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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 04:25

D’emblée, vous pouvez oublier le désastreux film de Richard Lester, ex monsieur loyal qui a manqué sa reconversion et qui aurait dû se faire buzzer depuis bien longtemps déjà. Personne n’ignore qu’à l’origine Superman et Superman II représentaient les 2 faces d’un même diptyque pharaonique tournées simultanément par Donner, comme le seront plus tard les deux séquelles de Retour vers le futur de Zemeckis, avec Brando et Hackman bien sûr, puis remis entre les mains en plastique de Lester qui n’aura de cesse de dénaturer la vision de Puzo et Donner suite à un soi disant clash entre les Salkind et le réalisateur du 1er opus. 

 

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Ce qui donnera Superman II ou le pire auto recyclage de l’histoire du cinéma fantastique. 

Le blurayde Superman II commence par une petite présentation enthousiasme et reconnaissante de Donner himself qui nous remercie chaleureusement d’avoir rendu possible l’exhumation de son métrage tout en précisant qu’il préfère oublier l’auteur du carnage à la Turock sur ses précieuses pellicules. 

A titre de comparaison, c’est comme si le Rocky Horror Picture Show s’était transformé en Barbie au bal des 12 princesses (j’exagère à peine et tant pis si je vexe les fans de Barbie et Ken) tant le niveau et la qualité de la vision de Donner s’éloignent de la mièvre myopie pseudo fantaisiste de Lester. Mais, j’arrête maintenant de m’attarder et je rentre dans le vif du sujet. 

J’espère cependant que les nombreuses captures d’écran pourront vous donner une légère idée de ce qui vous attend si vous vous décidez à vous procurer la précieuse galette. En souhaitant également que mon enthousiasme soit communicatif. 

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 On prend les mêmes et on change tout

 
Première bonne nouvelle, exit la scène d’ouverture ridicule sur Paris. Vous avez bien lu : le premier ¼ d’heure est purement et simplement éliminé. Terminé la VO sympa où on peut entendre Margot Kidder égrener quelques mots de français, oublié l’aspect McGyver des Terroristes au groupe constitué uniquement d’Ottis (au pluriel) et au revoir la scène (d’accord, plutôt bien foutue) de Superman éjectant l’ascenseur piégé vers l’espace. Et ce n’est pas un mal car on sent ici une volonté désespérée de retomber sur les pattes de Donner et du scénario original. 

 
On commence en fait par cinq à six minutes de séquences échappées du 1er opus : la condamnation de Zod et de son scooby gang par Brando, la mise en bouteille dans la zone fantôme et le départ de Kal-El en navette. 

 

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Pourtant la séquence d’ouverture diffère légèrement de ce que l’on connaît déjà. Les dialogues sont les mêmes bien sûr, personne ne s’attendant raisonnablement à voir Jor-El rallier la bande de malfrats mais les perspectives sont différentes, ce qui permet d’apporter un malaise supplémentaire et une haine croissante de la part de Zod. Ces quelques minutes apportent aussi une réponse à une question longtemps restée en suspens : comment se fait-il que les 3 badguys se soient retrouvés à proximité de la Terre et non pas ailleurs dans l’Univers ? 

 

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Visiblement, lors de l’explosion de Krypton, l’onde de choc a été telle que la prison de verre s’est retrouvée propulsée sur le chemin de Kal-El enfant, ce qui donne lieu à des plans porteurs d’une certaine énergie lorsque le panier interstellaire croise la route des criminels mais à une vitesse nettement supérieure. De fait, on comprend aussi pourquoi leur arrivée s’est révélée si tardive. On poursuit avec l’arrivée de Kal-El sur Terre puis le lancement des fusées et le sauvetage du pays par Superman. Souvenez-vous qu’il détournait un des deux suppositoires géants vers l’espace. La scène continue maintenant et on peut ainsi suivre le missile (qui n’était donc pas une fusée, OK) vers l’infini et … vers le dessous de plat de la zone fantôme, libérant de fait nos 3 super-gus. 


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Par rapport à Lester, c’est toujours Superman qui libère les 3 kryptoniens, d’accord. Mais après visionnage, on constate que ce dernier a tout fait pour se réapproprier le film, risquant de fait de briser la continuité entre les deux opus. Après tout, jusqu’à présent, entre Superman et Superman II, il aurait très bien pu s’écouler plusieurs années. Cela pouvait paraître crédible. Avec Donner, la complémentarité des deux parties est de nouveau établie , permettant de rendre indissociables celles-ci et leur conférant une portée dramatique sur l’avenir du héros jusque là inexistante (
Kill Bill et autre Star Trek à suivre sur plusieurs films n’ont donc rien inventé). 

 

Le tout se poursuit avec un plan assez spécial sur la sortie de la zone fantôme et sur un gros plan efficace de Zod hurlant dans l’espace un Free ! plus qu’inquiétant et emprunt d’une rage qui grandit le général rebelle, rompant très nettement avec l’image du méchant de service imprimée de force par Lester (on retrouve l’essence du personnage amorcée dans le premier film et collant avec son histoire). Zod gagne de l’envergure et du charisme, c’est indéniable. 

 Générique 

 
On enchaîne sur le générique d’ouverture toujours aussi transcendant, l’un des éléments caractéristiques de la franchise … qui saute évidemment avec Lester ; dixit 
Superman III et son humour douteux. 

 
Ici, fond spatial de rigueur, lettrage bleu et en relief synchrone à la seconde près avec la partition incroyable de John Williams qui parvient à faire dire Superman à sa musique. Singer l’a d’ailleurs bien compris (un des rares bons points de son adaptation). Premier frisson garanti à l’apparition de « A Richard Donner Film » et plaisir prolongé avec larmichette au coin de l’œil lorsqu’apparaissent Reeve, Hackman et Brando. On se tait donc avec respect, on repense à la dédicace à Reeve avant que le film ne commence (comme chez Singer, qui a du réussir à voir ce film avant tout le monde tant son histoire reprend à merveille les éléments de cet opus) et on écoute heureux en se surprenant à appuyer frénétiquement de l’index sur la touche volume up.

 Double identité dévoilée… ?

 
A la fin de Superman, quand Loïs discute avec Jimmy dans le désert (ou ce qui s’en apparente en tout cas. Comment ont-ils pu rentrer à Métropolis avec une faille qui s’est fait la malle, une voiture en panne et Superman faisant du tourisme sur la couche d’ozone ?), elle se rend compte malgré elle que Clark et Superman n’apparaissent jamais ensemble… La petite idée a depuis fait son petit bonhomme de chemin. On retrouve tout notre petit monde au Daily Planet avec Loïs consultant le dit journal et tombant sur une photo de Superman. Clark de son côté discute avec Jimmy en arborant la même pose que son homologue sur la photo. 

 

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Loïs à l’aide d’un marqueur grime Superman et remarque évidemment la troublante ressemblance pour enchaîner sur un dialogue amusant de double sens dans le bureau de Perry White qui veut les envoyer mener une enquête dans les love hôtel pour démontrer qu’il s’agit d’un milieu empli d’escrocs aux jeunes mariés. S’en suit alors une formidable séquence, rondement menée et sans toute la fioriture de Lester quand Loïs décide de risquer sa vie pour prouver la double identité de Clark. On en termine enfin avec le battage ridicule aux chutes du Niagara avec un Clark qui doit se faire passer pour un idiot congénital au moment de sortir Loïs des eaux. Lester a essayé de reprendre les mêmes ingrédients que Donner, à savoir : chute – appel à l’aide – panique de Clark – vision Laser – Loïs qui se rend compte que Clark n’a presque pas bougé, paniquée – Loïs regrettant sa témérité. Le problème, c’est qu’il s’est inutilement embourbé. 

 

Chez Donner, Loïs se jette de la fenêtre du bureau de Perry et chute dans le vide. L’effet de surprise est décuplé car le tout se passe dans un milieu urbain et Clark va devoir sauver la belle aux yeux de tous tout en conservant son secret. La scène est redoutable d’efficacité, Clark devant utiliser tous ses pouvoirs pour sauver Loïs : super vitesse dans les bureaux du Planet, vision chaude en pleine rue devant le journal et super souffle pour ralentir la chute de Loïs avant de réutiliser la super vitesse pour regagner sa place derrière la fenêtre. Loïs est donc sauvée (avec une pointe d’humour très proche des comics et bien plus fine que celle de Lester qui consiste à copier Vidéo Gag) et admet qu’elle s’est trompée… quoique. Le tout ne dure qu’une minute et en tant que spectateur blasé par le multiples visions de Lois et Clark et des métrages en eux même, j’ai du me repasser la scène au moins dix fois. 

On notera que Singer a repris le principe avec brio dans une séquence choc de la démonstration de pouvoirs à tout va. Il est sûr qu’il a été brillant dans le sauvetage de Metropolis. Mais la force de Donner réside dans une donnée simple : ce n’est pas Superman qui sauve Loïs mais bel et bien Clark, ce qui permet d’insister sur l’ambivalence d’un même personnage indissociable de ses deux facettes. Le fait que Superman confie plus tard à Loïs dans la Forteresse de Solitude qu’il sait enfin qui il est n’est donc plus aussi déplacé que chez Lester. 

 

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 L’évasion de Luthor

La scène de Donner est plus longue et mieux construite que celle de Lester. Elle permet d’approfondir les relations entre le personnage de Lex et de Miss Teachmaker (je ne suis pas sûr de l’orthographe sur ce coup là). 

 
L’ensemble des scènes d’Hackman ayant été tourné sous la direction de Donner, on ne saurait être surpris de retrouver dans cette version les mêmes images. Logiquement, on revoit l’hologramme, la discussion en prison sur le Nord et Tino Rossi et la carapate en ballon. Ottis est toujours aussi décalé et Donner en rajoute une couche avec le passage du Pssst !

 

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L’apport vient en fait du dialogue entre la belle blonde et le chauve mégalo. La miss rêve de mariage et semble aimer profondément Lex qui doit de son côté éprouver quelque chose pour elle pour avoir réussi à lui pardonner le monumental foirage des fusées. D’un autre côté, histoire de jouer les tordus, c’est aussi un peu grâce à elle qu’il a failli devenir roi d’Australie et de Cuba… 

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Bref une fois encore, Donner démontre son brio en surpassant Lester (je sais, on va finir par le savoir à force !) Lester use et abuse du comique de geste au détriment du reste. Donner utilise bien sûr le même procédé (Ottis en est un bon exemple) en y ajoutant un comique de situation et des dialogues décalés. Je citerai évidemment miss Teachmaker curieuse de savoir si Lex a rêvé d’elle en Bikini, ce à quoi il répond qu’effectivement il a bien pensé à elle… en parka, sans oublier bien sûr la répétition du gag de la direction entre Nord et Sud de Luthor qui parvient finalement à trouver un excellent contrepoids à sa folie furieuse dans la miss america 1980. Miss Teachmaker se révèle plus qu’un faire valoir et gagne en épaisseur (c’est possible… d’accord, humour foireux) Le 2nd opus de Superman étant également plus sombre que le 1er, on se débarrasse également d’Ottis (officiellement comme dans les scènes coupées) qui n’a plus d’utilité … Luthor prenant par moment sa place auprès du délicat trio (maison blanche, Daily Planet…)

 
Pour conclure, par rapport au Lester’s Cut, peu de rajouts, mais quels rajouts ! Il en de même pour tout le métrage, permettant à tous les personnages (Non compris) de gagner en finesse et en psychologie. 

 

 Bout d’essai Kent / Lane 

Cette scène qui représentait l’une des meilleures scènes coupées de la précédente édition collector de Superman est intégrée en plan - contre plan Loïs / Clark dans le film. Loin de dénoter dans l’ensemble, elle lui apporte une densité folle et permet d’oublier l’aspect colonie de vacances mis en place par Lester (même si le sauvetage de l’affreux moutard désobéissant était assez spectaculaire). 

 

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Dans la mouture précédente, lorsque nos deux journalistes rappliquent dans le Love Hôtel des chutes du Niagara on a droit à tous les clichés possibles sur ce type d’endroit : portier limite inconvenant et sans style, port de la mariée, chambre rose kitsch au possible, lit à eau en forme de cœur et faux feu de bois. 

 

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S’en suit un prétexte ridicule qu’on retrouvera dans 
Tigres et Dragons (et son hilarante parodie de chez Les Guignols) vis-à-vis d’un peigne et hop ! Loïs devine que Clark Kent est Superman, démontrant pour le coup beaucoup moins de stupidité galactique que ne le préconisait Tempus dans une autre série. 

 
Chez Donner, on retrouve l’hôtel mais on s’arrête sur le pas de porte de la chambrée, le groom suffisant à lui tout seul pour dénoncer ce type d’escroquerie aux jeunes mariés (arnaque qui se poursuit encore de nos jours, dixit 
La fiancée de Chucky). Ensuite, on retrouve nos deux comparses dans une chambre sans fioritures prêts à se rendre à une soirée. Une discussion s’engage négligemment sur la tenue désuète et le maintien affligeant de Clark en général pour dévier une fois de plus sur l’obsession de Loïs pour Superman. Une fois encore la mise en scène est brillante et construite. Je rappelle qu’il s’agit d’un bout d’essai qui s’intègre parfaitement au scénario d’origine puisqu’effectuant même un rappel par rapport à la tentative de démystification employée par Lois au début avec un élément dramatique imparable cette fois ci. Loïs ne risque plus sa vie mais celle de son ami avec un revolver. Effet garanti et complicité grandissante évidente entre les deux comédiens avec un Clark pris à son propre piège (Bonjour la confiance entre collègues !). Là où Lester voulait ajouter du burlesque à la Keystone Cops (ou à la Police Academy pour les plus jeunes) avec Reeve trébuchant sur la peau de bête (un peu grosse la ficelle, quand même), Donner va à l’essentiel et instaure une réelle tension dans ce rebondissement scénaristique de taille. On notera au passage la véritable performance d’acteur de Chris Reeve qui se métamorphose littéralement en Superman devant nos mirettes ébahies. Pas besoin de se prendre pour The Mask façon Dean Cain, l’illusion est parfaite. C’est ça le talent. 

 

Pour finir, je ne peux m’empêcher de constater une véritable trahison chez Lester. Clark n’est qu’un rôle joué par Superman pour s’intégrer (pour plus de détails, cf. le petit laïus de Bill dans Kill Bill part 2). Faire tomber Clark et le faire se trahir ainsi est un procédé trop facile pour être justifiable. Cela signifierait alors que c’est le coté maladroit de Clark qui constitue sa vraie nature… à méditer. 

 La découverte de la forteresse par Lex

 

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Rien de bien différent dans les deux versions à ce niveau si ce n’est un amusant gadget de Lex pour se rendre à la forteresse de solitude. Comme Brando et Hackman sont de la partie, Lester a réutilisé le matériau original en se fourvoyant. C’est Jor-El qui s’est occupé de sauver son fils avec l’appui de sa femme, et contre l’avis de tous les autres chefs du conseil. J’avais du mal à comprendre ce que fabriquait ce kryptonien chauve récitant son poème sur les arbres et la mère de Kal-El n’en imposait pas suffisamment pour assumer le rôle de mentor. Si on part également du fait quel la mère de Clark est vivante dans le film, il est plus que logique que le pendant paternel soit assumé par Jonathan Kent puis par Jor-El à la mort de celui-ci. Enfin, les rapports père fils sont propices à bien plus de scènes fortes que les rapports mère-fils. De plus, entre Lana Lang, Loïs Lane et sa mère terrienne, il y avait suffisamment de femmes dans la vie de Kal-El pour remplir toutes les facettes du côté féminin. 

 

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Jor-El apparaît donc à Luthor en lieu et place du stupide amas de cristaux télévisuelo-intéractif et renseigne malgré lui Luthor sur ce qu’il veut savoir. Je passe sur le côté fou fou de miss Teachmaker, pis-aller idéal pour désamorcer la tension de cette situation inédite (cf. quand elle trouve finalement les toilettes alors que le sort du monde est en jeu) et me permet de faire passer un screenshot de la présentation de Zod and co qui permet, pour l’époque d’avoir un aperçu de la technologie krytonienne plus en phase avec le décor de la forteresse de solitude. 

 

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Le rôle déterminant de Brando

Pour le fan qui se respecte, retrouver Brando à sa vraie place procure un plaisir rare et entretien une linéarité évidente avec le premier film. Effectivement, on pouvait d’abord voir le père tout puissant qui sauve son fils de l’explosion de sa planète natale, puis le mentor qui enseigne à Clark pendant plus de quinze ans tout ce qu’il doit savoir sur sa destinée. S’en suit une période d’opulence émotionnelle pour Clark jusqu’à la mort de Loïs. Premier défi au père et premier soufflet puisque Superman passe outre des recommandations essentielles pour sauver celle qu’il aime. Le parcours initiatique se poursuit dans le second opus avec un Kal-El épris, prêt à tout sacrifier et faisant montre d’un certain égoïsme vis-à-vis de sa mission humanitaire afin de devenir humain (au plus mauvais moment s’entend) au détriment des avertissements de Jor-El. 

 

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Il nous fait sa crise d’adolescence, ni plus, ni moins puisqu’il rejette son héritage pour assouvir ses envies. On découvre ainsi un aspect jusque là méconnu du Superman de Reeves. On connaissait par cœur son caractère boy scout se sacrifiant avec joie pour assumer son idéal déclamé à Loïs un peu plus tôt (défendre la justice, l’american way…), on découvre maintenant des propos durs et qui ont le mérite de se poursuivre dans le Superman Returns de Singer. J’avais été un peu choqué de voir Superman utiliser ses pouvoirs à des fins personnelles peu reluisantes (voyeurisme chez Loïs et autres…), les choses apparaissent plus claires à présent et il apparaît somme toute normal que même le plus grand super héros traverse des crises personnelles (Batman ne sera plus seul dans la cellule VIP d’Arkam, ça rassure). 

 

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On peut aussi s’interroger sur ce que Kal-EL a véritablement fait pour les humains suite à la réplique ci-dessus. Dans la mythologie Donner, de sa naissance à son arrivée à Metropolis, Clark n’a pas fait grand-chose. Toute la saga Smallville a visiblement sauté puisque Clark n’a visiblement aucun ami et vit dans une sous existence pénible destinée à protéger ses pouvoirs et ceux qu’il aime. Exit donc toute l’adolescence de type Superboy. A part envoyer des ballons dans l’espace et dépasser les trains à la course, il ne reste pas grand-chose… 

 

Une fois Jonathan décédé, il part sur le chemin de sa propre découverte et noue des liens avec Jor-El pendant une quinzaine d’années. Jusque là, pas d’actes héroïques à son actif. Il arrive ensuite à Métropolis (j’aimerais savoir au passage d’où il sort son costume puisque maman ne l’a pas fait (au contraire de Lois et Clark) et que les tissus de son vaisseau spatial lui couvrait à peine le derrière petit…) et dans le détail, en restant chez Donner, il sauve Loïs d’un accident d’hélicoptère, capture une bande de brigands, sauve un chat et vient une fois encore à la rescousse de Loïs au détriment de tout le reste pour ensuite, devinez quoi, re-sauver Loïs d’une tentative de démonstration un peu débile . Bien sûr, il a empêché l’inondation d’une vallée habitée et a rebouché la faille de San Andréas, il a sauvé tout un car d’adolescent et empêché le déraillement d’un train. D’un autre côté, il a aussi libéré trois criminels ayant chacun ses pouvoirs…

En gros, le seul acte héroïque qui ne concerne pas une seule personne réside dans la construction express d’un barrage et dans la résolution de deux problèmes de circulation. Une seule action de ce type ne peut se résumer à un « après tout ce que j’ai fait pour eux », faut pas charrier. Oui, Superman est égoïste et il ne l’assume pas. Donner égratigne donc encore le mythe et la vertu de son héros pour le faire ressortir plus grand de toute cette crise en préparation. 

 

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Clark (et non Kal-El) entre donc dans la section kryptonite rouge de la forteresse dans une variante agréable du ridicule cercueil de cristal-plastique de Lester et perd ses pouvoirs. On en termine avec la décomposition moléculaire absurde et mal foutue mais on perd aussi le seul bon ajout de Lester qui consistait à voir s’évaporer un Superman en costume laissant derrière lui un Clark Kent plus humain que jamais : il l’est à la fois mentalement (voir précédemment) et aussi physiquement. 

Loïs assiste toujours à l’ensemble de la scène, cette fois dans un T-shirt Superman so pretty mais sous le regard chargé de reproche de Jor-EL qui lui aussi regarde son fils perdre tous les espoirs qu’il représentait pour lui. Non seulement, son fils le bafoue et renie ce qu’il est, mais en plus, il ne semble pas apprécier la petite copine de ce dernier. 

La scène est grandiose, grandiloquente avec pourtant peu de dialogue et lourde de sens avec l’explosion de la console cristalline et la disparition d’un Jor-El écoeuré. 
Le fils prodigue veut vivre sa vie et va le regretter. 

 

 Pendant ce temps, dans un trou perdu ricain…

 

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Les trois autres Kryptoniens qui n’ont pas dû avoir de parents du tout dans leur enfance continuent gaiement leur découverte de la planète Houston sur un lac, dans la cambrousse et dans un village où ils dégomment tout sur leur passage. Donner coupe des scènes entières de Lester (Non qui s’acharne sur un bout de bois pour le brûler et le faire passer pour un arriéré mental, le Mont Rushmore refaçonné à la gloire de Zod…) ce qui permet au rythme d’être plus intense et soutenu (dommage pour la très drôle partie de bras de fer entre Ursa et un péquenaud local) et de filer directement à la maison blanche où le carnage et les cadavres sont démultipliés. 

 

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On voit ainsi un Zod blasé par sa supériorité qui laisse ses gardes chaumes s’amuser un peu jusqu’à l’entrée fracassante d’un GI qui fait cadeau de sa mitraillette au général. 
Zod (apparenté plus que jamais à un terroriste intergalactique avec ce plan) entre en scène et prend son pied, démontrant, si besoin est, son mépris de la vie. Le montage de Donner est énergique et ne se perd pas dans le sauvetage de la vie du père d’un campagnard ni dans les méandres d’une découverte télévisuelle du conflit en alternance avec la maison blanche. Les deux sont mélangées avec efficacité pour faire avancer le récit. 

 LA scène du film (ou pourquoi Brando a touché si cher de manière justifiée) 

Une question quasi-existentielle me taraudait depuis ma première vision de Superman II. Comment Kal-El a récupéré ses pouvoirs alors que le procédé devait être irréversible ? On le voyait le visage tuméfié et transi de froid revenir à la forteresse dévastée et un quart d’heure plus tard, le temps que Metropolis soit mis à sac, il revenait frais comme un gardon et dérouillait tout son petit monde. 

 

Donner avait la réponse. Elle consiste dans la scène la plus onirique et la plus touchante des la tétralogie Superman actuelle. Et cerise sur le gâteau, elle apporte un éclairage nouveau au film de Singer (qui voit sa côte perso remonter vitesse grand V au fur et à mesure que je rédige cet article). Evidemment, Brando est de la partie. Tout à l’heure, on avait donc un Clark Kent voulant oublier son passé, bouffi d’arrogance qui défiait son père. Logique sur le parcours initiatique, on a dorénavant un Kal-El déchu et repentant, dans un triste état, qui supplie son père de réparer ses erreurs et qui n’a pas la force (le courage ?) de le regarder droit dans les yeux, conscient de son erreur. Le prix à payer va être insupportable mais permettra à Superman et Clark de coexister et de devenir un seul et même être mature et adulte (il aura fallu la mort de deux paternels pour en arriver là).
Pour ce qui est des captures d’écrans, je n’ai pas effectué de montage de dialogue comme tout à l’heure, pour laisser à chacun la joie d’apprécier la tension du moment. 

 

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C’est le visage d’un père prévoyant, quasiment l’égal d’un dieu omniscient qui scrute Kal-El , avec l’espoir déçu de lui apporter la rédemption. Reeve est ici magnifique (Routh et Cain peuvent s’accrocher, il ne parviendront jamais à cet instant de grâce). 

 

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Jor-El apparaît alors physiquement pour la première et dernière étreinte qu’il pourra donner à son fils. Le passage de relais est effectué, Clark a perdu ce qu’il avait de plus cher mais a accepté son héritage et sa destinée. Bouleversant. 

 

 Quand les demi dieux s’affrontent

 

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Nous revoici à Metropolis pour la bataille (et non la grande scène) finale entre les kryptoniens au grand complet. Je passe le moment où le Daily Planet est à moitié détruit et vais m’attarder su les petits plus qui permettent de dépasser la version précédente un peu tout public. Superman est revenu et nargue nos trois super criminels dans une pose très DC Comics (Batman a la même dans 
Batman Begins). 

 

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S’en suit à quelque chose près la même lutte que chez Lester à ceci près que ce sont Perry et Loïs qui assistent impuissant à la scène et non plus LoÏs et une péronelle qui craque pour Non ; élan du cœur totalement incompréhensible dans le contexte de destruction de la ville. Encore un non-sens probant. Les coups fusent, Superman est envoyé en plein sur la statue de la liberté, ce qui tranche radicalement avec le dernier passage où on a pu la voir, quand Loïs vole dans les bras de l’homme d’acier. Métaphore d’un amour dangereux et impossible avec cette démolition en règle du monument qui colle inévitablement avec l’un des seuls souvenirs privés du couple ? Peut être. 
Zod n’ayant rien compris dans sa pseudo victoire doit ensuite faire face à la ville qui se rebelle contre lui, ce qui reste emblématique de l’amour de la Terre pour Superman mais cause désespérément perdue pour leur propre survie. Le réal laisse d’ailleurs passer une réplique savoureuse que je vous retranscris en image : 

 

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On perd heureusement tous les passages du type du gars qui reste accroché à la cabine téléphonique après avoir perdu sa moumoute quand s’abat sur la ville la tempête de supersouffle. Le reste colle avec ce que l’on connaît déjà, nonobstant un petit plan de Superman s’extrayant avec peine du camion Malboro. Puis fuite du héros pour amener le conflit sur un terrain non habité (typique dans 
DBZ quand on y pense… à croire que les E.T. nous aime vraiment). 

 

Lors du combat dans la forteresse, exit aussi les deux démonstrations de pouvoirs ridicules et fantaisistes résidant dans le blason de superman qui se transforment en filet et dans la sorte de rayon énergétique produit par les index de tout le monde. On va droit à l’essentiel pour retomber sur les rushs existant de la trahison de Luthor et de la victoire basée sur l’inversion de la cage de soleil rouge. La Terre est sauvée, Loïs va retrouver Metropolis et Superman dans tout ça ? 

 

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Il a tout perdu, ne restant de son père que la mission qu’il a momentanément dédaignée et pour mieux marquer ce changement de cap et l’acceptation de ce qu’il est, il détruit purement et simplement la forteresse avant de s’envoler avec Loïs pour ce qui sera LA seconde scène du film. 

 LA seconde scène du film (où comment le rédacteur fatigué ne se foule plus pour trouver ses sous titres) 

Dans la vision de Lester, j’avais détesté le coup du bisou hypnotique qui permet de tout oublier (repris dans 
Superman IV), j’avais ressenti une énorme déception en voyant que les méchants n’étaient que d’opérette et qu’ils avaient été vaincus par leur propre orgueil démesuré et je ne parle pas de la fin à la Rocky 4 patriotique à en vomir. 

Magic Donner était heureusement là et avait un tout autre projet salopé par les Salkind. 
Superman I et II ne sont, on le sait maintenant, qu’un seul et même film. Malheureusement, le but étant d’assumer le spectacle avant tout, la fin de Superman, aussi spectaculaire et marquante soit elle (et représentant depuis la solution impossible citée dans je ne sais combien de séries comme Malcolm in the Middle) ne devait être prévue que pour conclure de manière extraordinaire Superman II

 
Vu que Donner est de nouveau aux commandes pour produire la vision d’un chef d’œuvre qui s’ignorait jusqu’alors, il reprend le même procédé et nous montre ce qu’il désirait vraiment en faire, loin de la vision en carton pâte du premier opus (les maquettes étaient bien trop visibles). 

Et c’est un coup de maître qui redonne un troisième souffle à tout un lot de sous intrigues qui auraient pu nous donner une suite de films tout aussi géniaux les uns que les autres. Tout le monde a encore en tête le Superman furieux qui décida de remonter le temps. Le plan est d’une beauté et d’une poésie peu commune et nous montre un dieu à l’oeuvre. 
Ici, rebelote. Superman raccompagne Loïs sur son balcon et discute quelques minutes avec elle avant de s’envoler sur son serment de ne jamais révéler son secret. 
Le plan d’après, on peut voir Metropolis qui retrouvé sa routine routinière avec des gens pressés, Perry qui se prépare à se laver les dents…. Puis soudain, le temps semble comme s’accélérer … à reculons. Vous aurez pigé le truc : avant, nous étions spectateur avec vue sur la Terre. Maintenant, nous vivons le phénomène du point de vue des terriens et non plus uniquement de Superman. L’effet est grandiose ! 

 

 

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On se retrouve avec une statue de la liberté qui se répare toute seule, avec les dégâts occasionnés par Zod qui prennent le même chemin et surtout, cohérence scénaristique totale, avec nos trois super Bad Guys qui se retrouvent de nouveau prisonniers de la zone fantôme ! Excellent rebondissement qui peut laisser présager un retour de ces derniers … en pleine possession de leurs moyens puisqu’ils crient à l’infini un non rageur qui démontre clairement qu’ils n’ont rien oublié de ce qui vient de sa passer, au contraire de toute la planète. 

Le lendemain, Clark retourne au Daily Planet et teste insidieusement Loïs pour constater l’efficacité de son tourde passe-passe et nous donne à voir un personnage à la fois satisfait et triste. 

Et voilà. Que dire de plus à ceux qui ont tenu jusqu’ici ? Ruez-vous sur la rondelle et régalez vous ! (Allez aussi jusqu’à la fin du générique pour partager la prise de conscience de Donner. Je n’en dirais pas plus) L’attente n’a jamais été aussi justifiée et reste l’occasion de voir un nouveau Superman incarné avec justesse par Christopher Reeve. 

 
N’oubliez pas non plus de jeter un coup d’œil à la passionnante reconstruction du film et aux scènes coupées qui restent vraiment très drôle (l’autre évasion possible de Luthor est tordante et offre un bel hommage aux comiques d’autrefois). 

A plus dans un prochain article. 

 
Ivenpast

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 03:13

http://jamesbond007.net/Rien/rien1.jpgMoonraker a été un énorme succès.. et conjoncturellement parlant l'opus le plus rentable de la série . La franchise est au faîte de sa gloire et le public est satisfait du cocktail belle fille / bad guy mégalomaniaque / gadgets. Néanmoins, c'est ce triptyque qui reste le problème majeur dorénavant. Depuis les épisodes de Connery et la formidable parenthèse de Lazemby , Bond est passé du statut de véritable espion à celui d'Inspecteur Gadget.

 

Pour en faire la démonstration, il suffit simplement d'envisager ce dernier sans effets spéciaux. Idem pour l'ennemi du jour qui à force de vouloir soit conquérir le monde soit le refaçonner à son image est devenu tellement égocentrique qu'il en est ridicule malgré lui à l'image d'un Michel Lonsdale qui tirera bien mieux son épingle du jeu en interprétant l'archange Gabriel chez Josianne Balasko dans Ma vie est un Enfer qu'en sur jouant Drax à outrance , jusqu'à en gâcher le potentiel.
 
            Quelle orientation donner à 007 dans ce cas précis ? Sans compter que Moonraker appartient aux années 70 et que si commercialement parlant, Broccoli a voulu surfer sur les vagues à succès de Star Wars et autres Star Trek the motion Picture , ce dernier va forcément dénaturer le personnage en le transformant en parodie de lui même . De plus, un autre problème apparaît. Le stock de nouvelles originales de Flemming est maintenant épuisé, du moins les romans de Bond en propre. Casino Royale a déjà été adapté par MGM avec Niven et Sellers et l'intrigue même de Moonraker avait été totalement remaniée; sans compter des scénaristes légèrement en panne d'idées au point même de proposer quelques années auparavant de mettre en scène un jumeau de Goldfinger . Ne reste alors qu'une seule option : effectuer une remise à jour et revenir à ce qu'était auparavant l'essence de Bond : l'espionnage par l'intellect et non par le gadget.
 
            L'équipe créative va alors proposer un mix basé sur le contexte géopolitique de l'époque , dans un cadre post détente de guerre froide , tout en récupérant des éléments chez Flemming , non plus dans des histoires complètes mais dans un recueil de nouvelles intitulé Rien que pour vos yeux. On trouve ainsi des éléments en provenance dudit livre mais aussi de Vivre et laisser mourir pour la scène d'exécution de Melina et Bond au milieu des requins. Vu la qualité de la scène, on reste heureux qu'elle n'ait pas été intégrée dans ce navet.
 
            Reste à donner un continuité logique à l'écran à l'Espion qui m'aimait, où Bond était aidé avec un certain brio par l'agent triple X russe, Moonraker étant à prendre plus pour un délire sous ecstasy que pour un opus vraiment sérieux , ce qui sera aisé vu l'élection récente de Reagan à la présidence et un durcissement marqué des rapports entre USA et URSS.
 
            De fait , l'enjeu de ce film reste une entité électronique répondant au doux nom d'A.T.A.C qui a échoué dans des fonds marins peu hospitaliers politiquement parlant et qui ferait bien l'affaire des Russes…renvoyant quelque peu à l'intrigue d'Opération Tonnerre où des missiles à fond de cale d'un avion volontairement coulé attisait la convoitise du Spectre.
 
            Rien que pour vos yeux reste donc un bon cru de Bond du fait qu'il respecte de nouveau le personnage et qu'il oublie Moonraker dans sa narration tout en effectuant de sympathiques clins d'œil au passé de l'agent . Il reste de bon ton de lustrer son Walter P.P.K. et de se replonger dans cet opus.
 
            Tout Bond qui se respecte se doit d'avoir un pré-générique marquant et spectaculaire.
On peut alors être en droit d'attendre quelque chose nous mettant de suite dans le bain ouhttp://static.programmes-cinema.com/photos/25/76631.jpg mieux encore d'avoir devant nos yeux une scène d'action toute aussi gratuite que spectaculaire. On citera dans ce sens celui presque intimiste mais ô combien efficace de Bons Baisers de Russie ou bien encore le très bon début d'Au service secret de sa majesté (OHMSS) qui jouait directement avec le spectateur en filmant Bond à la manière d'un Blofeld, tout en suggestion et découverte progressive. On pensera également à l'interminable pré-générique du Monde ne suffit pas  où Brosnan donne ses lettres de noblesse à un certain style de pilotage... dans une démonstration maîtrisée mais beaucoup trop longue mettant en place un rythme qui va soudainement se retrouver brisé par le générique lui même , erreur que ne commettra pas Meurs un autre jour qui pour la première fois (enfin!) prolonge  l'action entamée. De toute manière, certains argueront que faire court , maîtrisé, spectaculaire et sans rupture est impossible . Je rétorquerais qu'il suffit de repenser à l'inimaginable saut à ski de l'Espion qui m'aimait qui se paye même le luxe de s'achever sur une note d'humour qui sera repris en clin d'œil par Graves dans Meurs un autre jour (pour l'anecdote, le doubleur VF de Graves est celui qui assure également le doublage de Craig dans Casino Royale deuxième du nom) . La boucle étant maintenant bouclée sur ce sujet, nous pouvons nous pencher sur le pré-générique de Rien que pour vos yeux.

 
            Le retour aux sources de la saga 007 va passer par la mise en place d'un nouveau réalisateur attitré qui restera en poste jusqu'à la fin des missions de Timothy Dalton. Il s'agit de John Glen qui ne sera pas inconnu des inconditionnels puiqu'étant déjà second réalisateur dans OHMSS entre autre et force est de reconnaître qu'il y a de l'audace dans la manière d'inviter le spectateur dans cette nouvelle aventure. Mais avant de poursuivre , il est de bon ton de préciser que  chronologiquement parlant, si l'on évite l'écueil Moonraker, Les diamants sont éternels devaient se dérouler avant OHMSS.
            Le barrel logo s'ouvre donc sur un cimetière et plus précisément sur une tombe. Celle de Thérèsa Bond . Le clin d'œil et la volonté de continuité avec les Bond précédents est alors évidente et ne peut que faire sourire de plaisir le fan lambda. Bond est présent d'abord vu de dos, recueilli et silencieux sur la stèle de Tracy.
 
            Tracy qui restera à jamais et jusqu'à preuve du contraire la meilleure JBG (James Bond Girl) de l'histoire en cela qu'elle a réussi à dépasser cette condition première tout en donnant (en 1969!) une image valorisante de la femme et en réussissant non seulement à se faire aimer passionnément de Bond et à l'épouser tout en lui faisant renoncer à son métier ! Évidemment, autant d'avancées scénaristiques et culturelles en si peu de temps ne pouvaient être conservées et tout cette petite révolution vola en éclat dans l'opus suivant avec une Jill St John aussi anecdotique qu'une feuille d'arbre dans les Mystérieuses cités d'or, et vu le traitement de la majorité des transferts de cette série sur DVD ce n'est pas peu dire!
            On sourit donc , on est ravi même, d'autant plus que son nom n'avait guère été cité depuis sa mort... bien que cet oubli sera ensuite récupéré avec chaque nouvel interprète , de Dalton dont le mariage est souligné par un autre ancien , Félix à la réplique assassine mais faisant un bide tant elle est mal introduite de Marceau à Brosnan dans Le monde ne suffit pas. Craig quant à lui n'est pas concerné puiqu'il reprend le personnage à ses débuts de double zéro.
 
http://img.over-blog.com/528x329/0/58/62/29/Image-56/roger_moore-et-carole-bouquet-rien-que--pour.jpg           Moore apparaît donc triste et pensif...  et accusant déjà un certain âge qui, s'il ne sera pas incompatible avec son statut d'espion et avec les capacités physiques qu'il démontrera par la suite , passera quand même beaucoup plus mal quand on voudra nous faire croire qu'il parvient à enflammer le cœur d'une patineuse d'à peine 20 printemps. D'ailleurs, il n'y aura pas un seul plan de lui ne serait ce que torse nu dans ce film si ce n'est brièvement alors qu'on le voyait pourtant nu et prendre son bain dans To live and let die...
            Ces considérations mesquines mises de côté , le calme de cette scène est brisé par un curé qui annonce qu'on vient le chercher en hélicoptère , que prend évidemment Bond qui se doute bien que quelque chose ne vas pas quand ce même curé exécute un signe de croix dans sa direction. Pendant ce temps à peu de distance de là , dans le plus pur respect du fan et de la franchise, un plan s'attarde sur un chat et sur une main le caressant au collet. On retrouve  un Blofeld avec sa tenue d'On  ne vit que deux fois mais avec le physique de Telly Savalas d'OHMSS pour souligner la continuité avec Tracy De plus, il semble que le dit Blofeld , méchant suprême de Dr No aux diamants sont éternels , soit sur sept aventures tout de même, porte la minerve , preuve d'un accident ayant entraîné des séquelles depuis qu'il est resté suspendu à une branche dans une course de Bobsleigh.  

            Sans jamais montrer son visage, lé réalisateur renoue avec le Spectre de la grande époque , possédant des moyens bien à lui de se débarrasser de ses ennemis puisqu'il électrocute le cerveau du pilote avant de prendre les commandes de l'appareil. Bond est condamné, l'hélico se dirigeant vers l'intérieur d'un entrepôt (la version spectaculaire de la voiture entrant dans une grange pour ressortir dans un vol de poules?)
            Occasion en or de mettre Bond en mauvaise posture dès le début du film, de se débarrasser enfin de lui... mais l'exultation de Blofeld est telle qu'il monologue et joue avec sa proie.
 
            Bond de son côté, passe de la cabine passager à celle du pilote tout en localisant la source d'émission du contrôle téléguidé et repère entre deux poutres métalliques le câble étranger qui permet la dérivation des commandes... et l'arrache , reprenant le contrôle de son manche.
            Je sais que beaucoup diront que je vois le Caped Crusader dans tous les films que je commente, mais comment ne pas évoquer une comparaison entre cette séquence et celle où le Pingouin dirige la Batmobile dans les rues de Gotham avec un Batman impuissant aux commandes? Je n'irais pas plus loin car le final est sensiblement différent.... Hommage, copie? Qui le sait...
 
            Bond file alors vers Blofeld et empale son fauteuil sur les patins de l'appareil. Dans  ce cours laps de temps, les masques tombent, Blofeld perdant de sa superbe et de sa faconde pour tenter de sauver sa vie, allant jusqu'à tenter d'acheter Bond.
            La question reste de savoir comment 007 va gérer la situation ; cette aventure ayant pour but de redéfinir le personnage pour la décennie à venir.
            La solution est radicale , Bond expédiant ad padres le malotru dans une cheminée d'usine puis s'envolant sans un regard en arrière. Tracy est vengée mais au delà de ce deuil , la mort de Blofeld est symbolique , synonyme de la fin d'une époque. Avec ce plan, on ferme la page sur les méchants mégalomaniaques , sur les associations de criminels de l'envergure du Spectre, sur les arcs scénaristiques inachevés comme la vengeance de Bond (qui reviendra au premier plan dans Quantum of solace, avec une femme encore à l'origine de ce pétage de plomb dévastateur). Avec cette mort qui précède de quelques secondes le générique devant nos yeux ébahis de cette audace dans l'introduction , on met fin aux adaptations de Flemming des années 60/70 pour entrer dans une nouvelle ère avec les années 80 , période phare de l'espionnage industriel et des prémices de l'électronique (dont Octopussy et Dangereusement vôtre) . R.I.P. Au conservatisme et bonjour au nouveau monde.
            Le générique se découvre alors avec pour la première fois la chanteuse du titre phare montrée à l'écran par Maurice Binder afin d'illustrer les compositions de Bill Conti.
 
            A vouloir innover sur des bases multi-référentielles, le scénario de ce Bond , bien qu'intéressant n'est en rien original et au risque de contredire le livret contenu dans l'édition collector, cette mission n'a rien de réellement palpitante . Marrant au passage de constater  que chaque dvd est toujours , je cite, l'un des films de James Bond les plus palpitants jamais tournés. Gare à la crise cardiaque! Heureusement (?) que des navets comme les Diamants sont éternels ou Vivre et laisser mourir permettent de reprendre ses esprits.


            Si on excepte son début 100% original (bien que faisant référence à une aventure passée en particulier) , la mission peut se diviser en douze grandes étapes. Je ne suis guère partisan d'habitude du résumé succinct de film mais cela s'impose tant ici qu'il aurait été difficile de passer à côté. Tous ces points de scénario sont de simples métempsychoses des opus précédents. Évidemment, cela permet à Rien que pour vos Yeux d'être un épisode honnête mais c'est aussi pour cela qu'il ne restera pas marquant.
 
-> Le véritable début du film s'ouvre donc sur une mission de pêche , en apparence, alorshttp://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/63/70/77/18992200.jpg qu'en fait le navire dissimule une véritable ruche de militaires aux manettes du redoutable A.T.A.C. Vous m'excuserez de ne pas mentionner son utilité première pourtant énoncée par Roger Moore tant celle ci semble anecdotique. Retenons pour plus de simplicité que sa disponibilité rendue possible pour le premier venu en fait un artefact de premier plan. On retrouvera ce désir des deux camps de mettre la main sur un objet de haute technologie unique dans Opération Tonnerre et dans une moindre mesure dans l'Espion qui m'aimait et l'Homme au pistolet d'or. Le côté aquatique de la récupération de l'A.T.A.C. fera d'ailleurs pencher la balance en faveur de Thunderball et de son avion clouée au fond de l'eau. On se doute alors que pour aller chercher l'objet , on va nous offrir des affrontements aquatiques à grands renforts de gus en tenue de plongée ou d'appareils sous marins . Pas de déception de ce côté là , l'innovation étant que l'on va mixer les deux avec efficacité dans une tenue de scaphandrier équipée de pinces coupantes ... évoquant immanquablement l'un des sbires de Baron Samedi dans Vivre et laisser mourir , via une bataille assez réussie dans une cabine de train rappelant elle même Bons baisers de Russie! Bond ne serait il qu'un
éternel recyclage? La suite devrait corroborer cette hypothèse.
 
-> Face à un produit 100% gratuit et 100% en avance sur l'un ou l'autre des camps, l'Occident dépêche Bond pour retrouver l'A.T.A.C et filer un tueur mystérieux tandis que les soviétiques sont contactés pour se voir offrir le dit appareillage à peu de frais. La guerre froide bat son plein , la détente ayant laissé place à une nouvelle stratégie de défense contre les forces « l'axe de Mal » . Bien que cette situation soit riche et prometteuse en traquenards et affrontements potentiels , elle sent elle aussi le déjà vu.
Le fait que Bond doive enquêter tout en s'opposant à l'ennemi pour un objet commun a été porté à l'écran avec Bons baisers de Russie , Opération Tonnerre et l'Espion qui m'aimait . A ceci près qu'ici la fonction de l'ATAC reste secondaire face à son importance primordiale (soulignée par le dispositif de sécurité articulé autour de ce dernier : autodestruction, gardien menotté pour ne pas quitter son poste , camouflage....)
           
-> Une séquence à priori heureuse permet de voir une mission archéologique privée de son capitaine et de sa femme , assassinée sous les yeux de leur fille. C'est l'un des rares arcs a être un tant soi peu attendu de par son caractère brutal. La scène est forte en émotion, surtout quand Carole Bouquet tient la robe de sa mère pleine de sang , les yeux rouges de larmes... et de détermination. Original pour autant ? Certes non. Une sœur tuée par le bad guy d'un autre épisode , cela ne vous rappelle rien? Ni la volonté de vengeance qui va de pair ? Poursuivons et développons.
 
-> Bond est envoyé sur les traces de l'ATAC mais aussi sur celles des assassins du fameux couple qui travaillait en sous main pour le MI:6. Le coup du tueur mystérieux et commandité avait  déjà été utilisé dans Bons Baisers de Russie , Les diamants sont éternels (ils étaient 2 et gays, fait encore unique aujourd'hui) ou même encore via Requin , toujours dans L'Espion qui m'aimait voire même Moonraker . Rien de neuf de ce côté là , sans compter que leur exécution est toujours spectaculaire.
 
-> Bond arrive dans un pays chaud , l'Espagne de mémoire ou du moins un pays ibérique, retrouve le tueur de son patron qui se fait dessouder par l'héritière du couple, Melina. La scène est rapide et nerveuse et Bond ne peut compter que sur lui même et un minimum de jugeote puisqu'il ne possède aucun gadget. Le fait qu'une femme cherche la vengeance en tuant le meurtrier présumé de l'un de ses proches avait déjà été utilisé près de 15 ans plus tôt avec les sœurs Masterson . Dans Goldfinger, la première décède d'une mort qui restera dans les annales du cinéma. La seconde essaie alors de se venger de Goldfinger en lui tirant dessus en montagne , puis de nouveau en faisant capoter la mission de reconnaissance de 007 dans l'usine de ce dernier . Le côté femme déterminée se retrouve aussi dans le passage d'OHMSS où Tracy manipule Blofeld à son insu pour laisser toute liberté d'agir à Bond et à son père. Nous ne sommes même pas au 1/3 du métrage et l'auto plagiat nous assaille de toutes ses forces... ce qui donne de bons moments, certes, mais loin d'être aussi marquants que la première fois où on a pu les voir , dans certains cas, plusieurs décennies auparavant!
 
->   La poursuite en voitures sera analysée plus tard tant celle ci reste rafraîchissante et dynamite l'ancienne image de Bond.
           
-> Direction le MI:6 pour un nouvel ordre de mission. La cible présumée ayant été abattue http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/63/70/77/18992196.jpgd'une flèche dans le dos par Melina (ce qui a eu comme effet collatéral de sauver la mise à Bond) , 007 rentre au bercail et souligne que l'argent qui devait lui être versé doit bien provenir d'un commanditaire plus haut placé. Bond est donc de nouveau envoyé sur les traces d'un assassin silencieux cette fois, mais redoutablement efficace et dangereux vu la teneur de son casier judiciaire(amusons nous en passant de la corrélation entre le portrait robot et le portrait final de l'individu sortant sur imprimante . Heureusement qu'il n'avait pas de lunettes rondes et qu'il n'avait pas une raie à gauche...) Le passage au MI:6 n'est pas du ressort de l'originalité mais du passage obligé. Bernard Lee étant souffrant  depuis Moonraker, il n'a pu honorer ce tournage. En hommage (il décèdera peu de temps après) , son rôle n'est pas pourvu et ses répliques sont partagées entre l'éternel Q, le ministre de la défense et le chef d'état major Bill Taner, rôle que l'on retrouvera dans Goldeneye. On notera aussi que Bond ressort de son entretien avec Q sans aucun gadget (même si certains sont toujours à l'essai en arrière plan à l'image de ce plâtre redoutable et de ce parapluie peu pratique) ce qui à défaut d'être une nouveauté (dans OHMSS, de mémoire, il n'y en avait guère plus) correspond à la nouvelle jeunesse d'esprit que l'on veut conférer à 007 ? Nous nous attarderons plus tard sur la présence de la Lotus.
 
-> 007 arrive en montagne , toujours sur les basques de Locke , notre silencieux assassin. Malheureusement, nous est également présenté la sous JBG , comme dans la plupart des Bond. Cette dernière ne sert généralement à rien et alourdit l'intrigue. C'était déjà le cas dans les Diamants sont éternels avec Abondance Delaqueue (tout un programme), dans Dr No (sauf que la JBG Andress jouait aussi le rôle de la sous JBG) , dans Opération Tonnerre avec l'une des aides de camp du N° du jour du Spectre et j'en passe. Bibi Dahle ne fait pas exception , sans compter un manque d'éducation rare et un goût gériatrique assez inquiétant pour une fille de cet âge qui se refuse à son pygmalion Kristatos (interprété par le père de Crispin « Willard / Sac d'os/ Georges McFly » Glover) mais qui s'offre à Moore sans résistance. .. Le décor va être le théâtre idéal des poursuites en ski , derrière un bobsleigh et autres joyeusetés des sports d'hiver . Le tremplin excepté , tout ceci a pourtant déjà été filmé avec brio et par une partie de la même équipe technique pour OHMSS. Ce qui surprenait à l'époque reste  encore spectaculaire à ce moment là, mais avec un léger arrière goût de déjà vu. Je précise que je ne suis pas aussi difficile que j'en ai l'air, simplement les Bond étant les plus grosses machines cinématographiques de leur temps, il est logique qu'ils restent des maîtres étalons et non des disciples du recyclage. Arrive alors le moment de la mort de Locke ; Bond a réussi à le coincer dans sa voiture, au bord d’un précipice, sur le point de tomber. Que dois faire 007 ? Moore est partisan de la nonchalance, vengeant un de ses précédents amis en balançant la broche du tueur à ce dernier, ce qui ferait basculer la voiture. Le hic, c’est que l’on cherche à trancher avec le personnage décrit dans les derniers opus. Dans l’Homme au pistolet d’or, Moore était brutal avec Addams, n’hésitant pas à la frapper pour obtenir ses informations. Moore ne voulait pas trahir une certaine image de lui que le public possédait depuis le tournage du Saint. John Glen ne l’entend pas aisni et demande à 007 de simplement pousser la voiture d’un coup de pied (après avoir lancé la broche, ce qui reste un bon compromis pour que le méchant devine l’échec de son jeu de dupes). Bond réussit alors à s’abiasser au niveau de l’ennemi, tue de sang froid, faisant honneur à son statut de double zéro et ponctue le tout par un trait d’ironie (Ses actions vont chuter) . Ajoutez à cela la réalisation énergique de Glen et un mannequin étant expulsé de la voiture à la dernière minute de manière assez réaliste et on retrouve un Bond que n’aurait pas dédaigné Connery … tout en annonçant celui qu’interprétera Dalton.

 

->Le film se poursuit avec un repas partagé avec le bad guy présumé pour essayer de débusquer le big boss de l’opération. Autre passage classique de Bond où ce dernier se confie d’abord à la mauvaise personne avant de comprendre qu’il s’est fait manipuler . Le parti pris de dîner avec l’ennemi revient souvent aussi, ce dernier se devant d’avoir une façade sociale respectable pour dissimuler ses mauvaises entreprises. On retrouvera cette construction chez tous les vilains qui n’appartiennent pas au Spectre : Goldfinger, Drax, Stromberg et j’en passe, tous sont des industriels respectés mais aussi de sombres escrocs mégalomaniaques. Le fait que Kristatos manipule à priori Bond va conduire ce dernier à s’allier avec un ancien ennemi potentiel, un peu comme dans OHMSS où le père de Tracy, sous couvert d’activités pourtant peu recommandables ,n’hésitera pas à mouiller sa chemise pour lui venir en aide (le fait que sa fille soit directement impliquée ainsi que son futur gendre n’est peut être pas étranger à l’affaire non plus).  Le jeu de dupes se met en place, ainsi que les nouvelles alliances et l’action se poursuit sur un nid d’aigle à priori imprenable.

 

-> Je passerais sous silence le fait que les moines locaux ont failli se faire exiler par lahttp://pgep.francetv.fr/media/W1siZiIsImltYWdlcy9wbHVyaW1lZGlhL0VNSS8zNS9FTUlfMzU3MzA4LmpwZyJdLFsicCIsInRodW1iIiwiNzAweDM5NCJdXQ?13414061580 population locale, pour une sombre histoire de dividende et reviendrait sur le principe de forteresse imprenable. Ce principe scénaristique, brillamment mis en scène via un vieux film d’Eastwood intitulé Quand les aigles attaques et qui basait un bon tiers du film a essayé de pénétrer dans ce type de fort, aurait pu être spectaculaire dans ce Bond ci. Las, deux détaisl qui ont leur importance vont entrer en lice. Ce type d’action désespérée a déjà été porté à l’écran dans OHMSS dont l’influence est décidément titanesque sur Rien que pour vos yeux et occupait un bon quart du film, le plus dur n’étant pas d’y entrer mais de l’explorer. L’autre, ce sont les restrictions de budget de Broccoli qui ne veut plus entendre parler des sommes folles investies pour Moonraker. Résultat, mise à part une ascension fort bien tournée, le fait de faire grimper tout le monde dans un panier d’osier devient vite ennuyeux, tout comme l’habitude de l’allié grec de becqueter des pistaches à tout bout de champ. L’âge de Moore n’est pas non plus pour le servir car je doute sincèrement qu’à l’approche de la cinquantaine, un corps humain aussi aguerri soit il puisse supporter de telles pressions et de telles chutes (où Moore fut pour la petit histoire doublé par Rick Sylvester, déjà auteur du fameux saut à ski de l’Espion qui m’aimait). On finit bien sûr par affronter le méchant tout en remportant la victoire sur lui et en empêchant Carole Bouquet de sombrer du côté obscur, ce qui reste iconoclaste quand on songe que Bond évoque des préceptes qu’il ne suit pas lui-même dixit la mort de Locke. Arrive alors un avion de type polonais pour bien marquer la présence de l’URSS qui vient s’emparer de l’ATAC qu’on avait tendance à avoir ranger au placard. Bien sûr , 007 le lance dans le vide et celui-ci s’écrase, au grand dam du M soviétique et le film s’achève dans un humour malvenu , bien que salutaire pour désarmer les tensions géopolitiques du moment (jolie satire sur l’inutilité d’un conflit armé latent entre deux grandes puissances) qui vient contre balancer les efforts entamés pour la mise en place d’une nouvelle personnalité. Le dialogue entre le perroquet et Margaret Thatcher frise le degré zéro de l’humour britannique et on se surprend à guetter l’irruption de deux nigauds bein connus des fans deu cinéma fantastqiue de papa pour en remettre une couche dans la lourdeur. Le film s’achève sur Bouquet dans les bras de Moore, faisant fi d’un approfondissmeent psychologique attendu sur la nature un poil psychopathe de la jeune femme et on sort de la salle (ou de son lit, de son canapé, des bras de sa copine ou ce que vous voudrez) sur la promesse de retrouver Bond dans Octopussy, car même s’il n’y a plus de textes originaux, les titres des prochains métrages sont déjà trouvés, of course !

 

 

Les personnages dans ce Bond sont assez nombreux mais restent eux aussi des amalgames de ceux rencontrés dans les autres aventures de 007. Ne revenons pas sur Bond, je pense en avoir fait le tour avec le scénario et ce dernier reste de toute manière de ses interprètes et prestations passées. Melina représente la quintessence de toutes les JBG intelligentes de la franchise : la détermination de Tracy, le passif des sœurs Masterson et le côté un peu aventurier de Pussy Galore. Un bon cocktail dans l’ensemble, servi de plus par la prestance et l’élégance naturelle de Carole Bouquet qui reste généralement comme la première JBG française à laquelle on pense, de loin devant Sophie Marceau. Le personnage de Columbo, joué par Topol trouvera quelque peu son équivalent du côté de Brosnan avec l’interprète du si gentil Hagrid dans Harry Potter (au passage, ce dernier est dénommé comme gardien des trois clefs dans le premier tome des aventures du magicien à lunettes et pourtant, sauf erreur de ma part, cette piste restera aux oubliettes,ne revenant jamais plus sur le devant de la scène dans la suite de la saga à succès.) Il est vif, dirige une grande organisation borderline et marche un peu sur les plates bandes en ce sens du père de Tracy. Sa bonhomie tranche un peu avec le caractère très sombre de Kristatos , mais il ne joue pas pour autant les sidekicks  malheureux en réussissant à exister pour ce qu’il est par lui-même. Dommage qu’il becte autant de pistaches, même si ces dernières finissent par lui sauver la vie. Kristatos est joué par Julian Glover, qui appartient à la famille de Bond en ce sens qu’il était fortement pressenti fut un temps pour incarner le rôle titre. Trop jeune lorsqu’on a eu besoin de lui et trop vieux pour prendre la relève de Moore. IL reste néanmoins un personnage sec, machiavélique et quasi inhumain quand au traitement de ses victimes ou des hommes de son propre camp à l’image de l’un de ses employés qu’il laisse se faire dévorer par un requin pour ne pas repousser les joies sadiques qu’il éprouve à l’idée de traîner Bond et malin attachés l’un à l’autre dans les mêmes eaux. Un seul regret pour cet individu bien brossé et ayant des revendications qui restent plausibles et dans le domaine du réalisable (on est loin de l’arche de Drax !), sa mort, qui manque singulièrement de panache. Dommage que Bouquet n’ait pas pu passer un peu plus de temps avec lui en tête à tête avec son arbalète comme chaperon.  Locke quant à lui n’est qu’un exutoire aux scénaristes pour montrer que le Bond des origines est de retour. Reconnaissons qu’il s’acquitte fort bien de sa tâche.

 

Pour terminer, nous reviendrons un peu sur la course poursuite de ce film. On sourit tout d’abord quand on voit Bond au début du métrage au volant de la lotus blanche qui fit tant sensation durant l’Espion qui m’aimait. Vu l’arsenal qu’elle représente et considérant que  l’eau sera un élement important de cet épisode, on se régale à l’avance. Prenant les attentes du spectateur à contre pied et ne cédant pas à la si plaisante fatigue intellectuelle des dernier http://up.autotitre.com/0313948ef3.jpgHamilton qui lui s’était laissé enfermer dans la routine, Glen prive son agent de son carosse au moment où celui-ci en a le plus besoin. Et Bond devant fuir avec Melina pour sauver leur vie, la lotus étant détruite, on se demande bien quelle voiture va prendre le relais. L’instant comique et désespéré est énormissime quand la petite deux chevaux apparaît à l’écran. Bond se retrouve non seulement livré à lui même, sa vie étant entre les mains d’une tueuse dont il ignore encore l’identité et leur issue dépend de la voiture la moins rapide qu’il ait jamais eu a conduire et accessoirement la plus fragile. Mais ce n’est pas grave, Bond is Bond et une fois qu’il aura réussi à mettre la main sur le volant en question, il démontrera une fois de plus qu’un espion ne se laisse jamais abattre et fait toujours avec les moyens du bord, jusqu’à nous offri (merci M.Julienne) une cascade improbable avec un vol plané contrôlé et une arrière heurtant le toit de la voiture ennemie. Peut être moins impressionnant sur le moment que le demi tour de vivre et laisser mourir mais tellement plus sympathique et  plus marquant , sans compter que Bond réussi à faire rire Melina entre deux secousses de suspension. Du grand art vraiment démontrant une fois de plus que l’intérêt d’un opus doit avant tout reposer sur ses personnages phares plutôt que sur le côté promotionnel des gadgets à tout va.       

 

 

Rien que pour vos yeux renoue donc avec une tradition oubliée qui avait les beaux jours de Bond à la fin des années 60, sans pour autant renier ses aventures passées. L’action est toujours présente, la JBG est belle et intelligente et les rebondissements sont légions. Pas l’un des meilleurs Moore, il est vrai mais très proche de l’Espion qui m’aimait dans son approche de la franchise, la grandiloquence et l’esbroufe en moins, l’efficacité en plus.

 

 

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 04:30

http://images.fan-de-cinema.com/affiches/large/3b/46899.jpgStar Trek V L’ultime frontière reste l’opus le moins aimé par les trekkies , de manière générale. Pauvreté du scénario, faiblesse de la mise en scène, inexistence des enjeux,  des personnages n’étant plus que l’ombre (un jour ensoleillé , vers midi, dans une ville placée sur l’équateur) d’eux même, onirisme digne d’un paquet bonux et ridicule de situation plus souvent affligeant que réellement amusant (McCoy proposant de mettre Spock en position pour lui botter le derrière). Que pouvait on alors espérer de la Paramount face à ce naufrage artistique ? Depuis La colère de Kahn, la franchise Star Trek avait accumulé du bon (The Voyage Home) et du convenable (The Search for Spock) puis avait fini par devenir une industrie sans vie, calibrée pour le grand écran simplement pour se faire un maximum d’argent pour un investissement ridicule sur le dos de fans toujours obligeants, ne serait ce que pour pouvoir assister à une aventure supplémentaire de leurs héros, quelque soit son niveau.

            Au vu de la quête de l’Eden par Sybock, il était quasiment certain que Kirk et consort avaient vécu leur dernière aventure, le film sortant même en direct to video dans nos contrées pour éviter une campagne cinéma qui aurait été aussi chère qu’inutile ; sans compter l’octroi d’un triple titre aux razzie awards 1989 : Pire film, Pire acteur, Pire réalisateur ! Plus grave encore, à l’époque post TOS, Star Trek Phase 2 avait maintes fois été sortie des cartons des producteurs pour finalement ne jamais voir le jour. Quand on repense à The Motion Picture et à l’intensité dramatique de Kahn, comment être objectif devant l’Ultime frontière ? Chant du cygne ? Non. Un chant du cygne annonce une fin mais peut finir en apothéose, soit en comblant le fan, soit en proposant une issue totalement inédite et si marquante qu’elle n’appellera plus de séquelle potentielle. Citons pour l’exemple Buffy contre les Vampires avec la destruction pure et simple de Sunnydale dans un final post apocalyptique aussi maîtrisé que déjanté , avec des tueuses novices dessoudant des Turrokans comme le T-Rex de Jurassic Park de petites chèvres bien grasses. Charmed quant à elle a eu quatre dernières saisons pouvant toutes s’envisager comme des fins avant de sombrer dans le grotesque ( dur de reprendre le flambeau après la mort de Cole et la fin de Leo en tant qu’Avatar) mais l’audience suivant , la série perdura pour peut être une saison de trop (soyons généreux). Star Trek V , tant par son mépris pour le matériel historique ,mis en place autant par TOS que par les précédentes aventures cinématographiques , que pour les fans de toujours aurait simplement pu faire office d’enterrement honteux, à l’abri des regards les plus larmoyants quant à tout ce gâchis. Même la licence Vendredi 13 qui ne faisait pas dans la finesse avec un dernier titre ridicule avant de se faire racheter par New Line avait su respecter son cahier des charges (minimaliste : Jason court après une jeune et découpe tout ce qui bouge …. Et encore vu sa balade plutôt calme dans New York...) et offrir son lot de décès accidentels , nonobstant une ou deux pincées d’humour (la scène de boxe, l’arrivée devant le panneau publicitaire, la réponse de Jason à des voyous citadins….) plutôt bienvenues et surtout légères histoire de continuer à capter l’intention du spectateur qui se serait trompé de salle en se disant que finalement, il serait peut être agréable de tenter l’expérience.

            Pire encore, non content de se dépatouiller avec un scénario frisant l’indigence par rapport à certaines perles de TOS, Shatner réussit le tour de force , car c’en est un, d’échouer dans ses effets spéciaux, logiquement indispensables dans ce genre de production, et de clôturer son film sur une scène lamentable où nos trois compères chantent « Au clair de la lune ». Je regrette de tant insister sur cette chanson mais voire trois cinquantenaires s’enthousiasmer en babillant ce refrain devant un feu de bois, j’ai vraiment beaucoup de mal. A moins d’un miracle, il semble alors que Star Trek se soit crashé dans les abîmes d’Hollywood pour ne plus jamais revoir la lueur du jour, si ce n’est à travers des allusions dans d’autres phénomènes cinématographiques ou télévisuels. On pensera dans ce cas à des clins d’oeils légers comme dans la septième saison de Buffy (Le Vulcain étant confondu avec un vulcanologue) ou plus appuyés jusqu’à l’hommage comme avec Futurama.

            L’espoir va renaître non pas sur la toile mais sur le petit écran. Roddenberry, toujours aux manettes, parvient à convaincre la Paramount (rassurée par la vente des films et par un noyau de fans inconditionnels, sans oublier le succès des conventions) de retenter l’expérience. Terminé l’époque trouble de TOS et bienvenue à l’équipage de TNG avec un Picard en capitaine interprété par le très juste Patrick Stewart qui accède ici à la notoriété internationale depuis son rôle dans Dune de David Lynch. Le bonhomme que l’on aura aussi pu croiser dans Sacré Robin des Bois et dans X-men , mais aussi dans The Lion in Winter avec Glenn Close ou bien encore dans un Moby Dick réussi produit par Coppola continue aujourd’hui une carrière brillante et passe de temps en temps par l’animation en doublant des personnages plutôt inattendus que ce soit dans Jimmy Neutron : Un garçon génial ou TMNT The Movie. Ce dernier avait même accepté d’interpréter ce rôle de capitaine en étant persuadé que le show ne durerait guère plus qu’une saison….

            Redéfinition de l’Univers Star Trek, bond en avant de plusieurs dizaines de décades, structure géopolitique du cadran complètement modifiée pour un Enterprise au design à la fois remanié et hérité de son aîné. La série s’installera dans la qualité sur sept saisons mais je ne m’attarderais pas plus dessus, comptant vous inviter dans un papier futur reprenant un peu le principe de ceux d’Enterprise.

            Débutée en 1989 / 1990, après l’Ultime frontière, The Next Generation s’installe dans la durée et renoue avec la qualité (même si le personnage de Wesley gagnerait à passer 10 à 12h quotidiennes dans un sas de décompression grand ouvert). Mieux encore, les sfx numériques commencent à se développer de manière exponentielle et sont parfaitement intégrés dans les nombreuses scènes spatiales qui voient aussi arriver de nombreux autres vaisseaux à mille lieux des boîtes en carton censés signifier un oiseau de proie klingon ou romulien dans TOS.

            Le studio se retrouve donc avec d’un côté un équipage historiquehttp://image.toutlecine.com/photos/s/t/a/star-trek-vi-1991-01-g.jpg mais moribond et figé dans la fange de l’industrie Hollywoodiene et de l’autre avec une nouvelle franchise basée sur des références historiques jamais montrées à l’écran. La tentation est trop belle de relancer un ultime revival clôturant avec panache les pérégrinations de Kirk tout en assurant le lien avec TNG. Mais pas question de se planter (n’ayons pas peur des mots) à nouveau et de se fourvoyer dans des délires ésotériques de bistrot. Il faut en donner pour leur argent aux fans et comme à priori ce sera la dernière fois, il n’est pas question de reprendre directement après l’Ultime frontière ni d’en faire abstraction pour repartir juste après The Voyage home. Et bien évidemment, afin que les acteurs se consacrent de nouveau uniquement à leur rôle, on oublie l’idée de redonner les rennes à un acteur en mal de première réalisation (bien que Nimoy s’en soit sorti haut la main après son essai sur The Search for Spock). Il faut aussi trouver une intrigue inédite suffisamment solide pour tenir en haleine pendant près de deux heures tout en ayant une portée suffisamment importante pour mettre en scène le meilleur des quatre premiers volets.

            Terre Inconnue , au-delà de ces objectifs , va représenter un enjeu énorme en soi et va non seulement faire oublier le désastreux opus précédent mais aussi pouvoir postuler comme le meilleur film cinéma de la franchise TOS , parvenant souvent à surclasser Kahn et à distancer the Motion Picture et The voyage Home. Installez vous confortablement et faites chauffer les phasers. Star Trek VI est tout simplement un MONUMENT du space opera et une réussite incontestable et inespérée pour tout trekkies digne de ce nom. « C’est celui qu’il faut voir, le meilleur de tous ! » s’exclamait Dennis Cunningham de CBS TV . Nous allons à présent voir pourquoi ce dernier avait raison.     

 

            La première chose à faire afin de tenir le bon sujet reste de trouver un fil rouge d’envergure. La menace planétaire avait déjà été exploitée à la fois dans The Motion Picture avec V’Ger et avec la sonde Cétacée dans The Voyage Home. Le méchant mégalomaniaque qui en voulait personnellement à Kirk avait  été brillamment mis en scène avec La colère de Kahn, en se jouant d’un handicap de taille, celui de ne jamais avoir sur un même plan et dans un même décor les personnages physiques de Montalban et Shatner. Le drame et les trahisons avaient été de mise dans les trois premiers opus et même le message écologique d’avant-garde pour l’époque fut traité avec the Voyage Home. Les menaces d’ordre planétaires ou personnelles également utilisées, restaient encore les conflits spatiaux majeurs. Ces derniers ont eu leur heure de gloire avec le chassé croisé de Kahn et Kirk dans la nébuleuse Mutara et dans une moindre mesure dans l’Ultime frontière. N’oublions pas non plus que des civilisations entières avaient été repensées via The Motion picture et The Search for Spock via les Klingons et les Vulcains. Encore fallait il trouver un moyen de concilier toutes ces pistes dans un mélange suffisamment solide pour construire un film. Paramount utilise alors la méthode MGM. Lorsque l’on regarde les 007, on se rend facilement compte qu’ils sont les reflets politiques de leur époque. Pourquoi ne pas utiliser le même principe pour Star Trek qui en transcendant les notions de racisme, de méfiance au-delà de leur portée négative pour offrir un monde utopiste d’acceptation et de volonté d’évoluer vers un état plus mature , a su des les années 60 tout à la fois porter un regard critique sur notre civilisation et démontrer qu’un monde meilleur était possible.

           

http://images4.alphacoders.com/260/260434.jpgNous sommes donc au début des années 90 (le film sort en 1991 aux USA). Quel est le contexte géo-politique en vigueur ? D’un point de vue économique et écologique, on pensera évidemment au désastre de Tchernobyl qui entraîna une réunion d’urgence entre les deux grandes puissances issues de la Guerre Froide (USA / URSS). Mais d’un autre côté, dans cette période particulière de l’histoire qui va définitivement clore les clivages de la seconde guerre mondiale, peut on trouver suffisamment matière à transcrire dans l’Univers Star Trek ? Sans pour autant perdre les fans en créant de toutes pièces une nouvelle race que l’on ne reverra plus ensuite , piège dans lequel tombera entre autre Star Trek Insurrection … Existe il deux nations suffisamment antinomiques pour porter cette ambitieuse confrontation, mélange de haines passées et d’espoirs futurs ? Lé réponse tombe d’elle-même avec les Klingons et la Fédération, le conflit entre andoriens et vulcains étant alors à peine esquissé dans un lointain épisode de TOS et pas aussi développé qu’il le sera dans Enterprise. De plus, n’oublions pas que la Fédération doit être un des partis de manière à relancer Kirk et sa bande sur les sentiers de la gloire. Le problème reste que les Klingons apparaissent dans The Motion Picture, The Search for Spock, indirectement via leur oiseau de proie et le procès de Kirk dans The Voyage Home et aussi dans L’Ultime Frontière (bien que cela se fasse de maière peu naturelle quant au déroulement du récit). Cinq films sur six. Faisant passer ces guerriers pour d’indignes barbares, enfants gâtés s’ennuyant fermes dans l’espace et cherchant sereinement les problèmes en s’attaquant systématiquement à Kirk , bien avant son statut de renégat. A croire que l’Enterprise est le seul astro-croiseur terrien de la galaxie, voir le seul spationef tout court….

            La présentation de ce peuple, remaniée une première fois depuis TOS pour leur donner leur physique et leurs vaisseaux actuels va connaître un second lifting et les présenter sous un jour nouveau,, avec une crédibilité politique. L’idée en soi est potentiellement fantastique, redéfinissant les bases d’ennemis de toujours auxquels le public s’est attaché mais offrant de plus un terrain d’arcs scénaristiques multiples quant à la nouvelle génération. Car si ce film est avant tout le baroud d’honneur de TOS , il sert également à légitimer TNG. C’est ce double aspect, bien plus que dans Star Trek Generations qui va donner une telle profondeur à ce film et le classer dans le trio de tête affectif des fans de toutes sortes.

            La présentation elle-même des Klingons dans cet opus est à la hauteur de celle des Vulcains dans la première trilogie. Le film s’ouvre sur l’explosion de Praxis, l’une des lunes encadrant la planète mère Klingon, Kronos. En moins de deux minutes d’ouverture au visuel extraordinaire pour l’époque et rappelant avec bonheur l’hardiesse novatrice de Genesis, ce peuple se trouve crédité d’une planète d’origine, avec un noms à la consonance presque gutturale et d’une lune productrice d’énergie. Le détail n’est pas anodin, car avec cette simple lune terraformée pour dans une optique énergétique, les Klingons acquièrent en un instant une connaissance scientifique au moins équivalente à celle de la Fédération, qui dépasse la simple conception de vaisseaux pour aussi s’intéresser à la subsistance du peuple dont une partie ne peut forcément être guerrière (un peuple tout entier destinée à la guerre et au chaos ne pourrait pas survivre longtemps dans un espace à multiple quadrant régenté le plus souvent par un jeu d’alliances stratégiques). La réaction est fulgurante de la part de l’Empire qui décline toute proposition d’aide, préférant régenter le problème dans une autarcie totale. Le parallélisme avec le comportement romulien se trouve établi à son tour et les Klingons se voient taxer de paranoïa vis-à-vis de leurs conditions militaires et économiques. Ne pas montrer à l’ennemi ses faiblesses pour qu’elles ne soient pas exploitées.

            Le meilleur reste à venir.

            Dans une situation malgré tout délicate, des pourparlers vont êtrehttp://mos.totalfilm.com/images/2/25-greatest-star-trek-movie-moments-03.jpg entamé avec StarFleet pour la survie future du dit Empire qui n’a plus que 50 ans d’espérance de vie. C’est évidemment l’Enterprise qui va être sur la brèche mais nous y reviendrons. Une rencontre est donc prévue et c’est un modèle de croiseur klingon venant du premier film qui va transporter les émissaires. Outre le clin d’œil évident pour la continuité avec The Motion Picture (ce modèle de vaisseau étant remplacé par la suite dans TNG par une version beaucoup plus modernisée et qui trouvera son heure de gloire dans la Tradition du Guerrier via DS9) , on sent que quelque chose est différent. Contrairement aux premiers films, il n’y a pas de plans sur la passerelle, pas d’atmosphère surchargée de rouge ou de fumée. Simplement un visuel sur le ventre du navire, que Kirk ne peut qu’admirer, précisant que jamais ces deux ennemis ne s’étaient trouvés aussi près l’un de l’autre sans mode de défense. Une simple téléportation va permettre d’entrer de plein fouet avec ces Klingons 2.0. ET la claque visuelle de suivre. Gros plans d’abord sur quelques paires de bottes et un étrange bâton. La caméra remonte ensuite progressivement vers le buste puis le visage des nouveaux venus. Et on réalise que rien ne sera plus jamais comme avant. Il y a autant de visages différents que d’acteurs. Les Klingons ne sont plus seulement des êtres stéréotypés et butors à la chevelure folle et au costume gris noir. Nous sommes en présence du chancelier de l’Empire (analogisme tacite à Hitler et l’Allemagne Nazie que cette dénomination de Chancelier ? Sans compter la référence au dictateur émise par Kirk peu de temps après…) et de sa fille , mais aussi de son conseil d’état à priori , parallélisme sympathique avec les royautés françaises et britanniques. Pas tout à fait ministres mais conseillers en propre et peut être même assimilable à une garde impériale. Ce sont malgré tout des militaires, ne l’oublions pas. Néanmoins outre cet apport politique tout en nuance, l’Empire n’ayant pas encore le système d’Empereurs propre à TNG et DS9 et à la continuité Star Trek, il est de bon ton de jeter un œil aux costumes et aux maquillages. Fard Mauve, tresses travaillées, barbes taillées, bijoux cérémoniaux, cuir rouge, pendentifs, médaillons, artefacts de guerre, bandeaux et j’en passe. Toute la garde robe a été remaniée, repensée pour imposer le respect et d’ailleurs, lors de la présentation de ce groupe peu commun, pas une seule ligne de dialogue ne trasparaît pour pouvoir laisser au spectateur tout le loisir d’admirer cette nouvelle représentation. Pourtant, des oripeaux aussi soignés soient ils ne restent que des oripeaux s’il ne sont pas portés avec classe et distinction. Le casting suit donc le mouvement et nous propose ni plus ni moins que ce qui restera la meilleure interprétation Klingon de toute l’histoire de TOS, Goron prenant à son compte celle de TNG et DS9. Le chancelier est joué par David Warner qui semble avoir fait une volte face totale par rapport à son rôle précédent dans l’Ultime frontière. Sa composition est sobre, ses réactions mesurées et ce dernier est d’une justesse impeccable. Regard, positionnement par rapport aux autres interprètes, complicité toute cérémoniale ou presque avec sa fille et enjeux de paix , tout est mesuré, contrôlé pour apporter à ce titre de chancelier toute l’assise nécessaire. On est déjà heureux d’un tel http://2.bp.blogspot.com/-uzQ0m_PNM94/T_ensp9TbVI/AAAAAAAAFV8/UNv-nH9GgH4/s1600/star_trek_vi_the_undiscovered_country_1991_1284x1024_384751.jpgtraitement qu nous éloigne considérablement de l’idiot quasi congénital que jouait Christopher Lloyd en son temps (ce dernier de son propre aveu ne voyant pas toujours l’utilité de certaines scènes comme celle où il prend une étrange position pour se faire téléporter, dixit les bonus de l’édition collector). David Warner retrouve ici l’emphase et la solidité d’expression de Tron et de La Malédiction (pour ne citer que ces deux films antérieurs à Terre Inconnue). La joie devient exultation quand on reconnaît l’interprète du Général Chang qui n’est autre que Christopher Plummer, le juge pugnace de Dolores Claibornes, le Dr de l’Armée des douze singes, le Van Helsing de Dracula 2001 (la seule bonne interprétation du film, soit dit en passant) et j’en passe. L’acteur shakespearien semble ici se régaler à jouer les Juda et nous donne à voir l’équivalent klingon de Kahn, rein de plus, rien de moins, tant la folie brille dans ses yeux et dans les piques qu’il lance à Kirk. Le voir ainsi mener un véritable double jeu n’en est que plus jouissif. Je ne donnerais pas ici volontairement de détails sur l’intrigue de manière à ménager le plus possible de surprises aux néophytes qui rejoindrait cette communauté chaleureuse que représente les trekkies.

            Evidemment, le film ne s’arrête pas là dans la réhabilitation des Klingons. A maintes reprises, leur univers est (enfin !) exploré en détails et on peut constater que les coursives d’un astrocroiseur de Kronos sont aussi bien entretenues et modernes que celles d’un vaisseau de Starfleet. Mieux encore, via quelques plans astucieux, on comprend enfin en image que la gravité sur un vaisseau n’est que peu de chose et que son absence peut avoir des conséquences désastreuses. Mieux encore, des spécificités physiques sont ajoutées aux klingons, comme un pendant du traitement d’élite réservé jusqu’alors aux vulcains. Si ces derniers ont le sens vert et le foie à la place du cœur (j’exagère peut être là), il est désormais établi que la physiologie klingon diffère fondamentalement de celle des humains et que leur sang est épais, fluo et violet. Autant de détails qui ne semble peut être pas si importants à la lecture mais qui apportent un plus indéniable à l’écran, sans compter une exploitation future poussée à son maximum avec l’invalidité (passagère) de Worf dans un des derniers épisodes de TNG (avec le principe d’un organisme possédant tous ses éléments vitaux en double, voire en triple).

            Qui dit politique dit également dissidents potentiels. Et tout gouvernement dans ce cas précis possède forcément des moyens plus ou moins dissuasifs pour les enfermer. L’apport à la mythologie klingonne se trouve alors doublé avec une démonstration sans équivoque du système judiciaire et pénitentiaire impérial. L’Empire possède sa propre prison : Rura Penthe. Planète froide, isolée, couverte de glace et principalement exploitation de Dilithium. L’Alacatraz de l’espace d’où personne ne s’évade…. Sauf les capitaines de la Fédération. Kirk évidemment ici mais chronologiquement parlant, on retrouvera aussi un certain Archer. Enterprise et TOS ayant d’ailleurs eu la grande intelligence d’utiliser les mêmes décors, ce qui assoit encore la volonté d’instaurer des institutions pluriséculaires. La disposition du tribunal en semi arène, les jeux de lumières opérés sur le juge et sur le public, l’acoustique des lieux, le cérémonial aussi avec un marteau avantageusement troqué conter une main de fer (littéralement), mais aussi les parois givrées de la prison, le nombre incalculable d’espèces aliens représentées font de ces passages des moments simplement bénis de perfection. Tout s’enchaîne, tout se suit logiquement, sans temps mort, faisant passer L’ultime frontière pour un délire sévère sous hélium (tant cela partait dans la n’importe quoi et le grand guignolesque) et pour suivre une certaine logique, j’en resterai là également, tout comme pour les conditions d’évasion du bon Dr qui a suivi Kirk au tribunal. Notons au passage Michael Dorn dans le rôle de l’avocat dévolu à la défense de Kirk, et qui se prénomme … Worf. Clin d’œil plus évident, cela reste difficile.

L’attrait principal du film côté Klingon et qui va pousser l’Enterprise à une faute apparente qu’il restera difficile de contredire (mais pas impossible non plus) est pour sa part basée sur une idée simple. Dans toute saga, pour obtenir un retournement de situation qui parviendra non seulement à clouer le spectateur sur son fauteuil tout en l’excitant suffisamment pour qu’il revienne en seconde semaine, il suffit parfois de peu de choses. Contredire une règle simple reste souvent le plus efficace. Dans TNG, on s’est ainsi retrouvé avec un Enterprise multiphasique capable de s’occulter (ce qui reste rigoureusement interdit à la fédération) et mieux encore de traverser la matière. Dans Ghostbusters cette même scène existe lorsque nos braves chasseurs de fantômes croisent leurs faisceaux contre le Bidendum Chamallow. Dans Retour vers le futur, c’est un simple échange de dialogues entre deux Dr Brown. Dans Superman, c’est le déni de l’interdiction absolue du père et le voyage dans le temps (deux fois chez Donner !) pour rétablir un certain ordre des choses. Citons encore une Phoebe qui bascule du côté obscur en s’unissant à la Source dans Charmed et j’en passe… faudrait voir à ne pas rester toute la journée non plus (d’autant que je vous invite à proposer vos propres exemples dans la partie post un peu plus bas). Pour Terre Inconnue, lors de sa première vision, la surprise est de taille, vraiment, et je n’en dirais pas plus, pour ne pas gâcher le travail à l’Unisson de l’Enterprise et de …. L’Excelsior.

 

http://www.startrek.com/uploads/assets/db_articles/bdb11e2605443b0af68abf8f35dfd420dc46da35.jpgCar en effet, l’univers Klingon n’est pas le seul à avoir eu des changements plus ou moins importants. L’Excelsior, fleuron de la fédération qui s’est retrouvé réduit à l’état de casserole sidérale dans Star Trek III et que l’on n’avait pas eu la chance de revoir ensuite (et qui reviendra sous forme d’Enterprise-C dans les univers parallèles mettant en scène une version uchronique de Tasha Yar dans TNG). L’Excelsior revient ici  en force, puisque c’est lui qui ouvre le film côté hommes en rouge et qui se prend de plein fouet (alors qu’il revenait d’une mission de relevés d’anomalie gazeuses,détail primordial qui permettra d’amener le superbe final) la déflagration consécutive à l’explosion de Praxis. Et ce n’est rien moins que Sulu qui est son capitaine, rôle qu’il retrouvera dans un épisode anniversaire mémorable de Voyager concernant le passé de Tuvok. On sait d’avance à partir de ce moment là que l’équipage original est éclaté et que Sulu va alors devenir un allié de poids par la suite (du moins on l’espère, car le nom de Goerges Takei est le dernier du cast original à apparaître au générique d’introduction, contrairement à celui de Walter Koening qui occupait autrefois cette position). Force est de constater qu’il va avoir dans cette fonction autant de panache que son illustre professeur. La Fédération est également à l’honneur. Et comment mieux démontrer l’humanité et la grandeur d’âme d’une entité qu’en la démontant tout d’abord via ses pires travers. Terminé l’aspect lisse et gentil yogi de Starfleet. Face au désespoir du peuple Klingon, les militaires se révèlent sectaristes, paranoïaques et limite racistes. Et c’est Kirk qui va porter le premier coup de grâce lorsque Spock précise que leur survie est en jeu et qu’il répond , le visage baigné de clair obscur qu’il faut tous les laisser mourir, que ce n’est pas en sous entendu leur problème, la rancœur quand à la perte de son fils restant vivace et lui étant fatale peu de temps après ; ce qui permet de tisser des liens avec Kahn, car la qualité de ce film reste aussi d’établir des ponts avec toutes les sagas TOS sans exception des années 60 aux années 80.  Pour exemple, la blonde qui se trouve à un poste de commande sur la passerelle de l’Enterprise n’est autre que l’infirmière Janice de TOS.  L’autre coup de bambou vient des vulcains eux-mêmes. En écho avec le Lieutenant Saavik, Spock a également suivi la progression d’une nouvelle élève qui se révèlera vénéneuse au plus haut point, symptomatique incarnation de la division qui règne alors dans Starfleet, un complot se fomentant au plus haut niveau. Star Trek VI est donc l’épisode de la maturité. Les instincts le splus vils sont mis en exergue. Les Klingons conspirent avec la fédération contre leurs peuples respectifs avec l’appui du peuple se voulant le plus neutre de l’histoire de la terre : les Vulcains. Les conséquences vont être incalculables et conduire tous les personnages à une remise en question salutaire. Kirk comprendra alors le but de cette nouvelle ère où les David n’auront pas à craindre les Gorkon. Spock, qui lui a passé l’ensemble des quatre premiers fils à s’établir en tant qu’individu entier va également nous offrir un scène choc que l’on en reverra jamais dans toute la franchise, en violant sa pupille. Pas d’inquiétude, il n’y a pas de violences sexuelles. C’est bien pire. Le viol physique vous meurtri au fond de votre chair. Le viol mental (qu’expérimentera T’Pol de manière moins violente) ne laisse pas d’équivoque. Le principe (gare au spolier) du « Mon esprit est ton esprit…. » a permis dans Star Trek des scènes mémorables mais les deux partis étaient généralement consentants, qu’il s’agisse d’une entité de silicium dans TOS (Les mines du Horta) ou de l’échange post mortem de Spock via Sarek et Kirk dans Star Trek  III.  Ici , le ton change. Face à une déception trop grande, preuve d’une certaine faiblesse pour Spock, il empoigne Valéris et lui impose cette fusion pour lui soutirer des informations. Celle-ci commence par se laisser faire malgré elle puis se ferme, prétextatnt qu’elle ignore le nom qu’on veut lui soutirer. Spock alors révulsé lui appose non pas une mais les deux mains de part et d’autre du visage tandis que Kim Catrall (qui a donc été vulcaine et nympho dans sa carrière, grand écart intéressant en soi quand on y réfléchit) ne peut réprimer un hurlement de douleur. La scène est terrible, les spectateurs passifs de la passerelle sont médusés, le spectateur serre malgré lui les contrefort de son fauteuils à s’en faire blanchir les jointures. Spock l’aurait rué de coups que cela n’aurait pas été plus choquant, d’autant que la fusion mentale de force d’un vulcain à un autre est considéré comme l’un des plus terribles crimes de la société vulcaine, dixit Enterprise. Mais les enjeux sont d’une telle importance….

Finalement, le lieu de rendez vous pour la conférence pour la paix est établi et révélée. Cette dernière se déroulera sur Khitomer. Le nom est lâché.

 

Khitomer représente à lui seul l’une des pierres angulaires historique de Star Trek. C’est le moment clef qui va permettre de tisser des liens de non agression entre  Klingon et Fédération, lien qui sera définitivement scellé avec le sacrifice de l’Enterprise-C pour sauver un avant poste Klingon attaqué par des Romuliens (qui ont eu une part active dans les différents complots de cet opus)  et c’est de là que va partir l’ensemble des références historiques de TNG. Le chainon vient d’être forgé et pour la première fois dans l’histoire de la télévision, deux séries qui sont séparées par 20 années de vides cathodique se retrouvent liées l’une à l’autre viscéralement. Ajoutez à cela les autres spin off de la saga et vous obtenez en toute logique l’histoire la plus longuement portée à l’écran de toute la science fiction, impression encore renforcée par Generations et l’autre épisode anniversaire traitant des tribules dans DS9.   

 

http://cf.badassdigest.com/_uploads/images/st3.jpgStar Trek VI était donc porteur d’enjeux qui auraient pu écraser n’importe quel projet de fiction. Il s’en est tiré haut la main. Sont à mettre en cause les corrélations évidentes mais somptueusement portés à l’écran via une débauche de moyens techniques et scénaristiques enfin à la hauteur de la licence mais aussi grâce à des acteurs qui , n’ayant plus que leur prestation à assumer, le font en toute sincérité, réussissant à tirer la substantifique moelle de leur personnage vers l’acmé de leur possibilité. Nicholas Meyer a réussi à fournir une véritable fusion de tout ce que la saga avait de meilleur tout en faisant oublier ses pires travers (suffit de regarder l’opus précédent). Reste un ultime aspect qui n’a pas encore été abordé. Star Trek au cinéma, excepté l’épisode 4 , a été très lourd en tragédie. L’homme a connu des désillusions quand à son créateur (Ultime Frontière) mais aussi face à ses créations (Voyager et The Motion Picture). Sa propre évolution a été synonyme de destruction (La colère de Kahn / Genesis) et sa volonté d’hégémonie inconsciente a failli causer sa perte, que ce soit par la destruction de mondes via le terraformage pour les remodeler ensuite selon ses besoins ou par la création pure et simple de ressources énergétiques au détriment de toute vie (l’inconscience scientifique de David pour compenser les travers de Genesis lui a coûté la vie) voire même l’exploitation de ressources jusqu’à leur épuisement (The Voyage Home et le risque pur et simple de voir la terre détruite). Il était normal de renouer avec cette volonté dans le dernier opus historique. Et politiquement parlant, c’est à un buffet royal que nous sommes conviés. Et tout le background culturel du drma a été distillé. Les allusions aux périodes sombres de notre histoire( Chang : nous avons besoin de nous étendre / Kirk : Hitler, Pologne, 1936), les recours constant à Hamlet, les affrontements verbaux et référentiels, la musique si particulière de cet épisode… tout concourt à nous conduire vers quelque chose d’unique qui pourtant nous fera sourire à maintes reprises via un recours à l’humour souvent salutaire. Nous citerons la petite bagarre dans la priosn remportée par Kirk pour une méconnaissance anatomique, le dialogue Klingon mené par Uhura, le recours excessif à la bière romulanaise et même le cynisme de Kirk qu’humainement nous partageons. Terre Inconnue permet aussi de clore toute la saga sous-jacente sur la vieillesse et le besoin inhérent de passer le flambeau …. En cela, le final est d’un onirisme sans faille et je peux en parler sans révéler qoique  ce soit (les gentils gagnent, vous êtes surpris ? Non. Mais qui sont réellement les gentils… ?) .L’Enterprise  est rappelé au spatiodock pour un démantèlement sans retour, situation rappelant celle de Star trek III. Mais cette fois c’est tout l’équipage qui s’exprime par la bouche de Spock qui propose simplement d’envoyer StarFleet Command au diable. L’Enterprise A s’envole donc vers d’autres aventures sur fond de Soleil qui est loin d’être couchant tandis que l’Excelsior le quitte également (la mise en scène entre les deux vaisseaux terriens et celui de l’Empire est fabuleuse). Le monologue de Kirk rappelle qu’un autre vaisseau prendra la relève dans les années à venir, renvoyant l’ascenseur à TNG qui aura intrasèquement permis cette dernière aventure. Et la larme à l’œil devant cette page de notre vie de cinéphile qui se tourne inexorablement, les dédicaces des acteurs remplacent leurs noms sur le générique final pour nous faire un ultime cadeau, autographe sur fond d’étoiles d’une histoire entrée au firmament.

 

C’est sur ces belles paroles que se clôt (provisoirement ?) le dossier sur la saga Star Trek au cinéma, dans l’attente de la sortie du dernier opus dans les bacs qui se veut en fait être le premier tout en s’intercalant avec une série (vous suivez encore ?) et une autre. Je suis ravi d’avoir partagé mes modestes vues avec vous et vous remercie de m’avoir accompagné jusqu’au bout dans cette Entreprise. 

Merci à tous et n’oubliez pas, réagissez !     

 

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 02:35

http://jamesbond007.net/imagessite/moonraker.jpg« Outer Space now belongs to 007 » nous promet la jaquette. Roger Moore nous revient donc une fois encore dans le rôle de James Bond dans une aventure de type Space Opera en lieu et place de Rien que pour vos yeux pourtant annoncé au générique de fin de l’Espion qui m’aimait. N’ayant pas encore vu ce dernier, je n’effectuerais pas de comparaison (flatteuse ou non d’ailleurs). Le choix des producteurs s’explique aisément dans cette période prolifique de science fiction, qu’il s’agisse du succès phénoménal de Star Wars ou bien encore de l’affection sans cesse grandissante des aficionados pour la série déjà culte Star Trek de 1966. On cherche donc activement dans la base de nouvelles de Flemming un scénario à consonance fantastique et on exhume Moonraker, que Cubby Brocolli estime lui-même largement dépassé pour pouvoir s’inclure dans la course à la surenchère (notons qu’au final, ce Moonraker aura coûté plus cher que les six premiers Bond réunis, ce qui au vu de la qualité finale du métrage n’est pas une raison de se vanter…. Eh, oui, vous l’aurez compris, ce Moonraker n’est qu’un Bond mineur, surtout suite au classieux Espion qui m’aimait), au point de remanier complètement l’histoire pour n’en garder que le nom du bad guy principal (Drax) tout en nous recasant l’indéfectible Jaws.

Quoi de mieux pour embêter Bond entre deux parties de découvertes du monde féminin qu’un bon gros mégalomane des grands-mères ? Drax pour le coup en possède tous les attributs : il est riche à outrance, n’a que mépris pour ce qui ne l’intéresse pas (un peu comme nous d’ailleurs, quoique je ne lâche pas deux chiens d’attaque sur les gens que je n’aime pas. Mes deux lapins, à la rigueur, quand ils sont en colère. Un lapin en colère, ça peut faire mal, ne riez pas.) et à des ambitions planétaires. Stromberg ne s’était pas mouché du coude non plus mais Drax, lui se prend carrément pour Dieu, avec une station orbitale pour arche de Noé moderne (ce qui fait doucement rire quant on voit la tronche de certains de ses sous fifres, Jaws et sa copine en tête mais aussi Georges Beller. Une planète peuplée en partie avec la descendance de ce dernier…. Le cinéma à venir aurait eu des airs de Max Pécas ad vitam aeternam !) et un projet de destruction de toutes vie humaines sur la planète via un système de collier empoisonné avec des spores d’orchidée (on meurt tous, mais de manière raffinée….spas).


http://img2.generation-nt.com/dentiste-jaws-moonraker-james-bond_090190015800073762.jpgEvidemment, Drax à des moyens humains non négligeables, via entre autre un réseau d’astronautes féminines (histoire d’apporter un peu de couleur sur les paysages) et surtout un Alfred (ou Jarvis ou Niles selon votre culture) redoutablement efficace dans l’accomplissement des ordres. Ce qui nous offre au passage une très belle scène d’action ou tout un musée du verre est démoli (après s’être tapé entre deux dialogues la visite de ce dernier, on ne peut trouver que jouissif la mise à mal de pièces datant de plus de 400 ans). Le japonais est furieux et peut être mortel, mais Bond en vient évidemment à bout avec humour et flegme. Drax ne pouvant se salir les mains lui-même, on embauche sur un coup de fil Jaws, rescapé de l’opus précédent. L’idée est bonne en soi, elle démontre qu’il existe une société d’intérim pour assistants névropathes, mais au vu de ses prestations précédentes, on ne peut s’attendre qu’à du bon.

Jaws, logiquement est froid, efficace et cruel. Et muet. Et uniquement concentré sur sa tâche. Ici, les producteurs ont niaisement répondu aux nombreux courriers de fans (en culottes courtes)(sic) et ont décidé de lui faire virer sa cuti. Et pourtant ! Avec un pré générique mémorable ou Jaws se crashe dans un cirque (et en ressort indemne après avoir voulu se faire la jambe de Bond), on retrouve ce dernier sur le toit d’une cabine de périphérique (mémorable elle aussi, au vu des risques pris par les cascadeurs) où il se fait de nouveau battre et, las, tout se barre en couilles avec un Jaws survivant encore une fois mais tombant subitement amoureux. La descente aux enfers du spectateur continue avec des musiques d’ambiances totalement inappropriées. Le comble du ridicule est atteint lors de la destruction finale de la station lorsque lui et sa dulcinée (échappée de Premiers Baisers) trinque ensemble suite à un toast de Jaws. Evidemment, ils s’en sortent encore une fois, dixit un dialogue d’officiel un peu plus tard, et malgré tous ses crimes, on n’en entendra plus jamais parler. Voilà comment on pulvérise un personnage sensationnel en le faisant passer du statut de super méchant de franchise à celui de crétin type Non dans Superman II.


http://images.starpulse.com/Photos/Previews/Moonraker-movie-04.jpgPour revenir à Drax, il est regrettable d’avoir embauché pour le rôle Lonsdale. James Mason était au départ prévu mais n’était pas disponible. Le choix de Lonsdale était en soi une bonne idée mais celui-ci est si distant qu’il en est insipide, d’autant plus regrettable quand un bad guy use d’un vocabulaire châtié avec des mots comme magnuficience… Lonsdale ne jubile pas, n’exulte pas, n’est jamais extatique, ne profite d’aucune situation, totalement désabusé, comme si la fin du monde était en soi un acte normal. Un dieu vivant n’est pas forcément mort de l’intérieur, bien au contraire. Jaws est plus expressif que lui, c’est dire. Vraiment regrettable, surtout quand on pense à la folie furieuse de Walken dans Dangereusement Vôtre.


Passons maintenant à la James Bond Girl (JBG) du film, le Dr Goodhead. Une fois encore, c’est du réchauffé. On passera sur le jeu de mot amusant qui ne concerne pas Bond, celui-ci ayant tendance à se focaliser sur un niveau légèrement inférieur. L’agent infiltré chez l’ennemi et qui bien sûr appartient à la CIA… c’est simplement bon pour éviter de réintroduire Félix Leiter, un poil moins mignon (007 dans une aventure gay… pourquoi pas !). 007 a d’ailleurs une fâcheuse tendance à toujours s’associer avec ses homologues américains, ce qui casse un peu l’intrigue qui se résume souvent à l’exposition du méchant, puis alliance entre cia / mi6 car le dit malfrat intéresse les deux partis , puis résolution avec mort dudit méchant. Cela devient forcément rengaine.


La JBG ne déroge pas à la règle, dans tous les cas, elle est fade, sait donner deux coups de talons, mais innovation suprême, elle est cette fois intelligente et pas trop godiche, et ne passe pas un quart du film avec seulement un maillot sur le dos.

Les scènes d’action sont agréables et nombreuses, du moins tant que cela se passe sur terre. La course poursuite en gondole est sympathique … bien que l’on puisse parfois se demander si toutes ces embarcations peuvent se transformer en hovercraft. Il est assez regrettable d’ailleurs de clore une telle course (qui devient habituelle malgré tout dans les Bond à la sauce Moore) par des gros plans sur des chiens et des pigeons hallucinés. La séquence à proximité de la cascade et bien plus rythmée, avec un retournement inattendu via un Bond survolant littéralement la difficulté, laissant derrière lui Jaws dans une situation catastrophique … situation prenant de sévères allures de running gag à la longue , en parallèle avec la scène d’ouverture ou certains plans de L’espion qui m’aimait !


http://moviesblog.mtv.com//wp-content/uploads/movies/2012/08/Moonraker-Goodhead.jpgLa scène de combat dans l’espace, par contre, a formidablement mal vieillie. Les personnages sont empêtrés dans leurs câbles, l’ensemble est par trop statique et les sfx sont tout bonnement loupés. Broccoli aurait du se tourner vers ILM pour assurer le spectacle, comme Paramount l’a fait à de multiples reprises pour les Star Trek de l’époque. Même le film pourtant aujourd’hui désuet de Robert Wise semble aujourd’hui plus maîtrisé que cet imbroglio photonique, sans compter des bruitages parfaitement ridicules. La scène du musée était bordélique mais maîtrisée au moins.

Que reste il au final de ce Bond ? Un scénario qui se veut complexe mais qui reste prétentieux et artificiel, un méchant qui se veut mégalo et une JBG qui se veut l’égale de Bond mais qui ne restent pour l’un comme pour l’autre que des ressucées (mauvaises de surcroît) des épisodes précédent. On retiendra seulement un Moore toujours aussi dégingandé et agréable dans le rôle titre et de superbes décors (le QG, lui aussi recopié sur les autres missions, de Drax est esthétiquement réussi, tout comme son centre de contrôle ultra technologique) dont l’apparition très poétique de la station spatiale dans l’espace. Une aventure donc , qui agira sur nous comme l’environnement immédiat sur le poisson rouge : aussi vite vu, aussi vite oublié.

 

 

 

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 01:34

http://oblikon.net/wp-content/uploads/espion_qui_m_aimait_affiche.jpgRoger Moore revient donc une nouvelle fois dans le rôle de Bond. Dans cette période de détente inter blocs, d'exploration spatiale (ou comment amorcer tranquillement Moonraker dans quelques temps) et de libération de la femme, 007 a t il encore sa place avec une Angleterre à l'égo hypertrophié, désireuse de se poser, une fois encore devant les Etats-Unis, comme juge et jury au niveau mondial ? Bond saura-t-il s'adapter ou restera-t-il un objet poussiéreux, encore trop ancré dans les valeurs passéistes des années 60 ?


Autant le dire de suite, cet " Espion qui m'aimait " est un excellent opus en regard de la catastrophe de " Vivre et laisser mourir " et se hisse sans peine au niveau d'Opération Tonnerre. Ici s'arrêtera la comparaison avec l'ère Connery , raisonnablement révolue. Le début du métrage donne en cela le ton, et ce dès l'apparition du fameux Barrel logo, via une réorchestration du célèbre thème beaucoup plus rapide et nerveux qu'auparavant. L'action commence aussitôt, sous l'égide de Lewis Guilbert (suite à la défection plus que bienheureuse d'Hamilton qui a toujours couru, à mon sens, après sa réussite artistique des premiers opus) via un clin d'œil à peine discret au scénario qu'il a précédemment mis en image.


Dans On ne vit que deux fois , le film s'ouvrait sur la captation d'une capsule spatiale par un énorme astronef , le bloc lésé étant tantôt russe, tantôt américain. Ici, rebelote, via cette fois deux sous marins nucléaires. La comparaison aurait pu se poursuivre avec un affrontement basique entre coco et capitalistes. Et c'est là que l'espion qui m'aimait innove totalement en démontrant que Bond est le parfait reflet de son époque, puisque cette fois, Angleterre et URSS vont collaborer, ralliant à leur mission les Etats Unis en cours de route, mais nous y reviendrons.


Suite à cette disparition de sous marins, ce qui au passage, pour l'époque représentait un élément cinématographique de menace nucléaire idéale, puisque source quasi obligée de décors exigus et exotiques avec de futures explosions quasi indispensables, on se retrouve donc devant une prise de contact avec xXx (hommage du film post Bond à son aîné ?), agent secret n° 1 du KGB, évidemment au lit avec une femme, magnifique qui plus est.

 

Le dialogue, riche de double sens, reste évocateur dans la bouche de ce parfait croisement http://1.bp.blogspot.com/-64pDSIpvCEs/UjMlhyfN7nI/AAAAAAAAEPs/p97ZpcjsPKw/s1600/film-l-espion-qui-m-aimait30.jpgentre Lazemby et Connery (désolé mais finalement, on y revient toujours !) et c'est avec surprise qu'on découvre que l'agent en question est la jolie sylphide !


Révolution en soi que cette décision car la JBG de ce film laisse augurer du meilleur. En effet, je ne vous ferais pas la gageure de revenir sur les filles des missions précédentes, mais à part Diana Rigg, elles occupaient le plus souvent des rôles de potiches (et par forcément inspirées en plus, Ursula Andress en tête qui à part gêner Bond dans l'intrigue avec Dr No ne sert vraiment à rien…. Si ce n'est à accentuer le côté viril de Connery).


Ici, l'avancée est considérable puisque le major Anya Amasoua ne représente rien d'autre que le parfait tenant de Bond : douée, froide, efficace, se donnant corps et âme à sa patrie et visiblement ayant un certain succès auprès de la gent masculine.

On laisse alors de côté Anya pour retrouver Bond dans une situation similaire, lui aussi étant appelé en mission. La scène qui s'en suit est alors classique mais efficace et nous ramène sur les traces d'OHMSS avec une poursuite sur les pistes enneigées du Mont Asgard (les mêmes décors auraient il été réutilisés pour Saint Seiya avec la saga éponyme ?) durant laquelle Moore tue le petit ami d’Anya, grâce à l'aide indirecte de Q.
Les acteurs skient, les balles fusent, les décors sont beaux et les méchants dégustent. On se dit que l'action est bien partie et qu'on peut se laisser aller à savourer (enfin !) son Bond sans arrière pensée.


Que nenni.


La cascade qui suit reste alors gratuite, spectaculaire et inattendue tout en étant magnifiquement filmée (quand on voit les bonus, on se dit que ce coup de pot est vraiment providentiel) : Bond saute en ski du haut du sommet pour dévoiler un magnifique parachute hommage à l'Union Jack, procédé que l'on retrouvera 30 ans plus tard dans Meurs un autre jour.


Le pré- générique commence seulement à s'annoncer mais le geek qui sommeille en chacun de nous est déjà sorti de son lit, prêt et fébrile, en attendant la suite.


On passera sur la présence de Moore au générique et sur les incompréhensibles sauts périlleux de ce dernier sur fond bleu pour s'attaquer directement aux qualités du film.


http://image.toutlecine.com/photos/e/s/p/espion-qui-m-aimait-77-07-g.jpgL’Espion qui m’aimait possède un autre avantage non négligeable dans son méchant de service : enfin un mégalomane, un vrai ! Terminé les délires stupides et tellement conventionnels de celui qui voulait devenir roi de la drogue, oubliées les revendications planétaires d’un Blofeld en mal de clones et bonjour à un méchant pas piqué des vers avec QG hors du commun et goût de luxe de rigueur.

 

D’ailleurs, même sa présentation est très soignée, entourée de tableaux de grands maîtres (c’est bien connu, tous les maîtres du monde en puissance sont de véritables esthètes , on se rappellera Dr No ou bien encore Blofeld et même Goldfinger qui érigeait l’or comme une œuvre à part entière), Stromberg reçoit deux scientifiques ayant travaillé pour lui, en compagnie de sa compagne, qu’il n’hésite pas à sacrifier devant eux, histoire de les mettre en garde du sort qui les attends en cas de trahison (ce qui nous laisse d’ailleurs un très bon passage en terme de suspense). Le fait que les deux gus se fassent exploser en hélicoptère reste bien évidemment accessoire.


On admirera au passage les tableaux qui remontent (parallèle avec Dr No pour les goûts artistiques), la piscine à requins perso (comme dans Opération Tonnerre), une fortune perso à disposition et une renommée dans son domaine (comme Goldfinger par exemple) … soit en fait un bad guy qui représente une véritable compilation de ce qui faisait le charme des autres mauvais garçons dans les derniers épisodes marquants. Il faut bien sûr rajouter à tout cela une touche de nouveauté, en en faisant un terroriste écologique. Le QG en lui-même est extrêmement marquant avec ce bâtiment futuriste qui est capable de s’immerger totalement et ce super tanker prodigieux capable de boulotter pas moins de 3 sous marins, équipage compris.


Il reste cependant dommage de clôturer ce portrait assez brillant par une fin plutôt bâclée, abattu froidement par Bond… une mort sans panache comparée à celle de Dr No ou de Goldfinger (je sais, on en revient toujours à eux, mais je n’y peux rien).


N’oublions pas Jaws. Ce cousin éloigné du kryptonien Non est une véritable trouvaille visuelle http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/cinema/news-cinema/le-compte-a-rebours-007-l-espion-qui-m-aimait-1437450/16333335-1-fre-FR/Le-compte-a-rebours-007-L-Espion-qui-m-aimait_portrait_w532.jpget graphique. Ces dents en acier sont une excellente façon de mettre à mort … bien qu’un peu dégueulasse quand même. De plus, le caractère increvable de ce titan (lors de l’explosion finale ou de la confrontation directe dans les pyramides contre un fourgon !) renforce l’aura mystérieuse qui l’entoure et la scène dans le train est elle aussi mémorable (encore une scène dans un espace clos, et qui plus est dans un train, à croire que cela va devenir un classique !)

 

Le fait qu’il soit silencieux le rend également beaucoup plus dangereux. Dommage que ce potentiel énorme soit gâché dans Moonraker.


Le film en lui-même est assez bien construit. On peut ainsi le diviser en 7 parties (oui, oui) que je vais aborder en filigrane.


La première partie est assez fraîche et nous permet d’assister à un véritable jeu du chat et de la souris entre agent russe et agent UK, à ceci près que les deux petites bêtes officient de concert avec les coups tordus que cela implique.

 

La course au microfilm se poursuit dans une seconde partie parmi les pyramides d’Egypte, entrecoupée de meurtres sauvages de la part de Jaws pour ensuite déboucher sur une entente « cordiale » entre services UK et soviétiques avec l’équivalent de M installé dans son propre bureau , en plein cœur d’une pyramide justement, ce qui, à défaut d’être crédible, a permis de montrer plusieurs plans très amusants dont un avec un Bond vraiment surpris de cette alliance.

 

Une troisième partie, plus succincte, confronte Anya et Bond, celle-ci découvrant que 007 est le meurtrier de son fiancé. La situation en elle-même était attendue mais cela apporte beaucoup plus de piquant à leur relation professionnelle … tout en amusant quelque peu Bond. Le film se poursuit avec la présentation véritable du méchant via une visite des deux agents à son quartier général amorçant de fait LA scène du film, avec la course poursuite en LOTUS.


http://oblikon.net/wp-content/uploads/Barbara-Bach_espion_qui_m_aimait.jpgAvec cette séquence, l’équipe des Bond a littéralement pété les plombs (avec le disjoncteur et l’usine EDF attenante). La voiture en elle-même, sorte de cousine éloignée de la Delorean chère à Marty McFly à déjà une gueule folle (on est en 1977 tout de même !) et sa présence sur la route pourrait s’apparenter à de la science fiction. La poursuite en elle-même commence de manière classique avec les deux agents en première position suivis de près par Jaws et ses copains (on pourra légitimement se demander comment ce dernier s’est débrouillé pour entrer dans la voiture, mais bon) qui finissent logiquement dans le décor. Bond pense alors s’en être tiré et c’est alors que surgit un hélicoptère qui reprend les hostilités avec à son bord une femme qui conduit à un plan incroyable , un échange d’œillade avec Bond qui de surcroît lui répond ! On se demande alors comment la petite Lotus va venir à bout de cet ennemi aérien, d’autant plus qu’elle se fait proprement mitrailler.


Là, il faut reconnaître que les scénaristes (et les techniciens) ont bien fait les choses. Habituellement, Q et consort se font un plaisir de nous expliquer par avance comment fonctionne les différents gadgets du film, mais pour fois, la surprise est totale ! Voir la Lotus défoncer volontairement le parapet pour couler à pic avant de se transformer en sous marin et pulvériser l’hélico avec un missile mer-air ! Bond reste avant tout un grand spectacle, et cette fois, il démontre cet état de fait avec brio. Et l’action ne s’arrête pas là car les plongeurs de feu le Spectre qui étaient au chômage depuis Opération Tonnerre reprennent du service et se font de nouveau jarcler par notre espion préféré.

Côté surenchère , le paquebot de Stromberg se fait un troisième sous marin , US cette fois, histoire d’avaler les trois grandes puissances .Mais si on regarde bien, deux sous marins seulement étaient nécessaires pour mener à bien son plan. Le troisième ne représente en fait qu’un rebondissement scénaristique uniquement présent pour amener le dit équipage US, parfait pendant à lui seul de l’habituel Felix Leiter.


Dans une 5ème et 6ème partie, Bond et Anya se font capturés (la belle affaire) , histoire de http://www.lesinrocks.com/wp-content/thumbnails/uploads/2013/01/espion-tt-width-604-height-436.jpgfaire jouer les antagonismes et d’avoir une confrontation Bond / Stromberg qui tourne court. S’en suit alors dans une dernière partie la prise générale du gros navire par les amerloques dans un remake assumé de la scène finale d’On ne vit que deux fois… remake assez réussi d’ailleurs, si ce n’est dans l’explosion finale de la porte en acier du QG avec une tête nucléaire récupérée avec beaucoup d’adresse.

 

En effet, Bond doit la retirer sans toucher les extrémités métalliques de la tête qui s’amuse avec un champ magnétique. Tout le monde retient son souffle bien sûr et 007 s’en tire sans mal. Le fait qu’on soit sur un bateau et que cela tiraille de toutes part et dans tous les coins, tout le monde s’en fout bien évidemment…. Quant aux retombées radioactives à long terme après exposition dans un espace clôt, pourquoi s’en soucier ?


Cela mis à part, ce Bond, et je pense que je l’aurais démontré, reste un excellent moment de la saga et après tout, ces quelques invraisemblances ne pèsent pas bien lourd devant un bon cru de 007 (il était temps, soit dit entre nous !).

 

 

 

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 00:11

http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20070703130652/memoryalpha/fr/images/d/dc/Deep_space_9_vortex.jpgEn pleine réussite télévisuelle avec la nouvelle génération, Braga and co se décident à lancer une nouvelle série pour les trekkies affamés. Le concept d'équipage lancé " vers l'inconnu, l'ultime frontière " fonctionne plutôt bien mais reste une idée éculée, fortement usitée dans The Original Serie (TOS) via 3 saisons (avec des épisodes fondateurs dans l'ensemble cohérents et intéressants) puis The Next Generation (TNG) se terminant malheureusement par un final riche en émotions .... dans le plan final (le final véritable aura lieu avec Nemesis
TNG vole donc tranquillement vers son épilogue final (qui reste malgré tout titanesque, ne serait ce que pour la coopération de trois Enterprise à différents points du temps dont un magnifique avec trois nacelles de distorsion) plutôt bien pensé et révélateur de l'extraordinaire cohérence de l'univers crée par Gene Roddenberry, alors que germe l'idée d'une nouvelle série.


Star Trek va alors réussir un tour de force en recyclant d'une part les meilleures idées des deux premières séries tout en prenant un contre-pied total avec le principe de vaisseau voguant dans les étoiles.


Des deux précédentes séries, on récupère un mélange de la fougue de Kirk et de la réflexion posée de Picard pour obtenir Ben Sisko. 1er capitaine black de la série (bien que Uhura était déjà en soi une avance considérable en son temps, source de surcroît du premier baiser interracial de l'histoire de la télévision).


Benjamin Sisko part d'office avec un background plutôt chargé en comparaison de seshttp://s.tf1.fr/mmdia/i/84/2/3935842tzxgz.jpg?v=1 illustres prédécesseurs. En effet, Picard et Kirk se sont dévoilés petit à petit au fur et à mesure des séries tv et des adaptations cinés (un passé français, des vignobles et un cœur artificiel doublé d'un clone pour l'un, un passé de tombeur mais aussi de rat de bibliothèque pour l'autre entraînant de fait un parfait négatif, Kirk et Picard étant opposés de caractère à la fois dans leur jeunesse et dans leur vie de commandement).


Sisko débute lui sa carrière de Commander dans le sang via la fameuse bataille de Wolf 359 déjà abordée dans TNG avec l'assimilation de Picard par le collectif Borg (si les non initiés ont laissé tombé à partir de ces lignes, je ne peux que trop leur conseiller de commencer leur baptême de Starfleet par le visionnage de l'excellent First Contact), bataille dans laquelle il perd sa femme et manque de perdre son fils.


On appréciera dans ce pilote la mise en évidence de moyens certains et d'une liberté de mise en scène, nous faisant vivre pour la seule et unique fois la destruction d'un bâtiment de Starfleet vu d'une capsule d'évacuation et par les yeux d'un rescapé ayant quasiment tout perdu. Mais l'intérêt de Sisko ne réside pas seulement dans ce bref historique. En effet, la prise de service de ce dernier en tant que Commander est fortement remise en question d'un côté par la présence de Picard sur DS9 (permettant accessoirement un passage de relais entre TNG et DS9 qui avait de toute manière été initiée dans la dernière saison de l'Enterprise avec une intervention non négligeable de Quark - Ce même Quark qui effectuera à son tour la transition avec la mésestimée Voyager dans un pilote peu passionnant pour une série qui se cherchera jusqu'à l'arrivée de Seven of Nine) et d'un autre côté par un rôle inédit , celui d'émissaire. L'aspect religieux est en effet une des pierres angulaires de ce nouveau pendant de Star Trek.


Jusqu'à maintenant, pour TOS, on relèvera bien évidemment les nombreuses allusions aux différentes pratiques vulcaines … à ceci près qu'il s'agissait autant de rites religieux que de rites initiatiques, voir biochimiques (le fameux Pon Farr).


http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20060920143433/memoryalpha/en/images/6/64/DS9CrewSeason1.jpgPour TNG, tout l'aspect religieux reposera sur les épaules de Worf mais la foi klingonne ayant de fâcheuses tendances à se mêler de trop près à la politique , voire à de la forfanterie (cf. les épisodes basés sur le clone de Khalès), on ne pourra à proprement parler d'élément fort à part entière.


Pour DS9, ces éléments diffèrent quelque peu puisque Sisko va revêtir une valeur d'Emissaire, puis de prophète pour finir sous la dénomination d'élu et de sauveur. Les Prophètes eux mêmes , nonobstant la lutte de pouvoir à venir avec le Dominion, vont être le pilier scénaristique de bon nombre d'épisodes. Pour cette première saison d'initiation néanmoins, il n'en sera guère question, les différents arcs se concentrant sur la mise en place des différentes intrigues et relations entre personnages (le Dominion n'est même pas évoqué et les implications de la directive première vis à vis de l'implication de Sisko en tant que potentiel mentor religieux ne sont pas encore exploitées).


L'autre point positif de cette nouvelle série consiste à créer d'autres races tout à fait crédibles (les Fondateurs / Métamorphes en étant le meilleur exemple) tout en en faisant coexister d'anciennes créations déjà présentées dans TNG (les deux dernières saisons étant parfois uniquement tournées vers l'introduction de DS9) telles les Cardassiens (mémorable épisode double avec un Picard pris en otage par un David Warner en cardassien convaincant), les Bajorans (progressivement amenés via l'enseigne Ro Laren qui trahira magistralement la confiance de Picard pour un des finals d'épisodes de TNG les plus marquants) et les inénarrables Ferengis eux aussi initiés dans TNG (le premier Ferengi de l'histoire étant d'ailleurs lui aussi joué par Armin Shimerman, c'est-à-dire Quark mais aussi le Proviseur Snyder de Buffy contre les vampires et accessoirement un sorcier dans un épisode plutôt ennuyeux de Charmed) (si l'on excepte la digression d'Enterprise avec Archer) qui trouve ici une série où leur potentiel sera exploité au quasi maximum (évoluant entre comique assumé avec les épisodes mettant en scène la mère de Quark ou le Grand Nagus et le drame avec les implications à répétition de Quark dans le conflit inter-racial qui se profile pour les quatre dernières saisons).


http://www.mondesetranges.fr/IMG/jpg/Star_Trek_deep_space_nine_1.jpgLe bar de Quark étant un des points névralgiques de la station, on ne pourra qu'apprécier ses joutes avec Odo et son chemin initiatique vers une morale plus digne de Starfleet au fur et à mesure des saisons.


Une autre race bien connue du Commander Riker et du Dr Crusher fait elle aussi son come-back, il s'agit bien évidemment des Thrills via Jadzia Dax. Le personnage possède un riche passif (une demi douzaine de vies au bas mot) qui sera lui aussi source de nombreux épisodes marquants.


Reste évidemment les personnages isolés que sont le dr Bashir, à priori (à priori seulement) parangon de maladresse diplomatique avec ses collègues, le chef O'Brien qui représente le chaînon entre TNG et DS9 mais qui s'accomplira totalement dans cette série (il n'apparaît dans aucune des adaptations ciné, sûrement étouffé par l'aura d'un Laforge autrement aussi (voir plus) efficace que lui dans bien des situations).


Dans TNG, il jouait les persos occasionnels, toujours à l'affût d'un téléporteur en panne, puis il s'est étoffé avec une femme, puis une fille pour finalement faire partie intégrante de l'équipage.


Dans DS9, malgré un statut hiérarchique réduit (il suffit de regarder son grade) il appartient aux cercle des officiers supérieurs et il faut bien reconnaître que sans lui, la station serait sûrement tombée en miettes.


N'oublions pas bien sûr Odo, seul représentant de son espèce…en tant que métamorphe. Si l'on excepte celle de Star Trek VI - Terre Inconnue.


Pour le moment, un seul épisode sur ses origines, plutôt troubles. Nous reviendrons sur lui dans les saisons suivantes.


Ce premier chapitre (constitué seulement de 19 épisodes) installe donc les bases de la station, son passif cardassien et la récupération par Bajor sur fond de guerre. S'en suit une salve d'épisodes plus ou moins bien fichus via lesquels ressort quelque chose jusque là encore inexistant pour une jeune série : la cohésion entre les personnages existe dès le pilote. Pas besoin de chercher ses personnages principaux comme dans les premiers opus de TOS (où McCoy n'existait même pas) ou d'établir de force une connivence avec des persos crispants (TNG et son maudit Wesley Crusher ou comment un gosse mal fini parvient à sauver l'Enterprise de situations inextricables là où des pontes de la technologie fédérationniste comme Laforge ou data perdent leur latin).


DS9 possède un cercle d'une dizaine de visages principaux au passé parfaitement établihttp://www.dvdpascher.net/screen/dvd/6/6482_image2_big.jpg (même si couvert de zones d'ombres pour le moment), dont les relations vont tranquillement s'étoffer au fil du temps (Odo et le Major Kira (sur qui nous reviendrons dans la prochaine saison) , O'Brien et Bashir….) pour finir par exploser dans la fondation d'une grande famille. Le contexte géo-politique est lui aussi solide dans le triangle Fédération - Bajor - Cardassia et pour une fois, il ne sera nul besoin de faire appel aux borgs pour redoper l'audience (voir TNG et Enterprise voir même First Contact) ni même à Q (un seul épisode sur sept saisons !) puisque s'ajouteront le Dominion et Kronos en sis des Fondateurs (d'un autre côté , visuellement parlant, une alliance borg - klingons - fédération aurait eu une classe folle dans les nombreux affrontements spatiaux… dommage). C'est tout le quadrant alpha (via ses races majeures) qui sera représenté (à l'exception des Vulcains toutefois).


Prenez donc le temps d'une douche sonique, enfilez votre uniforme et préparez vous un Raktajino bien chaud avant de vous installer pour déguster l'entrée de ce qui révèlera être la série la plus mature de tout l'Univers Star trek.

 

 

 

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 02:33

affiche9ème opus des aventures de l’espion britannique, cet Homme au pistolet d’or peut se prévaloir de nombreux atouts en la personne de Christopher Lee, avec la prestation inspirée de Roger Moore ou bien encore via un superbe QG de bad guy sortant un peu de l’ordinaire, nonobstant bien évidemment la carcasse du Queen Elisabeth.


Il souffre néanmoins de nombreux défauts comme des JBG toujours inutiles, le retour de l’infâme shérif Pepper (le pire vilain de la franchise) , d’un scénario prétexte et peu crédible (malgré un contexte économique international touché de plein fouet par les crises pétrolières) et j’en passe.


Vous savez donc la couleur. Fan de cette mission passez votre chemin (ou prenez en plein le pif, c’est au choix).


Le film s’ouvre donc, une fois n’est pas coutume, non pas sur la dernière action surhumaine de Bond mais dans l’ambiance feutrée du QG de Scaramanga. Parti pris scénaristique intéressant en soi, puisque nous permettant de nous familiariser d’emblée avec le vilain de l’épisode et sur ses infrastructures (du moins en partie, toute la partie Sol –X restant à venir) ainsi que sur sa motivation première, une confrontation avec Bond. Notons au passage que pour un agent réputé secret, Bond est plutôt bien connu de tous, qu’il s’agisse de la police de Louisiane, de la CIA, ou bien encore des super vilains de la franchise. Scaramanga possède ni plus ni moins qu’un double de cire de l’agent 007 ! Le générique s’ouvre alors sur une ultime démonstration de l’habileté meurtrière de ce tueur à gage si particulier. Car Scaramanga n’a absolument rien à voir avec les précédents méchants. Dr No, Blofeld et consort appartenaient au Spectre tandis que Goldfinger et Stromberg n’étaient rien d’autre que des mégalos ayant quelques rêves de portée mondiale pour satisfaire leurs envies ou leurs ego.


Scaramanga n’est rien de tout cela, puisque proposant ses services au plus offrant, en tant que simple exécutant, le tout avec un certain raffinement. A priori, rien de bien excitant dans ce bref portrait. Et pourtant.

 

golden 1


Physiquement tout d’abord, Scaramanga tient la dragée haute à 007 : élancé et de grande taille, il est aussi très précieux dans ses déplacements. La manière de s’exprimer reste également bien élaborée, nonobstant un côté british lui aussi en parallèle avec 007. De plus, il est redoutablement efficace. Du personnage fade du roman, Christopher Lee a su donner une interprétation haute en couleur dans laquelle réside un des points forts de cette mission. Avec tous ces attributs, Scaramanga aurait pu devenir un espion redoutable. Ayant choisi les chemins de traverse, il va se révéler un véritable pendant maléfique de Bond, son âme damnée. Dans toutes les grandes franchises télévisuelles ou cinématographiques, le héros possède toujours une Némésis aux pouvoirs similaires.


On a pour l’exemple des opposés célèbres : Superman / Bizarro , Flash / Dr Zoom, Rocky / Appollo, Victor Newman / Jack Abbott, le grand Schtroumph / Gargamel, Starfleet / le collectif Borg  …..


Il n’y avait donc aucune raison qu’un Némésis de Bond ne soit porté à l’écran, d’autant plus que le MI :6 avait eu longuement droit au sien avec le Spectre.


golden 2Moore pour sa part s’en sort avec flegme et assurance et une fois encore, démontre qu’il possédait bien toutes les aptitudes à assumer le rôle de Bond. La VO est d’ailleurs à ce point de vue surprenante, apportant une couche supplémentaire de psychologie au personnage, le raffinement côtoyant avec bonheur la force tranquille du personnage et un humour pince sans rire sans cesse développé depuis Dr No. Excellent dans sa position envers les femmes, nécessairement froid lorsqu’il s’agit de leur soutirer des informations, ce qui peut à priori choquer venant de Moore, en particulier quand il passe à tabac (méthodiquement) Maud Adams pour savoir où se trouve Scaramanga. Profitez bien de ces quelques plans, car il a  été décidé par la suite de le montrer beaucoup moins violent dans ces situations, dixit les bonus de l’espion qui m’aimait .


Le personnage de Nick Nack est également une bonne trouvaille car on ne sait jamais s’il est réellement attaché à Scaramanga durant le film, semblant n’attendre qu’une chose, sa mort pour pouvoir hériter du complexe de ce dernier. Même lors de l’affrontement final sur la jonque, on ne sait s’il essaie de  tuer Bond pour venger son défunt maître ou parce qu’i a tout perdu dans l’explosion du QG. Ce moment précis mis à part, force est de reconnaître que ses interventions sont toujours savoureuses, apportant un peu de sel à l’action, en particulier lors de l’exécution du pré-générique. Ce sidekick est d’autant plus méritant qu’il est toujours de bon conseil et qu’il permet des ressorts scénaristiques intéressants comme lors du match de kickboxing.


golden 3Les JBG, malheureusement ternissent l’ensemble de ce casting choisi. Bonne Nuit est confondante de banalité et aurait plutôt tendance  à crisper le spectateur qui se croirait pour un peu revenu au temps des Diamants sont éternels avec cette cousine cachée de Jill St John. On peut au passage se demander quels sont les critères d’évaluation d’entrée au MI :6…. Maladresse, manque d’à propos, étourderie, un autre Némésis parfait de Bond …. Dans la crétinerie. Et ce n’est pas Maud Adams, JBG du vilain, histoire que l’opposition Lee / Moore soit complète, qui relèvera le niveau. Qu’il s’agisse des scènes avec Scaramanga (à dominance fortement phallique avec le golden gun, ce qui est en soi assez osé quand à la considération de ce dernier sur les femmes, nous ramenant directement à Dr No sur le sujet et faisant fi des avancées considérables amorcées avec Pussy Galore et Tracy) ou avec Moore (le pistolet sous la douche, mais bien sûr) , elle échoue sur toute la ligne et le spectateur lambda ne l’appréciera à sa juste valeur que dans une scène unique, celle de sa mort.


Tout Bond qui se respecte doit se démarquer avec une cascade ou une scène mémorable. L’Espion qui m’aimait avait la scène du parachute, Dr No avait Ursula Andress (jouer une jolie potiche n’est pas aussi évident que ça quand on y réfléchit bien) , Bons Baisers de Russie avait la scène du train ou bien encore la mort de son faux Bond, Goldfinger était en soi mémorable, Opération Tonnerre avec le Disco Volente répondait aussi à l’appel et Ohmss avec la mort de Mme Bond avait placé la barre très haut (d’ailleurs, annonce pour tous pour les réactions un peu plus bas, quelle est votre scène préférée des 10 premiers Bond de la franchise ? Une seule réponse et une seule scène par participants, svp !).


L’homme au pistolet d’Or se démarque par sa scène de cascade en voiture. Réalisée en une seule prise par un cascadeur n’ayant jamais effectué une telle prouesse et avec l’assistance d’ordinateurs, on ne peut que rester pantois devant tant de maestria. Las, Hamilton n’a rien trouvé de mieux que d’y apporter un bruitage totalement grotesque, mettant à mal le risque qui a été pris. L’écoeurement est alors total. Il aurait été grandement judicieux de laisser une bande son vierge avant de redémarrer aussitôt avec la composition de Barry (aux commandes qui plus est lors de cet épisode).


golden 4Les décors sont assez marquants dans cet opus. Le QG de Scaramanga en tête bien sûr, véritable amalgame (réussi) de tout ce qu’on avait vu avant. Les clins d’œil aux autres opus sont évidents et je ne vous ferais pas la gageure de les énumérer ici sous peine d’être taxé de longueurs interminables et de référencement multiple . Le Queen Elisabeth est de son côté tout aussi remarquable comme QG temporaire du Mi :6. On appréciera les angles particuliers de la caméra pour donner un semblant de normalité à ce décor aux lignes de forces tout en diagonale. Assez déroutant de prime abord, il permet d’apprécier l’énorme machinerie  se trouvant à tout moment derrière 007.


Le seul gros point noir de ce film , car il en faut un, vient de son scénario. Sous prétexte d’une crise économico-énergétique (Bond ayant toujours collé au contexte géo-politique de son époque), le spectateur est embrigadé dans la recherche d’un élément mystérieux, le Sol-X, capable de maîtriser l’énergie solaire. On y croit pas une seconde, d’autant qu’au final, ce « grand héritage » local (les fans des cités d’or apprécieront) est relégué aux oubliettes, disparaissant même complètement des préoccupations finales de Bond (qui pense quand même à le mettre dans sa chemise avant de se carapater sur la jonque avec sa copine du jour).

 

Pour mettre en place un affrontement basique entre le bon et le truand (l’olmec Nick Nack pouvant officier dans le rôle de la brute….), il existait sans doute des moyens moins tarabiscotés. Ce qui laisse une impression générale de vacuité. Que retenir de ce Bond à la fin de la séance ? De jolies filles ? Certes, mais sans cervelle. Un enjeu planétaire ? Possible, mais avec le temps, on l’oublie vite. Des gadgets mémorables ? Je ne vois pas lesquels (ce qui tend à démontrer que l’utilisation outrancière des ces derniers, tant décriée, n’est pas encore de mise). Un bad guy d’exception ? Las, Lee a fait fort.


L’homme au pistolet d’Or aurait pu être un grand Bond. Ce n’est pas pour autant un Bond mineur, à la rigueur un Bond de Transition entre l’horrible Vivre et laisser Mourir et l’excellent Espion qui m’aimait. On appréciera d’autant plus qu’Hamilton passe le relais la fois suivante, car sincèrement, vous imaginez, vous, le sheriff Pepper sauvant le monde en détruisant les trois sous marins de Stromberg ?      

 

 

                      
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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 03:18

taram afficheGénéralement, le simple fait d'évoquer Disney entraîne notre imaginaire juvénile, celui qui ne s'est pas perdu en cours de route mais simplement dissimulé dans un coin pas si reculé de notre esprit stressé d'adulte, vers des vallées heureuses et des contrées où l'amour rime avec princesses et princes se déclarant leur flamme avec pudibonderie anglaise et le tout sans équivoque où scènes de baiser. Bien sûr, ce fameux contact entre héros et héroïne peut parfois se révéler indispensable, à l'instar de la Belle au bois Dormant où il occupe même la première place.


Disney destine le plus souvent ses œuvres au jeune public,celui qui doit se faire emmener par au moins un adulte au cinéma pour pouvoir profiter pleinement de son histoire rose bonbon de type Dinosaure (pour les plus récents) à Oliver et Compagnie (pour les plus anciens). Les images sont alors faites pour être belles , l'histoire se base sur des liens solides entre personnages pour pouvoir aider le héros candide à mener à bien une quête personnelle d'identité ou pour sauver le monde, comme pour Chicken Little.


Le studio a donc ainsi connu plusieurs étapes dans sa construction, alternant le génie sous l'égide du Disney lui même mais aussi les périodes creuses avec la tripotée des dessins animés faiblards et limites ennuyeux comme Rox et Rouky. Les années 80 -90 ont été placées sous le sceau d'un renouveau de bon aloi (Petite sirène et autres Roi Lion) même si certains classiques d'aujourd'hui sentent malgré tout le repompage sur des œuvres phares d'autres pays.


On s'est ensuite essayé à séduire un public plus adolescent via La Planète au trésor ou Atlantide l'Empire perdu pour finir par comprendre qu'un bon métrage pouvait posséder plusieurs niveaux de lecture. Pixar n'est pas anodin dans l'affaire mais a permis à la souris aux grandes oreilles de sortir du marasme entamé avec la production de moultes suites d'anciens gros succès au scénario insipide et à la réalisation pour le moins bâclée (le Bossu de Notre Dame 2, La belle et la bête / clochard 2...).


Ne nous leurrons pas pour autant. La section film en prises de vues réelles a suivi le même chemin. Quid d'une réalité certaine dans Copains des Neiges et Underdog? Il reste hors de question de heurter le jeune public avec des scènes de mort ou des décors traumatisants. L'école fantastique ,est un exemple type où les méchants ne meurent pas , tout comme Croc Blanc ne prenait pas le parti de démontrer la dureté de la vie dans le Yukon, se contentant d'amener par le rire le seul cadavre de tout le film.


Une ligne de conduite artistique sur laquelle la firme s'est calée tout au long de son existence. Le Maestro avait pourtant mis en place des méchants d'envergure, cruels, iconoclastes et provoquant certains frissons dans l'exécution de leurs basses besognes (Blanche Neige, la Belle au Bois dormant et dans une certaine mesure Pinocchio) ou dans l'accomplissement de leur folie( Cruella D'enfer). Mais ensuite? Qui se souvient du Bad guy d'Oliver? De celui de Basile détective privé? Ce ne sont pas forcément les premiers qui viennent à l'esprit. La Bande à Picsou , le Roi Lion, Hercule ou bien encore Lilo et Stitch, la Petite sirène appartiennent à la génération intermédiaire , au silver age, mais entre les deux périodes ? Le livre de la Jungle proposait Shere Kahn mais celui ci , tout comme le prince Jean de Robin des Bois étaient d'abord montrés , voire suggérés sous un jour inquiétant avant d'être finalement tournés en ridicule dans une scène finale parfois absurde.


Idem pour la partie film. Ruppert Everett est ridicule en Docteur Mad et les trois sorcières d'Hocus Pocus ne risquent pas de remonter un niveau prodigieusement bas. Le Trou noir et Tron , bien qu'appréciables et avec des connotations futuristes ne parviennent pas non plus à sortir du lot car si on se souvient facilement de Jeff bridges, qui se rappelle du jeu nuancé de David Warner ?

 


Pourtant, des tentatives d'exploration d'un autre univers, assez proche de l'héroïc fantasy ont été tentées d'un l'un et l'autre de ces domaines , malheureusement avec peu de succès au box office, et c'est d'autant plus regrettable que pour une fois, le spectateur était considéré comme un adulte en devenir, du moins comme un enfant vivant avec son temps et sachant pertinemment que des nains ne rodaient pas à l'extérieur dans l'espoir de vous offrir des diamants. Un simple rappel de l'introduction de le Last Action Hero devrait suffire pour illustrer ce propos. Le monde réel est terriblement dur, mais est ce pour autant une raison valable pour n'offrir que des niaiseries qui ne seront qu'un exutoire fragile sur grand écran?


L'ironie reste que Disney a su tirer parti du public d'aujourd'hui tout en se moquant de lui même et de ses anciens concepts via l'excellent Il était une fois  qui joue à merveille de ce contraste.


Nous nous attarderons aujourd'hui sur Taram et le chaudron magique avant de revenir dans quelques semaines sur le fameux  Dragon du lac de feu, deux métrages maîtrisés de bout en bout et relativement spectaculaires dans leur traitement.

 

Taram, un jeune valet de ferme, souhaite devenir guerrier. Aidé par le don de voyance que possède son fidèle compagnon, un porcelet nommé Tirelire, il doit à tout prix éviter qu'un mystérieux chaudron magique se retrouve entre les mains du maléfique Seigneur des Ténèbres. Dans sa quête, il rencontrera un petit personnage poilu, Gurki, ainsi que la charmante princesse Héloïse et le ménestrel Ritournel qui lui prêteront main forte tout au long de son aventure.


Taram et le chaudron magique est sorti en 1985 , après le plutôt faible Rox et Rouky. Il s'agit d'une œuvre à part dans l'univers Disney, cumulant de nombreuses tares. C'est l'un des plus gros échecs commerciaux de la firme avec un coût de 25 millions de dollars pour 10 millions de dollars seulement de recettes. Malgré de nombreuses innovations technologiques ( procédés APT et CAPS recourant pour la première fois à la numérisation et à l'usage de l'informatique dans un animé), il n'a su capter l'intérêt du jeune public, allant parfois jusqu'à l'effrayer par des scènes empreinte d'une cruauté assez crue.


Le métrage commence de manière classique, par la voix d'un narrateur extérieur expliquant les origines du fameux chaudron magique. Le film s'intitule The Black Cauldron en VO, et la traduction française , bien que tombant assez juste, trahit pourtant un postulat de départ plaçant délibérément le chaudron au centre de toutes les intrigues. De fait, Taram retrouvait une place équivalente aux autres personnages, ni plus ni moins importante que la plupart d'entre eux. Suite à cette présentation rappelant à postériori celle du Seigneur des anneaux de Jackson, le film commence sur le personnage de Dallben, sorte de vieux druide et maître de Taram qui est son valet de ferme. Pas grand chose d'extraordinaire dans ces quelques instants bucoliques. Dallben fait la cuisine sous les yeux de son chat gourmand (élément comique que l'on en reverra plus durant le reste du film d'ailleurs) et demande à Taram de bien vouloir nourrir Tirelire , la petite cochonne de la ferme alors que ce dernier ne rêve que d'aventures et inconsciemment de reconnaissance et d'émancipation, trouvant ses taches rébarbatives. Début classique donc et pourtant...

 

taram-et-le-chaudron-magique-1985-03Cette mise en scène , basée sur des aléas quotidiens est souvent de mise dans le microcosme de l'Héroïc Fantasy (HF). C'est une manière d'introduire les personnages phares à leur tout début, afin de se familiariser avec ces derniers tout en s'y attachant. Le héros principal relève d'une basse souche et sa condition primaire ne le destinait pas à priori au parcours initiatique qui allait s'offrir à lui et qui allait lui permettre d'évoluer et de mûrir. Les exemples sont nombreux en ce sens. On citera évidemment Tolkien et son Frodon pour les plus anciens mais aussi le Fitzchevalerie de Robin Hobb qui fut abandonné devant le château de Castelcerf pour y retrouver son père ou bien encore le jeune garçon d'Eragon et pourquoi pas Rand Al'Thor de la Roue du Temps. Tous ont des rapports privilégiés à la Terre et tous se sont retrouvés pris dans les fils d'un destin auquel ils n'aspiraient pas forcément.

 

Taram et le chaudron magique …. Merveilleux dessin animé riche de tant de bonnes idées et tranchant nettement avec l'habituel univers dégoulinant de Guimauve de la firme Disney de cette époque.


Le décor est donc planté. Ne manque évidemment plus que l'élément perturbateur qui proviendra dudit cochon sus nommé. Excellente idée ne pouvant que surprendre le spectateur qui , pour peu qu'il soit habitué à l'HF , ne pouvait s'attendre qu'à voir débarquer de sombres hères à cheval avec des capuches leur dissimulant le visage (Le seigneur des anneaux) , des trolls d'un genre spécial réduire en cendre le village tout proche (La roue du temps) ou nombre d'autres de situations devenues par un usage sans cesse recyclé de très bons clichés.

Il aurait été plus aisé de faire passer le tout par le chat de la maisonnée mais revendiquer un cochon (qui n'est pas une princesse déguisée, un sorcier victime d'un maléfice ou que sais je encore) 100% pur porc comme possédant des pouvoirs de précognition / prémonition devant mettre en branle le côté positif de la force lorsque le chaudron magique reviendrait faire son apparition restant un point de original ….


Il devient dès lors évident que les forces du mal vont vouloir s'emparer du précieux devin et que ce dernier va devoir être mis à l'abri de toute velléité. L'avantage d'avoir opté pour la gente porcine reste de nous offrir un personnage incapable de se défendre seul mais possédant un capital sympathie énorme pour le jeune spectateur, forcément enclin à vouloir lui aussi défendre quelque chose de petit, rose et dodu , affectueux au possible de surcroît. Tirelire va d'ailleurs représenter la seule véritable touche de gaîté colorée de cet animé. D'aucun me répondront que l'on pourra également voir la créature appelée Gurki qui apportera lui aussi une touche d'humour et de sentiments purs. Mais lorsque celui-ci est présenté pour la première fois, n'est ce pas sous l'apparence d'un voleur, manipulateur et menteur, nonobstant une lâcheté certaine à la moindre difficulté ? Son passif trouble ne peut dissimuler un besoin de se trouver un ami et un foyer, lui qui vit dans une forêt aux recoins parfois inhospitaliers. Sa couleur même tirant sur le gris et le marronâtre en fait une entité un peu sombre sans compter une manière de se déplacer assez alambiquée. Ce ne sera donc pas un allié de prime abord auquel on pourra se fier.


Il en va de même pour le peuple des lutins / fées qui, bien qu'arborant des couleurs primaires taram-et-le-chaudron-magique-1985-04un brin clinquantes dans un décor essentiellement souterrain cachent en fait un abîme de méfiance et d'auto défense, n'hésitant pas à se décharger de tâches non désirées (la surveillance momentanée de Tirelire) pour retrouver une tranquillité toute relative.


Le personnage de la princesse accompagnée de sa boule magique pourrait être un élément d'équilibre positif mais cette dernière reste trop jeune et parfois trop imbue de son importance pour remporter l'adhésion de tous, c'est d'ailleurs l'un des personnages les moins intéressant de cette aventure, son utilité première n'étant que de permettre à trama de trouver l'épée enchantée d'un roi déchu et de pouvoir faire avancer l'intrigue en sortant du château.


Le ménestrel , autre figure quasi existentielle de l'HF (Thom dans La roue du temps / une amie précieuse de Fitz qui jouera un rôle plus qu'important), personnage généralement haut en couleurs et porteur d'une certaine gaîté ne se démarquera pas ici du lot. Personnage âgé, rencontré par hasard, Ritournel est d'abord plus intéressé par sa propre survie que par celle du groupe. Taram lui-même, pourtant héros éponyme ne brillera pas par son altruisme, Tirelire étant par sa faute emportée par les vouivres en cours de route, l'obligeant à se rendre dans la forteresse du seigneur des ténèbres. Quid alors du druide de départ ? Ce dernier aurait très bien pu prendre la route avec Taram mais il préfère envoyer ce dernier accomplir la basse besogne pour préparer leur arrivée … Que fabrique t il pendant tout le film ? On ne le saura pas. Ces pouvoirs sont ils si importants ? Il est capable de lire dans une bassine de liquide le futur et le passé mais aussi le présent, grâce à Tirelire. Passionnante faculté que Taram reproduit sans peine alors qu'il ne possède à priori aucune prédisposition paranormale.


Tirelire reste donc l'unique personnage non ambigu de tout le métrage, sa survie restant le leitmotiv principal sur les deux tiers de la projection. D'ailleurs, lorsque Tirelire ne sera plus indispensable, celle-ci sera simplement renvoyée dans peinâtes avec une simple luciole (grognonne, d'accord) pour tout accompagnateur. Le comble et que cette dernière mènera sa tâche à bien sans encombre là où trois humains et une boule de poils ne seront parvenus à rien.


Voilà ce qu'il en est pour les personnages dits " positifs ". La force de ce film réside cependant dans le traitement à la fois graphique et psychologique des bad guys. Ce sont eux qui donnent de la profondeur et qui parviennent à impressionner le spectateur. Reste le fait étonnant qu'ils soient aussi imposants dans un Disney, et de surcroît dans un film tout public. Taram à mon goût reste le seul film à ce jour qui aurait pu prétendre à un PG-13 à sa sortie (on pourra aussi citer Ursula , la sorcière des mères de la Petite Sirène qui entre allusions sexuelles et manifestations de sorcellerie aux empreints gothique possédait de quoi terrifier les plus jeunes, sans compter un final magnifique où elle se fait littéralement embrocher par une carcasse de navire).


taram-et-le-chaudron-magique-1985-05Les personnages négatifs sont le parfait reflet de ceux dits positifs. Gurki , pour commencer par lui, trouve son reflet dans le gnome servile servant de valet au Seigneur des Ténèbres. Il est assez comique et ressort dans ces ambiances lugubres et sombres, c'est également le seul à avoir quelques touches de couleurs vives en opposition à Gurki qui à une présentation assez sombre dans un monde à priori pacifique. Le crapaud possède lui aussi une ambivalence de caractère car servant le plus fort avec l'espoir de ne pas le décevoir mais aussi de sauver sa propre vie. Il reste d'ailleurs amusant de constater le court affrontement de ces deux personnalités lors du final. La psychologie de ce dernier permet malgré un aspect repoussant de ne pas en faire un individu effrayant, les plus jeunes pouvant s'identifier à lui pour peu qu'ils vivent eux-mêmes un complexe d'infériorité. D'un autre côté, attendre la mort de l'individu honni comme seule échappatoire pour vivre sa propre existence sans crainte laisse un arrière goût amer dans la bouche… En comparaison, les hyènes du Roi Lion n'avaient pas eu besoin d'attendre la mort de Scar pour s'affirmer, elles ont toujours conservé leur individualité.


Le Seigneur des ténèbres reste l'atout majeur de ce film. Véritable opposé (sans surprise aucune) maléfique à la force positive que représente Taram, il est sans aucun doute le vilain le plus réussi de toute l'écurie Disney. Graphiquement tout d'abord, il ne cache en rien sa nature profonde. Couleurs chaudes délavées, longs habits, cornes, musique appropriée, il ne se démarque jamais de son but initial et reste fondamentalement mauvais. Le summum reste les mains squelettiques (dont on retrouve une réminiscence certaine dans sortilège de capture de voix d'Ursula, via ces deux grandes mains décharnées qui dépouillent Ariel d'une partie de son identité) et ce visage très crânien dont les yeux ne sont que deux points rouges incandescents. L'affrontement avec le chaudron finir à d'appuyer cette volonté de cauchemar macabre. Le nom lui même renvoie à une atmosphère malsaine. Impossible de lutter contre une entité dont on ne connaît pas l'identité. Impossible de focaliser sa peur et de la dépasser. Ce nom générique renvoie à l'essence même du mal, un peu comme Le Ténébreux de La roue du Temps d'ailleurs.


Les vouivres elles mêmes (une paire, comme les murènes d'Ursula ou les crocodiles de Médusa dans Bernard et Bianca… ) offrent un aspect terrifiant. Ailes de grandes envergures avec griffes, une teinte violette assez terne, des yeux blancs dénués de bonté mais riche d'une intelligence perfide sans compter de redoutables serres. La fameuse scène où elles s'amusent à terroriser Tirelire est mémorable à plus d'un titre. Tout d'abord, l'un des adjuvants se fait maltraiter plus que de raison, les vouivres semblant prendre plaisir à jouer avec leur proie et le fait que Taram essaie de sauver sa protégée n'arrange rien, puisqu'il se fait ruer de coup par ces dernières. Mieux encore, pour la première fois jusqu'à cet animé, un personnage principale est montré désespéré et même mieux,avec du sang consécutif à ses blessures. Jamais jusqu'à maintenant cela n'avait été vu. Disney oblige, la violence et la mort sont plus suggérés que réellement montrés. Blanche Neige doit se faire arracher le cœur, on trouve un palliatif. La mère de Bambi meurt, on trouve un parti pris qui décuple l'émotion, chacun pouvant le ressentir selon son propre vécu. Mais ici, on voit clairement le sang couler. Même si cela ne dure qu'un bref instant, cette scène à au moins le mérite de coller à la réalité.


Pour clore ce chapitre sur les bads guys, il est indispensable de citer l'armée de brutes travaillant pour le Seigneur des ténèbres, assez classique et constitué de gars musculeux très forts lorsqu'ils sont en groupes, assez faibles quand ils se retrouvent devant quelque chose qui les dépassent. Notons aussi l'armée des morts. Taram est aussi le seul Disney où l'on peut voir autant de cadavres ne servant pas uniquement pour le décorum mais ayant un rôle à jouer véritable au niveau du scénario.


Le trio des sorcières n'est pas en reste , véritable métempsycose des moires de l'antiquité grecque. Elles influent directement sur le destin de nos héros à plusieurs reprises. Même si elles apparaissent souvent ironiques, elles ne peuvent prétendre au statut véritable d'élément comique. Elles sont manipulatrices, susceptibles et contrairement à d'autres jeteuses de maléfices de l'univers Disney à l'instar de Madame Mim, elles possèdent réellement de puissants pouvoirs; capables même d'en imposer au chaudron. On repensera aussi au trois sœurs du Choc des Titans, la trinité maléfique semblant avoir une place de choix lorsqu'il s'agit de montrer un tel groupe. Ce triptyque ne dérogera pas à la règle cependant et conservera lui aussi un caractère ambigu car bien que jouant avec les désirs refoulés de Taram, il sera d'une aide précieuse pour en finir avec l'ennemi principal.


Taram et le chaudron magique, outre un casting de personnages fameux, se démarque aussi de par son atmosphère générale. Rien n'est montré comme heureux dans ce film et tout est un rappel à la lourde tâche de surveiller Tirelire. Plus on avance dans le métrage, plus les décors sont torturés, mais cette évolution est menée de manière progressive. On commence par la sécurité relative de la ferme avec ses ambiances bucoliques puis l'on poursuit par l'intérieur de la dite ferme, qui cloisonne déjà l'œil du spectateur pour poursuivre dans des forêts aux couleurs toujours plus terne et à la végétation se raréfiant jusqu'à n'offrir plus que des arbres décharnés. On continue dans le château du Seigneur des ténèbres, modèle du genre pour , après la fuite, atterrir sous terre puis dans le territoire des sorcières (dont les visuels auraient pu être recyclés dans le premier opus de l'Histoire sans fin).

 

Cette sensation de malaise est renforcée par l'apparence menaçante du chaudron et par lataram-et-le-chaudron-magique-1985-02-g résurrection de l'armée des morts. L'animation des squelettes pour de l'animation reste exemplaire, le tout baignant dans un nuage verdâtre nauséabond de plus bel effet qui se répand exponentiellement dans le château. On soulignera aussi le soin des cellos quand à la retranscription de la tombe du roi oublié. Enfin, un autre élément caractérise ce film outre son générique de fin (jusqu'à maintenant, toutes les équipes techniques étaient présentées au début du métrage) c'est l'absence totale de chansons. Peut être l'histoire ne s'y prêtait elle pas, quoique voir le Seigneur des ténèbres entonner un hymne à sa rage de vouloir prendre le contrôle de toute la contrée pour des raisons obscures (travers que l'on retrouve souvent chez les apprentis dictateurs; ces derniers veulent le pouvoir et quand ils l'ont, que font- ils ? Ils s'ennuient. Pour illustration, il suffit de compulser le formidable TOP BD de feu Lug Editions « Fatalis Imperator ») ou même Taram exprimer sa volonté de devenir un ardent défenseur de la veuve et de l'orphelin… Ces écueils sont astucieusement évités, soit par l'usage de l'allégorie, soit par le recours à une fantasmagorie graphique salvatrice. Il reste d'ailleurs amusant de souligner que le seul personnage musical du film, Ritournel , possède une lyre dont les cordes se rompent à chaque mensonge de ce dernier... Force est de reconnaître que l'aspect mature du film s'en trouve renforcé et que le rythme n'est jamais brisé dans son élan car à cette période, les musiques et les chansons dans un Disney ne parvenaient pas à être aussi bien intégrées que dans La Petite Sirène ou Le Roi Lion. Pixar l'a bien compris de son côté aussi puisque les chansons des persos titres n'existent simplement pas... à une ou deux exceptions près mais sur une demi douzaine de films, cela reste anecdotique. De toute manière, un détour chez Myazaki, avec des histoires s'étalant sur plus de deux heures, achèvera de convaincre que le non recours à la chanson n'entrave en rien la force des sentiments exprimés, à l'image du Château Ambulant par exemple qui reste redoutable dans ce domaine.


Beaucoup de qualité donc dans Taram et le chaudron magique,mais qu'en est-il réellement du traitement de Taram et de sa destinée ? Et bien, là aussi, la réussite est au rendez vous. Tout parcours initiatique commence par un élément perturbateur et nous avons déjà démontré que cette histoire ne fait pas exception. Néanmoins, le dit parcours doit permettre au pré-adolescent de se développer et d'accomplir ses rêves ; San Goku est devenu un grand guerrier, Seiyar est devenu le défenseur d'Athéna, Brandon Routh et Harry McDowell et leur évolution fulgurante au sein de l'Organisation et j'en passe tant les exemples sont nombreux.

 

Pour Taram, on peut donc logiquement s'attendre à le voir prendre son courage à deux mains, surtout une fois l'épée découverte, et devenir le protecteur du petit groupe. Disney parvient alors à nous prendre à rebrousse poil et sacrifie le petit Gurki, être secondaire sur lequel personne n'aurait parié un kopeck, bien que son chemin soit similaire à celui de Taram qui deviendrait alors sa Tirelire personnelle. Le final est riche de sens avec ces deux personnages qui choisiront l'amitié plutôt que leur rêve immédiat de manière à se retrouver tous en groupe sur un plan de nouveau coloré, sous les yeux de Dallben.


Un Disney au message fort, traité de manière non consensuelle, avec un boogeyman d'exception et un plaisir visuel de tous les instants. Comme souvent un film mal compris à sa sortie car peut être d'avant-garde et sortant des sentiers battus mais méritant une seconde chance dans votre dvdthèque tant les niveaux de lecture sont nombreux et le plaisir renouvelé à chaque vision.

 

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 05:07

http://www.smartorrent.com/images/covers/Pirates_des_Caraibes_la_Malediction_du_Black_Pearl-20110107020744.jpgLe film d'aventures, à fortiori de pirates, était un genre tombé en désuétude à Hollywood depuis plusieurs décades. Si l'on peut noter un certain revival côté télévision avec des productions de type Barbe Noire avec Richard Chamberlain, force est de constater que personne ne miserait un kopeck sur une histoire somme toute classique de trésor, elle même reprise d'une attraction du Disneyland historique.


Il aura suffit de mâtiner le tout d'un soupçon de fantastique et de fantômes, d'un vaudeville improbable (ce que tout type de triangle amoureux est par nature) entre trois individus (voire quatre) de nature différentes , d'un producteur avisé et d'un acteur de génie sans qui rien de tout cela n'aurait été possible et voilà que déboulent en vrac Davy Jones (cité) , Jack Sparrow (oui, oui, le CAPITAINE Jack Sparrow), le Black Pearl et consort avec tout le savoir du rouleau compresseur de la machine à rêves d'Outre Atlantique.


On obtient au final le film familial par excellence, celui qui fera passer la baby sitter pour une héroïne plus forte que Xéna la Guerrière pour le paternel qui désire avoir un moment de tranquillité avec sa moitié et plus forte que Supergirl pour le gosse qui pourra voir tranquillement les aventures de son futur héros préféré au chaud et en pyjama (c'est bête, mais le plaisir que cette tenue procure quand on regarde un film au chaud sans avoir quelqu'un qui prend votre fauteuil ou votre lit pour un défouloir à petons ne peut que donner un plaisir inimaginable).


Remarquable aussi le fait de pouvoir utiliser des images aussi fortes que ces squeletteshttp://media.paperblog.fr/i/433/4332470/pirates-caraibes-malediction-black-pearl-pira-L-p1jfIm.jpeg couverts de chair en décomposition au clair de lune dans un film Disney là ou quelques années plus tôt la même firme avait refusé de financer le premier opus de Retour vers le Futur sous prétexte qu'il était amoral de voir une mère embrasser son propre fils, même sous le prétexte d'un paradoxe temporel.


La firme à Mickey a donc bien évolué depuis, mais a surtout réussi une synergie parfaite entre producteurs, scénaristes et acteurs. Le film doit énormément (tout?) au jeu déjanté et efféminé de Johnny Depp qui ne s'approprie pas seulement un personnage pré-existant mais qui le reprend pour créer quelque chose de nouveau et d'inédit pour un tel public . Mascara, dents en or , jeu , tout avait été réfuté par Disney mais imposé , à raison, par Depp qui fut nominé pour l'oscar du meilleur acteur suite à cette prestation hallucinée.


Le film en, lui même reste équilibré, pose des personnages plus travaillés qu'à l'accoutumée et pouvant révéler quelques surprises, une fois sortis de leurs carcans respectifs, grâce à un passé fouillé. Le cadre historique possède un fond de vérité, que ce soit pour l'origine du trésor en lui même mais aussi pour la place déclinante des pirates dans ce monde en pleine mutation qui occupera d'ailleurs une place beaucoup plus importante dans le dernier (?) opus de la tétralogie actuelle. L'action est bien évidemment très présente , sans compter une excellente bande originale que l'on entendra un peu partout par la suite (d'un télé-crochet sur M6 à d'autres bandes annonces d'autres films) et un humour très second degré étonnant de justesse et permettant de contre balancer avec un côté dramatique et désespéré de la bande à Barbossa qui sont pirates certes mais surtout maudits.


http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/35/07/46/p2.jpgDans ce jeu de miroirs, les méchants ne le sont pas vraiment et les « gentils » ont plusieurs visages et se révèlent les plus manipulateurs (état de fait confirmé dans les opus suivants). Un vrai régal donc, dont on pourra abuser sans crainte avant d'atteindre une indigestion certaine dans l'interminable avant dernier volet (les trilogies récentes ayant tendances à se fourvoyer dans ce piège, Matrix et LOTR).  La  Fontaine de Jouvence quant à elle ne sauvera pas les meubles, accumulant les défauts de ses prédecesseurs. 

 

 

 

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 04:17

x men two ver1Le grand frisson !... en plein été. C’est dire comme les bons moments sont fugaces et intenses au milieu de nombreuses longueurs. Comment Singer peut il alterner avec un brio surhumain une partie de cache-cache de Diablo à la maison blanche sur fond d’OST d’Amadeus (le panard, je le redis) avec la maladroite libération de Magnéto de sa tour de plastique ? On aurait presque peur que le bonhomme tombe de ses 30 mètres de haut tellement il semble mal à l’aise sur son disque de métal (mais pourquoi se tient-il ainsi nom d’un chien ! Primo, le personnage sait voler et deuzio, même dans les premiers scénarios de Michelinie, il est capable d’extraire le fer contenu dans l’air pour étouffer le hurleur dans une gangue de métal). De fait, l’inutile passage de la séduction de Mystique (soufflons au passage pour son interprète qui a pu tourner à visage découvert…) sur l’agent de sécurité et le fait que Magnéto se laisse traiter ainsi par Stryker n’a aucun sens. Enfin bref, si on part de ce principe, on ne peut alors incorporer pour un temps Magnéto chez les gentils mutants.)

Par rapport au premier X Men, on ne peut être que déçu. Patrick Stewart et anecdotique (ilx-men-2-2003-55-g avait plus de présence quand il gisait inconscient dans le premier épisode), Halle Berry est inexistante, Ian McKellen et Hugh Jackman font leur show et les nouveaux mutants en puissance sont passés à la trappe (pauvre Colossus…) . Le tout est trop long, trop alambiqué. Bref, une bd pas si bien transposée que ça, cette fois.

Reste de bons passages : le combat avec Lady Deathtrike (ou comment massacrer un personnage à l’énorme potentiel pour l’exploiter cinq minutes dans un combat histoire de montrer que Wolvy n’est pas seul dans ce monde de brutes) , la manipulation du jeune mutant au pouvoir brûlant par Magnéto et même un passage renouant avec X Men 1 lorsque les personnages se retrouvent chez les parents de Iceberg via la peur de l’étranger et du mutant ressentie par son propre frère.


Les touches d’humour sont heureusement présente pour alléger le propos (l’utilisation perso des pouvoirs, le chat dans la cuisine et avec le café gelé…) sans compter les scènes d’action avec Logan qui rappellent les bons moments des comics.


1-pyro-r 640 600-b 1 D6D6D6-f jpg-q x-xxyxxLe but de ce genre de film est aussi d’exister par lui-même en évitant la comparaison avec son homologue papier (ce qui reste difficile), c’est certain mais le fait de ne pas avoir d’âme est impardonnable avec un tel panel de personnages qui sont de plus prédéfinis depuis longtemps et dont les différents aspects ont été bien exploités. Devrait en ressortir le meilleur pour notre plaisir, et ce n’est malheureusement pas toujours le cas.


Le problème ici, c’est que Singer a voulu jouer avec trop de personnages et qu’il n’a pas opté pour les meilleurs (Cyclope est simplement là parce qu’il n’est pas mort ou arrêté dans le premier opus alors qu’il est quand même le chef des X-Men après Xavier, Dents de Sabre out était une très mauvaise idée et quand on pense que les sentinelles et Angel était pressentis, on ne peut que pleurer devant ce semis gâchis).

Heureusement, et le fait que je sois fan de la bd n’est pas étranger à l’affaire, il reste le plan final bandant , celui qui présuppose l’arrivée d’un petit phénix dans la saga (dommage à ce moment là de ne pas avoir fait un copier collé inspiré de la bd avec lutte contre l’empire Shiar + reine Lilandra éplorée de Xavier…Ou mieux encore, pourquoi ne pas avoir introduit le Club des damnés tout en réglant le problème d’origine de Wolwerine en partie dans le 2 pour le clore dans le 3 qui était d’ores et déjà prévu ?)

Il demeure à la fin un comics live bourrin, avec des personnages qu’on aime plus la petite dose d’héroïsmex-men-2-13 utile au déroulement de l’histoire mais bon. Pas de vie, un petit bijou sans éclat pour un Singer débordé par son sujet et qui oublie quasiment son message pro-mutant avec un recours un peu lourd à un fasciste voulant se venger bêtement en tuant à grande échelle ce qu’il tient pour responsable de la perte de son fils. Le rattrapage de fin à la maison blanche étant lui aussi douteux avec une menace à peine voilée du type nous vous surveillons, alors prenez la bonne décision Monsieur le Président… (Je crains le pire pour Superman Returns au vu de la bande annonce. Un remake du premier avec Brainiac à la place de Luthor ne sert pas à grand-chose… De plus, visiblement, on ne parvient pas à se détacher de ce dernier puisqu’on exhume un Marlon Brando dont le cachet mirifique de l’époque ne cesse encore aujourd’hui d’être amorti pour lancer la machine, un peu comme Guinness qui présentait Star Wars III … quoique là, cela démontrait la cohésion entre les deux trilogies) .

Il est loin le temps béni du premier X Men ! Ce second volet est donc correct, mais sans plus.

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