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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 05:00

Batman Returns

 

http://www.fenntasy.com/wp-content/uploads/2012/02/batman_returns-poster.jpgBatman  Returns est mémorable à plus d’un titre. Tout d’abord, Batman s’en prend plein la gueule et ne maîtrise quasiment plus rien, dépassé qu’il est par un duo de méchant radicalement opposés (une chatte et un gros piaf, faut oser quand même) et pulvérisant tout ce qu’il possède (la batmobile vole en éclat, son off shore aussi et sa réputation est entâchée. Rajoutons à cela la perte de son amante en puissance et on ne peut que se mordre les doigts que Burton n’ait pas continuer sur sa lancée! Quel Batman désespéré on aurait eu).
Visuellement sublime, possédant des acteurs magnifiés par la caméra amoureuse de Burton (Walken, DeVitto, Pfeiffer… que l’on sait beaucoup plus libre que dans le premier volume). Mémorable cimetière de studio qui ne pâlirait pas face à celui de Sleepy Hollow !
Mais heureusement le pire a su être évité dans ce produit léché jusqu’à la pointe de sa plume. Rendez vous compte, un frère Wayans jouait originellement Robin ! Vu la qualité de jeu de la famille, on peut comprendre qu’il se soit retrouvé éjecté !


L’ensemble reste soigné à l’extrême avec des lectures multiples (la scène où Catwoman gobe l’oiseau du pingouin, ou bien encore quand Batman libère Miss Gotham) permettant de voir un Pingouin à la libido active à son paroxysme et une Catwoman délicieusement éthérée mais redoutable. 

 

 

 

 

Fantômes contre Fantômes

 

 

http://wrongsideoftheart.com/wp-content/gallery/posters-f/frighteners_poster_02.jpgJ’ai découvert ce film il y a une éternité après qu’un copain m’en est passé une version prise sur Canal et coupée au tiers. Et déjà, je l’avais trouvé inclassable. J. Fox y trouve sa meilleure prestation depuis Retour vers le Futur.


Ingéniosité du scénario à multiples rebondissements réussissant la gageure de mélanger deux voir trois films en un, via un montage et un découpage de l’intrigue maîtrisé avec maestria ; une musique parfaitement adaptée composée de classiques et de partitions de Elfman (qui peut me dire quand ce grand monsieur s’est fourvoyé dans une OST ?).
L’incarnation de la mort est une des meilleurs que j’ai pu voir (loin d’une planquée à SFX de Destination Finale) après celle de McKellen, ; plus shakespearienne dans Last Action Hero.
L’humour, l’action, l’horreur et le non sens (les morts peuvent perturber les moteurs et refaire les tapisseries → Petitguillaume devrait surveiller sa place dominicale !) se mélangent avec bonheur. Hilarantes scènes où Bannister exorcisent les baraques des nantis un peu crédules et où on peut retrouver le sergent instructeur de Full Metal Jacket continuer à faire régner l’ordre dans cette ville de timbrés. Le fait de vouloir rentrer dans le guiness avec autant d’acharnement mérité les bravos de tout fan de fantastique… et que dire du Mulder dopée à la connerie paranoïaque ? Magistral.

 

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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 03:18

taram afficheGénéralement, le simple fait d'évoquer Disney entraîne notre imaginaire juvénile, celui qui ne s'est pas perdu en cours de route mais simplement dissimulé dans un coin pas si reculé de notre esprit stressé d'adulte, vers des vallées heureuses et des contrées où l'amour rime avec princesses et princes se déclarant leur flamme avec pudibonderie anglaise et le tout sans équivoque où scènes de baiser. Bien sûr, ce fameux contact entre héros et héroïne peut parfois se révéler indispensable, à l'instar de la Belle au bois Dormant où il occupe même la première place.


Disney destine le plus souvent ses œuvres au jeune public,celui qui doit se faire emmener par au moins un adulte au cinéma pour pouvoir profiter pleinement de son histoire rose bonbon de type Dinosaure (pour les plus récents) à Oliver et Compagnie (pour les plus anciens). Les images sont alors faites pour être belles , l'histoire se base sur des liens solides entre personnages pour pouvoir aider le héros candide à mener à bien une quête personnelle d'identité ou pour sauver le monde, comme pour Chicken Little.


Le studio a donc ainsi connu plusieurs étapes dans sa construction, alternant le génie sous l'égide du Disney lui même mais aussi les périodes creuses avec la tripotée des dessins animés faiblards et limites ennuyeux comme Rox et Rouky. Les années 80 -90 ont été placées sous le sceau d'un renouveau de bon aloi (Petite sirène et autres Roi Lion) même si certains classiques d'aujourd'hui sentent malgré tout le repompage sur des œuvres phares d'autres pays.


On s'est ensuite essayé à séduire un public plus adolescent via La Planète au trésor ou Atlantide l'Empire perdu pour finir par comprendre qu'un bon métrage pouvait posséder plusieurs niveaux de lecture. Pixar n'est pas anodin dans l'affaire mais a permis à la souris aux grandes oreilles de sortir du marasme entamé avec la production de moultes suites d'anciens gros succès au scénario insipide et à la réalisation pour le moins bâclée (le Bossu de Notre Dame 2, La belle et la bête / clochard 2...).


Ne nous leurrons pas pour autant. La section film en prises de vues réelles a suivi le même chemin. Quid d'une réalité certaine dans Copains des Neiges et Underdog? Il reste hors de question de heurter le jeune public avec des scènes de mort ou des décors traumatisants. L'école fantastique ,est un exemple type où les méchants ne meurent pas , tout comme Croc Blanc ne prenait pas le parti de démontrer la dureté de la vie dans le Yukon, se contentant d'amener par le rire le seul cadavre de tout le film.


Une ligne de conduite artistique sur laquelle la firme s'est calée tout au long de son existence. Le Maestro avait pourtant mis en place des méchants d'envergure, cruels, iconoclastes et provoquant certains frissons dans l'exécution de leurs basses besognes (Blanche Neige, la Belle au Bois dormant et dans une certaine mesure Pinocchio) ou dans l'accomplissement de leur folie( Cruella D'enfer). Mais ensuite? Qui se souvient du Bad guy d'Oliver? De celui de Basile détective privé? Ce ne sont pas forcément les premiers qui viennent à l'esprit. La Bande à Picsou , le Roi Lion, Hercule ou bien encore Lilo et Stitch, la Petite sirène appartiennent à la génération intermédiaire , au silver age, mais entre les deux périodes ? Le livre de la Jungle proposait Shere Kahn mais celui ci , tout comme le prince Jean de Robin des Bois étaient d'abord montrés , voire suggérés sous un jour inquiétant avant d'être finalement tournés en ridicule dans une scène finale parfois absurde.


Idem pour la partie film. Ruppert Everett est ridicule en Docteur Mad et les trois sorcières d'Hocus Pocus ne risquent pas de remonter un niveau prodigieusement bas. Le Trou noir et Tron , bien qu'appréciables et avec des connotations futuristes ne parviennent pas non plus à sortir du lot car si on se souvient facilement de Jeff bridges, qui se rappelle du jeu nuancé de David Warner ?

 


Pourtant, des tentatives d'exploration d'un autre univers, assez proche de l'héroïc fantasy ont été tentées d'un l'un et l'autre de ces domaines , malheureusement avec peu de succès au box office, et c'est d'autant plus regrettable que pour une fois, le spectateur était considéré comme un adulte en devenir, du moins comme un enfant vivant avec son temps et sachant pertinemment que des nains ne rodaient pas à l'extérieur dans l'espoir de vous offrir des diamants. Un simple rappel de l'introduction de le Last Action Hero devrait suffire pour illustrer ce propos. Le monde réel est terriblement dur, mais est ce pour autant une raison valable pour n'offrir que des niaiseries qui ne seront qu'un exutoire fragile sur grand écran?


L'ironie reste que Disney a su tirer parti du public d'aujourd'hui tout en se moquant de lui même et de ses anciens concepts via l'excellent Il était une fois  qui joue à merveille de ce contraste.


Nous nous attarderons aujourd'hui sur Taram et le chaudron magique avant de revenir dans quelques semaines sur le fameux  Dragon du lac de feu, deux métrages maîtrisés de bout en bout et relativement spectaculaires dans leur traitement.

 

Taram, un jeune valet de ferme, souhaite devenir guerrier. Aidé par le don de voyance que possède son fidèle compagnon, un porcelet nommé Tirelire, il doit à tout prix éviter qu'un mystérieux chaudron magique se retrouve entre les mains du maléfique Seigneur des Ténèbres. Dans sa quête, il rencontrera un petit personnage poilu, Gurki, ainsi que la charmante princesse Héloïse et le ménestrel Ritournel qui lui prêteront main forte tout au long de son aventure.


Taram et le chaudron magique est sorti en 1985 , après le plutôt faible Rox et Rouky. Il s'agit d'une œuvre à part dans l'univers Disney, cumulant de nombreuses tares. C'est l'un des plus gros échecs commerciaux de la firme avec un coût de 25 millions de dollars pour 10 millions de dollars seulement de recettes. Malgré de nombreuses innovations technologiques ( procédés APT et CAPS recourant pour la première fois à la numérisation et à l'usage de l'informatique dans un animé), il n'a su capter l'intérêt du jeune public, allant parfois jusqu'à l'effrayer par des scènes empreinte d'une cruauté assez crue.


Le métrage commence de manière classique, par la voix d'un narrateur extérieur expliquant les origines du fameux chaudron magique. Le film s'intitule The Black Cauldron en VO, et la traduction française , bien que tombant assez juste, trahit pourtant un postulat de départ plaçant délibérément le chaudron au centre de toutes les intrigues. De fait, Taram retrouvait une place équivalente aux autres personnages, ni plus ni moins importante que la plupart d'entre eux. Suite à cette présentation rappelant à postériori celle du Seigneur des anneaux de Jackson, le film commence sur le personnage de Dallben, sorte de vieux druide et maître de Taram qui est son valet de ferme. Pas grand chose d'extraordinaire dans ces quelques instants bucoliques. Dallben fait la cuisine sous les yeux de son chat gourmand (élément comique que l'on en reverra plus durant le reste du film d'ailleurs) et demande à Taram de bien vouloir nourrir Tirelire , la petite cochonne de la ferme alors que ce dernier ne rêve que d'aventures et inconsciemment de reconnaissance et d'émancipation, trouvant ses taches rébarbatives. Début classique donc et pourtant...

 

taram-et-le-chaudron-magique-1985-03Cette mise en scène , basée sur des aléas quotidiens est souvent de mise dans le microcosme de l'Héroïc Fantasy (HF). C'est une manière d'introduire les personnages phares à leur tout début, afin de se familiariser avec ces derniers tout en s'y attachant. Le héros principal relève d'une basse souche et sa condition primaire ne le destinait pas à priori au parcours initiatique qui allait s'offrir à lui et qui allait lui permettre d'évoluer et de mûrir. Les exemples sont nombreux en ce sens. On citera évidemment Tolkien et son Frodon pour les plus anciens mais aussi le Fitzchevalerie de Robin Hobb qui fut abandonné devant le château de Castelcerf pour y retrouver son père ou bien encore le jeune garçon d'Eragon et pourquoi pas Rand Al'Thor de la Roue du Temps. Tous ont des rapports privilégiés à la Terre et tous se sont retrouvés pris dans les fils d'un destin auquel ils n'aspiraient pas forcément.

 

Taram et le chaudron magique …. Merveilleux dessin animé riche de tant de bonnes idées et tranchant nettement avec l'habituel univers dégoulinant de Guimauve de la firme Disney de cette époque.


Le décor est donc planté. Ne manque évidemment plus que l'élément perturbateur qui proviendra dudit cochon sus nommé. Excellente idée ne pouvant que surprendre le spectateur qui , pour peu qu'il soit habitué à l'HF , ne pouvait s'attendre qu'à voir débarquer de sombres hères à cheval avec des capuches leur dissimulant le visage (Le seigneur des anneaux) , des trolls d'un genre spécial réduire en cendre le village tout proche (La roue du temps) ou nombre d'autres de situations devenues par un usage sans cesse recyclé de très bons clichés.

Il aurait été plus aisé de faire passer le tout par le chat de la maisonnée mais revendiquer un cochon (qui n'est pas une princesse déguisée, un sorcier victime d'un maléfice ou que sais je encore) 100% pur porc comme possédant des pouvoirs de précognition / prémonition devant mettre en branle le côté positif de la force lorsque le chaudron magique reviendrait faire son apparition restant un point de original ….


Il devient dès lors évident que les forces du mal vont vouloir s'emparer du précieux devin et que ce dernier va devoir être mis à l'abri de toute velléité. L'avantage d'avoir opté pour la gente porcine reste de nous offrir un personnage incapable de se défendre seul mais possédant un capital sympathie énorme pour le jeune spectateur, forcément enclin à vouloir lui aussi défendre quelque chose de petit, rose et dodu , affectueux au possible de surcroît. Tirelire va d'ailleurs représenter la seule véritable touche de gaîté colorée de cet animé. D'aucun me répondront que l'on pourra également voir la créature appelée Gurki qui apportera lui aussi une touche d'humour et de sentiments purs. Mais lorsque celui-ci est présenté pour la première fois, n'est ce pas sous l'apparence d'un voleur, manipulateur et menteur, nonobstant une lâcheté certaine à la moindre difficulté ? Son passif trouble ne peut dissimuler un besoin de se trouver un ami et un foyer, lui qui vit dans une forêt aux recoins parfois inhospitaliers. Sa couleur même tirant sur le gris et le marronâtre en fait une entité un peu sombre sans compter une manière de se déplacer assez alambiquée. Ce ne sera donc pas un allié de prime abord auquel on pourra se fier.


Il en va de même pour le peuple des lutins / fées qui, bien qu'arborant des couleurs primaires taram-et-le-chaudron-magique-1985-04un brin clinquantes dans un décor essentiellement souterrain cachent en fait un abîme de méfiance et d'auto défense, n'hésitant pas à se décharger de tâches non désirées (la surveillance momentanée de Tirelire) pour retrouver une tranquillité toute relative.


Le personnage de la princesse accompagnée de sa boule magique pourrait être un élément d'équilibre positif mais cette dernière reste trop jeune et parfois trop imbue de son importance pour remporter l'adhésion de tous, c'est d'ailleurs l'un des personnages les moins intéressant de cette aventure, son utilité première n'étant que de permettre à trama de trouver l'épée enchantée d'un roi déchu et de pouvoir faire avancer l'intrigue en sortant du château.


Le ménestrel , autre figure quasi existentielle de l'HF (Thom dans La roue du temps / une amie précieuse de Fitz qui jouera un rôle plus qu'important), personnage généralement haut en couleurs et porteur d'une certaine gaîté ne se démarquera pas ici du lot. Personnage âgé, rencontré par hasard, Ritournel est d'abord plus intéressé par sa propre survie que par celle du groupe. Taram lui-même, pourtant héros éponyme ne brillera pas par son altruisme, Tirelire étant par sa faute emportée par les vouivres en cours de route, l'obligeant à se rendre dans la forteresse du seigneur des ténèbres. Quid alors du druide de départ ? Ce dernier aurait très bien pu prendre la route avec Taram mais il préfère envoyer ce dernier accomplir la basse besogne pour préparer leur arrivée … Que fabrique t il pendant tout le film ? On ne le saura pas. Ces pouvoirs sont ils si importants ? Il est capable de lire dans une bassine de liquide le futur et le passé mais aussi le présent, grâce à Tirelire. Passionnante faculté que Taram reproduit sans peine alors qu'il ne possède à priori aucune prédisposition paranormale.


Tirelire reste donc l'unique personnage non ambigu de tout le métrage, sa survie restant le leitmotiv principal sur les deux tiers de la projection. D'ailleurs, lorsque Tirelire ne sera plus indispensable, celle-ci sera simplement renvoyée dans peinâtes avec une simple luciole (grognonne, d'accord) pour tout accompagnateur. Le comble et que cette dernière mènera sa tâche à bien sans encombre là où trois humains et une boule de poils ne seront parvenus à rien.


Voilà ce qu'il en est pour les personnages dits " positifs ". La force de ce film réside cependant dans le traitement à la fois graphique et psychologique des bad guys. Ce sont eux qui donnent de la profondeur et qui parviennent à impressionner le spectateur. Reste le fait étonnant qu'ils soient aussi imposants dans un Disney, et de surcroît dans un film tout public. Taram à mon goût reste le seul film à ce jour qui aurait pu prétendre à un PG-13 à sa sortie (on pourra aussi citer Ursula , la sorcière des mères de la Petite Sirène qui entre allusions sexuelles et manifestations de sorcellerie aux empreints gothique possédait de quoi terrifier les plus jeunes, sans compter un final magnifique où elle se fait littéralement embrocher par une carcasse de navire).


taram-et-le-chaudron-magique-1985-05Les personnages négatifs sont le parfait reflet de ceux dits positifs. Gurki , pour commencer par lui, trouve son reflet dans le gnome servile servant de valet au Seigneur des Ténèbres. Il est assez comique et ressort dans ces ambiances lugubres et sombres, c'est également le seul à avoir quelques touches de couleurs vives en opposition à Gurki qui à une présentation assez sombre dans un monde à priori pacifique. Le crapaud possède lui aussi une ambivalence de caractère car servant le plus fort avec l'espoir de ne pas le décevoir mais aussi de sauver sa propre vie. Il reste d'ailleurs amusant de constater le court affrontement de ces deux personnalités lors du final. La psychologie de ce dernier permet malgré un aspect repoussant de ne pas en faire un individu effrayant, les plus jeunes pouvant s'identifier à lui pour peu qu'ils vivent eux-mêmes un complexe d'infériorité. D'un autre côté, attendre la mort de l'individu honni comme seule échappatoire pour vivre sa propre existence sans crainte laisse un arrière goût amer dans la bouche… En comparaison, les hyènes du Roi Lion n'avaient pas eu besoin d'attendre la mort de Scar pour s'affirmer, elles ont toujours conservé leur individualité.


Le Seigneur des ténèbres reste l'atout majeur de ce film. Véritable opposé (sans surprise aucune) maléfique à la force positive que représente Taram, il est sans aucun doute le vilain le plus réussi de toute l'écurie Disney. Graphiquement tout d'abord, il ne cache en rien sa nature profonde. Couleurs chaudes délavées, longs habits, cornes, musique appropriée, il ne se démarque jamais de son but initial et reste fondamentalement mauvais. Le summum reste les mains squelettiques (dont on retrouve une réminiscence certaine dans sortilège de capture de voix d'Ursula, via ces deux grandes mains décharnées qui dépouillent Ariel d'une partie de son identité) et ce visage très crânien dont les yeux ne sont que deux points rouges incandescents. L'affrontement avec le chaudron finir à d'appuyer cette volonté de cauchemar macabre. Le nom lui même renvoie à une atmosphère malsaine. Impossible de lutter contre une entité dont on ne connaît pas l'identité. Impossible de focaliser sa peur et de la dépasser. Ce nom générique renvoie à l'essence même du mal, un peu comme Le Ténébreux de La roue du Temps d'ailleurs.


Les vouivres elles mêmes (une paire, comme les murènes d'Ursula ou les crocodiles de Médusa dans Bernard et Bianca… ) offrent un aspect terrifiant. Ailes de grandes envergures avec griffes, une teinte violette assez terne, des yeux blancs dénués de bonté mais riche d'une intelligence perfide sans compter de redoutables serres. La fameuse scène où elles s'amusent à terroriser Tirelire est mémorable à plus d'un titre. Tout d'abord, l'un des adjuvants se fait maltraiter plus que de raison, les vouivres semblant prendre plaisir à jouer avec leur proie et le fait que Taram essaie de sauver sa protégée n'arrange rien, puisqu'il se fait ruer de coup par ces dernières. Mieux encore, pour la première fois jusqu'à cet animé, un personnage principale est montré désespéré et même mieux,avec du sang consécutif à ses blessures. Jamais jusqu'à maintenant cela n'avait été vu. Disney oblige, la violence et la mort sont plus suggérés que réellement montrés. Blanche Neige doit se faire arracher le cœur, on trouve un palliatif. La mère de Bambi meurt, on trouve un parti pris qui décuple l'émotion, chacun pouvant le ressentir selon son propre vécu. Mais ici, on voit clairement le sang couler. Même si cela ne dure qu'un bref instant, cette scène à au moins le mérite de coller à la réalité.


Pour clore ce chapitre sur les bads guys, il est indispensable de citer l'armée de brutes travaillant pour le Seigneur des ténèbres, assez classique et constitué de gars musculeux très forts lorsqu'ils sont en groupes, assez faibles quand ils se retrouvent devant quelque chose qui les dépassent. Notons aussi l'armée des morts. Taram est aussi le seul Disney où l'on peut voir autant de cadavres ne servant pas uniquement pour le décorum mais ayant un rôle à jouer véritable au niveau du scénario.


Le trio des sorcières n'est pas en reste , véritable métempsycose des moires de l'antiquité grecque. Elles influent directement sur le destin de nos héros à plusieurs reprises. Même si elles apparaissent souvent ironiques, elles ne peuvent prétendre au statut véritable d'élément comique. Elles sont manipulatrices, susceptibles et contrairement à d'autres jeteuses de maléfices de l'univers Disney à l'instar de Madame Mim, elles possèdent réellement de puissants pouvoirs; capables même d'en imposer au chaudron. On repensera aussi au trois sœurs du Choc des Titans, la trinité maléfique semblant avoir une place de choix lorsqu'il s'agit de montrer un tel groupe. Ce triptyque ne dérogera pas à la règle cependant et conservera lui aussi un caractère ambigu car bien que jouant avec les désirs refoulés de Taram, il sera d'une aide précieuse pour en finir avec l'ennemi principal.


Taram et le chaudron magique, outre un casting de personnages fameux, se démarque aussi de par son atmosphère générale. Rien n'est montré comme heureux dans ce film et tout est un rappel à la lourde tâche de surveiller Tirelire. Plus on avance dans le métrage, plus les décors sont torturés, mais cette évolution est menée de manière progressive. On commence par la sécurité relative de la ferme avec ses ambiances bucoliques puis l'on poursuit par l'intérieur de la dite ferme, qui cloisonne déjà l'œil du spectateur pour poursuivre dans des forêts aux couleurs toujours plus terne et à la végétation se raréfiant jusqu'à n'offrir plus que des arbres décharnés. On continue dans le château du Seigneur des ténèbres, modèle du genre pour , après la fuite, atterrir sous terre puis dans le territoire des sorcières (dont les visuels auraient pu être recyclés dans le premier opus de l'Histoire sans fin).

 

Cette sensation de malaise est renforcée par l'apparence menaçante du chaudron et par lataram-et-le-chaudron-magique-1985-02-g résurrection de l'armée des morts. L'animation des squelettes pour de l'animation reste exemplaire, le tout baignant dans un nuage verdâtre nauséabond de plus bel effet qui se répand exponentiellement dans le château. On soulignera aussi le soin des cellos quand à la retranscription de la tombe du roi oublié. Enfin, un autre élément caractérise ce film outre son générique de fin (jusqu'à maintenant, toutes les équipes techniques étaient présentées au début du métrage) c'est l'absence totale de chansons. Peut être l'histoire ne s'y prêtait elle pas, quoique voir le Seigneur des ténèbres entonner un hymne à sa rage de vouloir prendre le contrôle de toute la contrée pour des raisons obscures (travers que l'on retrouve souvent chez les apprentis dictateurs; ces derniers veulent le pouvoir et quand ils l'ont, que font- ils ? Ils s'ennuient. Pour illustration, il suffit de compulser le formidable TOP BD de feu Lug Editions « Fatalis Imperator ») ou même Taram exprimer sa volonté de devenir un ardent défenseur de la veuve et de l'orphelin… Ces écueils sont astucieusement évités, soit par l'usage de l'allégorie, soit par le recours à une fantasmagorie graphique salvatrice. Il reste d'ailleurs amusant de souligner que le seul personnage musical du film, Ritournel , possède une lyre dont les cordes se rompent à chaque mensonge de ce dernier... Force est de reconnaître que l'aspect mature du film s'en trouve renforcé et que le rythme n'est jamais brisé dans son élan car à cette période, les musiques et les chansons dans un Disney ne parvenaient pas à être aussi bien intégrées que dans La Petite Sirène ou Le Roi Lion. Pixar l'a bien compris de son côté aussi puisque les chansons des persos titres n'existent simplement pas... à une ou deux exceptions près mais sur une demi douzaine de films, cela reste anecdotique. De toute manière, un détour chez Myazaki, avec des histoires s'étalant sur plus de deux heures, achèvera de convaincre que le non recours à la chanson n'entrave en rien la force des sentiments exprimés, à l'image du Château Ambulant par exemple qui reste redoutable dans ce domaine.


Beaucoup de qualité donc dans Taram et le chaudron magique,mais qu'en est-il réellement du traitement de Taram et de sa destinée ? Et bien, là aussi, la réussite est au rendez vous. Tout parcours initiatique commence par un élément perturbateur et nous avons déjà démontré que cette histoire ne fait pas exception. Néanmoins, le dit parcours doit permettre au pré-adolescent de se développer et d'accomplir ses rêves ; San Goku est devenu un grand guerrier, Seiyar est devenu le défenseur d'Athéna, Brandon Routh et Harry McDowell et leur évolution fulgurante au sein de l'Organisation et j'en passe tant les exemples sont nombreux.

 

Pour Taram, on peut donc logiquement s'attendre à le voir prendre son courage à deux mains, surtout une fois l'épée découverte, et devenir le protecteur du petit groupe. Disney parvient alors à nous prendre à rebrousse poil et sacrifie le petit Gurki, être secondaire sur lequel personne n'aurait parié un kopeck, bien que son chemin soit similaire à celui de Taram qui deviendrait alors sa Tirelire personnelle. Le final est riche de sens avec ces deux personnages qui choisiront l'amitié plutôt que leur rêve immédiat de manière à se retrouver tous en groupe sur un plan de nouveau coloré, sous les yeux de Dallben.


Un Disney au message fort, traité de manière non consensuelle, avec un boogeyman d'exception et un plaisir visuel de tous les instants. Comme souvent un film mal compris à sa sortie car peut être d'avant-garde et sortant des sentiers battus mais méritant une seconde chance dans votre dvdthèque tant les niveaux de lecture sont nombreux et le plaisir renouvelé à chaque vision.

 

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 05:07

http://www.smartorrent.com/images/covers/Pirates_des_Caraibes_la_Malediction_du_Black_Pearl-20110107020744.jpgLe film d'aventures, à fortiori de pirates, était un genre tombé en désuétude à Hollywood depuis plusieurs décades. Si l'on peut noter un certain revival côté télévision avec des productions de type Barbe Noire avec Richard Chamberlain, force est de constater que personne ne miserait un kopeck sur une histoire somme toute classique de trésor, elle même reprise d'une attraction du Disneyland historique.


Il aura suffit de mâtiner le tout d'un soupçon de fantastique et de fantômes, d'un vaudeville improbable (ce que tout type de triangle amoureux est par nature) entre trois individus (voire quatre) de nature différentes , d'un producteur avisé et d'un acteur de génie sans qui rien de tout cela n'aurait été possible et voilà que déboulent en vrac Davy Jones (cité) , Jack Sparrow (oui, oui, le CAPITAINE Jack Sparrow), le Black Pearl et consort avec tout le savoir du rouleau compresseur de la machine à rêves d'Outre Atlantique.


On obtient au final le film familial par excellence, celui qui fera passer la baby sitter pour une héroïne plus forte que Xéna la Guerrière pour le paternel qui désire avoir un moment de tranquillité avec sa moitié et plus forte que Supergirl pour le gosse qui pourra voir tranquillement les aventures de son futur héros préféré au chaud et en pyjama (c'est bête, mais le plaisir que cette tenue procure quand on regarde un film au chaud sans avoir quelqu'un qui prend votre fauteuil ou votre lit pour un défouloir à petons ne peut que donner un plaisir inimaginable).


Remarquable aussi le fait de pouvoir utiliser des images aussi fortes que ces squeletteshttp://media.paperblog.fr/i/433/4332470/pirates-caraibes-malediction-black-pearl-pira-L-p1jfIm.jpeg couverts de chair en décomposition au clair de lune dans un film Disney là ou quelques années plus tôt la même firme avait refusé de financer le premier opus de Retour vers le Futur sous prétexte qu'il était amoral de voir une mère embrasser son propre fils, même sous le prétexte d'un paradoxe temporel.


La firme à Mickey a donc bien évolué depuis, mais a surtout réussi une synergie parfaite entre producteurs, scénaristes et acteurs. Le film doit énormément (tout?) au jeu déjanté et efféminé de Johnny Depp qui ne s'approprie pas seulement un personnage pré-existant mais qui le reprend pour créer quelque chose de nouveau et d'inédit pour un tel public . Mascara, dents en or , jeu , tout avait été réfuté par Disney mais imposé , à raison, par Depp qui fut nominé pour l'oscar du meilleur acteur suite à cette prestation hallucinée.


Le film en, lui même reste équilibré, pose des personnages plus travaillés qu'à l'accoutumée et pouvant révéler quelques surprises, une fois sortis de leurs carcans respectifs, grâce à un passé fouillé. Le cadre historique possède un fond de vérité, que ce soit pour l'origine du trésor en lui même mais aussi pour la place déclinante des pirates dans ce monde en pleine mutation qui occupera d'ailleurs une place beaucoup plus importante dans le dernier (?) opus de la tétralogie actuelle. L'action est bien évidemment très présente , sans compter une excellente bande originale que l'on entendra un peu partout par la suite (d'un télé-crochet sur M6 à d'autres bandes annonces d'autres films) et un humour très second degré étonnant de justesse et permettant de contre balancer avec un côté dramatique et désespéré de la bande à Barbossa qui sont pirates certes mais surtout maudits.


http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/35/07/46/p2.jpgDans ce jeu de miroirs, les méchants ne le sont pas vraiment et les « gentils » ont plusieurs visages et se révèlent les plus manipulateurs (état de fait confirmé dans les opus suivants). Un vrai régal donc, dont on pourra abuser sans crainte avant d'atteindre une indigestion certaine dans l'interminable avant dernier volet (les trilogies récentes ayant tendances à se fourvoyer dans ce piège, Matrix et LOTR).  La  Fontaine de Jouvence quant à elle ne sauvera pas les meubles, accumulant les défauts de ses prédecesseurs. 

 

 

 

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 04:17

x men two ver1Le grand frisson !... en plein été. C’est dire comme les bons moments sont fugaces et intenses au milieu de nombreuses longueurs. Comment Singer peut il alterner avec un brio surhumain une partie de cache-cache de Diablo à la maison blanche sur fond d’OST d’Amadeus (le panard, je le redis) avec la maladroite libération de Magnéto de sa tour de plastique ? On aurait presque peur que le bonhomme tombe de ses 30 mètres de haut tellement il semble mal à l’aise sur son disque de métal (mais pourquoi se tient-il ainsi nom d’un chien ! Primo, le personnage sait voler et deuzio, même dans les premiers scénarios de Michelinie, il est capable d’extraire le fer contenu dans l’air pour étouffer le hurleur dans une gangue de métal). De fait, l’inutile passage de la séduction de Mystique (soufflons au passage pour son interprète qui a pu tourner à visage découvert…) sur l’agent de sécurité et le fait que Magnéto se laisse traiter ainsi par Stryker n’a aucun sens. Enfin bref, si on part de ce principe, on ne peut alors incorporer pour un temps Magnéto chez les gentils mutants.)

Par rapport au premier X Men, on ne peut être que déçu. Patrick Stewart et anecdotique (ilx-men-2-2003-55-g avait plus de présence quand il gisait inconscient dans le premier épisode), Halle Berry est inexistante, Ian McKellen et Hugh Jackman font leur show et les nouveaux mutants en puissance sont passés à la trappe (pauvre Colossus…) . Le tout est trop long, trop alambiqué. Bref, une bd pas si bien transposée que ça, cette fois.

Reste de bons passages : le combat avec Lady Deathtrike (ou comment massacrer un personnage à l’énorme potentiel pour l’exploiter cinq minutes dans un combat histoire de montrer que Wolvy n’est pas seul dans ce monde de brutes) , la manipulation du jeune mutant au pouvoir brûlant par Magnéto et même un passage renouant avec X Men 1 lorsque les personnages se retrouvent chez les parents de Iceberg via la peur de l’étranger et du mutant ressentie par son propre frère.


Les touches d’humour sont heureusement présente pour alléger le propos (l’utilisation perso des pouvoirs, le chat dans la cuisine et avec le café gelé…) sans compter les scènes d’action avec Logan qui rappellent les bons moments des comics.


1-pyro-r 640 600-b 1 D6D6D6-f jpg-q x-xxyxxLe but de ce genre de film est aussi d’exister par lui-même en évitant la comparaison avec son homologue papier (ce qui reste difficile), c’est certain mais le fait de ne pas avoir d’âme est impardonnable avec un tel panel de personnages qui sont de plus prédéfinis depuis longtemps et dont les différents aspects ont été bien exploités. Devrait en ressortir le meilleur pour notre plaisir, et ce n’est malheureusement pas toujours le cas.


Le problème ici, c’est que Singer a voulu jouer avec trop de personnages et qu’il n’a pas opté pour les meilleurs (Cyclope est simplement là parce qu’il n’est pas mort ou arrêté dans le premier opus alors qu’il est quand même le chef des X-Men après Xavier, Dents de Sabre out était une très mauvaise idée et quand on pense que les sentinelles et Angel était pressentis, on ne peut que pleurer devant ce semis gâchis).

Heureusement, et le fait que je sois fan de la bd n’est pas étranger à l’affaire, il reste le plan final bandant , celui qui présuppose l’arrivée d’un petit phénix dans la saga (dommage à ce moment là de ne pas avoir fait un copier collé inspiré de la bd avec lutte contre l’empire Shiar + reine Lilandra éplorée de Xavier…Ou mieux encore, pourquoi ne pas avoir introduit le Club des damnés tout en réglant le problème d’origine de Wolwerine en partie dans le 2 pour le clore dans le 3 qui était d’ores et déjà prévu ?)

Il demeure à la fin un comics live bourrin, avec des personnages qu’on aime plus la petite dose d’héroïsmex-men-2-13 utile au déroulement de l’histoire mais bon. Pas de vie, un petit bijou sans éclat pour un Singer débordé par son sujet et qui oublie quasiment son message pro-mutant avec un recours un peu lourd à un fasciste voulant se venger bêtement en tuant à grande échelle ce qu’il tient pour responsable de la perte de son fils. Le rattrapage de fin à la maison blanche étant lui aussi douteux avec une menace à peine voilée du type nous vous surveillons, alors prenez la bonne décision Monsieur le Président… (Je crains le pire pour Superman Returns au vu de la bande annonce. Un remake du premier avec Brainiac à la place de Luthor ne sert pas à grand-chose… De plus, visiblement, on ne parvient pas à se détacher de ce dernier puisqu’on exhume un Marlon Brando dont le cachet mirifique de l’époque ne cesse encore aujourd’hui d’être amorti pour lancer la machine, un peu comme Guinness qui présentait Star Wars III … quoique là, cela démontrait la cohésion entre les deux trilogies) .

Il est loin le temps béni du premier X Men ! Ce second volet est donc correct, mais sans plus.

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 04:35

vivreetlaissermouriraffGuy Hamilton garde les rênes de 007 après être revenu dans la saga via le très mauvais  Les diamants sont éternels. Le changement consommé de décennie, un nouveau visage pour Bond, la blaxploitation naissante ou bien encore une certaine libération des mœurs vont-ils le conduire à un retour aux sources du fantastique Goldfinger ou à une refonte complète du personnage de James Bond ?

Ce  Vivre et laisser mourir  commence sous de très bons auspices via une série de meurtres n’ayant à priori rien à voir entre eux si ce n’est qu’ils sont toujours commis par des noirs. Les mises à mort , à défaut de nous transporter dans des horizons de torture encore inconnues ont du moins le mérite de jouer l’originalité de la mise en scène et de laisser planer dans la salle (ou la chambre, ou au bureau selon où vous regarderez cette aventure) quelques bonnes images avant le fameux générique. On retiendra particulièrement l’effroi véritable de l’agent Hamilton (caméo indirect bien évidemment qui aurait été encore plus savoureux si le réalisateur avait décidé de le jouer lui-même) qui finit par mourir suite à la morsure du serpent , celui qui semble être en plastique (et dont on retrouve la version en peluche dans un magasin vaudou quelques minutes plus tard). Scène d’autant plus marquant après coup que l’acteur en question s’est véritablement évanoui durant la scène.


Sur ces quelques points, on se dit satisfait et on se plaît à voir un hommage au premier Bond quand l’enterrement de la Nouvelle Orléans débute par trois noirs sortant d’un coin de rue et traversant un passage piéton, peut être clin d’œil au trio d’assassins de Dr No, eux aussi au nombre de trois et traversant également un passage piéton. Mais bon, j’extrapole peut être un peu aussi… (D’aucuns diront même beaucoup…)


Le générique débute et là aussi , c’est une belle surprise. Maurice Binder reste toujours aussi expérimental dans le choix de ses matériaux de fond (crâne en polystyrène, fibres optiques en bouquet……) mais conserve un goût sûr quand au choix des femmes qui animeront ces quelques minutes. La caméra suit amoureusement de magnifiques courbes d’ébènes sur une musique tranquille (to liiiiiiiiiiiiiiiive ant let die) d’apparence qui s’emballe brutalement, nous offrant au passage l’un des meilleurs génériques de Bond (avec Goldfinger, Au service secret de sa Majesté, Dangereusement vôtre ou bien encore ….. je vous laisse conclure cette liste à votre guise). On s’installe de fait confortablement et on se prépare à vivre un bon moment. De toutes façons, comment faire pire qu’avec les Diamants (qui aurait du s’intituler « Les biftons aux couleurs sans pareil » vu que le film a commercialement été détruit par un trop plein d’argent, en commençant par le salaire de Connery et tout ce qui a été vu dans le précédent loupe.) ?

 

De plus, la dernière fois que Bond a changé de visage, la saga avait alors réussi le tour de force d’être tout à fait dans le ton de l’époque tout en dépassant le côté kitsch du personnage et en développant au maximum ses personnages.


De nouveau Bond justement…. Roger Moore est bien connu du public pour son personnagejane seymour dans vivre et laisser mourir 1973 portrait w85 de Simon Templar (dont il cache formidablement bien les tics et manies de langage ici) donc à priori , la transition devrait s’effectuer plus en douceur avec le public que lors du passage de Lazemby… mais on rompt du même coup avec la tradition d’embaucher un parfait inconnu pour le rôle (d’un autre côté, on a échappé à Burt Reynolds (pour les plus jeunes, c’est le méchant-pas-bô patron d’écurie de Stallone dans Driven… pour peu que les plus jeunes aient vu ce petit joyau de série B bien évidemment) qui aurait alors achevé l’entreprise d’amércianisation de la licence enclenchée avec le précédent opus (vous savez bien, « Les bouts de charbon brûlent pour l’éternité » . On relèvera à peine le nouveau visage de Bond lors du fameux logo type et toute la sophistication de la présentation de Lazemby dans Au service…. Est oubliée au profit d’un gros plan d’une espionne italienne lovée sur la poitrine de Moore. Pourquoi entretenir le mystère de toute manière ?


10Bref le film reprend sur l’une des activités préférées de Bond et avec une dérive amusante de la fameuse présentation de mission dans le bureau de M. Quitte à changer les habitudes, autant tout reprendre à fond et c’est donc M qui se déplace chez 007 … nous permettant de faire connaissance avec son appartement. Cela n’a peut être pas beaucoup d’importance à vos yeux mais ce petit passage permet d’ancrer plus profondément Bond dans la réalité de tous les jours. Jusqu’à maintenant, il débarquait au MI-6 où partait directement en mission en dormant dans des trains, des hôtels, des cellules ou des QG ennemis. Le fait de lui donner un nid permet de démontrer que l’agent possède une vie propre au-delà du monde de l’espionnage …. bien que ses activités ne diffèrent pas tant qu’en mission.


Ni une, ni deux, grâce au pré-générique , la mission est lancée par M et Money Penny (qui apporte les billets d’avion tout en tirant James d’un mauvais pas) sans fioritures, allant même jusqu’à laisser Q de côté, celui-ci étant à peine mentionné. On se dit alors que les gadgets appartiennent au passé, que Moore va offrir une prestation plus musclée et mature, faisant d’autant mieux passer le coup du bouclier magnétique hyper densifié de la montre de celui-ci (car au niveau physiologique, je ne suis guère convaincu d’une absence de risques, mais bon.)
Bien sûr, Moore n’est pas Connery ou Lazemby et s’approprie jusqu’à maintenant le rôle de manière plutôt agréable. La démarche est sûre, il relève physiquement le niveau par rapport à Connery dans « Les cailloux ne brillent qu’à la lumière » et accentue le côté cynique du personnage avec une désinvolture non châlante qui ne peut que fonctionner auprès de la gent féminine. Seule ombre au tableau, on peut légitimement se demander s’il restera tout aussi crédible avec une arme et l’obligation (inscrite dans le cahier des charges) d’user de sa licence de tuer…


Las le bât blesse à ce niveau. Si on passe sur la voix française qui dénature le timbre originel de Moore, ayant de fait une furieuse tendance à délégitimer les actions musclées de 007, on ne peut pas dire que Bond soit particulièrement meurtrier dans cet opus. Où est passée la froideur de Connery dans Dr No quand il tue de sang froid un homme désarmé ? Que reste il de l’efficacité glacée de Lazemby dans Au service…. ? Moore ne tue pas ou presque. Il assomme, étourdie, menace mais n’agit pas. Des fans avertis revendiqueront le passage de la cérémonie Vaudou ou bien l’exécution cartoonesque de M Big… OK. Cependant, quatre minutes sur près de deux heures de film, c’est assez peu en vérité.

Mais fi de toutes ces considérations et pour ceux qui ont eu le courage d’arriver jusqu’ici, d1384b587ad095b23e68450e6d4630f84ec23f2f7e3d1reprenons le métrage après cette amusante mise en bouche peu solennelle. Bond part donc en mission. Il prend l’avion, arrive à l’aéroport et malheureusement, le spectateur lambda ne peut que décrocher à partir de maintenant. Jusqu’à la scène de la ferme aux crocodiles (soit environ une heure plus tard) , on assiste à une véritable bérézina artistique et scénaristique. Le film n’est alors composée que de saynètes disposées les unes à la suite des autres du genre de la série pour enfant (aux illustrations réussies au demeurant) Martine. On a de fait : 007 prend un taxi et s’empare du volant à la mort de son chauffeur, 007 passe une première fois dans le bureau du méchant, 007 réussi à s’enfuir, 007 bricole avec une fausse agent de la CIA, 007 retrouve son vieux copain Félix (encore joué par un autre acteur, le rôle devant être maudit) , 007 repasse chez le méchant, 007 s’enfuie à nouveau, 007 bricole avec la pépé (je cite une expression du film) du méchant, 007 arrive sur l’île du méchant (comme c’est original ! Dr No avait la sienne, Blofeld aussi, Goldfinger sûrement mais on avait eu la courtoisie alors de ne pas abuser de ce ressort scénaristique) , 007 visite la ferme des crocrodiles, 007 s’enfuit (again) , 007 va dans le repaire trop top secret avec plein de passages du méchant, 007 s’en sort ….. le tout entrecoupé de trois quatre cérémonies vaudou.


Le décor est planté, « Vivre (cela devient difficile devant tant de banalité) et laisser Moore-ir » (qu’ils y passent tous, qu’on en finisse) devient alors rapidement « Dormir et laisser finir » et représente en fait un immense recyclage de tous les éléments marquants des dernier Bond. Ainsi, les décors jamaïcains renvoient à Dr No, la poursuite en bateau à Bons Baisers de Russie et dans une moindre mesure à Opération Tonnerre auquel on emprunte également l’une des ficelles les plus énormes de cet opus, l’utilisation des requins pour justifier les balles à air comprimé, l’organisation criminelle de M Big renvoie au Spectre (un ennemi sans réseau n’est pas un véritable ennemi et comme les Klingons ou les Borgs pour Star Trek, inventer un némesis du niveau de Goldfinger ou de Blofeld (les versions datant d’avant « Les rocs se cassent à tire d’aile » bien sûr) ne se présente pas tous les jours.


extrait live-and-let-die 5Tous les éléments de base de 007 se retrouvent quand à eux massacrés à un point tel qu’on fini par croire que c’est fait exprès. La mission tout d’abord. Jusqu’à maintenant, les enjeux étaient de taille planétaire qu’il s’agisse de la volonté du Spectre ou d’un mégalomaniaque, le tout souvent sur fond de Guerre Froide. Les moyens employés restaient souvent novateurs : manipulation à l’échelle spatiale, bio-terrorisme, usurpation d’identité à l’échelle d’une ville, clonage et j’en passe. Ici , on a un Mr Big, chef de quartier qui veut inonder le marché avec des échantillons gratuits d’héroïne avant de prendre les rennes de l’économie de la drogue. Une banale histoire de came en somme. Goldfinger aussi privilégiait son égo et bien être personnel mais en prenant le problème à l’envers avec Fort Knox, il s’assurait d’un aura de génie criminel.


Un bon méchant se distingue aussi par un phrasé ou une conception particulière de l’humanité. Dr No se considérait comme un génie s’étant offert à ceux qui reconnaissaient son mérite et avec un passif lourd de sens asseyant son personnage dans le présent, le Spectre via ses différents sbires présentait une galerie de méchants charismatiques jusqu’à l’arrivée de Blofeld himself qui atteignait une certaine tonalité épique avec Savalas et la fameuse scène finale avec la mort de Tracy et Goldfinger n’est plus à présenter. M Big est vulgaire, puéril et réussit la gageure d’être moins terrifiants que ceux qu’il emploie.


A ce titre, la réussite est totale avec Tee Hee, colosse au bras d’acier et au crochet plus qu’efficace ou encore avec le personnage de Baron Samedi qui reste entouré de mystère pour chacune de ses apparitions (dans le culte vaudou, il s’agirait de l’ esprit de la mort et de la résurrection (y compris dans le magnifique plan final complètement raté d’un point de vue scénaristique mais très réussi d’un point de vue cinématographique).


Un Bond doit aussi présenter un éventail de JBG intéressant. Pour sûr, Vivre et laisser mourir ne se refuse rien avec Rosie et Solitaire. Mais la première est d’une (n’ayant pas peur des mots) connerie confondante et on est heureux de la voir se faire dézinguer par son propre patron tant ses « hi » « ho » ou bien encore « ne me laissez pas seule car un vilain m’a ensorcelée » son crispants. La seconde quant à elle est un ratage total, bien que Jane Seymour n’y soit pas pour grand-chose, ne pouvant faire qu’avec ce qu’elle a. Avec un passé aussi mystérieux (un pouvoir de divination se transmettant de mère en fille), des accessoires qui parviennent à capter l’attention des caméras et des spectateurs (les cartes, of course, oublions de suite le déguisement stupide allant de pair avec le trône), une position psychologique rare (en comparaison avec « Les rubis sont passés à la Javel » et J. St John ou Abondance Delaqueue (sic)) qui lui aurait permis de tirer son épingle du jeu, le scénariste n’a rien trouvé de mieux que d’en faire un préadulte postpubère nunuche et soumise qui ne se sent heureuse qu’une fois dans le film, à savoir sur la couchette de Bond (« je me sens enfin femme »). Désolant et regrettable.


Mais bon, la scène de la ferme des crocodiles (soyons un peu plus mature maintenant) permet de croire un instant que tout ce que nous venons de voir n’est qu’un cauchemar. L’action et le sadisme qui manquait jusque là pointent le bout de leur museau et on se surprend à croire que Peter Hunt ou Guilbert ont laissé Hamilton dans le désert du Nevada avec les scorpions du précèdent opus (je suis à court de jeux de mots pour le coup … ) pour reprendre tout ça en main. On oubliera alors aisément la scène un peu futile de l’aéroport où Bond aux commandes d’un avion école essaie de semer ses poursuivants. C’est sûr qu’en tournant en rond dans un lieux clôt , avec une débutante ayant dépassé la limite d’âge d’au moins cinquante ans et le tout en bousillant ses ailes ne pouvait guère se révéler bien efficace… Les crocos donc offrent enfin à Bond l’occasion de se dérouiller et de prouver qu’il peut physiquement être aussi performant qu’en société avec ses réparties (les dialogues dans ce film sont d’un nullité abyssale et nuisent pour ma part grandement à l’action , sans compter que les noirs passent souvent et à tort pour des abrutis (le chauffeur de taxi) ou des superstitieux doublés de lâches. On sent alors la volonté de la production de surfer le succès de la vague blaxploitation. Mais le faire de cette manière démontre un manque de respect total pour une communauté qui saura heureusement se faire valoir avec d’autres productions. L’adage « le méchant est un noir donc il meurt à la fin » et « Bond qui est un WASP survit logiquement » est désolant. Le même panel d’acteur aurait pu être gardé mais en leur apportant de la profondeur de jeu ou en les démarquant volontairement, ce qui aurait permis au film d’atteindre des sommets. Dommage que toute la clique de vilains n’aient pas été aussi efficaces que Tee Hee ou Baron Samedi. Quand on voit Rosie ou Murmure, on pleure. ).


Bond donc, s’en sort en utilisant un stratagème de Castor Junior (les crocos sont par hasardVivre-et-laisser-mourir alignés de mon bout de terre au ponton. Que faire ? Marcher dessus ? Bon sang, mais c’est bien sûr!) et file en hors-bord pour une course poursuite qui promet d’être passionnante et qui pourrait faire tomber dans l’oubli collectif la scène de voiture de la mission précédente (celle ou Connery parvient à passé d’un côté à l’autre sur les deux roues de sa voiture dans une impasse si étroite que même la batmobile de Batman Returns serait restée coincée malgré sa version suppositoire). On se réinstalle, on met sa main dans le pot de popcorn (qui est resté plein puisque depuis le début, on lutte pour ne pas s’endormir) et la bouche pleine et les lunettes pleines de traces de doigts, on attend fébrile. Le fait que les bateaux soient amphibies et coursent aussi bien sur terre que dans les eaux du bayou n’est qu’un détail improbable qui est accepté d’office, du moment que le rythme est maintenu et la poursuite nerveuse.


Que voit on arriver alors ? Le cousin du flic qui essaie d’arrêter Zod, Ursa et Non dans Superman II. Non seulement, on se demande comment il a pu endosser l’uniforme avec un ventre et un QI pareil (sa conversation doit être aussi passionnante que la chique qu’il crache continuellement au sol) mais de quelle manière Hamilton a récupéré son fauteuil de réalisateur ! Le « sheriff » Pepper casse à la fois le rythme, la tension, noie les enjeux de survie de Bond et les prouesses des cascadeurs dans un tsunami de phrases grotesques et d’interventions impromptues censées ralentir les coureurs. On jette son pop corn par terre, on hurle au désespoir (quitte à passer pour un lycanthrope devant une lune dans sa phase gibbeuse) et on prie pour que le final soit dantesque (type super héros avec le gars en collant du jour réalisant l’inimaginable pour sauver la planète).

Bond parviendra t il à distancer ses poursuivants avec un réservoir qui finira forcément par se vider à un moment où à un autre ? Le casque audio survivra t il au-delà de la vision de ce film malgré les nombreuses gesticulations de son propriétaire (c’est une version sans fil mais quand même) ? Le voisinage défoncera t il votre porte devant tant de bruit ou se joindra t il à vous quand il verra ce que vous regardez (pour peu que le dit voisinage soit fan de 007 … et pas de 300 !) ? Le méchant aura-t-il droit à une mort digne de ce nom ?

La réponse est non pour la dernière question. Le QG du bad guy n’a aucune envergure et sent le carton pâte à plein nez au point que le décor du Gardien de l’Univers dans Star Trek classique paraît réellement être en cristal (un peu de pub pour les prochaines loupes ne peut pas nuire) et sa mort sous l’emprise d’une balle à air comprimé est d’un grotesque sans nom qui aurait bien fait rire Benny Hill tant la situation paraît peu crédible et tant le manque de moyen (pour un Bond !) paraît probant. Je laisse l’une des images ci-dessous parler pour moi.
Que reste il à sauver de ce naufrage généralisé ? Un Moore porteur d’espoir quand à la poursuite du rôle (j’ai bien dit espoir, je n’ai pas dit un acteur en pleine possession de son personnage) , un générique novateur faisant entrer la licence dans les 70’s et des crocodiles. Un peu maigre n’est ce pas. Et ce n’est pas le sursaut final dans le train qui pue à 30 000 mètres la resucées de deux scènes extraites de Bons Baisers de Russie et des Diamants sont éternels (le seul bon moment d’ailleurs, cette affrontement dans l’ascenseur) qui sauvera l’ensemble.

La licence aurait pu être relancée pour de bon, avec une refonte totale à l’image d’Au service secret … ou du récent Casino royale. El lieu et place de cela, peau de zob. Bond s’humanise, démontre qu’il n’aime pas tuer (alors que cela ne semblait guère gêner les « deux autres types » pour reprendre une célèbre punchline), qu’il désamorce plus souvent une situation de crise en verbiage inutile plutôt qu’en agissant et que la pauvre Tracy semble complètement oubliée vu à la vitesse à laquelle Bond change de couche et de partenaire.
Un cale meuble de plus en somme.

 

 

 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 04:32

1001 pattes

 

http://images.fan-de-cinema.com/affiches/animation/1001_pattes,1.jpgParfait exemple de la guerre des studios, ce Pixar s'en sort avec les honneurs face à son concurrent d’alors, Fourmiz car présentant de nombreuses qualités intrasèques. Tout d'abord la patte Pixar avec un humour, une finesse et une multiple lecture possible pour que les parents, comme les enfants, ne s'ennuient pas devant leur écran. Fourmiz souffrait d'une lecture trop premier degré et la pléiade de stars n'a jamais fait un bon film (pour mémoire, en vrac, le falot Ocean Thirteen, le trop alambiqué  ou bien encore Casino Royale 1ère édition avec déjà Woody Allen il me semble).


1001 pattes propose avant tout des personnages animés par une voix (pas forcément connue d'ailleurs) et non le contraire.


Le scénario est bien ficelé et réserve de bons moments (l'attaque avec l'oiseau fait de bric et de broc, l'explication du bad guy de la force latente des fourmis….).


Les personnages sont attachants : un aspect rond, des couleurs vives, un background plutôt fouillé avec le cirque, la hiérarchie de la fourmilière (celle de Fourmiz étant visuellement réussie mais austère)….

 


Bref, le film familial par excellence. Notons tout de même une fin dramatique pour le grand méchant …. Amoindrie par l'aspect bon enfant de l'ogresque oiseau.

 

 

 

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 05:15

20 000 lieues sous les mers

 

http://2.bp.blogspot.com/_OO7WbmARD08/SgoxWMldK-I/AAAAAAAAQ_8/-rmZ1ElmwAg/s400/20000+leagues+poster.jpgTiré du roman éponyme de Jules Verne, cette version estampillée Disney est restée dans les annales et n'a jamais pu être détrônée par ses successeurs malgré une qualité souvent présente et des effets spéciaux à la pointe du moment.


Ce fait tient peut être à la poésie dégagée par ce vieux métrage, au très bon jeu de Douglas et de l'interprète de Nemo, voir peut être à l'extraordinaire reconstitution (pour l'époque, 1954 tout de même) du merveilleux Nautilus, copie quasi conforme des illustrations de l'édition originale.


Tout est réuni dans ce film pour réunir la famille : de l'action, beaucoup d'humour, du suspense également dans le destin tragique de ce navire d'un autre monde, celui du dessous.


Le combat avec le poulpe (ou le calamar) géant restera bien sûr dans les annales, tant la maestria dégagée est impressionnante. Comme quoi un peu d'astuces, un bon jeu d'acteur et un certain sens de la mise en scène sont parfois largement suffisant pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Pour ceux qui suivent mon regard, pas la peine donc de mettre en place tout un tas de pixel au demeurant très réussi pour faire rugir un monstre titanesque.


Plus heureux sur la route du succès et de la mémoire des cinéphiles (quoique) que l'un des autres films de l'éditeur qui réunit pourtant les mêmes ingrédients, à savoir Le Dragon du Lac de feu, cette rondelle trouvera aisément sa place dans toute dvdthèque qui se respecte.

 

 

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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 04:58

Moby Dick (tvfilm)

 

http://cinefantastiqueonline.com/wp-content/moby-dick-tv-1998.jpgProduit par Francis Ford Coppola, ce téléfilm en deux parties, disponible partout à petit prix, remplace avantageusement la version de la MGM avec Grégory Peck dans le rôle titre.

 

La présence de Patrick Stewart que j’aime beaucoup n’explique pas à elle seule mon choix. Mais il faut reconnaître que le casting est bien orchestré (beaucoup plus représentatif que le précédent où l’ami d’Ismaël était joué par un colosse … blanc de deux mètres) avec un excellent choix de seconds couteaux, Henry Thomas et Ted Lévine en tête.

 

Le livre de Melville est quasi respecté à la lettre et les différents chassés croisés avec la baleine remplissent bien leur quota d’aventure. Les navires sont de toutes beauté.

 

Les effets spéciaux sont plus que potables pour de la télévision et l’ensemble se regarde avec intérêt, sans trop de temps morts, ce qui n’est pas négligeable sur plus de trois heures.

 

 

 

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19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 03:49

http://getvideoartwork.com/gallery/main.php?g2_view=core.DownloadItem&g2_itemId=94972&g2_serialNumber=2Il y a quelques temps déjà, Sony Pictures a eu la très bonne idée d’établir un partenariat avec le studio Madhouse (responsable de quelques bricoles anecdotiques en japanimation du style Ninja Scroll, Gungrave ou bien encore Hajime No Hippo…) afin de créer de courtes séries d’animation reprenant l’univers de certains de leurs plus célèbres ressortissants.

Les dites séries viennent de sortir dans nos contrées : Iron Man, X-men et même un spin off uniquement consacré à Wolverine. Un seul titre n’aura pas franchi les frontières US et on se demande bien pourquoi : Blade. Peut être que ce personnage en particulier n’est plus assez vendeur alors que les autres héros bénéficient d’un traitement de qualité au cinéma en live. Il est vrai que le dernier métrage avec Snipes ne volait pas haut mais il restait malgré tout deux autres films de très bonne facture. Cette licence a été gâchée dans un océan de vulgarité poussant le vice à dénaturer l’essence même de cet anti-héros.

Peu importe, Marvel prend un pari osé et redonne une nouvelle chance au Daywalker. On reprend tout à zéro, pour un énième reboot et on place toute l’action au pays du soleil levant … et de ses copains limitrophes pour une quête vengeresse visant à éliminer Deacon frost.

Le Nemesis de Blade retrouve donc en toute logique sa place de super vilain mais on oublie toute allusion à son équivalent live. Deacon se retrouve avec un passé assez fouillé et expliquant ses motivations qui risquent d’en surprendre plus d’un en cours de route. Le cartel qu’il a crée sous le nom d’Existence va aussi permettre une orientation plus adulte et plus mature qui tranche radicalement avec les séries animées habituelles. Le public visé n’est plus du tout le même. Les scénaristes ont exploité avec réussite certaines croyances populaires et vont nous offrir à l’écran des vampires inédits et visuellement époustouflants.

 

http://media.washtimes.com/media/image/2012/08/09/blade-wolverine-640_s640x425.jpg?4f89440dae49ec0ff2f7f059f4a022dba0d6b13a

 

On garde bien évidemment certaines constantes comme le personnage de Whistler, mais sans trop s’appuyer dessus, celui ci n’apparaissant qu’à peu de reprises pour laisser Blade évoluer de ses propres ailes. L’intelligence de cette série réside aussi dans l’explication des habilités de son héros. Contrairement au film, on ne se retrouve pas forcément avec un être manichéen. Ses motivations sont justifiées, tout comme ses aptitudes au combat et le recours à des adjuvants de passage qui peuvent tout aussi bien se révéler être de puissants opposants. Blade n’est pas un perso qu’on plante là juste pour les scènes d’action, il n’a jamais été traité de manière aussi humaine, traitement qui atteindra son acmé lors d’une scène particulièrement dure en fin de série.

Côté background plus général, les purs sangs sont évidemment de mise en opposition à la jeune garde incarnée par Deacon Frost. Le choix graphique pourrait prêter à sourire mais finalement reste cohérent. Je vous en laisse la surprise. Ils permettent une lecture à plusieurs niveau de la série, tant au niveau géopolitique qu’économique.

http://horrornews.net/wp-content/uploads/2011/06/frost.jpgL’animation est excellente, Madhouse oblige. Les coups portent, le sang gicle (mais à bon escient, ce qui est assez rare pour le souligner dès qu’on touche au genre vampiresque) et le scénario évolue. Blade est peut être un adulte accompli de corps mais pas d’esprit. Il va grandir au fur et à mesure des épreuves imposées et va laisser derrière lui l’adolescent frondeur pour devenir un homme posé et réfléchi, apprenant à s’ouvrir et à s’appuyer sur ses amis, qu’ils soient ronin (excellent perso) ou mutant (et oui, un X-Man bien connu apparaît le temps d’un épisode) ….

Le double épisode final aurait pu réduire à néant toute l’alchimie précédemment crée, comme c’est souvent le cas dans ce genre de séries, mais au contraire, il parvient à respecter l’amalgame Comics / Manga pour en tirer le meilleur dans un affrontement d’anthologie à faire pâlire certains autres titres qu’on en citera pas.

On ressort de cette animé stressé, fatigué, mais heureux malgré tout car une qualité pareille par rapport au traitement précédemment observé. Dommage qu’il ne sorte pas ici. Il reste dispo en import avec piste vosta tout à fait accessible. A voir en japonais, le cast vocal est juste parfait !

 

 

 

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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 03:49

Salut tout le monde ! Une fois n'est pas coutume, je vous propose aujourd'hui un quick retour sur quelques longs bien sympas. Enjoy!

 

American Pie

 

Un film potache devenu culte .... mais à ranger un cran en dessous de Code Lisa ou de Ferris Bueller quand même. L'ensemble respire malgré tout la sincérité et la volonté de bien faire, et personne ne se prend au sérieux pour nous faire rire un maximum. Films d'ados, pour des ados et sur des ados oblige, les scènes de fesse et de poitrine sont là et bien là. Et plutôt réussies. Le gros final emportera quant à lui l'adhésion car nos jeunes héros ont finalement atteint leur but et vu la donne de départ, ce n'était pourtant pas gagné.

ah, la tarte aux pommes de maman ...

 

 

 

 

 

Arnaques crimes et botanique

 

Un film de jeunesse extrêmement nerveux, remarquablement bien filmé et au scénario constitué de punchlines d'anthologie. Le plus remarquable dans ce joyeux foutoir reste le nombre impressionnant de personnages qui finissent par tous trouver une place logique dans le déroulement un peu fou de l'histoire. Les acteurs sont tous remarquables (tous futurs et excellents seconds couteaux de grosses productions à venir type Transporteur, X men ou LXG pour ne citer qu'eux. Les scènes de règlements de comptes sont souvent jubilatoires et l'ironie finale achèvera de vous faire partir dans un bon délire. Le type même de films à voir entre amis un soir de pluie (ou même pendant un weekend radieux).

 

 

 

 

Borat

 

Ahurissant. C'est le premier mot qui vient fatalement à l'esprit à la vision de ce film (docu?) vraiment unique. Borat ose tout et rien ne l'arrête ce qui nous permet d'un côté de contempler le visage méconnu d'une Amérique WASP assez raciste et bourrée de préjugées et de l'autre de s'offrir un lot incroyable de scènes totalement outrancières, en tête évidemment, la lutte entre Borat et son producteur , complètement nus, ou bien encore le film d'horreur dans le gîte juif. On ressort plié en deux devant les frasques de ce bonhomme hors du commun et force est de constater que nos pulsions primaires sont ici souvent satisfaites. Du grand art!

 

 

 

 

Golden Boy


http://www.cinepress.net/photos%20dossiers/G/goldenboy.jpegGolden Boy est une comédie franchouillarde qui ne se prend pas la tête. Le cast est populaire à l'extrême, composé de solides seconds couteaux qui occupent pour une fois le devant de la scène. Le tout est en plus recouvert d'une couche de dénonciation du patronat parfois assez juste mais ne tombant jamais dans le ridicule car sachant toujours jouer sur la corde sensible. Enfin, les plus riches ne sont pas ceux que l'on pourrait croire. Un excellent dérivatif dans l'ambiance de sinistrose économique actuelle. Vu le prix, il serait dommage de passer à côté.

 


 

 

Créatures féroces

 

Un film agréable reprenant les délires de l'équipe originale d'Un poisson nommé Wanda. Dans cette course hors norme pour sauvé les animaux d'un zoo en péril, tous les moyens sont bons, allant de transformer des lémuriens en animaux féroces à la sponsorisation d'une tortue par Bruce Springsteen! L'humour est très décalé, très british avec John Cleese au scénario et on passe au final un excellent moment (il faut voir l'ingéniosité des quiproquos, source fréquente de fous rires) .
Attention néanmoins, le film, au contraire de Wanda, supporte mal le visionnage multiple...

 

 

 

 

Bonne semaine à tous!


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