comics

 

Disponible en dvd et coffret trilogie

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 08:00

affiche.jpgStar Trek III s’achevait sur une happy end de rigueur. Le corps et le katra de Spock avaient été fusionnés et notre vulcain préféré était de nouveau sur pied, l’esprit certes un peu embrumé mais debout et prêt à reprendre les rennes de sa vie…. Aux côtés de ses amis.  Mais toute cette liesse ne pouvait durait et la question douloureuse du retour sur Terre commençait à se poser, sans compter celle du fils potentiel de Spock ; J’en vois déjà qui commencent à lever un sourcil à la lecture de ces quelques mots. Spock a un fils ?

 

            L’idée avait en effet travaillé les producteurs et scénaristes de l’époque et personne ne s’est pourtant posé la question à la vision des films précédents. Spock mort a vu ses cellules se faire régénérer par l’effet Genesis. Il est donc redevenu un nouveau né puis un enfant et enfin un adolescent. Tous ceux qui se souviennent du « Mal du pays » et d’un épisode particulier de Star Trek Voyager et d’Enterprise avec T’Pol et Tuvok comprendront où je veux en venir. Tous les sept ans, les vulcains subissent ce qu’on appelle le Pon’Farr, à savoir une montée d’hormones si fortes que les vulcains doivent s’accoupler sous peine de périr.

            Dans TOS, Spock trouve un dérivatif en tuant Kirk (qui reste en vie via un joli stratagème de McCoy). Dans Voyager, Tuvok parvient à assouvir sa soif avec une hologramme de sa propre femme (il ne pouvait se résoudre à la tromper et la solution restait finalement un brin romantique) . T’Pol, victime d’un virus , Phlox a réussi à mettre un vaccin au point dans l’urgence avant que celle-ci ne perdent toute dignité.

            Mais dans Star Trek III, comment Spock a-t-il pu passer par au moins 4 voire 5 Pon’Farr sans y rester, sans compter la vitesse à laquelle son corps grandissait ? Reste alors un plan de Saavik et de ce dernier, le lieutenant prenant soin de laver et de consoler son aîné… Et Bizarrement, plus rien, on passait à la scène précédente, ce qui explique qu’elle soit encore présente au casting de Star Trek IV. Mais finalement, on ne la voit que quelques minutes puis sur un ultime plan où elle reste sur Vulcain aux côtés de la mère de Spock. La logique voudrait que si fécondation il y a eu , celle-ci puisse être aidé par la future grand-mère du petit… 

            Tout ceci n’a jamais eu de suite, nous le savons…. Pour le moment. De là à ce que le créateur de Lost nous ponde un arc scénaristique sur le sujet, il n’y a qu’un parsec à franchir.

            Pour revenir à notre opus du jour, tout ce petit monde doit donc retourner sur Terre et affronter la cour martiale, mais le voyage ne se fera pas sans anicroches….

 

            Les trois premiers Star Trek se caractérisaient par un canevas commun. De prime abord, ils possédaient tous un méchant d’envergure. The Motion Picture présentait un V’Ger omniprésent, fruit des recherches humaines ayant su trouver sa propre voie et sa propre identité dans l’espace. Lorsque celui-ci fut de retour sur Terre, c’était pour mieux la détruire si son créateur ne répondait pas à l’appel. The Motion picture étant une aventure se suffisant à elle-même avec un début, un milieu et une fin du plus bel effet, la franchise cinéma aurait pu s’arrêter là. Se pose alors deux problèmes : le manque de reconnaissance des fans face à un univers qui a par trop changer et l’appât du gain alimenté par la réussite malgré tout de cette première tentative sur grand écran.

 

            Ni une , ni deux, on met en chantier Star trek II, véritable renaissance et nouvelle genèse d’une licence qui n’avait guère été gâtée sur la décennie passée . Gros succès critique et public, La colère de Kahn fonctionne elle aussi sur une menace planétaire, le projet Genesis, et sur un bad guy d’envergure comme on en fait un tous les dix ans. Le film possédant une fin ouverte, le troisième film entre en production alors que la promotion du second est à peine entamée. Car les producteurs ont réussi à mettre au point une check-list infernale de leurs besoins. Ils savent combien ils peuvent désormais miser pour obtenir une retour sur investissement pleinement lucratif, et ce en rognant un maximum sur les sfx de type téléportation qui seraient presque gratuit aujourd’hui mais qui à l’époque valaient plusieurs milliers de dollars. On retrouve ces considérations sur la série « V » où chaque tir laser était facturé 5 000 billets verts. Le retour du personnage phare étant réussi et la fin de The Search for Spock étant elle aussi ouverte malgré un message de fin assez finaud pour ne pas continuer l’aventure en cas de déboire financier, un quatrième épisode est mis sur les rails.

 

            Mais Star trek III fonctionnait aussi autour d’enjeux dramatiques et d’un autre vilain, moins réussi mais permettant un retour flamboyant des klingons au premier plan. Et pour Star Trek IV, Bennet, Nimoy et Meyer (retour du fils prodigue de Satr Trek II et du futur Terre Inconnue) décident de modifier légèrement la formule. Tout d’abord, éviter les morts violentes car entre Decker, Ilia, Spock,  Kahn et le fils de Kirk nonobstant l’Enterprise lui-même, il faut bien reconnaître que les trois premiers numéros faisaient preuve d’un côté sombre assez inédit et contrastant sévèrement avec la série d’origine. De plus, le rythme de ceux-ci était assez épuisant, le film se basant toujours sur les revendications du fêlé du jour qui tuait à tout va. Enfin, Kirk en tant qu’amiral souffre de son inactivité forcée et les motifs de récupérer un commandement commencent sérieusement à s’épuiser alors que Spock doit se reconstruire et retrouver la pleine possession de ses moyens après une opération mentale à cerveau quasi ouvert.

 

            Les scénaristes mettent donc en place une nouvelle menace, parvenant à insuffler un fil rouge de pression sur les épaules de nos héros sans pour autant les presser via l’astucieuse idée du voyage dans le temps. Bien que Shatner exprime à l’époque son opposition devant cette ficelle assez grosse (faire des erreurs et les corriger d’un coup de Delorean renvoie l’humanité à une idée de lâcheté et de facilité  assez compréhensible), l’histoire se met progressivement en place. Ce voyage dans le temps se base sur plusieurs motifs. Kirk reste le héros de la Fédération et de la franchise (sa portée est d’ailleurs telle qu’il a le droit à son propre pastiche via le personnage de Zap Brannigan dans l’excellentissime Futurama de la Fox) et son action pour sauver Spock qui est avant tout son ami , bien que passant par le vol d’un astronef et la désobéissance à un ordre direct , doit trouver un contrepoids via un cadre désespéré pour Starfleet afin de commuer au mieux sa peine en quelque chose de supportable. Ensuite, via les réductions drastiques que j’évoquais plus haut, le fait de tourner un film entier sur la Terre de 1987, à fortiori à San Fransico , permet d’éviter tous les plans spatiaux et d’infernales maquettes. Si on regarde le film, on réalise rapidement que les sfx viennent pour la majorité des autres métrages et sont pour exposés dans le petit résumé qui permet de faire la liaison justement avec eux. En quelques minutes, on a le droit au projet Genesis, à l’explosion de l’Enterprise et à la fin de Spock. Dans Star Trek Iv, les plus gros effets spéciaux viennent finalement de plans auxquels on ne fait presque pas attention, celui des baleines en propre qui ne sont que des maquettes d’un mètre / un mètre vingt et leur bassin. Idem pour la planète vulcain. Quand au vaisseau de proie Klingon , il est sur 01h40 de film invisible durant près d’1h20 ! Lorsqu’on le voit sur Vulcain avec la mention du Bounty sur la coque, il s’agit à 90 % d’un matte-painting . Et que dire de l’hélicoptère qui transporte les différentes parois de plexiglas ? Il s’agit d’un simple jouet  filmé sur le fond bleu le plus naturel qui soit. Enfin, les téléportations sont le plus souvent suggérées via nos vieilles habitudes de fans et par un judicieux jeu d’éclairage et de bruitages.

 

2

 

            D’un autre côté, toutes ces économies de bout de chandelle permettent d’avoir des séquences vraiment fantastiques à l’image de cet Oiseau de proie fonçant en Warp 9 vers notre Soleil (dois je rappeler qu’une telle vitesse de distorsion, bien qu’habituelle dans The Next Generation, est tout à fait exceptionnelle dans TOS , plus habituée à voguer autour de Warp 7 ?) , du voyage onirique dans l’esprit de Kirk pour figurer le voyage dans le temps (difficile de faire foncer un Vaisseau spatial sur les 88 miles/heure locales et de la faire disparaître dans une traînée de feu) et de l’apparition finale du museau du dit vaisseau klingon devant un baleinier. 

            Reste à trouver un argument valable pour forcer notre joyeuse bande à remonter le temps, chose effectuée assez rarement jusqu’à maintenant, à deux exceptions notables près dans la série classique dont une qui permet d’expliquer comment Spock et consort parviennent à énoncer la formule magique en quelques secondes , sans crainte d’erreur pour justement effectuer le voyage. Le principe en lui-même de l’inconscience de l’humanité de notre époque à épuiser les ressources naturelles à un point tel que l’avenir sera menacé d’une manière apocalyptique et en place assez rapidement. Néanmoins, faut il trouver un leitmotiv suffisamment impressionnant sur grand écran pour attirer le spectateur. Etre fan est une chose, avoir une bonne histoire en est une autre. La portée dramatique est assurée par une éventuelle disparition de l’humanité, il ne manque plus que la dernière pièce du puzzle. Les créatifs envisagent d’abord un empoisonnement généralisé qui ne pourrait se résoudre que par un remède à base d’une plante justement disparue depuis plusieurs siècles.

 

            Le problème, c’est que récolter une plante morte ne prend guère plus qu’un coup de ciseaux et côté aventures, on va passer rapidement de Star Trek à Il était une fois les explorateurs. Ce problème d’idée majeure, visuellement parlant revient d’ailleurs souvent dans l’histoire du cinéma. Peut on croire une minute que des films comme retour pour le Futur ou Terminator auraient eu le succès que l’on sait si les idées d’origines avaient été maintenues ? Pour mémoire, rappelons nous que la Delorean devait être un simple frigo, idée abandonnée pour éviter que des gosses en mal d’imagination ne reproduisent la scène chez eux (merci aux affreux moutards qui pour une fois se sont révélés utiles bien malgré eux) et que le Terminator devait être joué par Mickael  Biehn tandis que Schwarzy devait justement prendre le rôle de ce dernier.

 

            Nimoy et ses copains se concentrent alors sur une espèce en voie de disparition : les baleines à bosse (les autres aussi sont menacées d’extinction mais ne sont pas visuellement aussi imposantes ou pratiques à reconstituer en maquettes). L’idée est bonne puisque ces dernières sont réputées pour leur intelligence, et contrairement à des dauphins, il faut bien admettre que logistiquement parlant, cela va permettre d’offrir des scènes incongrues où l’humour est omni présent (Ordinateur ? Ordinateur ? demande à Scotty au pc de l’ingénieur d’usine avant de parler à la souris puis de se mettre à l’ouvrage en précisant qu’on ange en plein rétro) et de créer toute une mythologie pouvant rejoindre celle de Star Trek. Les baleines sont un jackpot scénaristique pour Nimoy qui trouve là le moyen de créer en plus d’une bonne histoire pour la partie historique un bon « méchant » pour la partie contemporaine de Starfleet ; la Sonde cétacé vient ainsi de nulle part et se dirige vers la Terre, comme V’Ger, avec des intentions proches, puisqu’il s’agit pour elle d’entrer en contact avec ceux de son espèce. Cela sous entend évidemment qu’au-delà de l’homme, la planète nourricière est également habitée par des entités extra terrestres, expliquant de fait leur intelligence et le fait que nous ne sommes peut être toujours pas parvenus à les comprendre. Les baleines eux-mêmes dans leur mode de vie et leur aptitude à réagir en communauté selon des moyens d’expression qui leur sont propre restent fascinantes et apportent un onirisme certain à la mise en scène.

 

            1Cependant, il faut être capable de porter tout cela à l’écran , sans pour autant transformer tout ceci en une énième aventure du commandant Cousteau dans une recherche hypothétique d’une couple de cétacé, le tout en construisant avec les moyens du bord un aquarium modèle XXXXXXXXXXlL dans la soute du vaisseau klingon, reconnu pour son exiguïté.

 

            Solution miracle et simplissime, simplement choisir un marineland et les problèmes de localisation sont résolus, comme celui de trouver à proximité des usines de plexiglas, à défaut de fabrique d’aluminium transparent. Ce qui nous amène à un autre défaut majeur des films et séries temporels et uchroniques (fan de Sliders et de Code Quantum, bonjour, sans compter que pour l’anecdote, le professeur Arthuro fera de multiples apparitions dans Star trek Voyager et que Scott Bakula deviendra le premier capitaine de l’histoire de l’Enterprise, rétroactivement parlant, pour plus de détails, je vous invite à lire les papiers produits sur la série éponyme), la continuité et les paradoxes entre époque actuelle et époque passée . Si Star trek les films a eu son plus bel exemple de paradoxe temporel avec First Contact, Picard et toute sa clique réussissant à être à l’origine de la disparition future des Borgs tout en risquant une nouvelle invasion future décrite dans Enterprise et plus fort encore à être les fondateurs occultes de la Fédération telle que nous la connaissons en aidant Zephram Cochrane à réparer les problèmes du moteur de distorsion du Phénix, et si Voyager a lui aussi été bénéficiaire de son lot d’épisode temporel hallucinant dont un doublé marquant expliquant les origines des avancées technologiques de l’humanité et donc la mise au point future du Phénix du même Cochrane, sans compter bien sûr les nombreuses incursions de Daniels dans l’univers d’Archer et inversement dans Enterprise permettant également à la Fédération de pouvoir se former dans de bonnes conditions et nonobstant, soyons fous, un paquet d’épisodes remarquablement bien écrits dans DS9 où Sisko devient une figure emblématique de la résistance et d’une forme de liberté certaine (je n’irais pas plus loin, car un article sur les incursions temporelles de Star trek dans sa propre réalité pourrait m’occuper tout un mois mais ne s’adresserait qu’à un public de fans avertis) et pour finir, par les incursions vulcaines elles mêmes dans le passé de l’humanité bien avant le pré cité premier contact, Star Trek IV a su éviter l’écueil fatal d’ingérence et de pollution temporelle pour ne finalement violer cette future directive que pour leur époque actuelle. Le fait de récupérer deux baleines en 1987 ne changera pas la donne de l’époque, sans compter que sans Kirk elles se seraient fait tuer quelques heures plus tard mais aura des répercussions quasi existentielles sur la Terre du 23ème siècle.

 

            Le problème de paradoxe et de pollution temporelle ne pourra plus être évoqué qu’à deux reprises, en toute logique le fan de Star Trek étant logiquement ouvert aux formes de science fiction les plus diverses mais étant tout de même loin d’être le crétin post pubère auxquels pensent les producteurs (je reviendrais dans un instant sur cette affirmation). La première concerne justement l’obtention des fameuses et indispensables plaques de plexiglas pour pouvoir concevoir les parois de l’aquarium klingon, car à juste titre, Scotty a parfaitement pensé son projet en incluant la résistance nécessaire pour l’accueil de deux « monstres »   de cet espèce question poids et espace mais aussi de l’eau les entourant, détail qui avait échappé jusqu’à présent à Kirk. Scotty donc accompagné de Bones se rendent à l’usine du coin pour essayer d’obtenir gracieusement et rapidement les précieuses plaques et n’offrent ni plus ni moins que la structure atomique de l’aluminium transparent qui remplacera le plexiglas dans le futur. McCoy rappelle alors à Scotty qu’en officiant ainsi, ils risquent à moyen terme de perturber le cours de l’histoire (pendant que l’ingénieur en question précise qu’il lui faudra au moins 10 ans pour pouvoir analyser complètement la dynamique de cette nouvelle matrice) ce à quoi il répond que rien ne prouve que l’homme en question n’aurait pas lui-même fait cette découverte…. Il n’en faut pas plus pour satisfaire la morale de nos explorateurs du futur en goguette et l’affaire est faite. Même si les conséquences ne risquent que de concerner cet homme et celui qui aurait du effectivement trouver cette formule, les conséquences peuvent pourtant être désastreuses sur un avenir lointain. Pour bien comprendre les répercussions, imaginons deux rails de chemins de fer dont le parallélisme à défaut d’être parfait connaît une déviation d’un demi millimètre. Sur place, cela ne changera rien, sur plusieurs centaines de kilomètres, cela peut engendrer un clash ferroviaire. Scotty opère de même sur la voie ferrée des siècles à venir et il est d’autant plus surprenant de se retrouver à la fin du métrage avec une situation équivalente à celle de départ et ce sans aucun changement.  

              

           3 Kirk à son échelle va lui aussi procéder à un audacieux paradoxe en revendant la paire de lunettes que lui avait offerte McCoy dans Star Trek II (bravo pour la continuité même pour ce type de détails), bien évidemment, une telle action n’engage historiquement personne, c’est certain mais on peut s’amuser en se disant que la pire offerte à Kirk est exactement celle qu’achètera McCoy par la suite, et ce ad vitam aeternam.

 

            L’autre énorme paradoxe reste le vaisseau klingon lui-même et son problème de dilitium. Suite au voyage temporel, les dits cristaux vont s’épuiser et il va falloir les réenergiser. Pour ce faire, rein de plus simple, il suffit de voler les photons relâchés par les réacteurs nucléaires de l’époque. Uhura et Chekov (chacun à son heure de gloire dans ce film, ce qui contribue à sa sympathie. Uhura ayant été mise hors course durant le film précédent, on reste heureux de la revoir autant dans celui-ci.) s’emploie à mener à bien leur mission quand un problème de téléporteur ne parvient à sauver qu’Uhura des griffes des militaires américains. On se retrouve alors dans une situation savoureuse. En pleine guerre froide, un russe est surpris sur un bâtiment nucléaire américain (sans compter ses demandes répétées à un officier de police pour justement trouver les dits bâtiments quelques minutes plus tôt) et s’en suit un interrogatoire assez cocasse tant les quiproquos et questions à double sens sont légions. Chekov finira à l’hôpital et sera soigné in extremis par un McCoy décidément de toutes les scènes (il en profitera d’ailleurs pour faire repousser un rein à une vielle octogénaire contrainte à la dialyse). Mais que faire alors dans cette joyeuse équipée du communicateur et du phaser laissé sur le bureau d’interrogatoire par Chekov ?   Ce problème d’armes découvertes à une mauvaise époque sera traité dans Enterprise quelques 20 ans plus tard mais pour le moment, une rapide analyse militaire démontrera le potentiel de cet équipement qui aurait pu faire basculer le cours de la guerre froide de manière définitive (pour les fans, précisons que cet épineux exemple de maladresse scénaristique a fait l’objet d’un roman de Star Trek aux éditions Fleuve noir).

 

Mais plus grave encore, il ne faut pas oublier le contexte géopolitique de l’époque fédérationniste en guerre alors contre les Klingons ( il ne viendrait à personne l’idée de croire que l’Empire rejoindrait la Fédération dans un avenir proche, Kitomer n’ayant pas encore eu lieu). Comment un vaisseau dont le bouclier occulteur a donné des cauchemars à Starfleet pour citer les propres termes de Spock peut il ainsi rester à fond de cale, échoué dans la baie de San Francisco ?  Pas une seule fois dans ce film ou le film suivant on ne parlera de l’énorme opportunité donnée de pouvoir en apprendre plus sur la technologie de l’ennemi. Il faudra de surcroît attendre l’un des derniers épisodes de Star Trek la nouvelle génération pour enfin savoir pourquoi Starfleet ne possède pas d’appareil occulteur sur ses vaisseaux alors que Romuliens et Klingons en ont, sans compter que la technologie est connue des vulcains et de plusieurs autres peuples. Dans cet épisode, où l’Enterprise est équipé d’un occulteur transphasique (le vaisseau est à la fois capable de se rendre invisible et de traverser la matière, ce qui permet un plan tout à fait inattendu puisque l’équipage traversera la roche de l’intérieur) , on apprend que cette restriction mécanique est le fruit d’un traité entre les deux anciens frères ennemis et que la fédération s’est engagée à ne jamais développer la dite technologie.

 

            Star trek IV, à défaut de ces paradoxes qui font plutôt sourire comparé à la complexité qu’ils dégageront sur Retour vers le Futur mais aussi sur les futurs épisodes TV, réussit un sacré tour de force, celui de parler ouvertement d’écologie en cette période où Greenpeace était hyper active médiatiquement parlant, sans pour autant être racoleur. A cette volonté utopiste s’ajoute aussi une critique sévère de la société contemporaine qui pourrait encore être assez vindicative aujourd’hui. Dans ce style de science fiction volontairement dénonciatrice de nos abus, seule Futurama (dont les liens avec Star Trek sont assumés jusqu’à un épisode de la troisième saison lui étant entièrement dédiée) a réussi à être autant, sinon beaucoup plus subversive (raison de son arrêt prématuré sans doute et de la violente volée de bois vert qui s’en est suivi contre la Fox dans les épisodes OAV récemment sortis et qu’on ne peut que conseiller).

 

4

  

  Les répliques savamment travaillées de Spock quand à la reconnaissance immédiate de la bonne époque temporelle face à la pollution ambiante de la planète (qui trouveront écho par la suite toujours dans First Contact), la dénonciation de l’argent comme moteur principal d’une société et même un côté assez fleuri de notre vocabulaire ou bien encore une certaine dérive (déjà !) de la jeunesse seront pointés, analysés et détournés afin de démontrer leur aspect ridicule. La fierté de l’homme à détruire son environnement, pourtant source de sa propre subsistance et à l’origine de sa nourriture et de ses méthodes de soins est portée plus en avant afin de mieux la démonter, que ce soit du petit film de présentation du métier de baleinier à la peur provoquée par l’apparition du vaisseau klingon (dont Nimoy a du supplier les producteurs pour pouvoir l’inclure au film, tant celui était alors hors budget) sur les dits harponneurs, prêts à tuer Georges et Gracie pour quelques kilos de substance grise destinés à l’industrie cosmétologique et quelques litres d’huile…. Le film est une dénonciation en soi de ces méthodes archaïques et parvient à en faire prendre conscience sans être moralisateur. Lors de sa présentation en URSS, son impact a été tel qu’un moratoire sur la pèche à la baleine a vu le jour… pour un temps. 

         

   Star Trek reste aussi un phénomène sachant évoluer avec son temps et je citerais l’hommage du film aux disparus de la mission Challenger, qui en nous permettant de nous souvenir de cette tragédie introduit Star Trek dans la culture américaine , et ce sans équivoque.

 

            Star Trek IV est un bon film de science fiction qui tranche enfin avec sa partie adulte pour nous proposer une agréable récréation , bourrée d’humour mais aussi d’enjeux assez énormes. Il parvient en plus, malgré un budget restreint à assurer une continuité bienvenue avec les épisodes passés et les franchises à venir, sans trahir les personnages principaux. A ceci, rajoutons de nombreuses bonnes idées de mise en scènes et un courage certain de Nimoy face aux dirigeants de la Paramount de l’époque. Je ne citerais pour cela que l’exemple de la sonde (dont le bruit caractéristique proche d’un mantra provient de Nimoy lui-même !). Au début du film, celle-ci arrive au niveau de la Terre et émet une suite de sons incompréhensibles avant de finalement pomper toutes les réserves énergétiques planétaires et de faire s’évaporer les océans. Sans pour autant résumer le film (ce que j’ai évité de faire , pour une fois), lorsque les baleines parviennent au 23ème siècle, celles-ci répondent dans un moment poétique à la sonde, la communication étant établie via des positions reprises à l’unisson entre la Sonde et les cétacés (positionnement sur le côté et quasiment à la verticale, comportement existant dans la réalité et repris ici pour des raisons évidentes). Le tout se passe en l’absence de background musical. La scène, si elle paraît parfaitement claire après vision du film n’aurait pas du être à l’origine présentée en l’état. En fait, les producteurs avaient insistés pour que des sous titres explicatifs, voire des traductions littérales soient incrustées. Nimoy avait dénoncé le procédé, car cela enlèverait tout le mysticisme voulu à l’origine autant sur la sonde que sur ses relations avec les cétacés. Il voulait que chacun, en comprenant l’idée générale, puisse également imaginer des origines distinctes et des explications de sources multiples sur les liens unissant ces trois êtres. Les producteurs finissent par céder à Nimoy mais reviennent dessus lors de la projection test , et le public à la question de l’utilité des sous titres  répondra simplement qu’ils sont tout à fait inutiles.

 

5

 

Autre point, un critique, à la vision du film, avait dénoncé ce Star Trek car ce dernier possédait trop d’humour qui gâchait le potentiel sérieux du cinéma habituel de Science Fiction. Vu que l’épisode 4 rapportera alors les plus gros bénéfices de la franchise cinéma , on comprendra aisément que financièrement parlant, il avait mal jugé les fasn qui ont apprécié cette parenthèse. Et Nimoy précisera également que 2010, suite directe de 2001, en essayant d’expliquer tous les mystères du film de Kubrick se plantera tout simplement, le public n’aimant pas forcément que tout soit expliqué dans le détail et voulant conserver une part de rêve et d’imaginaire à laquelle il ne faut pas toucher.  

 

            Quant au final, il réussit en quelques plans à clore ce qui n’était pas du tout prévu au départ, à savoir une trilogie, tout en respectant les différents apports. La Terre est sauvée et tout l’équipage de l’Enterprise passe finalement en cours martiale, Spock inclus, ce dernier ayant voulu partager le sort de ceux qui l’avait sauvé. Les différents griefs sont établis (vol d’un astronef, sabotage du dernier vaisseau en date, l’Excelsior, violation d’un ordre de quarantaine vis-à-vis de Genesis….) et désobéissance à un ordre direct du haut commandement de Starfleet pour Kirk. Toutes les charges sont alors abandonnées sauf une, la dernière, tout à fait acceptée par Kirk qui perd son grade d’amiral pour celui de capitaine et qui retrouve donc la charge d’un vaisseau spatial et de son équipage. Tour de force impressionnant qui parvient en quelques secondes à gracier tout un équipage, à réintégrer un officier à la charge qu’il désirait secrètement et à également porter une sanction qui était nécessaire, l’obéissance étant vitale et indispensable dans un coprs qui se veut avant tout militaire.

 

            Reste de cette victoire sur les Klingons (qui n’ont perdu qu’un vaisseau , et encore, et un équipage là où Kirk avait perdu son Vaisseau et son fils) un dernier entretien entre Spock et Sarek, le fils confiant un message à son père pour sa mère, lui précisant qu’il allait bien, ce qui permet de clore l’introduction du film où Spock ne comprenait pas la question posée par l’ordinateur vulcain. Il est de nouveau complet, son chemin de croix est terminé et il est plus accompli moralement et psychiquement que dans The Motion Picture, ayant cette fois trouvé définitivement sa place. Cette volonté de rester à Starfleet , parmi les humains, source de désaccords violents avec son père qui le destinait à l’Académie des Sciences vulcaines et qui entraîna une rupture pure et simple entre les deux hommes , portée à l’écran dans TOS,  trouve aussi une résolution heureuse ici, Sarek reconnaissant la valeur et le courage des amis de son fils. Les deux individus se quittent apaisés et sans rancœur, ce qui n’avait encore jamais eu lieu en trente ans de licence.

 

            Le plan final de tout l’équipage d’officiers supérieurs de Kirk qui se retrouve encore dans une navette en direction de leur nouveau vaisseau (réminiscence du premier et second opus ?) finira d’emporter l’adhésion quand ce dernier croit se voir affecté à un vieil appareil alors que Sulu à des vues sur l’Excelsior (qu’il commandera dans Star Trek VI, simple question de patience) et que la navette se dirige justement vers lui , avant de passer par-dessus la soucoupe et de découvrir un nouvel Enterprise flambant neuf (quand on t ils eu le temps de la construire alors que la référence elle-même était destinée à la casse et à l’oubli à peine un film plus tôt !) avec la mention ô combien essentielle du « - A » à côté du fameux quatuor de chiffres cultes qui correspond à leur retour en grâce mais au caractère quasi immortel que vient d’obtenir l’Enterprise, premier vaisseau de l’histoire et jusqu’à présent le seul à avoir droit à une telle distinction ! Et comme le disait Picard lors de la destruction de l’Enterprise – D, il reste encore beaucoup de lettres dans l’alphabet et nous savons à présent que le vaisseau ira au moins jusqu’à sa version J grâce à Daniels et Enterprise la série.     

 

 

Star Trek IV Retour sur Terre  (Star Trek IV The Return Home)


1986 – Paramount Pictures

Réalisateur : Léonard Nimoy
Acteurs : William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan......

 

Disponible en dvd simple et collector (avec version director's cut)  et en blu ray (le blu ray US est free zone avec VFF et vostfr) 

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 08:00

affiche.jpgLe pitch de Fusion est simple en soi : la planète va mal (elle va crever en fait,et tout ce qu’il y a dessus avec) et il faut la soigner. Mais au lieu d’un astéroïde qui risque de tout casser (cf Deep Impact, Armageddon) ou d’un dérèglement climatique qui aboutira à la même conclusion (Le jour d’Après, Volcano, Twister même si pour ces derniers, on parle plus d’une cata à l’échelle d’une ville), il va falloir ni plus ni moins traverser la croûte terrestre et faire de démarrer le noyau, comparé dans le film à une simple batterie de voiture.

Le film, pour nous balader à travers cette aventure humaine (c’est quand même dingue, dès qu’il s’agit d’un film catastrophe, il faut toujours se farcir une équipe de doux dingues idéalistes qui parviendront à sauver inévitablement le monde. Le contraire peut fonctionner tout aussi bien, à savoir la même équipe mais avec un final apocalyptique, je pense là à un tv-film produit par la Warner et souvent diffusé sur M6 avec Armand Assante traitant d’un virus bouffant littéralement la planète → USS Charleston )s’ordonne selon un schéma classique tripartite.

On commence logiquement par les effets induits et inattendus de ce genre de bobos avec perturbations du champ électromagnétique terrestre nous offrant de très belles scènes de paniques : tous les gars avec un pacemakers tombent comme des mouches (même si leur concentration au m² me semble un peu exagérée), les pigeons (plus classique) deviennent cinglés et foncent dans tout ce qui leur passe devant le bec (scène de panique traitée avec un certain humour) et beaucoup mais alors beaucoup plus impressionnant, le crash évité de justesse d’une navette Columbia qui reste pour moi une référence à plus d’un titre(ridicule scène de Matrix 2 où Néo sauve ses copains d’une collision entre deux poids lourds en comparaison) (et puis faire atterrir un avion en pleine ville,c’est d’un banal ! Une navette spatiale, ça a plus de gueule et c’est tellement plus US).

On poursuit avec la phase je t’explique ce qui se passe et je réunis mes petits génies pour sauver le monde. On notera qu’une pèche brûlée avec une bombe désodorisante reste bien plus efficace et explicite que des tonnes de modèles3D informatiques pour comprendre que la planète va connaître sa période estivale. Cette partie du film reste la plus attachante car nous permet de faire connaissance avec les protagonistes et leur savoir faire. Les personnalités sont fouillées avec plus ou moins de bonheur et cela nous change de la caricaturale équipe de Bruce Willis dans le film précité. Sympa aussi devoir ce que peut donner la rencontre d’un portable et d’un emballage de Chewing-gum.

La dernière partie comporte son lot d’aventures et de sacrifices héroïques doublé d’un final prévisible mais attendu 2(les baleines qui indiquent que nos héros vont bien, c’est un peu cheap, mais bon).

Les SFX sont ici employés à bon escient et nous laisse des passages dantesques (la traversée de la roche de diamant, le redémarrage proprement dit du noyau, et le retour à la surface,entre autre) ou simplement touchants sans pour autant donner dans la surenchère comme celle du capitaine d’expédition qui se prend un diamant en pleine tête (mais aussi mort de Kario, de Delroy Lindo ou du scientifique stressant auquel on finit par s’attacher).
Les destructions de monuments (c’est fou comme la nature sait exactement quoi détruire pour que tout le monde sache quel pays est concerné !) sont ingénieuses et valent largement celles des autres blockbusters précités (en cela, la Colisée est une réussite).
Le Virgile est redoutable d’un point de vue aérodynamique, simple, pratique et surpuissant. L’utilisation de la Fosse des Mariannes dans un film est suffisamment rare pour pouvoir être ici citée, surtout que cette abîme d’inconnu et de frayeur souterraine trouve ici un échappatoire bénéfique.

4Le cast harmonieux fonctionne à merveille. On retrouve ainsi Delroy Lindo que l’on commence à connaître (The One, Roméo doit mourir, L’arme Fatale et pléthore d’autres films où il reste désespérément mais brillamment second rôle), Tchecky Kario qui joue les scientifiques français et que l’on croise souvent aussi dans les productions ricaines (Le baiser mortel du dragon, Crying Freeman….) Hilary Swank qui alterne avec brio grosses prod et films d’auteurs (11h14, Million Dollar Baby…) ou encore Alfre Woodard déjà vue dans Star Trek 8 ou plus récemment dans Desperate Housewives.
Le studio avait peut être pensé faire des économies en n’employant pas des têtes d’affiches. Bien lui en a pris. Ils sont d’autant plus convaincants que l’on ne risque pas de les comparer avec des compositions précédentes.

Un scénario bien ficelé, des comédiens multipliant les atomes crochus (regardez les mimiques de certains lorsque l’action se concentre au 1er plan, vous verrez), une aventure inédite réécrivant à la sauce d’aujourd’hui un Voyage au centre de la terre (dont le film évite tous les pièges avec facilité) , des rebondissements agréables quand ils ne parviennent pas à vous surprendre carrément (le vide entre deux couches de croûtes terrestres) devraient vous convaincre de donner à Fusion une seconde chance.

 

 

 

Fusion (The Core)

 

2003 – Paramount Pictures

Réalisateur : Jon Amiel

Acteurs : Aaron Eckhart, Delroy Lindo....
Genre : Fantastique/ Catastrophe

Disponible en dvd simple

 

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 08:00

affiche.jpgAvec « Bons baisers de Russie », l’action est à son comble ! Voilà ce que nous promet la jaquette de cette seconde aventure de James Bond au cinéma. Le succès du premier opus a été méritoire et appelait donc une suite, ce qui ne se démentira pas pendant les 20 années à venir (Goldfinger était d’ores et déjà en chantier alors que ce From Russia with love venait à peine d’entamer sa phase d’exploitation, dixit le fameux message de générique de fin : Bond Reviendra dans une nouvelle aventure : Goldfinger. Recette marketing efficace s’il en est puisque permettant de doper à l’avance les ventes du roman éponyme).

Mais Bond doit prolonger le plaisir et qui dit suite dit surenchère. Les moyens tout d’abord sont beaucoup plus important. Dr No (qui est astucieusement cité dans le film , permettant d’établir un pont plaisant entre les deux épisodes) possédait pour lui une unité de lieu géographique dans la Jamaïque et sincèrement, à part quelques plans sur la lagune, le labo de Dr No (100 000 $ à l’époque pour un seul plateau ! Fallait il que Cubby Broccoli et son acolyte croit dans le projet) et l’hôtel restaurant sont les seuls décors dans lesquels évolue Bond (les bureaux de M et de Money Penny ne sont pas pris en compte dans cet inventaire, puisqu’ils seront amortis largement dans les films suivants).

Bons baisers de Russie place donc la barre plus haut. Londres, Istanbul, le camp de bohémiens, le château où Bond meurt dans l’introduction, les fondations de Constantin, La grande Mosquée, le train, Zagreb et j’en passe… Bond pose les jalons du film d’espionnage qui doit fatalement rimer avec voyage (même partiel) autour du monde. Dépaysement garanti pour le spectateur.
Le traitement de l’action est effectivement plus nerveux à l’écran … pour peu qu’elle soit lisible ! Mise à part l’introduction et le camp gitan, il faut attendre la dernière partie du film pour avoir son quota d’adrénaline via le train et la course de bateau. Evidemment, la pyrotechnie et les scènes exiguës servent à merveille la trame du récit et donnent de l’envergure à 007. La scène où celui-ci se retrouve à genoux devant l’agent du spectre est en soi remarquable car sans aucun effet, si ce n’est celui du jeu d’acteur et de la mise en scène, le suspense parvient à être entretenu sans aucune faille.

Le Spectre justement… Ce deuxième épisode en pose les fondations réelles. A peine évoqué dans Dr No, on peut ici bbr1se rendre compte que l’organisation criminelle n’a rien à envier au MI6 : quartier général, camp d’entraînement, agents surentraînés (et sélectionnés dans le caviar de ce que proposait alors la guerre froide : anciens chefs de sections dans le kgb et consort) , armes de tout calibre, le tout orchestré de main de maître par n°1. Parallèle d’ailleurs intéressant avec les codifications mêmes des agents britanniques. Plus manichéen, on ne trouve pas.

N°1 justement est astucieusement présenté. Dans Dr No, le Spectre était simplement évoqué. Dans Bons baisers de Russie, il est présenté dans son contexte physique, mais pas via son chef suprême dont on ne peut voir que les cheveux, le chat et la bague. Mise en abîme intéressante quand on y réfléchit avec la présentation même de Bond dans le film précédent, établie de la même manière (les cartes remplaçant évidemment le chat). La Franchise a trouvé son good guy et en a établi le portrait dans le 1er opus, elle assume son bad guy et distille quelques infos intéressantes à son sujet dans le 2nd. Le spectateur en sera du moins pour ses frais quand à l’identité propre de n°1 avec Goldfinger, le spectre n’apparaissant pas dans l’épisode 3. Ce Bons baisers de Russie est également novateur, car il est le premier à proposer une séquence d’ouverture calée entre le barrel logo et le générique. Pour les néophytes qui découvrent la saga à l’époque, le coup de bluff , même s’il ne dure que quelques secondes, devait être sensationnel avec cette mort orchestrée de Bond. Peut être pas aussi traumatisant que la mort de Spock dans l’opus des aventures ciné de l’Enterprise (je sais, il faut que je case des hommes en collants ou du Starfleet dans tout ce que j’écris… on est geek ou on ne l’est pas !) mais, la mise en scène était sacrément osée. Pour peu que cette bande ait pu se trouver dans les mains des journalistes à l’époque et cela aurait été un sacré coup de pub. Mais arrêtons la les extrapolations.

J’encense ce Bond mais celui-ci possède de nombreux défauts. L’intrigue en est le principal défaut. Si la dernière heure du film vaut vraiment son pesant d’or avec retournements de situation et actions savamment dosés, la première heure est quand à elle littéralement assommante. Bond n’apparaît qu’au bout de 20mn de film (!) et ce n’est pas franchement bien étudié. Autant, attendre 1h40 pour voir apparaître le Dr No dans son entier pouvait se justifier, afin de témoigner de son emprise sur le secteur et de la peur qu’il inspirait, autant là … cela reste discutable.

bbr5D’aucuns diront que ce délai est nécessaire pour mettre ne place les ressorts du scénario… je leur répondrai que cette première partie est constituée d’éléments n’ayant en apparence aucun lien entre eux. On passe du camp du Spectre au Mi6, en revenant sur la James Bond Girl de service puis sur un tournoi d’échec à priori juste là pour nous prouver que n°5 est quelqu’un de rusé et d’intelligent (la belle affaire, sinon, il n’aurait même pas de n° !). On passe ensuite sur Bond aux prises avec une jolie brune (qu’on en revoit plus) puis direction Istanbul et le camp de Gitans. L’action débute enfin ! Marrant de préciser au passage que sur toutes ces balles perdues, pas une seule n’atteint un cheval ni un âne…..

La seule chose qui permette réellement de s’accrocher reste alors la présence en arrière plan de l’équivalent Spectre de Bond, prototype même de l’aryen efficace et froid… ce qui rend d’autant plus appréciable sa prestation quand il se fait passer pour un agent du MI6 et qu’il se met à parler un anglais impeccable ! Mais à ce moment là, le film est déjà sur les rails (si je puis dire).

Au final, Bond finit avec la fille, les méchants sont tués (mention spéciale à Tania, qui confrontée à son supérieur agit en faveur de Bond, ce qui marque son passage définitif à l’Ouest (la morale est sauve) le tout en se débarrassant de l’infâme agent ayant abusé d’elle (dans tous les sens du terme : caresses, films enregistré, pression…. Belle ambiguïté) et le Mi6 a obtenu ce qu’il voulait.


Un bon cru donc, mais pas l’un des meilleurs, plutôt un brouillon du chef d’œuvre à venir : Goldfinger.
NB : et le Spectre dans tout ça, qui a-t-il pu punir de l’échec de n° 3 ?

 

 

 

Bons baisers de Russie (From Russia with Love )  

 

1963 – MGM / United Artists  

Réalisateur : Terence Young 

Acteurs : Sean Connery, Daniela Bianchi....
Genre : Espionnage

Disponible en dvd simple, collector, coffret, Bluray....

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 13:29

entete

 

Des monstres habituels du cinéma fantastique, certains reviennent plus souvent que d’autres . D’aucuns penseront à Dracula, d’autres aux Aliens et les plus jeunes, Peter Jackson oblige, aux orques et autres dragons à venir.

Pourtant, Universal nous avait aussi offert d’autres personnages mémorables en plus de ce brave comte et autres habitants du lac noir.

Tourné 7 ans après le film de Browning, ce Werewolf a lui aussi posé de nombreux jalons pour ses futurs retours et remakes tout en réussissant à conserver un aspect graphique qui lui reste propre, mélange de gothique et de décors studios qui trouveront un écho certain dans le Sleepy Hollow de Burton pour ne citer que lui.

Lawrence Talbot , notre lycanthrope du jour , aura même droit à cinq métrages pour conter ses aventures mélancoliques , offrant ainsi un portrait psychologique plus fouillé qu’à l’ordinaire.

Attention néanmoins, car bien qu’impressionnant pour l’époque, ce Werewolf peine malgré tout à attendre le niveau visuel de ses brillants aînés, qu’il s’agisse de la splendeur gothique de Dracula ou bien encore l’épaisseur psychologique de l’Homme invisible (que nous avons déjà croqué dans le passé).

 

Gallois de souche, Lawrence Talbot souhaite guérir d’une étrange malédiction qui le transformerait en …. loup-garou.   

 

LG AfficheSynopsis simple au possible et pourtant …. Dracula représentait le mal et la puissance de la nuit mais n’était pas humain. Ses origines renvoyaient aux siècles passés tout en restant surnaturelles et inexpliquées. Coppola offrit cinématographiquement une explication mais à l’époque des Universal Monsters, il n’en était rien.

L’homme invisible bien qu’humain offrait ni plus ni moins qu’une personnification de nos instincts les plus vils , l’impunité totale lui étant acquise et ce dernier faisant fi de tout ce qui le rattachait à son humanité (carrière, crédibilité, amours….) mais aussi une vision décadente du siècle à venir, empreint de sciences.  

Ce loup-garou, parfait passage de témoin d’une époque révolue (celle de la magie gitane) à une époque moderne (télescope, voiture à moteur côtoyant chariots à chevaux et j’en passe), va rester désespérément accroché à ces deux univers. Le côté humain, torturé par cette chose qu’il ne contrôle pas va coexister à jeu égal avec le côté animal, véritable extériorisation physique et palpable de la bestialité latente de tout être.

Cette dualité va se voir complétée d’un certain flou de transition, les actions de l’un étant ignorées à priori de l’autre, Talbot n’apprenant ses crimes que par ses contemporains. 

La date de réalisation du film n’est pas anodine non plus. 1941. La seconde guerre mondiale et cette croisade contre la différence menée par certains avec pour emblème une étoile jaune. Cette même étoile dont la silhouette occupe une place prépondérante dans notre métrage , permettant de marquer de manière ostensible les lycanthropes mais aussi de prévoir quelles seront les prochaines victimes de ce dernier .

 

Tout comme Dracula, un certain folklore va aussi accompagner le loup garou archétype de celui que nous connaissons aujourd’hui.

Tout va commencer par une canne en argent et l’arrivée inopportune  de gitans dans la ville. La canne tout d’abord présente une tête de loup surplombant une étoile. Cette idée scénaristique anodine en soi est une véritable trouvaille. Elle permet à la fois de mettre en place les bases de l’histoire d’amour traditionnelle dans ce milieu WASP bien pensant (et dénoncé à travers l’attroupement de vieilles commères trop curieuses dans la boutique de l’antiquaire) au travers d’une jeune de bonne famille déjà casée évidemment avec un proche de notre héros qui tranche lui aussi avec les canons puritains communément admis.

Talbot est issu d’une famille ancienne et respectée installée depuis cinq générations dans le secteur mais semble ne pas jouir du statut de fils idéal puisqu’ayant quitté le giron familial depuis dix ans pour mener sa propre existence au grand dam de son père. Son retour n’est d’ailleurs du qu’à la mort de son frère au champ d’honneur.    

Il ne répond pas non plus au schéma de réussite attendu puisque n’étant qu’un simple technicien optique. Son côté un peu « hors des sentiers battus » ressortira lorsqu’il épiera la jeune femme précédemment citée au télescope via un jeu de drague assumé bien que sur le fil du rasoir. C’est l’innocence de Talbot et sa confiance en lui quiLG 4 vont lui permettre de ne pas passer pour un pervers mais plutôt pour un gentleman sortant de l’ordinaire.

La canne, puisqu’il s’agit d’elle ici est également un moyen d’amener l’univers des légendes gitanes, via une comptine que je vous laisse le plaisir de découvrir pas moins de trois fois dans le film à base d’aconit et de pleine lune bien sûr.

Les gitans sont également les éléments perturbateurs qui vont permettre d’apporter les éléments de mystère indispensables pour accéder au statut en propre du film fantastique.

Loin d’être démontrés comme des gars peu fiables voir des voleurs d’enfants comme voudraient le faire croire de vieilles légendes allemandes, ils sont ici au contraire attendus comme un évènement festif dans le village comme un moyen de se retrouver et de se faire un peu peur sur des artifices comme la divination via les cartes et les lignes de la main.

Les gitans vont aussi jouer le rôle de points d’ancrage dans la structure même du film. Présents dans tous les instants dramatiques, ils ne représentent finalement que le malheur et la damnation pour notre héros involontaire alors qu’ils sont eux-mêmes torturés par cette malédiction qui les poursuit,  les obligeant à se cacher et à ne pas s’approcher de la populace. Mieux encore, plus que le loup garou lui-même, il sont la quintessence de l’atmosphère fantastique de cette histoire, n’ayant pas recours aux effets spéciaux ou à des effets de manche scénaristique, l’aura les entourant leur permettant d’envahir l’espace autant physique de la pellicule que celui inconscient du spectateur. Le fait de ne les présenter que lors de scènes de nuis accompagnées de brume renforce leur mystère et finalement, ce sont tous ces éléments qui marquent à la vision de ce destin gâché. Le summum est atteint lors de la scène de la crypte (originellement plus longue puis resserrée autour du monologue de la vieille gitane qui vole la vedette à Talbot, caché et terrifié), démontrant tout le courage de ces nomades qui ont appris à vivre et à accepter malgré eux ce désagréable aléa, renforçant encore le contraste d’une transition entre deux siècles mais aussi entre deux types d’homme, les gitans du passé affrontant des peurs séculaires alors que scientifiques et les hommes du présent refusent d’y croire obstinément. Tout au long du film, Talbot va progressivement comprendre ce qui lui arrive , mais il restera bien seul car son entourage comme la police ne croiront pas un instant à cette histoire de monstres, malgré des signes évidents et l’empreinte gitane sur l’imaginaire collectif.

LG 1Cette ficelle, de première jeunesse pour le coup, sera d’ailleurs  maintes et maintes fois réutilisée par la suite dans les films dits fantastiques ou d’horreur à l’image de La malédiction de Donner où l’on suivra la quête désespérée de Peck qui réalise que son fils est l’antéchrist et qu’il doit le tuer pour sauver l’humanité. Mais avant qu’il ne comprenne la chose, il faudra un Bugen Hagen (personnage récurrent pour sa part dans la filmographie pseudo satanique qu’on retrouvera par exemple dans la mini série  Révélations), des chiens infernaux, des décès dramatiques en pagaille (curée, femme, nounou et autres photographes) …. Idem dans Amityville où l’Eglise refuse de croire à une possession malgré des signes évidents eux aussi. Mais dans ce cas, le Vatican préfère renier l’évidence plutôt que d’admettre ses faiblesses (citons pour le fun le très bon Stigmata) quand ce n’est pas elle qui tire les ficelles (Le Purificateur , film mésestimé avec Ledger, qui proposait une mythologie fascinante).

 

Pour en revenir une dernière fois aux gitans de ce Werewolf, arguons en leur faveur qu’ils cherchent à réparer leurs erreurs tout en essayant de sauver celui qui a été l’assassin involontaire de l’un d’entre eux. Cela figure encore une fois d’une force de caractère que l’on ne retrouve pas , même dans la figure paternelle du héros, plus préoccupée de sauver la crédibilité d’un nom que la vie de son propre fils. La figure gitane se verra ensuite au cours des années affiliée à celle de la diseuse de bonne aventure que l’on retrouvera souvent comme référent des anciennes légendes. On citera pour les versions live certains épisodes assez fameux de Charmed, le dernier film de Raimi bien évidemment qui leur redonne le beau rôle (si je puis dire) mais aussi pour mémoire d’autres manifestations à l’instar de Big avc Tom Hanks et la fameuse fête foraine avec son gitan mécanique, l’Homme Mystère de Batman Forever ou bein encore un clin d’œil génialissime dans l’univers de Groening via l’épisode de Futurama parlant d’une mystérieuse voiture garou et pour les perfectionnistes , on relèvera que Lisa Simpson a pu avoir un aperçu de son brillant avenir via un procédé similaire…. A défaut donc de réussir à imposer un monstre dLG 2e plus dans son écurie florissante, Universal a malgré elle permit de développer un système d’adjuvants bien plus réjouissant. La peur peut venir de ce que l’on ne voit pas (L’homme invisible, bien que la version de Carpenter propose un autre regard tout en rendant hommage au Werewolf en renommant l’un des personnages principaux du nom de Talbot) mais aussi de ce qui sort de la normalité la plus banale et la plus admise : les gitans sont associés à un moment de fête innocente qui permet de voir son avenir tout en en plaisantant. Ce qui reste paradoxal, car si un gitan avait proféré une malédiction ou lu publiquement qu’un drame allait arriver dans une mimine de passage, la populace aurait été plus enclin à les croire que de devoir faire face à un loup garou. C’est là-dessus que le film tire également sa force. Car finalement, sous des abords d’humanité maîtrisant son temps, le village n’est constitué que de quidams divers refoulants leurs pulsions primaires (commérages, médisances, peurs ancestrales ….).

 

L’humanité des personnages est d’ailleurs un autre point qui se trouve assez bien fourni dans le film. Bien évidemment, on passera sur l’histoire d’amour naissante contrarié par des prétendants multiples, déclarés ou non, car toute bonne histoire de monstres ne pourrait se faire sans une héroïne éplorée (Dracula, Frankenstein, La créature du Lagon Noir) quitte à l’insérer de force à une histoire préexistante (pas de traces d’une amourette dans le roman de Wells , et pourtant, c’est une femme qui va conserver les derniers vestiges de bonté de l’homme invisible dans le film éponyme). Cependant, Talbot est introduit dans le film via une faiblesse certaine vis-à-vis de son nom respecté dans la région et de sa famille. Il a d’abord quitté le giron familial pour vivre sa propre vie, ne supportant visiblement pas d’être le moins aimé des frères (où d’être celui qui se révélait comme le moins riche d’espoirs) , sans compter qu’il était sans cesse sermonné par son père dans le but de s’intégrer à la normalité. Il aura fallu un mort au champ d’honneur pour le faire revenir, tout en insistant sur le fait que lui, il ne s’était pas risqué à jouer sa vie au nom de la nation. C’est ainsi que lors de leurs retrouvailles (extraordinaire Claude Rains qui avait donné vie au néant quelques années plus tôt, réussissant à transmettre des émotions alors qu’on ne le voyait que par l’intermédiaire de sa voix ou sous des kilos de bandelettes) , les deux individus vont apprendre à se connaître. Les autres rôles masculins , fort nombreux, vont quant à eux   arborer des facettes de caractère bien précises qui constitueront toutes celles qui manqueront justement à Talbot : discipline, détermination, courage, fierté de son identité…. Tout ce que notre héros aurait pu réussir à acquérir s’il n’avait été au camp gitan ce soir là. MêLG 3me Lugosi, éphémère et pourtant si marquant (qu’il est agréable de le voir dans autre chose qu’une défroque de vampire) n’est que le reflet de ce qu’aurait dû être Talbot lorsqu’il comprit ce qu’il était advenu de lui. Normal dans ces conditions qu’il soit devenu progressivement si instable, car quelque soit l’endroit où il tournait son regard, il ne voyait que l’échec de ce qu’il ne parvenait pas à être , tant chez les vivants (les figures masculines suscitées) que chez les morts (Lugosi et son frère).

Le fait de devenir un loup garou aurait du le responsabiliser, d’autant que même s’il ne gardait pas mémoire de ce qu’il avait fait en tant qu’animal, il en prenait conscience en apprenant la mort de telle ou telle personne, au lieu de cela, il a paniqué et a failli entraîner son père avec lui.

L’analogie avec le casting reste alors tentante car le studio à l’époque n’avait encore pas assez confiance dans les talents d’acteurs de Lon  Chaney Jr pour le laisser en tête d’affiche à l’écran, préférant l’entourer de noms solides à l’instar de Raines, Lugosi, Bellamy et consort. Ainsi le rôle principal, dans le film comme à la ville se retrouvera sans cesse mis en défaut par des personnages étouffants qui eux apporteront la stabilité qui lui manque tant.

 

Malgré ces qualités certaines, ce film reste malgré tout assez faible pour un Universal Classics Monsters. Il ne parvient tout d’abord pas à assurer un équilibre suffisant entre forces du bien (le côté humanité) et forces du mal (le côté monstrueux) le film hésitant sans cesse entre l’un ou l’autre des deux univers malgré un bonus de taille qui aurait pu changer la donne avec le monde gitan (parfaite symbiose des deux). Cet état de fait entraîne certaines longueurs tout au long des 61mn du métrage, alors que l’ennui était inexistant sur des pièces maîtresses comme La Momie ou La fiancée de Frankenstein , guère plus longs et plus anciens. Le personnage principal n’est guère plus exaltant, représentant parfait malgré lui de ce que l’homme de l’époque peut avoir de plus anodin (légèrement amène, ne s’impliquant pas réellement et se laissant vivre au gré du courant) . Le côté fantastique ne le sauvera guère plus, car il ne faut pas oublier que le but de ce cinéma fantastique reste principalement de faire peur ou d’impressionner pour le moins le spectateur. Le rire de Rains dans l’homme invisible, la douleur d’Imhotep dans La momie ou du Monstre de Frankenstein, les plans empreints de grâce de Browning sur Dracula nonobstant l’accent de Lugosi, idéal ont marqué ces productions. Les mutations humain / monstre du Loup Garou sont confondantes de banalité et parfois même grossièrement portés à l’écran, car maladroites. Les fondus enchaînés de Méliès, antérieurs de plusieurs décennies et bricolées avec les moyens du bord étaient plus réussies et poétiques. Le fait que l’homme ne se souvienne pas des actions de l’animal et que la bête ne soit pas capable d’un raisonnement élaboré nuit également à l’histoire. Quelle puissance  aurions nous atteint si en plus de la lutte de Talbot pour s’enchaîner littéralement aux meubles pour ne pas s’enfuir une fois transformé, nous avions pu avoir droit à un déchirement à la limite de la schizophrénie lorsqu’il était sous l’état de loup, sachant pertinemment que les limites animales n’étaient en rien comparables au limites sociétales ! Il est à espérer que ce trou abyssal soit comblé dans quelques temps avec la vision de Del Toro car si on se base sur celle de Sommers dans Van Helsing …. Mais l’expérience nous a appris à faire confiances aux réalisateurs barbus.  

 

Que reste il donc aujourd’hui de ce film entrée malgré tout au panthéon du cinéma horrifique ?

Un maquillage un peu cheap au niveau des métamorphoses, peut être mais il serait injuste de bouder le travail de Jack Pierce qui bien que commençant à dater dans ses différentes techniques (le changement complet de l’acteur nécessitait plusieurs heures, du fait de l’emploi de produits devenus obsolètes) nous a offerLG 5t un masque au faciès des plus réussis.

Un film qui se cherche et qui s’allonge parfois de manière maladroite, pourquoi pas, mais ce serait faire fi de la réalité historique galopante de l’époque , ce qui donne au métrage un caractère de dénonciation subversif tout en profondeur car la cible n’est jamais citée , même d’un point de vue contextuel si ce n’est la mort du frère, et pourtant, ses symboles les plus honnis sont sans cesse présent , du peuple gitan au pentagramme en passant par l’allégorie du loup au milieu des hommes.

Un casting phénoménal représentant la fine fleur du cinéma de l’époque entre des acteurs de légendes dont la  plupart seront oscarisés à juste titre sans omettre pour autant des renvois au passé via Lugosi ou bien même le père de l’acteur principal.

 

Le mythe du Loup Garou n’a pas à frémir devant celui du vampire, les films s’étant depuis succédés jusqu’à nos jours avec des réussites certaines mais aussi des nanars sans nom pour l’une ou l’autre des deux castes quand elles n’ont pas tout simplement été réunies (je vous laisse le bonheur de l’écrémage : The Monster Squad, Wolf, La reine des Damnées, Entretien avec un Vampire, Van Helsing, Le loup Garou de Londres, la franchise Underworld, Dracula qu’il soit des années 70 ou 90 et j’en passe). Reste que face à ces déferlantes de plus ou moins goût la plupart du temps doppées aux sfx indigestes ou trop démonstratifs (pas toujours , j’insiste) , il est néanmoins reposant et agréable de se replonger dans les arcanes du cinéma fantastique et de savourer un « vieux » film en le regardant avec ses yeux d’enfant, celui qui n’avait pas encore découvert ce qu’était réellement Hollywood et son implacable rouleau compresseur de billets verts, mais celui qui frémissait en entendant quelques notes aquatiques de John Williams à propos d’un squale ou qui fermait parfois les yeux devant les excentricités  des Gremlins. Et puis, le plaisir de faire découvrir à la nouvelle génération ce type de cinéma ne peut que lui être communicatif (d’autant plus qu’il serait triste que plus tard, leurs propres classiques ne soient composées que de monstres sur écrans verts, là où les bonnes vieilles techniques étaient bien plus impressionnantes…. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Greyback dans le dernier  Harry Potter était tout en prothèses et non pas en CGI…)

 

 

 

 

Le loup garou  (The Wolfman)  

 

1941 – Universal Pictures  

Réalisateur : George Waggner

Acteurs : Claude rains, Lon Chaney Jr, Bela Lugosi...
Genre : Fantastique / Horreur

Disponible en dvd simple et coffret

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 08:00

sttos-3-affiche.jpgStar Trek II a été un succès confortable au cinéma et est resté plutôt apprécié par les trekkies. Qualité du scénario, intrigue à tiroirs multi-référentielle, un bad guy charismatique, tangible, au contraire de V’Ger et d’une grande qualité, nonobstant une refonte partielle de la franchise, au niveau de ses bases, plutôt salutaire.

            Ajoutez à cela une fin aussi impressionnante qu’inattendue et il était alors presque logique d’être en attente d’une suite.

            De plus, lors de la campagne de promotion de La colère de Kahn, de nombreuses rumeurs ont couru sur la présence ou non de Nimoy au casting. Celui-ci récupérant le siège de réalisateur pour un temps de présence réduit au minimum à l’écran, le film suivant peut être monté et on repart alors en une poignée de mois sur ce que sera « Star Trek III : à la recherche de Spock ».

            Fait intéressant, le troisième film, à l’image des Star Wars, fait virer Star Trek sur un aspect sérial puisqu’il s’agit d’une suite directe , résumé de l’épisode précédent inclus , les premières images de cet opus reprenant à l’identique les plans du précédent, la charge émotionnelle étant d’autant plus forte que le fan ne peut que se demander au vu du titre comment les scénaristes vont réussir à ramener Spock , pourtant déclaré mort et enterré.  

            Pouvant passer dans une première vision pour un film  un peu lent tant au niveau du rythme et du scénario que légèrement bâclé au niveau de son bad guy du jour (chaque film instaurant dès lors un méchant d’envergure pour donner un nouveau motif de mission à l’équipage de l’Enterprise , avec dans l’ordre la sonde aux baleines, le frère de Spock, les Klingons et Vulcains renégats de Kitomer, McDowell et le ruban, les borgs et leur reine, les Sonas et enfin le nouvel empereur romulien himself sans compter le nouveau gus pur race encore non identifié qui se profile dans les bandes annonces du futur Star Trek 11), Star Trek III se révèle pourtant impressionnant dans la continuité récente et dans l’analyse d’une vieillesse et d’une mort omniprésente, l’Enterprise étant bon pour la casse au profit de l’Excelsior et le fils de Kirk étant sur la sellette.

            Prenons donc logiquement le temps de quitter nos tubes de Jeffries et consacrons quelques minutes à nos aventuriers du 23ème siècle.    

 

            Spock est mort. Son cadavre a été envoyé au son de la cornemuse de Scotty sur Genesis, planète née de la non vie, au milieu de nulle part, sur les cendres de Kahn. Spock n’est plus. C’est sur ce casse tête que les scénaristes ont du travailler afin de pouvoir rendre son retour possible est plausible.

            Rarement dans l’univers Star Trek un cliffhanger aura paru être aussi insoluble, à l’exception peut être de l’assimilation de Picard par le collectif Borg à la fin de la troisième saison de TNG.

            Et pourtant, lors du tournage du second opus, un seul geste et un seul mot de Spock (le fameux « remember ») vont rendre la chose possible. Car, c’est un fait établi ici, quand un vulcain meurt, s’il le peut, il transmet son savoir voire son essence afin que ce qu’il ait été ne soit pas perdu (bien que nous ne reverrons jamais plus cette faculté en action dans le reste des films et séries tv ….). Et c’est le pauvre McCoy qui va faire les frais de ce squat spirituel.

            D’un autre côté , le fait que le corps même de Spock se régénère n’était sûrement pas un fait logique prévu dans le dogme vulcain.

            Spock, en apparence mort , l’Enterprise rentre sur terre, au siège de Starfleet et va connaître une douloureuse expérience. Kirk avait déjà été mis au placard à deux reprises avec son nouveau poste d’amiral mais était légalement parvenu à deux repris à récupérer le commandement de son vaisseau fétiche (à Decker puis à Spock, dixit les articles précédent pour plus de détails).

            Il était donc normal de croire qu’il continuerait à occuper ce poste par un moyen ou un autre sur cet épisode.

            Las, le retour endeuillé de l’équipage va s’accompagner de l’annonce officielle de démantèlement de l’appareil au profit du tout nouvel Excelsior.  Il faut alors souligner que les thèmes de la vieillesse et du renouveau tant soutenus par de nombreux dialogues et les forts contrastes entre novices et officiers aguerris sont cette fois portés sur les vaisseaux eux-mêmes.

            L’Enterprise rentre au spatiodock couvert de plaies, de cicatrices, quasi handicapé de son affrontement avec sttos 3 5Kahn et fait face à un Excelsior flambant neuf (futur maquette de l’Enterprise – C pour ceux que ça intéresse) et aux lignes modernes, relève annoncée d’une ère  qui entrera rapidement dans la mythologie de la Fédération. L’équipage en propre va se retrouver éclaté et réaffecté tandis que McCoy (le plus âgé d’entre tous) perd la raison à vitesse grand V et qu’en tout état de cause, et malgré son brillant passé et ses capacités, il va se retrouver destiné à finir ses jours en asile, chez les « diminués de la Fédération ».

            Uhura se retrouve agent de liaison sur un site de transit, aux côtés d’un bleu rêvant d’aventures et étant assez indélicat sur son âge et sa carrière. Sulu et Chekov n’ont même plus d’affectation et se contente de traîner près de Kirk habillés en civils. Notons au passage le superbe traitement des costumes de nos principaux héros, du simple collier d’origine africaine d’Uhura aux vestes travaillées d’influences japonaises et russes de Sulu et Chekov. On sent que le carcan de l’uniforme n’est plus imposé et ce mélange culturel passe remarquablement bien à l’écran. On relèvera aussi la finesse apportée à la retranscription de la culture vulcaine, essentiellement basée sur les gemmes et les couleurs chaudes. Kirk pour sa part, suite à la visite de Sarek sur laquelle nous allons revenir n’en finit pas de se remémorer les derniers instants de Spock tout en affrontant les nons successifs du président de Starfleet pour remonter une expédition vers Genesis. Ce dit président est judicieusement joué par un acteur noir , montrant que Star Trek continue d’être porteuse d’espoir et d’ouverture annonciatrice d’un avenir possible avec un noir dans une USA désespérément WASP (white anglo saxon protestant) , qui se concrétisera avec l’élection d’Obama. Certains me diront que le raccourci est facile mais les médias ont énormément aidé à faire accepter cette idée, comme avec la série 24 et le Président Palmer par exemple. Notons aussi que dans on pilote de 1966, The Cage, avec le Capitaine Pike aux commandes, premier capitaine officiel historiquement parlant de l’Enterprise (après Archer aujourd’hui) , l’officier en second était une femme, ce qui pouvait relever de l’hérésie pour une époque machiste au possible et dans laquelle le rôle de la femme obéissait à tous les clichés qui sont dépassés aujourd’hui . D’ailleurs, les producteurs d’alors avaient contestés puis refusés ce premier épisode, en partie à cause de cette audace. Majel Roddenberry restera malgré tout dans la licence avec le rôle de l’infirmière,  puis de Lwaxanna Troi et enfin en étant la voix officielle des ordinateurs de la Fédération.

            Genesis étant la cible d’un embargo spatial mutli racial  il est devenu quasiment impossible de s’y rendre. Ce qui permet de revenir quelques secondes sur McCoy. Personnage souvent complémentaire du trio de tête, force est de constater qu’il n’a pas souvent eu son heure de gloire dans la série classique au contraire de Spock et de Kirk, ces deux derniers étant souvent au cœur d’intrigue rocambolesques, allant du vol de cerveau (épisode proprement irregardable) à l’échange de personnalité avec d’anciennes conquêtes.  Seul l’épisode avec Joan Collins et le Gardien de l’Eternité (honteusement sous exploité par la suite) lui donne la part belle, et encore, il est devenu fou et amnésique et on ne le voit quasiment pas de tout l’épisode. Dans The Motion picture, il est rappelé sous un prétexte fallacieux par Kirk et est réintégré in extremis alors qu’il possède le statut de réserviste et que l’Enterprise possède d’ores et déjà une médecin chef. Dans la Colère de Kahn, il fait une prestation remarquée mais aussitôt dénigrée par Kirk via le test du Kobayashi Maru et reste essentiel mais anecdotique dans la mort de Spock. Star Trek III va enfin le placer sous les feux des projecteurs , puisqu’il est le seul survivant du trio de base avec Kirk. Possédé par l’esprit logique de Spock, il va lui aussi essayer de monter une expédition parallèle vers Genesis, ce qui va donner lieu à une scène assez savoureuse dans le bar stellaire. Ayant organisé une rencontre avec un passeur assez louche et au look qui n’aurait pas déplu à Georges Lucas , il fait preuve d’une remarquable causticité d’esprit et complètement perdu, essaie même la prise vulcaine sur l’agent de sécurité qui le suit depuis un petit moment. On apprend alors deux choses, c’est que Starfleet ne doit pas avoir confiance en ses hauts gradés pour les faire suivre de la sorte, car même l’imposition du secret sur Genesis ne justifie pas une mise sous surveillance (de plus, si les 400 membres d’équipage sont logés à la même enseigne, cela doit faire pas mal de monde qui se balade dans les coursives et n’explique pas comment Scotty a pu pendant ce temps pirater l’Excelsior….) et que la prise vulcaine ne marche que lorsqu’elle est effectuée par un vulcain , n’en déplaise à Homer Simpson qui l’utilisera à plusieurs reprises dans le show tv éponyme.

            Entouré de quidams sortant de l’ordinaire, d’une serveuse dénuée d’humour (alors que Spock indirectement parvient enfin  à maîtriser cette forme d’émotion sous l’impulsion de McCoy) et d’un clin d’œil remarqué aux tribules, McCoy profite pleinement de ce moment d’exposition et rend son personnage d’autant plus attachant.      

 

sttos 3 4

 

            C’est d’ailleurs dans cette partie du film qui semble à priori s’essouffler après l’emphase communicative et jubilatoire des affrontements avec Kahn  que les officiers et amis de toujours vont révéler leur plus grande force.   

 

            Tandis que Starfleet accepte le décès de Spock , un autre personnage récurrent va faire sa réapparition en la personne de Sarek , le père de Spock ; interprété avec justesse par Mark Lénard, qui assurera également le rôle du premier Romulien de la franchise et celui du capitaine Klingon dans The Motion Picture.

            La mythologie vulcaine avait été la plus développée des peuples extraterrestres dans TOS, via bien sûr le rôle de Nimoy. On citera en comparaison les formidables approfondissements de la culture Klingon rendus possibles dans TNG et DS9 grâce à la présence du personnage de Mickael Dorn, Worf. Indirectement, les Bétazoïds et les androïdes ont eu aussi leur moment de gloire avec Data et Troi et les vulcains par la suite avec T’Pol. Un personnage étranger entraîne des liens culturels et sociaux qui ne peuvent qu’enrichir le show, tout comme  Babylon 5 en son temps (mais là, de manière réfléchie et pas toujours dans une optique opportuniste, ce qui reste une force).    

            Elle avait bénéficié d’une exposition de premier plan dans The Motion Picture et va ici présenter un nouvel aspect qui lui apportera un plus indéniable, qui trouvera un écho lointain avec Enterprise 20 ans plus tard ( !).

            Car Sarek, en tant qu’ambassadeur apporte tout Vulcain avec lui, ainsi que les a-prioris de son peuple sur les humains (qui seront eux aussi repris dans la série précitée). Il a une basse opinion sur ces derniers et n’hésite pas à le faire savoir à Kirk en lui demander de lui épargner l’hypocrisie qui caractérise les Terriens quand celui-ci lui présente ses condoléances. Evidemment, les rapports entre les deux hommes ne peuvent être que tendus, l’ignorant les coutumes de l’autre et inversement. On peut d’ailleurs s’interroger sur la prédominance de la culture humaine dans la Fédération. Spock est un vulcain, et à sa mort, qu’est ce qui autorisait Kirk à lui donner des funérailles à échelle humaine ? Pourquoi ne pas avoir ramené le corps à ses proches. Si nous faisons abstraction du fait que c’est justement ce geste qui va sauver Spock au final, on ne peut alors que comprendre le ressentiment de Sarek et il est vrai que par la suite, qu’il s’agisse de n’importe quelle espèce, en particulier les Klingons via Worf toujours, les us et coutumes de chacun seront respectés. C’’est d’ailleurs cette tolérance qui permettra à la fédération de mieux s’impliquer dans les conflits stellaires en essayant de jouer le rôle le pus souvent de médiateurs.

            Devant l’incompréhension de Kirk et se basant sur une suspicion de mensonge, Sarek n’hésite pas à proposer une fusion mentale à laquelle Kirk se prête de bon cœur et le forçant d’une part à revivre encore une fois ce triste moment en partageant le dialogue avec le père ( le bénéfice du nombre passe avant le bénéfice d’un seul) , d’autre part de partager sa tristesse avec Sarek qui comprend et apprécie toute la chaleur qui existait alors entre les deux individus. Chaleur qui cède place à un autre désespoir, tout vulcain cette fois et toute en retenue alors que les gros plans se succèdent sur les yeux embués de Shatner. Moment fort, basé sur le dialogue et l’empathie du spectateur ressentie à la disparition de l’une des icône de ce microcosme particulier, provoquant un chagrin renouvelé que la mort de Vador n’atteindra jamais (et encore moins aujourd’hui avec la trahison qu’a été la prélogie Star Wars) ),  sans aucun effets spéciaux si ce n’est une qualité indéniable de mise en scène et de composition musicale. La fusion s’arrête alors et tous les espoirs se portent sur l’éventualité d’un autre hôte qui se révèlera sans surprise être McCoy et qui permettra à Kirk de ne plus sauver un seul mais deux de ses amis. Il ne lui reste plus alors qu’à regagner Genesis, à récupérer la dépouille de Spock et de purger sur Vulcain l’esprit du Docteur.    

 

            sttos 3 6Le vol de l’Enterprise va se dérouler en deux grandes étapes. Il faut d’abord récupérer McCoy pour ensuite quitter le Spatiodock sans encombre et vous conviendrez sans mal que le vaisseau stellaire n’a pas la taille d’une deux chevaux et que le tout ne vas pas être une partie de plaisir. Comparé àà la tonalité que le film va ensuite emprunter, il est fort agréable d’avoir droit à un véritable moment de comédie et d’action simple qui fera la force de tout l’épisode suivant, empreint d’un second degré salvateur et qui renouvellera la franchise avant de revenir à un sérieux qui plombera sévèrement le cinquième opus. Kirk joue donc de toute son autorité pour effectuer une visite express auprès du malade, accompagné par Sulu qui offre malheureusement une scène de racisme primaire inattendu démontrant que les préjugés ont la vie longue et tenace. Sulu doit faire diversion auprès du gardien et se fait tout simplement traité de « jaunisse » ce qui est en soit aussi insultant que si Uhura s’était fait traitée de négresse. D’un autre côté, comme son âge sera souligné sans vergogne par son jeune interlocuteur, elle ne sera guère à la noce non plus. D’un autre côté, cela apporte une belle action de Sulu qui sauve son honneur et remet l’ostrogoth à sa place. Suite à cette jolie prise d’art martial tout en retenue, tout ce petit monde regagne Scotty sur la passerelle de l’Enterprise (excepté Uhura qui rejoint directement Vulcain pour des raisons de rythme, son utilité étant en fait réduite à peau de chagrin) qui a pendant ce temps réussi à combiner sabotage de l’Excelsior (plus la plomberie est complexe, plus il est facile de la détarquer, surtout quand on l’aide) et automatisation complète bien que précaire du vaisseau historique. Là où il fallait 400 personnes pour faire tourner la machinerie, cinq suffisent à présent et ce, sans quitte la passerelle ! Le vaisseau se met en branle et se dirige vers les spatio portes tandis que le capitaine de l’Excelsior commence lui aussi les manœuvres pour entamer la poursuite, sûr de son succès. Les deux astronefs sortent et gagnent l’espace et tandis que l’Enterprise , toujours abîmé et marquant un coup de vieux s’élance vers l’espace Warp, le rutilant et jeune Excelsior câle purement et simplement dans un joyeux brouhaha interne (l’ordinateur se croit sur un vieux topaze et émet des digressions sonores amusantes) marqué par un arrêt complet dans l’espace. On est presque déçu de ne pas voir de la fumée s’échapper de la soucoupe principale mais on se dit que l’aventure reprend de plus belle après cette parenthèse au second degré inattendu.  L’expérience et la confiance ont encore une fois triomphé de la jeunesse de et l’assurance.       

 

            Les vulcains ont bénéficié d’un bien beau traitement dans cet opus, mais ce n’est rien comparé à celui dont vont bénéficier les Klingons. A la recherche de Spock fait office d’écho à ce qu’il y avait de meilleur dans The Motion Picture et conforte et approfondit tous les apports culturels à ces deux peuples. Rien que dans Star Trek III, on va pouvoir découvrir la nouvelle version graphique de l’Oiseau de proie classique, en complément des croiseurs du premier film, mais aussi et surtout la première version (et celle qui fera longtemps office de référence) du bouclier d’occultation qui va se révéler diablement efficace. Tous les repères sont mis en place, de son fonctionnement, via sa perturbation spatial caractéristique au fait que, comme le souligne Kirk, il doit redevenir visible au moment de faire feu ; principe qui sera remis en cause dans Terre Inconnue. Le comportement de l’équipage de bord va lui aussi connaître ses bases scénaristiques avec son lot d’exécution pour des ordres non respectés, la crainte de son capitaine plus que le respect, les promotions internes suite au décès des gradés (le plus souvent  commises par les subalternes, dixit TNG et l’épisode d’échange d’officier où Riker va même être amené à trahir provisoirement l’Enterprise) et les différents uniformes portés selon les occasions avec leurs typographies appropriées. Le vocabulaire va aussi être étendu au-delà des trois mots mis en place par James Doohan autrefois et on va rapidement se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’un charabia quelconque mais bien d’une nouvelle langue avec sa syntaxe et sa grammaire, spécialement conçue pour apporter un soupçon de crédibilité (la langue est d’ailleurs connue de milliers de personnes aux USA et dans le monde et il existe même des cassettes et des méthodes pour apprendre le Klingon comme d’autres apprendrait l’anglais ! Un des exemples de cette dérive amusante peut être cité dans Ecole Paternelle où Eddie Murphy n’arrive pas à se faire comprendre d’un des petits dont il doit s’occuper jusqu’à ce qu’un des ses amis lui parle en Klingon….) . Le fameux « Kapla » fait même ici son apparition. Dans cet opus, en prolongement de TOS , les Klingons restent présentés comme un peuple fier, profondément lié à l’Empire mais également viscéralement guerrier, ce capitaine n’hésitant pas à risquer une guerre pour avoir en sa possession l’arme de destruction ultime alors que ambassadeurs sont au même moment en pleines négociations de paix ! Cette velléité à vouloir s’étendre et tuer tout ce qui bouge va d’ailleurs se retrouver non pas dans TNG mais dans l’un des nombreux arcs scénaristiques gravitant autour des Klingons de DS9, avec un Empereur complètement fou qui brisera l’alliance faite avec la fédération à Kitomer pour des raisons d’orgueil et qui poussera Worf à un régicide puis à refuser le siège de chef absolu pour rester conseiller de l’Ombre. 

 

            sttos 3 2Les malversations klingonnes vont participer au rythme du film et déboucher sur un premier affrontement avec l’Enterprise au cours duquel les deux vaisseaux vont se retrouver immobilisés et sans défenses ou presque, avec un avantage pour l’oiseau de proie qui n’est pas automatisé. On retombe alors sur des négociations relevant de la réminiscence de celles effectuées entre Kirk et Kahn à ceci près que le capitaine Klingon n’a pas de griefs particuliers contre Kirk , qu’il veut seulement atteindre son but et qu’il est prêt à sacrifier les otages qu’il détient sur la planète. En peu de temps, alors qu’il est sans défense, Kirk va devoir composer en accéléré tout en apprenant que son fils et Saavik sont sur la planète (depuis le début du film en fait, vu qu’ils sont les seuls rescapés de l’équipe scientifique initialement envoyée avec l’USS Grissom, vaisseau qui s’est fait dessouder en cours de route alors qu’ils étaient déjà sur la planète) et qu’ils sont en compagnie d’un Spock rajeuni, dont les cellules ont été purifiées et relancées dans leur processus de création par Genesis elle-même. De plus, devant son absence de décision, David, va être tué au hasard, bien qu’ayant essayé de défendre la vie du groupe, ce qui va anéantir l’amiral de la Fédération et le pousser à une solution extrême, gardant les pleurs et les regrets pour plus tard (dans Star Trek III, il tombe par terre devant le choc, dans Star Trek VI, on vit véritablement son ressenti, sentiment qui lui coûtera assez cher. Il ne se remettra en fait jamais vraiment de ce meurtre injuste et inutile).

 

            L’Enterprise que nous connaissons, l’original que nous suivons depuis les années 60 et qui a été remis au goût du jour , qui s’est battu vaillamment depuis trois films, ce vaisseau emblématique…. Kirk va l’offrir aux Klingons et pour la première fois de son histoire, il va être victime d’une autodestruction menée à terme et lancée par son propre commandant ! Le décompte mortel est porte lui aussi à l’écran et la destruction est spectaculaire et superbement mise en scène. A peine les Klingons embarqués à bord, le piège est éventé par le capitaine Klingon resté sur l’Oiseau de proie mais il est trop tard. Les premières explosions commencent, extérieurement, le vaisseau semble consumé de l’intérieur avec moults détails sur la coque en décomposition puis c’est la soucoupe complète qui implose avant que le reste du vaisseau ne s’échoue sur Genesis en brûlant dans l’atmosphère devant son ancien équipage. Le plan est onirique, l’Enterprise est devenu une étoile filante devant un Kirk soudain conscient de son geste et ce sont tous les espoirs mais aussi toutes les peines d’une époque révolu à présent qui disparaissent devant lui .

 

Une page vient de se tourner avec la fin de l’Enterprise, sa carrière a volé en éclat à l’image de son vaisseau et les sacrifices de Spock à David continue d’alourdir une liste qui semble sans fin. Il ne peut alors pas laisser mourir son équipage sur cette planète moribonde et va jouer ses dernières cartes de façon brillante, titillant une fois de plus son adversaire sur le fait qu’il a tout perdu et que lui est toujours en vie et en forme et qu’il possède le secret tant espéré. La seule condition est de venir la chercher sur Genesis même.

Ce qui ne saurait tarder, puisqu’il se téléporte aussitôt devant eux tandis que Spock connaît une ultime crise de Pon’ Farr et atteint son âge d’adulte mature. L’ensemble de l’équipage est sauvé à l’exception de Kirk et Spock qui restent sur la planète. Le film perd alors de sa superbe dans une quinzaine de minutes sans saveur correspondant aux échanges entre les deux ennemis. On commence déjà à tiquer quand le Klingon refuse de téléporter Spock avec les autres sous le principe que Kirk « serait trop content » . On était en droit d’attendre une punchline plus efficace que celle d’un gosse trop gâté qui refuse de faire une faveur à son adversaire.

Ensuite, la révélation du non secret de Genesis passe aux oubliettes et les deux hommes finissent par s’empoigner devant un refus commun de céder aux exigences de l’autre. Le corps de David est oublié sur place  au profit d’un combat de catch du pauvre sur fond de planète en implosion qui rappelle un peu Le Namek sur laquelle combattront plus tard Freezer et Sangoku (mais avec ô combien plus de punch sans compter l’avènement en propre du super guerrier légendaire, moment dramatique équivalent en tension à celui de la transformation de Gohan dans le même état dans la salle du temps durant l’entraînement ayant pour objectif de battre Cell, mais c’est une autre histoire). Bien sûr on adroit aux arbres qui brûlent, à la terre qui s’ouvre sous leurs pieds et même à un rocher sentant bon le studio et le carton pâte qui permet au Klingon de s’envoler littéralement pour atterir sur Kirk . Une faille achève le combat et cédant de prime abord à la pulsion d’essayer de sauver la vie de son ennemi , Kirk finit par le faire tomber dans de la lave en fusion à coups de pieds dans la tête, puis se fait téléporter à bord du vaisseau klingon en imitant le vocabulaire entendu lors du sauvetage de son équipage peu de temps avant.

Kahn est mort au moment de la création de Genesis, le capitaine Klingon est mort , précédant son explosion. Sulu et consort ayant pris possession de l’oiseau de proie, la joyeuse troupe file sur Vulcain , laissant place à un moment plus calme et lui aussi très riche , celui de l’entretien entre un Mccoy conscient et un Spock endormi. 

 

            Réutilisant les matte paintings crées pour The Motion Picture et sa director’s cut de 2001, Vulcain nous est desttos 3 3 nouveau présenté via un sympathique panorama vu de l’Oiseau de proie dans des couleurs chaudes et sous un soleil presque couchant. La continuité est établie et le vaisseau Klingon atterrit (car lui le peut au contraire des vaisseaux de la fédération dans leur ensemble jusqu’au Voyager) à proximité du lieu de la cérémonie qui va permettre de re-fusionner l’esprit de Spock avec son corps. Le tout est codifié à l’extrême et se passe dans un silence respectueux après que mcCoy ait accepté de risquer sa vie (soulignant avec humour que pour une fois, on lui demandait son avis). C’est un Spock muet qui au final se lève, dans un nouveau costume de cérémonie entièrement blanc , synonyme de vie en opposition avec sa tunique noire mortuaire et qui passe devant ses anciens amis qui ont tout risqué pour lui . Sarek demandera d’ailleurs à Kirk s’il la résurrection de Spock valait sa carrière, son vaisseau et son fils, ce à quoi il répond qu’il n’aurait plus été le même voir lui-même s’il n’avait pas essayé.

            Le souci , c’est que Spock passe devant ses amis sans un regard , les laissant dans l’expectative la plus complète, car semblant ne se souvenir de rien. Il se retourne alors, découvre son visage et parle à Kirk. Les deux personnages reprennent une fois encore le dernier dialogue de  La Colère de Kahn à une différence près, mais de taille, la phrase culte devenant : le besoin d’un seul peut l’emporter sur le besoin de nombre. Spock prononoce alors le nom de Jim et est rejoint par les autres membres de Starfleet . La caméra s’éloigne, la boucle est désormais bouclée et d’autres aventures sont d’ores et déjà annoncée. Notons l’emploi de la musique de la série originale qui se mêle petit à petit à celle du métrage dans un gros instant de joie partagée devant le fait que Star trek reviendra.

 

            A la recherche de Spock ne possède pas la portée métaphysique de The Motion Picture ni les allures de Western de La colère de Kahn. Il reste également privé des nombreux degrés de lecture de son successeur. Et pourtant, il réussit le tour de force d’être un excellent film à défaut d’un métrage majeur de la franchise. Remise en question et dépassement de soi sont au nombre des bonnes surprises du film, sans compter sa qualité première, réussir à boucler l’arc scénaristique entamé avec Star Trek II. L’homme vieillit, il doit faire des choix face à un avenir forcément plus court que son passé mais l’essentiel est de rester fidèle à soi même et de défendre les causes dans lesquelles on croit. Sur ce message d’espoir, Star Trek III parvient à dépasser ses aînés avec un budget en sfx pourtant moins apparent mais en prolongeant les dialogies et situatiosn de qualité du précédent opus. Le côté caricatural du capitaine klingon ne tient pas la route face au charismatique Kahn met permet de mettre en exergue les qualités précitées. Ne reste plus qu’à l’équipage à regagner sa planète mère pour affronter ensemble leur sanction au tribunal militaire pour insubordination et vol caractérisé…. A moins qu’autre chose n’interfère d’ici là…

 

 

 

 

Star Trek III A la recherche de Spock (Star Trek III The Search for Spock)


1984 – Paramount Pictures

Réalisateur : Léonard Nimoy
Acteurs : William Shatner, DeForest Kelley, James Doohan......

 

Disponible en dvd simple et collector (avec version director's cut)  et en blu ray (le blu ray US est free zone avec VFF et vostfr) 

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 05:45

2f2f-affiche.jpgLe cinquième volet a fait un carton cet été au cinéma. Généralement, les suites de franchises sont plus souvent réalisées pour surfer sur le succès d’un premier opus que pour produire des métrages de qualité. Surtout de nos jours, non ? Soyez gentils de ne pas me ressortir Matrix 2 et 3 pour contre exemple. Le premier se suffisait à lui-même et ses suites bien que réussies n’ont pas su exploiter le potentiel énorme de leur aîné.

 

Fast and Furious donc. Sincèrement, je m’étais arrêté au n°1. D’accord il y avait déjà Paul Walker et Vin Diesel. Les voitures étaient belles et le scénario promettait une bonne série B sympathique. Pourtant, j’avais trouvé difficile de tenir éveillé jusqu’au bout et son final prévisible quasiment depuis les premières minutes (pognon, pognon, es-tu bankable ? Autant en profiter pour surfer sur une éventuelle suite !)…

 

Le premier volet souffrait de beaucoup trop de personnages et de longueurs. Et même si le personnage de Diesel était intéressant, il restait trop poussif pour attirer une quelconque sympathie.

 

Dans le genre, mieux vaut se refaire 60’ chrono avec le très bon duo Jolie / Cage. Le film était nerveux, il y avait un certain enjeu, pas de temps mort et une mise en scène très énergique.

 

Passons.

 

2f2f3Que pourrais nous réserver le second opus. Plus de copains, de garage, de Walker et de Diesel et encore plus de flics ? Nonobstant encore plus de courses et de belles cylindrées ?

 

Pas du tout.

 

On ne renie pas le passé puisque Walker est cette fois tête d’affiche. Quitte à créer un personnage un peu superficiel, autant le reprendre et l’exploiter un peu plus. Comme Walker revient, on récupère du même coup son supérieur hiérarchique (qui était le seul rôle) qui m’avait plus dans le premier, un comble puisque c’est l’un des seuls qui ne soit pas vissé derrière un volant ^^).

 

Bien évidemment, histoire d’être crédible, il n’est plus flic et vivote d’une course illégale à l’autre tout en engrangeant un assez volumineux casier judiciaire.

 

La scène d’ouverture du film présente les choses sans équivoque et se paye le luxe de lui offrir une introduction en or où il arrive tel le messie pour remporter une course qu’il sait gagnée d’avance. Le but est aussi de nous faire l’éloge d’une communauté qui sait se serrer les coudes en cas de problème, un way of life qui sera plus qu’utile aux 2/3 du film.

 

Malgré toute sa verve mécanique, il se fait quand même serrer par la police via un grappin qui 2f2f2n’aurait pas déplu à Batman.

 

L’intrigue se met en place. Il va devoir travailler pour le service des douanes ou aller en prison. Et il doit le faire en binôme. Pour coincer un caïd local qui accueilli une taupe dans ses rangs sans le savoir. Quand on sait justement que l’espion est un agent joué par Eva Mendes, on se dit quand même qu’il n’est pas très futé l’animal… mais bon.   

Force est de reconnaître malgré tout qu’on renoue ici avec le bad guy charismatique des action movies des eighties. Cruel, sans cerveau mais sadique !

Et ça pour le coup, c’est un énorme bon point. L’avantage principal, c’est que contrairement à Diesel dans Fast and Furious, le méchant n’a aucune envie de rester à l’ombre ou de se morfondre sur ses mauvaises actions passées. C’est une raclure de premier ordre, fils spirituel du Jack Palance de Tango et Cash. La très bonne et très imaginative scène de la boite de nuit et du rat en est un exemple parfait.

 

Le perso du sidekick un peu casse burette mais incontrôlable au point d’être apprécié est joué par Tyrèse Gibson  (vu également dans les Transformers ou dans le Vol du Phénix remake). Il ne trouve sa légitimité qu’en tant que justificatif du passé de Walker et pour expliquer son geste envers Diesel dans l’opus précédent ! La pistache scénaristique est tellement énorme qu’elle passe sans problème en plus (on retrouve son rôle dans d’autres numéros de al franchise par la suite). 

 

Le film en lui-même s’assume pour ce qu’il est et est plus réussi que son prédécesseur. L’action et l’humour (un peu lourd mais fort heureusement non raciste façon Martin Lawrence) sont présents de manière continue et si les rebondissements ne surprennent personne et volent moins haut qu’un mauvais épisode de Miami Vice, au moins, côté cascade on se régale. Dans de très beaux décors qui plus est. La course au job avec un plan ahurissant sous un camion citerne, le plan final au départ du bateau ou le saute mouton sur le pont du début…

 

2f2f1

 

Du bonheur de popcorn spectateur ! On passera sur le pseudo repentir final assez logique, d’autant que la conclusion reste quand même ouverte pour continuer la franchise avec Walker et/ou Diesel et on retiendra un film agréable et sans prétention qui vaut le coup d’être vu.  

 

 

 

 

2 Fast and 2 Furious

 

2003 - Universal Pictures

Réalisateur:

Acteurs:

Genre : Action

 

Disponible partout en dvd et coffret / en blu ray et coffret (attention, des blu rays sont vendus en France avec une piste VFQ!)

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 09:00

hellphone-affiche.jpgLes films pour adolescents se résument généralement à deux grandes périodes. Des périodes décennales en fait. La première étant celle du milieu des années 80 au milieu des années 90, période faste parmi les ères bénites du film respectueux de son sujet et de la cible visée comptant des pépites comme La folle journée de Ferris Bueller ,avec un Jeffrey Jones encore svelte et un Matthew Broderick au top de sa forme dans un rôle qu'il travaille depuis Wargames, celui de l'ado sympa et charismatique du coin de la rue qui devient  ici une véritable star du lycée, Une créature de rêve,sorte de préquelle à Code Lisa (excellente et trop courte série tv phare de France 2 Jeunesse) ou bien encore le fameux Breakfast Club de Hugues avec une fois encore Antony Michael Hall (reconverti depuis en journaliste à Gotham City à défaut de jouer les médiums durant ses week ends de rtt) . L'autre période, moins intéressante car résumant le monde adolescent à un simple village de satyres en rut et de pétasses blondes à grosses poitrines écervelées (ce qui ne rend en fait justice ni à l'une ni à l'autre des parties concernées) a été inaugurée par American Pie et ses autres suites, le reste de ces navets au goût de cidre étant tombés dans l'oubli. Terminé alors les problèmes existentiels et bonjour les apparences futiles et la quête de popularité, à grand renfort de perte de virginité dans des conditions les plus vulgaires et les plus galvaudées. On retiendra de ce semi naufrage la petite perle qu'est Sex Academy (sobrement intitulé Not an anoter teen movie) qui a su tirer son épingle du jeu en offrant un spectacle certes très vulgaire mais aussi très drôle (mémorable séquence d'introduction mettant en scène un god de la taille d'une batte de base ball , une jeune fille à lunettes, un curé, des scouts, un chien, un gâteau d'anniversaire,Freddie Prince Jr et deux grands parents.....). Les français aussi ont voulu surfer sur la vague du succès US avec le trop plat Sexy boy et sa tarte aux pommes transformée en plat de spaghetti.
Le début des années 2000 correspondant à l'avènement assez heureux de grandes sagas cinématographiques (Lord of the Ring, Pirates des Caraïbes) et de revival d'hommes en collants (Superman, Batman ou encore les X men et autres Blade), le genre ado et petite culottes s'est gentiment calmé et à part une auto resucée d'American Pie qui s'est déclinée jusqu'à un cinquième opus, il n'y a heureusement plus eu grand chose à signaler tant côté américain que francophone.
 
C'est alors qu'un film , disons le plutôt mineur , sort sur les écrans français avec un Jean Dujardin encore peu connu si ce n'est dans le monde de la télévision via la série Un Gars Une fille ou de la scène grâce au succès des Nous C Nous avec score totalement inattendu au box office et assuré en partie par la population lycéenne et collégienne : Brice de Nice. Héros crétin à l’objectif indéfini et irréalisable (prendre la vague à Nice…) ce blondinnet, via la trouvaille du Cassée (qui n’est qu’une simple remise à jour d’un gimmick assez ancien) va déferler sur le pays et dépasser plusieurs millions de spectateurs avant de finir dans les bacs d’un discounter du web bien connu à un prix se situant au dessous des deux euros symboliques. Fort de ce succès et désirant rajeunir encore plus son casting pour nous pondre une fable moderne sur le paraître, James Huth met un nouveau projet en scène et le nomme Hellphone (calembour dissimulé du vocable jeune pour dire et le phone  comme le susurrera le jeune héros à son si désiré portable ?).

 

S’en suive une campagne de promotion tellement étudiée qu’elle en dégoûterai un nouveau né de son biberon avec unhellphone4 Jean Baptiste Maunier avide de casser son image et de faire oublier sa prestation plutôt quelconque dans Les choristes une bande annonce assez efficace et au final , un énorme soufflé qui retombe aussi vite qu’une boule de pétanque lancée du haut de la tour Eiffel.

 

Pourtant tout était il vraiment à jeter dans ce film prototype destiné à un public bien précis ? Hellphone était il un simple produit de mode cherchant à combiner deux réussites françaises récentes ou bien un futur film en culte en devenir qui bien que ne pouvant lorgner sur les plates bandes de la Hugues Academy finira par trouver son identité propre ?   

 

            Comme toute comédie pour adolescents, il est logique de trouver ici une histoire d’amour comme fil rouge. Après tout, si Cid Soupir (les noms des personnages dans ce film sont vraiment très drôle à défaut d’être courant, Maunier ne cessant justement pas de tout le film de soupirer pour sa belle) se procure un téléphone, c’est justement pour pouvoir impressionner celle dont il s’est enticher. La jolie donzelle est une nouvelle arrivant, venue des states et s’intégrant en cours d’année. Elle possède son scooby-gang (une folle de ses cheveux et une pseudo gothique un peu niaise) et semble appartenir à la couche aisée de la population. Parents artiste ou professionnel de skate board (cela ne s’invente pas), détenant une aston martin dans leur cour et une maison remplie d’œuvre d’art, elle s’oppose parfaitement à Soupir, parfait produit de la classe moyenne désargentée, avec une mère faisant des ménages pour survivre et lui-même travaillant après les cours au McDo local, le « Poulet Fritz », régenté par un patron hilarant (sûrement l’un des meilleurs bien que l’un des plus courts rôle du métrage) empreint de despotisme (« il ne faut pas mettre la chapelure avant les œufs étant son leitmotiv principal).

            Soupir possède lui aussi un sidekick en la personne de Tiger, rouquin argenté mais meilleur ami depuis la maternelle. Ils ont de nombreux points communs, dont celui d’avoir eu un père démissionnaire. Pour compléter ce tableau hors norme, ajoutons que le père de Soupir les a quitté lui et sa mère pour rejoindre un gogo dancer et assumer son homosexualité tandis que l’autre a vu sa mère poser en page centrale de playboy en 1985, ce qui fait les choux gras de la cour de récré. Pourtant , malgré ce back ground complètement farfelu et moralement déstabilisant pour n’impoorte gosse de cet âge, nos deux compères restent remarquablement équilibrés, prenant les choses avec bonhommie, Soupir défendant même son père et son amant lors d’un repas assez mémorable dominé par Boney M.

            Le téléphone diabolique , lorsqu’il va tomber dans les mains de notre Cid va donc représenter un véritable parcours initiatique , entraînant notre jeune ado au cœur sincère sur les voies obscures du monde des adultes, dans ce qu’il a de pire. Ouvert, attachant voire possédé par une empathie certaine, le jeune premier va progressivement se métamorphosé pour ressembler à ce qu’il déteste le plus, Virgil, le caïd du Lycée. L’apport de l’argent facile, du flirt sans réfléchir aux conséquences de ses actes le conduira au poste de police , avec suspicion de meurtre sur le dos. Mais nous y reviendrons.

            Malgré un univers en constante mutation, restant logique vu le sujet abordé (les affres de l’adolescence et des premiers émois), on notera malgré tout des bases qui restent les mêmes pour tout film de genre, à commencer par les différents lieux. Le lycée tout d’abord, filmé de manière imposante et tentaculaire et habité par un principal limite pédophile et porté sur la chose devant les jolies jeunes filles, nonobstant des profs désabusés et profondément anti-didactiques , parfois proches de la caricature. On aura en vrac la prof de physique chimie qui distribue les heures des  colles à la louche comme Pikachu distribue des attaques éclairs à la team Rocket, le prof de math qui capte l’attention des élèves en leur balançant des morceaux de craies en pleine tête ou bien encore le prof d’histoire propre sur lui et limite despotique, ne proposant aux examens que des sujets qu’il avait promis de ne pas approfondir dans l’année. Les jeunes ayant besoin de respirer une fois sorti de leurs cours, ils se retrouvent au restaurant du coin mais aussi dans une boutique de Skate tenue par un Bruno Salomone en grande forme mais escroc sur les bords ne voyant que l’opportunité de soutirer l’argent des fans de roues. Reste enfin des lieux qu’on ne verra qu’une fois mais qui marqueront le film de leur atmosphère particulière : le cinéma où se trouve projeté un autre film où Huth était impliqué, le commissariat où il reste amusant de constater que c’est le plus haut gradé qui possède un bureau dans une cellule et enfin la fameuse boutique SFR du coin , véritable hommage à peine voilé aux films de joe dante et aux débuts de Jean Claude Van Damme entre autre (pour ceux qui ne verraient pas le rapport, il suffit de tendre l’oreille pour entendre des mogwaïs chanter dans la réserve, sans compter la cicatrice particulière du vendeur….).

            Le réalisateur, excepté les différents appartements des jeunes acteurs, oscillant entre le quasi musée d’art moderne pour les uns à la presque chambre de bonne pour les autres, s’amuse de toutes ces configurations et parvient à leur instaurer une vie propre qui caractérise particulièrement les scènes s’y déroulant. C’est déjà en soi une belle réussite, surtout quand on pense aux nombres de films aux décors splendides mais inexploités au possible.

 

            hellphone2Pourtant, au-delà de la bluette adolescente pour laquelle Cid va pratiquement vendre son âme, Hellphone se caractérise avant tout par une incursion discrète mais assumée dans le genre fantastique. On est loin de Small Soldiers, les moyens de départ n’étant assurément pas du même ordre, et pourtant, par le biais de nombreuses astuces et d’une voix assez étrange, le téléphone va démontrer qu’il est doué de vie et de conscience. Le parallèle mainte fois proposé avec Christine de Carpenter devient alors évident. Dès le générique, les similitudes sautent aux yeux, puisque ce dernier débute sur la scène de montage industrielle des téléphones de type Hellphone tout comme on commençait chez Carpenter sur la chaîne de montage de la Plymouth Furie . Bon, évidemment, un ouvrier idiot ne va pas se faire tuer de suite pour un maladresse et un manque de respect primaire, mais le rouge presque sang arboré par le portable va achever de convaincre le geek lambda du lien tacite entre les deux œuvres.

            D’ailleurs Christine comme Hellphone vont se dévoiler à la personne qu’ils ont choisi,  un looser dans les deux cas mais possédant un bon fond, leur permettant d’assouvir leur fantasmes dans un premier temps avant d’essayer de les tuer, une fois leur heureux propriétaire revenu à des sentiments un tantinet plus normaux, ce qui restera plus rapide chez Huth que chez Carpenter. Dans les deux cas, les protagonistes (souvent des amis d’ailleurs) essaieront de venir à bout de la mécanique infernale en la broyant, en la brisant, en la cassant et dans les deux cas, cette dernière se reconstituera sans le moindre effort, toujours plus brillante et rutilante.

            L’addiction sera évidemment de mise. La relation qui lie les héros avec leur machine passe par un stade quasi fusionnel, de Christine qui tue pour venger son élu des nombreux affronts dont il est victime à Hellphone qui n’hésite pas à en faire de même (fameuse photo d’un radar ayant pris l’un des rebelles à 140 km/h sur la voie rapide, quand celui-ci a sauté de la voiture) , sans compter les étapes de ronronnements et d’auto satisfaction des deux entités à l’égard de leur propriétaire (« Je t’avais dit qu’il ne comprendrait pas »….) qui considère pendant un temps leur homologue de fer et de plastique comme des individus à part entière. La différence majeure reste alors que chez Carpenter, tout est considéré avec un premier degré qui confère à l’ensemble une aura de film fantastico horrifique alors que chez Huth, la moindre mort part en vrille et est dédouané par un comique de situation parfois proche du Burlesque. Il fallait oser dans un film tout public tuer une prof de chimie en lui faisant boire de l’acide sulfurique, éliminer un cuistot en lui faisant plonger la tête dans l’huile bouillante ou bien encore faire cuire une jeune dans de la résine bouillante, en faire dévorer un autre par un chien possédé ….

            La force d’Hellphone  tient dans ce point de vue assumé de jouer avec l’horreur et d’être visuellement une trouvaille de tous les instants. Chaque visionnage s’accompagne ainsi de nouvelles découvertes, de nombreux niveaux de lecture, et ce sans compter le texte, qui lui aussi , frise le merveilleux, tant il est multi référentiel et tant le débit est rapide . Pour n’en citer qu’un, et peut être le plus faible d’ailleurs, on notera le « va fayotter sur Tatouïne » balancer par Virgil (le caïd) à la lèche botte de la classe coiffée comme la princesse Leïa. 

            Néanmoins, Christine ne reste qu’une voiture et n’a en conséquence qu’une influence et un champ d’action limité. Hellphone dépasse la référence originale dans la partie finale du film et entre en possession non pas d’un ou deux individus mais bien du lycée tout entier, lycéens  comme professeurs pour une course de type survival qui s’achève dans un grand délire avec un principal trempant son avant bras entier dans un ac d’azote entrecoupé d’une ultime tentative de tuerie de la part du portable. Réussir à exploiter autant un appareil somme toute assez simple au départ ne peut que forcer l’admiration, surtout si cela est fait sans nuire au rythme même du film qui fait montre d’un niveau de nervosité perpetuelement proche du 100%.

 

            Les rôles sont plutôt bien distribués dans Hellphone et les acteurs choisis, bien que la plupart soient encore peu connus, ont su comprendre la teneur de leurs personnages et leur apporter une touche de délire supplémentaire. Ainsi, le perso de Virgil est il extrêmement sombre, hautin et déchaffe, toujours à moitié nu et pourtant habillé et réussissant à être détestable du début à la fin du film. C’est également lui qui possède le plus gros arsenal de réplique mitraillettes.  A sa conception bipolaire de la société (les riches / les pauvres) il faut lui ajouter deux sous fifres (que serait un méchant sans souffre douleur, à l’image des Malefoy et autre Royal échappé de chez Robin Hobb) assez crétins dans leur genre, mais totalement soumis. On a le puceau surexcité, assez violent physiquement et dans ses rapports à autrui, le meilleur exemple restant sa réaction devant le corps sans vie de son ami suite à de multiples hara-kiris dont un avec un cure dent et l’autre avec une scie à pizza, avec un « Putain je vais pas resté puceau toute ma vie ! » . Ce dernier est accompagné du gars que l’on peut qualifier d’éponge, celui qui paraît toujours déplacé dans un groupe mais qui vit à travers la vie des autres justement, réagissant comme eux, s’habillant comme eux mais restant avec un QI un chouia en deça du minimum autorisé pour survivre en milieu estudiantin. Pour vous donner une idée, auriez vous à sa place continué à squatter le bitume après avoir sauté d’une voiture à plus de 140 km/h , en prenant le temps de tirer une taffe ? Certainement pas. Lui, si. Et en plus, il se fait rouler dessus par un poids lourd portant la mention « Fumer tue ». 

            Angie, le grand amour de Soupir possède deux amies (en contre poids de ceux de Virgil ?) Angie est la jolie fille du moment, intelligente, reine de skate board non assumée et reste malgré tout entouré de deux cerveaux vides, l’un se prenant pour le centre du monde avec une coupe improbable (hilarant moment où ses cheveux brûlent , tout comme celui où elle revient du casting de « C’est le sèche cheveux » persuadée qu’elle sera bientôt une star…) l’autre étant assez effacée, avec toujours quelque chose dans la bouche mais restant remarquablement douée pour mettre les pieds dans le plat.

            Cid est quant à lui appuyé par un équivalent, Tiger, qui reste un soutien fidèle et qui pourrait être un double de lui, mais en plus fortuné. Dans le reste du casting, on notera la présence savoureuse du fayot de la classe, ici féminin, et qui fera forcément écho à quelqu’un que vous aurait connu au lycée, toujours à posséder la bonne réponse à avoir une langue de trois cent mètres collée au derrière des profs et étant de surcroît à la limite du tolérable quand elle décide qu’elle a raison et qu’elle peut faire ce qu’elle veut car en apparence intouchable. Le coup de skate en pleine tête au trois quart du film ne peut alors que vous faire le plus grand bien.

 

            Le choix du portable s’imposait plutôt aujourd’hui par rapport à celui de la voiture aux Etats-Unis il y a quelques hellphone3années. Non pas que la popularité soit négligeable en France, mais les moyens dont disposent la majorité des lycéens ne sont pas les  mêmes que les jeunes de Beverly Hills 90210. Le téléphone paraissait plus raisonnable. D’autant plus qu’un  jeune, au-delà de ses vêtements et des marques qu’il peut porter fièrement , peut rapidement être considéré comme looser, du moment qu’il n’a pas la dernière marotte du moment. Le téléphone, encore plus que la cigarette, permet de se démarquer, de passer de l’âge enfantin à l’âge adulte, parfait moyen de garder le contact avec les parents tout en pouvant refuser de leur répondre grâce à un simple filtrage d’appel. Le portable permet de se créer une communauté ou du moins d’y appartenir, tout en restant en permanence au fait de ce qui se passe autour de soi. Les options jeux, vidéos, mp3 et consort étant des options censées consolider ce petit monde virtuel. Dans tout cela, un gosse qui n’a pas de téléphone passe pour marginal et pour peu qu’il essaie de faire comme tout le monde, on se moque encore de lui car il n’a pas le dernier modèle.

            Le film de Huth est donc une vraie satyre sociale de ce milieu favorisé (ou non) que peuple les moins de 17 ans , basée sur le paraître et les conséquences qu’il peut entraîner.

            Et tout est mis en œuvre pour que le spectateur se concentre uniquement sur l’aspect technologique. Les coupes de cheveux sont ridicules, les tenues vestimentaires frisent souvent le mauvais goût et les unités de lieu semblent plus qu’improbables tant tout est exagéré et codifié à l’exagération continuer. Pourtant, en généralisant ce côté un peu outsider , Huth donne une cohésion graphique et visuelle à son sujet, permettant de passer outre les invraisemblances (je défie quiconque de me trouver un lycée où assister à un cours avec une simple veste sans t-shirt soit autorisé) pour se concentrer le Hellphone, monstruosité sortie d’on ne sait où, dotée d’un tas d’options vendues par le vendeur comme étant indispensables et restant pourtant incompréhensibles , et pourvue d’une esthétique pourtant très travaillée et appropriée, l’allégorie entre humain et démon étant renforcée par la présence de qui pourrait être deux yeux et par les sons gutturaux proches de ceux d’un chat qu’il émet en permanence dans les mains de Cid. Et c’est à travers le comportement changeant de ce dernier qu’on finit par se rendre compte que toute cette manière de voir les choses est ridicules quand on possède des amis forts sur lesquels on peut compter (souligné dans le film par des rapports d’abord chaleureux entre Cid et Tiger, puis par une séparation brutale, tant Cid est aveuglé par ses besoins égoïstes , besoins renforcés par le besoin de paraître et d’impressionner en portant du Ralph Laurens et en conduisant une grosse cylindrée et enfin par les retrouvailles sur le bureau de chimie après avoir vaincu Hellphone).     

 

            Que retenir de ce film, au final ? Un remarquable mélange des genres, maîtrisé, ce qui est d’autant plus rare pour un film français, une base fusant dans tous les sens et contribuant au plaisir du Geek qui en tant que tel, se reconnaîtra forcément un peu dans TOUS les personnages, puisque la somme de tous ces adolescents fini par équivaloir à un ado du monde réel, à multiples facettes. De la boutique du vendeur à l’allusion au seigneur des anneaux sur l’une des répliques finales, on en trouvera pour tous les goûts. Mais ce qu’on appréciera surtout, c’est une gradation dans le délire visuel et dans le comique de situation qui débutera par un film un peu potache pour s’achever par un véritable couloir movie à tendance horrifique sur le grand final.

            Hellphone est un film inclassable, qui s’assume comme tel, habité par des acteurs qui ne seront pas les De Niro de demain mais qui parviennent à nous faire sourire voire rire, entre une bande de bonnes sœurs adeptes de Tai-chi et une maman adepte du Che Gevara jusqu’à en avoir un portrait de trois mètres sur deux sur son mur de salle à manger, ce qui n’est déjà pas si mal en cette période morose où les jeunes staracadémiciens croient pouvoir en remettre à des chanteurs plus qu’aguerris. 

            Hellphone est un film qui surprend constamment et qui donne un pêche folle, vous permettant après chaque vision de fredonner un air d’AC/DC (la bande son est à ce titre remarquable d’éclectisme et d’efficacité) tout en consultant vos sms, le tout en vous demandant parfois si à la place de Cid, vous n’auriez pas gardé ce maudit portable…    

 

 

 

 

Hellphone

 

2007  –

Réalisateur : James Hunt

Acteurs : Jean Baptiste Maunier, Jennifer Decker , Benjamin Jungers ....
Genre : Fantastique/ Comédie

Disponible en dvd simple

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 09:00

dr-no-affiche.jpgLe début d’une licence est toujours emprunt d’une certaine émotion de par les éléments qui lui sont inhérents : mise en place de personnages, gimmicks de cette dernière, codes pour les films à suivre…. Cela est d’autant plus intéressant quand on s’attaque au pilier de ce qui sera une véritable aventure cinématographique.
L’histoire des licences est ainsi jalonnée d’énormes succès mérités (James Bond , dans une moindre mesure les Harry Potter eux-mêmes tirés d’une licence littéraire, tout comme James Bond) ou immérités (la trilogie Matrix qui se perd dans des conditions métaphoriques et métaphysiques hallucinantes, Underworld au scénar si brouillon que le second opus est parfois incompréhensible….).

James bond occupe une place à part dans le monde feutré des salles obscures car il représente le début des licences, historiquement parlant. C’en est aussi le parangon avec 24 opus jusqu’à ce jour (officiels (Golden Age), non officiels (Jamais plus Jamais), parodiques (Casino Royale) ou refonte (Dany Craig)).
Ce préambule étant établi, attaquons nous donc à ce petit film de 1962 dont personne n’aurait pu prédire une telle destinée.

Dr No, comparé à ses successeurs de la période Moore, possède un charme désuet et suranné, âge oblige, qui ne dénature pas pour autant le film. Le film, nommé à l’origine sobrement Dr No, est un hymne à son personnage central, James Bond. Tout est articulé autour de ce dernier et pourtant… Terence Young ne nous le présente pas immédiatement. Il aurait été trop simple de procéder autrement. L’essentiel était de placer un contexte, qu’il soit historico – politique ou simplement scénaristique, de manière à amener justement le spectateur à apprécier par avance l’arrivée du sauveur du MI-6.

On commence donc par un effet d’annonce classique aujourd’hui mais qui devait, pour une première fois, faire son petit effet avec le personnage central tirant une balle en direction de la salle pour débuter par un générique au thème extrêmement novateur. Le métrage est un polar d’espionnage (le mélange des genres a parfois du bon) est on est de suite dans l’ambiance.
S’en suit donc une scénette des plus banales avec des joueurs de cartes dont l’un d’eux doit s’absenter mystérieusement afin de faire son rapport quotidien à ses supérieurs. Ce dernier se fait bien sûr liquider et arrive alorsdr no 2 dans une mise en scène parallèle un autre club, l’action se situant de nouveau sur une table de jeu de carte avec une vue sur l’ensemble des protagonistes sauf un, qui reste obstinément de dos (en fait, on ne lui voit que les mains).

La caméra, après un « duel » typique de joueurs blasés s’arrête enfin sur cette silhouette et le mythe bondien prend forme dans toute sa splendeur et sa décontraction.
Suite ensuite de la mise en place avec le bureau de M, le passage de Money Penny qui dédramatise le fait qu’un agent se soit fait dessouder (accessoirement, sa mort ne servant qu’à amener le perso de Bond) et enfin l’arrivée en Jamaïque.
46 ans nous sépare de la sortie de ce métrage et pourtant, là où d’autres films de cette époque ont très mal vieillis, ce Bond parvient à nous faire passer un bon moment, sans trop de temps mort et sans ennui (j’avoue que c’est la première fois que je vois cet opus, cela aide peut être mais je tenais à le préciser), la faute sans doute à un acteur ,certes débutant, mais habité par son rôle et à de multiples rebondissements qui se suffisent à eux même. La force de ce film d’espionnage réside justement dans sa nature : l’espionnage proprement dit. Le réalisateur n’a recours à aucun moment à des gadgets inutiles et pompeux, le peu qui reste utilisé à une réelle importance dans l’action (le compteur geiger par exemple) et les multiples moyens usités pour mettre un terme à la vie du héros sont aussi simples que redoutables et permettent, via une caméra experte , de distiller de bons moments de suspenses (la veuve noire, le passage ô combien cliché des bambous, l’évasion de la cellule à travers un véritable labyrinthe, le café empoisonné….). Un autre point positif : Bond est un espion, de surcroît un double 00 depuis une dizaine d’années maintenant, et cette vie reste la sienne. Connery ne se contente pas de jouer l’espion, il l’est , simplement. De nombreux moments à priori anodins ou rapides dans le film le démontrent. Sans cesse sur ses gardes, loin de la candeur d’un Moore voir même d’un Brosnan, Connery , avec une nonchalance travaillée, déjoue de nombreux pièges. On pensera pour cela au cheveu collé sur l’armoire, à la poudre déposée sur la mallette (pour les plus évident) mais aussi à la valise levée à hauteur de visage au moment opportun à l’aéroport, à la bouteille cachée dans un tiroir… (pour les plus subtils).

dr no 1Autre point fort de ce film, qui sera souvent oublié par la suite dans de nombreux opus, le personnage essentiel, le bad guy. A lui seul, le Dr No pèse sur tout le film et nous ne le découvrons que petit à petit, sans effets d’esbroufe. Son nom, bien évidemment, est connu depuis le générique mais on ne le voit vraiment dans le film qu’au détour d’un dossier. Puis il est dit verbalement en l’associant à son origine chinoise et à son île. Vient ensuite la découverte visuelle de celle-ci via le professeur de géologie puis celle de sa voix.
Enfin, après 1h20 de bobine (!) on le découvre via le seul autre thème musical du film , ce qui lui confère une existence, par un plan rapproché sur ses pieds puis sur ses mains. Enfin, peu après on le découvre dans son entier, sobre et efficace. Un génie criminel qui ne fait pas dans le grandiloquent. Il est puissant, craint et influent et il le sait. Il n’en joue pas et c’est cela qui le rend aussi intriguant. Le fait qu’il balance entre deux mots d’esprit le concept du « Spectre » est quasi anodin tant il magnétise l’image. Et c’est là la marque d’une maestria de scénariste et de réalisateur. Le personnage qui possède son nom sur l’affiche est finalement celui qu’on verra le moins mais qui aura tué le plus de monde !

Reste évidemment, à part ces éléments maîtres, les signes classiques de la franchise : la James Bond Girl (qui ne dr no 3savait pas à l’époque qu’elle en était une) en Ursula Andress , délicieuse ingénue parfois casse couille (J’ai peur, je ne veux pas, je veux rester avec vous, non, non, non etc…. ) qui plonge notre héros dans quelques situations qui auraient pu être évitables. On notera aussi des paysages splendides car même si les intérieurs ont été tournés dans les studios Pinewood, les extérieurs sont de toute beauté, quitte à passer pour une succursale de l’office du tourisme jamaïcain ! Le passage du « boss » de mi niveau insurmontable reste mon seul regret dans cette entreprise avec cette stupide croyance de l’existence d’un dragon terrorisant tout ce qui bouge et qui se révèle être un simple tank maquillé avec un lance flamme (superstition d’autant plus obsolète que les natifs connaissent l’existence des compteurs geiger, de la radioactivité et autres moteurs … faut pas pousser quand même !).

L’affrontement avec No est aussi un peu sous-exploité physiquement (car intellectuellement, on passe un excellent moment) et sa mort est aussi absurde que son désir profond d’être reconnu pour ses talents (la rancœur d’avoir été rejeté par la différentes puissances reste paradoxale de la part d’un être qui a été accepté comme trésorier d’un puissant cartel malgré ses origines mêlées, ce qui relevait alors de l’exploit pour une telle organisation).

Reste un bon film vintage, efficace dans son propos, classieux dans sa mise en forme. Des débuts prometteurs pour l’agent 007…

 

 

 

Dr No

 

1962 – MGM / Inited Artists

Réalisateur : Terence Youg

Acteurs : Sean Connery, Ursula Andress 
Genre : Espionnage 

Disponible en dvd, dvd collector et Ultimate, en Bluray

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 17:20

4 affiche

Numéro 4 est clairement un film s’inscrivant dans la lignée des Twilight et autre Eragon. Comprendre un métrage à destination du public adolescent doté de l’inévitable bluette qui va permettre au héros d’embrasser sa destinée à défaut d’aller plus loin avec la miss sus nommée. On évite toutefois l’écueil à la mode de l’héroïc fantasy (dur de faire mieux actuellement que Games of Thrones) ou du mythe du monstre (Vampires / Loup garous) pour bifurquer sur le secteur des extraterrestres. Mais comme le tout est assez bien amené, on se dit gentiment pourquoi pas.

 

Le film commence fort, il semblerait que des aliens aient été il y a longtemps envoyés sur Terre pour leur propre protection, suite à l’invasion de leur propre monde par une race descendant des squales locaux. Admettons, il faut bien démarrer sur quelque chose.

 

Les premières minutes s’ouvrent sur une chasse à l’homme. Un jeune blondinet tente d’échapper à son agresseur à travers la forêt. Il fait nuit noire, malgré la HD, il faut bien avouer qu’on y voit pas grand-chose. Le transfert bluray n’est au passage pas extraordinaire et je pense qu’un simple dvd fera l’affaire si vous le trouvez d’occasion et pas trop cher.

 

On peut quand même se rendre compte que le garçon possède certaines aptitudes assez visuelles. Il finit par se faire rattraper et se fait tuer par l’alien à dents de requin qui lui prend son collier comme trophée. On ne sait pas trop pourquoi, et ce n’est pas expliqué durant le métrage. On apprend qu’il s’agit de numéro trois.  Sa mort est aussitôt transmise au numéro suivant, et c’est bien lui qui nous intéresse.

 

Je viens de vous décrire en quelques lignes la première scène d’action du film qui est aussi …. l’avant dernière. Car maintenant il va falloir s’accrocher. Il ne se passe quasiment rien d’intéressant pendant les 65 prochaines minutes. Et vu le charisme des acteurs, Timothy Olyphant faisant exception, il en reste pas grand-chose pour éviter de sombrer dans l’ennui. En vrac, le jeune héros au physique de surfeur californien (à quand un héros au physique normal bon sang !)  déménage souvent avec son mentor pour ne pas attirer l’attention sur lui. Et il connaît évidemment des difficultés d’adaptation quand il va au lycée du coin car il sait pertinemment qu’il ne pourra y rester. Las, on se tape alors tous les clichés américains sur le genre, pompant parfois un peu sur Kyle XY et Smallville en prime …  ce qui se comprend quand on voit qui s’est chargé de l’adaptation cinéma. Les plus férus auront reconnu la patte de Millard et Gough évidemment. C’est parti pour le chiot perdu adopté par numéro 4, par le nerd qui se fait prénommer Spock car croyant (à raison) que son père a été enlevé par les extraterrestres, l’arrivée d’un autre numéro, le 6, pour relancer l’action (on la voit à plusieurs reprises dans la première heure, le plus souvent gratuitement, mais il faut bien la présenter d’une manière ou d’une autre), le fritage de museau avec le garçon quaterback le plus populaire du lycée, évidemment rejeton du shérif qui n’est pas commode et la belle blonde, future petite amie que tout le monde se dispute alors qu’elle a du mal à s’admettre elle-même en tant que personne. Rajoutez les scènes avec les aliens requins qui ont un humour douteux mais qui doivent nécessairement faire du mal et vous obtenez un florilège des séries ados se déroulant dans un lycée aujourd’hui.  

 

Pour enfoncer le clou, film de super pouvoirs oblige, on se retrouve une fois encore à assister à la découverte de ses 42facultés latentes par numéro 4. Si l’exercice était plaisant pour un Spiderman à la Sam Raimi (et pas selon l’affreux remake de remake qui semble arriver pour l’année prochaine, suite à une sombre histoire de droits) ou même un Clark Kent frustré dans le Superman de Donner voire même dans les Quatre Fantastiques de Story  ou la Torche apportait un sacré vent de fraîcheur (^^) , il est ici anecdotique et téléphoné. Le pouvoir de John Smith semble relever du contrôle de forces électromagnétiques, à vue de nez, et il s’exprime par deux grosses sources de lumière dans ses paumes à la façon répulseurs d’Iron Man. La super force et la supervitesse vont de pair, bien évidemment. Le souci, c’est qu’à l’écran, on a l’impression de revoir Kal El ou la femme invisible. En moins bien en plus. Pour simple comparaison, dans cette séquence du film, n°4 est en classe, et assiste à la projection d’un vieux film. Ses pouvoirs commencent à se déclencher, et il est obligé de sortir précipitamment. La belle affaire. Histoire qu’on ne voit pas la lumière sourdre de ses mains. Il se cache alors dans un placard et les plongent dans le premier seau disponible. Dans Smallville , vous avez la même scène quand Clark découvre sa vision chaude suite à de sacrés émois provoqués par la future femme de Lex Luthor…  Même enjeux, même finlaité sauf qu’ici, c’est plat, sans intérêt.

Même la scène pourtant bien sympathique et correctement tournée dans la fête foraine pour nous permettre d’en prendre plein la vue n’impressionne pas.

 

C’est dommage, car la mythologie mise en place semblait vraiment prometteuse. Il y a en sus de nombreuses invraisemblances qui gâchent le peu de plaisir éprouvé. La plus grosse reste le départ du nerd avec la bande d’extraterrestres sans se demander ce que va en penser son beau père, s’il ne va pas déclencher des recherches ou que sais je de logique encore, que la (spolier) disparition du mentor semble être purgée niveau douleur par l’exécution du meurtrier (fin de spolier) et j’en passe !

 

41Et c’est alors qu’un petit miracle arrive. Autour d’1h20 de film. Tout ce petit monde qu’on s’est acharné à nous présenter va se rencontrer dans le lycée. Et là, ça bouge enfin, ça n’arrête pas même, c’est carrément un festival (le bâtiment et son stade mitoyen vont être détruits de part et d’autre) . On ne regrette plus qu’à moitié d’avoir manqué de s’endormir et on s’installe confortablement. Les numéros sont jeunes, inexpérimentés mais savent à peu près se servir de leur facultés, les dents de requins rappliquent (dont le chef de meute, complètement barré, mais c’est lui qui apporte aussi de la saveur et de l’intérêt dans les deux premiers tiers de pelloche) et tout le monde se bourre le pif gaiement. Sont également invités les chiens de chasse de ces derniers, vagues cousins des vampires du Priest et le beagle échappé d’Enterprise ou de Cats and Dogs prend enfin toute sa valeur (c’était un peu gagné d’avance, mais le résultat est garanti !).

 

La bonne idée du film, c’est de voir que les pouvoirs de l’un peuvent régénérer les pouvoirs de l’autre et c’est très bien exploité, à plusieurs reprises. Les bad guys, devenus de simple puchings balls un peu idiots dérouillent et meurent.

 

Et c’est le retour des clichés à tout va, dégageant l’odeur d’une fin de première saison de Smallville en moins fort (souvenez vous, le bal de promo bousillé par l’arrivée des tornades !) : les gentils gagnent, les sidekicks s’en sortent vivant et le vilain quaterback rejoint la cause, la séparation entre n° 4 et sa blonde est douloureuse mais comme ils s’aiment, tout va bien et même le chien réapparaît avec juste une patte blessée (notez qu’il se laisse prendre sans grogner… je ne sais pas moi, essayez de retirer une aiguille dans une patte, même d’un chihuahua, et vous verrez s’il se laisse faire l’animal) et tout le monde part à l’aventure !

 

Merveilleux non ?

 

Cela sentirait la suite ou le début de licence que je ne serais pas étonné, même s’il va falloir faire plus fort la prochaine fois car pour le coup des films comme Push pourtant faiblards s’en sortent particulièrement grandis.

 

Peu de points positifs donc. Notons quand même des maquillages très bien réussis, des sfx bien incrustés (ce qui n’était pas évident vu leur nombre dans la dernière séquence) et un n° 4 et son collègue Geek qui parviennent à être crédible.

 

Avec du recul.

 

L’ex shérif de Deadwood est quant à lui fidèle à lui-même. Juste et avec une pointe de cynisme amusé dans l’œil. Je vous le recommande d’ailleurs dans un rôle aux antipodes de ceux cités dans The girl next door (merci encore Forsy pour m’avoir fait découvrir ce film). Il y est impérial (bien meilleur que dans le désolant Hitman).

 

En bref donc, un bon divertissement pour les moins de 15 ans qui y trouveront sûrement leur compte (les 12 ans nourris à Ben 10 vont se régaler, eux c’est sûr). Pour les adultes, ce n’est pas aussi évident …. Les Twilight apparaissant eux aussi pour le coup bien meilleurs…    

 

 

 

 

Numéro 4 (I am number four)

 

2011 - Touchstone / Buena Vista

Réalisateur : D.J. Caruso

Acteurs : Alex Pettyfer, Dianna Agron, Timothy olyphant ....

Genre : fantastique / Ados

 

dispo en dvd et blu ray (la version us est free zone et possède une VFQ)

 

  

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