Dans la masse des films que j'ai pu voir jusqu'à présent, certains m'ont semblés être une bonne idée de visionnage. Casting intéressant, histoire ambitieuse ou atypique, de quoi titiller ma curiosité. Pour un final assez décevant ou au mieux mitigé. Si vous partagez mes goûts en matière de cinéma, voici une dizaine de métrages à éviter.
Superman IV The quest for peace
Superman IV est plus une parenthèse qu'un film véritable dans la saga de l'homme d'acier mais vaut le coup d'œil. Il faut quand même avoir une bonne paire de corones pour saborder ainsi le mythe américain par excellence. Le scénario de base était pourtant digne d'un bon comics : le méchant, sa némesis et le bad guy intermédiaire qui donne du fil à retordre. Las, pour ce genre de film, l'équipe de prod du moment a négligé un détail d'importance, le budget sfx ! Un film avec Superman qui ne possède qu'un seul et unique plan de vol du héros collant (idem d'ailleurs pour Nuclear Man) ne peut prétendre rameuter les foules. Il faut être un tantinet sérieux. Idem pour l'idée de reprise du secret dévoilé à Lois pour repêcher le plan drague au dessus de la ville du premier opus (mais ici lamentablement exécuté au point que les deux tourtereaux passent littéralement à travers un pont sans sourciller, merci l'incrustation) . Certaines situations frôlent même le ridicule. Que dire de Miss Hemingway dans les bras de Reeve au dessus de la stratosphère, sans masque ou autre pour survivre dans le froid spatial ? D'un autre côté, c'est justement cet aspect un peu cheap qui fait le charme rétro de cette adaptation. Pour ceux qui ont le coffret, le visionnage s'imposera de lui même. Je doute cependant que d'autres se hasardent à l'acheter en single édition. Mais bon, quand on aime les couleurs primaires …..
History of violence
Un exemple parfait du film à la publicité et aux bandes annonces alléchantes et qui se révèle être un pétard mouillé. L'histoire de base, à savoir un ancien "pas bô" ayant fui sa vie première pour s'en construire une autre de toutes pièces, était intéressante mais le sujet a été extraordinairement mal traité : situations ridicules, vendetta absurde de Ed Harris qui n'a jamais autant cabotiné. Quelques scènes à sauver de ce naufrage : la confrontation avec Hurt et la scène du supermarché. Sinon, entre le fils timide qui s'assume lorsqu'il n'a plus le choix, la femme pénible à souhait qui se balade la nuit de manière gratuite et Mortensen qui sous joue comme pas possible, passez votre chemin.
Wishmaster III
Wishmaster 1er du nom était parvenu à m’étonner. Il faut bien dire que Craven, en creusant l’idée d’un Boogeyman aux réels pouvoirs démoniaques avait fait fort. La mythologie était bien construite, les enjeux étaient simples et sujets à de nombreux plans gorement sympathiques. L’acteur principal choisi alors était de plus charismatique, avec ou sans maquillage, ce qui ne gâchait rien. La recette avait si bien fonctionné qu’une seconde couche fut passée avec sensiblement la même équipe artistique pour un résultat sympathique à défaut d’être efficace.
C’est donc le cœur en joie que l’amateur de série B qui sommeille en moi à décider de s’offrir le 3ème et le 4ème opus d’un seul coup. Las, bien que les éléments de base soient présents (la pétasse blonde ou brune bonne à rien et qui ne trouve qu’à la fin du film le courage par delà l’amuuuuuuuuur de tuer le méchant, la pierre de feu…..) mais extrêmement mal mis en scène faute à un budget suffisant. Ne nous leurrons pas , quand nous regardons un Wishmaster, c’est simplement parce que l’on souhaite (le vilain mot) assister à un véritable délire visuel au niveau des dits vœux. Le premier volume avait placé la barre assez haut dans le genre avec une fête virant à l’enfer et autres gardiens de musées pulvérisés sur place.
Ici, les vœux sont d’une banalité confondante et amenés de manières tarabiscotées (le fameux empale moi suite à un doigt d’honneur se transformera en joyeux porte manteau sur une tête de minotaure (en plastique, pas de quoi se relever la nuit) pour simplement atteindre le quota de base. Une seule idée toutefois surnage , et elle de taille. L’héroïne, au lieu de jouer les malignes avec un souhait mieux réfléchi que les précédents va faire appel à un allié inattendu pour obtenir un artefact digne de tuer le Djinn lui-même. Néanmoins, visuellement parlant, ce pauvre Michel (l’archange, excusez du peu) ne tient pas ses promesses, la faute peut être à un casting douteux. On reste malgré tout à des lieux du massacre des suites de Warlock et de Hurlements ….
Driven
Film machiste pour enjeux risibles. Le film pourrait se résumer par l'affrontement de deux poulets dans une basse cour remplis de vieux coqs pour une poule qui n'en vaut pas la peine de toute manière, sur fond de domination de la gamelle à grains de blé.
Stallone fait ce qu'il peut pour sauver le film du naufrage et bourdonne à tout va, endossant un rôle reprenant un peu de Rocky et de toutes ses autres bonnes prestations et la fin moralisatrice en diable n'arrangera rien (tout le monde il est beau et les méchants, bah, ils ont un bon fond quand même!) Reste de belles courses et une poursuite de nuit vraiment magnifique. Dans la même veine, regardez Jours de Tonnerre, qui reste le polycop de base de référence... ou lisez un bon livre, genre l'Assassin royal.
Je suis une légende
Légende : (1)récit à caractère merveilleux où les faits historiques sont transformés par l'imagination populaire ou par l'invention poétique - (2)Histoire déformée et embellie par l'imagination.
Voilà la définition du Larousse . Partant de ce point de vue inhabituel , on ne peut qu'être d'accord sur le principe, l'histoire nous étant proposée finissant par rentrer dans les livres d'histoire. On laissera de côté l'imagination populaire (tout le monde ou presque est mort)et on s'en tiendra à la version "déformée de la réalité". Comment peut on concevoir une seule minute qu'un homme , qui perd ses repères imaginaires en trois jours (les mannequins disséminés un peu partout), son chien et seul référent / confident et une partie de sa motricité sans compter sa vie (ce n'est pas un scoop vu le titre)ait pu survivre trois ans dans une ville où les habitants sont bouffés par un virus mutagène et où végétation et animaux ont repris leurs droits ?Et puis, je regrette, tous ces lions et toutes ces gazelles, ils sortent d'où? Je veux bien que le zoo local se soit fait la belle , mais se reproduire à une telle vitesse... et les protections que Will Smith a installé sur sa maison ? Il est militaire de carrière , scientifique et McGyver aussi? Autant de casquette sur un seul homme.... Plus drôle encore, quand il menace le lion d'un fusil et que son chien aboie sur ce dernier, les lions ne bougent pas. Bien sûr...
Rajoutons à cela le fait que la jeune femme et son gosse débarquent comme ça à l'improviste et vienne sauver Will de la nuit alors qu'il est attaqué par une meute de mutants et que quelques minutes plus tard elle se cache sous la table quand un d'entre eux pénètre dans la maison .... C'est sûr que comme déformation de la réalité, ça s'impose là! Ce film , court qui plus est, bénéficie d'effets spéciaux bâclés (pour les chiens et les zombies, mieux vaut encore se tourner vers Resident Evil voire même Buffy!) et d'une mythologie extrêmement mal mise en place. La mise en scène est poussive à l'extrême et les rebondissements sont téléphonés à des km avec deux pots de yaourt et du fil. Une chose reste à sauver et augure du meilleur : la prestation de Smith qui joue avec une véritable palette d'émotion tout en suscitant énormément d'empathie lorsqu'il se retrouve avec son chien suite à l'attaque de nuit.
La voix des morts
Le sujet de ce film avait vraiment de quoi réjouir même le plus réfractaires aux phénomènes paranormaux. Un tel sujet n'avait de plus guère été traité au cinéma (comparé aux fantômes, monstres et autres possessions, je défie quiconque de me sortir plus de 5 films sur ce sujet particulier).Le casting était astucieux. Keaton a été capable du meilleur (Batman, Beetlejuice, l'Enjeu) et du pire (Le retour de la Coccinelle, Jack Frost...)durant sa longue carrière et il possédait le potentiel voulu pour donner un épaisseur supplémentaire au film. La bande annonce et les affiche de l'époque étaient également très bien conçues : des panneaux de 3x2m avec une image neigeuse sur laquelle se dessine un visage avait tout de même un impact non négligeable. Malheureusement, le film malgré quelques points (très rares) positifs, n'en finit pas de s'embourber dans un univers mal défini aux bad guys franchement téléphonés et pas plus inquiétant que ma grand mère buvant un chocolat devant les feux de l'amour. (Non, elle ne fait pas peur, j'insiste). Keaton , une fois de plus, surjoue à outrance et la sous histoire d'amour à travers la moooooooooooort ne fait pas vibrer pour un sou.
Résultat, soit vous allez au bout du visionnage (car comme moi, même quand vous vous offrez un navet, vous ne voulez pas avoir perdu 3 euros pour rien), soit vous arrêtez au bout de 30mn.
Le kid de Cincinatti
L'histoire est simple au possible: des joueurs , un tournoi off, un gros enjeu et des acteurs qui donnent le minimum syndical. McQueen s'en sort bien (heureusement, c'est la tête d'affiche!) mais le gros problème reste que le métrage ressemble à une énorme introduction de 90mn.
C'est le temps interminable qu'il faut pour commencer à s'attacher un tant soit peu aux personnages et quand le clap de fin retentit, on ressent un frustration vraiment gênante.
Pour ma part ,j'aurais aimé que le film se prolonge un tout petit peu de façon à assister à la descente dans l'incrédulité de McQueen. Bien évidemment, le film, lorsqu'il est consacré aux scènes de cartes est tout à fait fréquentable et dans ce métrage aux hormones mâles, c'est l'essentiel. Mais McQueen est le parangon des stéréotypes de l'homme fatal de l'époque et on doit donc se taper deux sous intrigues amoureuses lourdes au possible! Le film est alors plombé et perd le peu de panache qu'il possédait. Evidemment, dans le genre, certains me ressortiront que si on met vraiment en avant les parties de poker, on se retrouve avec un fallot "Shade, les maîtres du jeu" ou pire encore avec le sur estimé "Les joueurs". Soit. Je leur répondrai qu'avec un soupçon de folie, on obtient un... Maverick. Don't act.
NB: le film datant d'avant la sortie de Star Wars, on se tape d'entrée un générique interminable qui vous met déjà dans l'ambiance: petits moutons sautant et bûches de bois autocoupantes...
Mortal Kombat II
Mortal Kombat du nom était un excellent divertissement ayant légitimement (oui,oui) sa place à côté de Vampire vous avez dit Vampire ou bien encore La folle journée de Ferris Bueller. Bon pop corn movie, il permettait de passer une soirée sympa , sans prise de tête, dans de merveilleux décors et en réussissant la gageure d'adapter avec bonheur la version jeu vidéo (le combat avec Scorpion ou celui avec Sub Zero restent des modèles du genre face à de palots Super Mario ou Double Dragon live). La présence de Christophe Lambert ajoutait de surcroît un plus non négligeable.Vu le succès en salle, il était évident qu'un second opus verrait le jour. Evident, oui. Légitime ? ….Bah, pas vraiment.
Le premier opus nous laissait avec un Shao Kahn fou de rage (et rudement bien fait au passage) s'invitant sur Terre pour imposer sa loi. Plan final de rigueur avec tous les survivants (Sonya, Liu kang, Johnny Cage et Rayden) prêts à en découdre une nouvelle fois. On pouvait alors s'attendre à un combat épique, au lieu de quoi on se retrouve avec une image saturée , des monstres de pacotille (issus pour la grande majorité de Mortal Kombat 3 en jeu vidéo et non de Mortal Kombat II) et en caoutchouc mousse (Shiva et Kintaro), un Shao Kahn affreusement mal adaptés et des enjeux beaucoup trop brouillons :un Rayden de troisième zone qui sacrifie son immortalité, des dieux premiers ridicules, une Sindel neurasthénique ou bien encore des métamorphoses franchement foirées de Liu Kang (Robin Shou reste excellent)et de Kahn dans un final grotesque.
L'exemple parfait d'une suite morte née avec des défauts évidents : cast original entièrement remplacé, sfx indignes de Photoshop et une absence de moyens cruels. Un des autres défauts majeurs reste l'indigence du scénario qui se contente d'aligner les combats 1 contre 1 dans l'espoir de présenter à l'écran un maximum de perso de la franchise. De fait, Jax affronte on ne sait trop comment les cyborgs tueurs, Sub Zero est famélique, Cage se fait tuer en un
coup et les effets grotesques du type je-suis-humain-à-la-base ne passent vraiment pas.
Pour le coup, c'est le spectateur qui n'a pas le droit à une friendship. ,
Warlock III
Warlock était un petit film fantastique de série B pas piqué des hannetons. Avec une histoire se suffisant à elle même , on passait 90 mn de presque bonheur total avec un scénario sympa, une mythologie qui tenait la route, des sfx très ketchup et un bad guy plutôt réussi. On eu même droit, succès oblige, à une séquelle assez bien foutue. Las, dollar is dollar et on se retrouve avec avec ce troisième opus qui est à la franchise ce que American Buffallo est à Dustin Hoffman : une grosse tâche. Bruce Payne, vous savez, l'ancien videur de poulpes venu du fin fond de la Bavière (attention,les poulpes sont nos amis, c'est leur faire offense de les faire se vider par Bruce Payne) qui joue les méchants dans toutes les séries tv un brin fantastique (Charmed et consort) et qui a autant de charisme qu'un barreau de chaise rongé par les mites et laissé en pleine Amazonie pendant toute la période des pluies (dixit son autre chef d'œuvre : donjons et dragons sic)) est fidèle à son personnage : effacé avec les sourcils froncés. Le reste du cast a pourtant du mérite : les uns comme les autres (la garce brune, la garce blonde, les post ados débiles avec un corps de tablette Milka bien sûr) font tout ce qu'ils peuvent pour égaler sa performance et y arrive assez souvent. Le scénario est confondant de débilité, véritable métempsycose d'Hurlements II dans le domaine et pour ce qui est du gore, vous avez droit a une brune (même pas jolie) à moitié nue accrochée sur des crocs de boucher. Quand à l'affrontement final, Bob l'éponge s'en saurait mieux sorti. On aurait rien compris quand même mais on moins, on aurait ri. Si avec tout ça, vous achetez ce jardin potager, c'est qu'il n'y a plus beaucoup d'espoir pour vous, déjà futur abonné aux films de Chuck Norris dans sa période post Walker Texas Ranger.
Aime ton père
Voir ensemble les deux Depardieu alors que le fils ne cessait à l'époque de casser du sucre sur le dos de son père , le tout appuyé par une actrice de qualité en la personne de Sylvie Testud , cela promettait un film logiquement intéressant. De plus, j'avais encore en mémoire l'excellente prestation de la belle dans Stupeur et Tremblements.
Las, après insertion et (douloureux) visionnage , je ressors un peu sceptique de cette entreprise. Le scénario en lui même, bien que basique, n'était pas trop casse tête (un fils kidnappe son père pour régler ses compte alors que ce dernier part recevoir un prix prestigieux de littérature…. La réalité n'est pas très éloignée), Les décors sont agréables, passant de grands complexes urbains à la simplicité d'une maison dans les bois. Le film est regardable jusqu'à la rencontre entre le père et le fils. Là , tout dérape et le spectateur commence à s'ennuyer ferme.
Le lien naturel existant entre les deux acteurs est sous exploité au possible et le film perd toute crédibilité. On se surprend rapidement à espérer qu'un poids lourd les percutent afin que Testud hérite du patrimoine et qu'on nous laisse enfin finir notre roupillon tranquille.
Je ne révélerai pas le retournement de situation final (si on peut l'appeler ainsi) qui sombre presque dans le grotesque. Evitez ce film. Pour pouvoir apprécier un drame familial (avec gamins abandonnés sur la route, œuvres paternelles détruites et autres enfances déçues) reportez vous sur , je ne sais pas , au hasard, sur l'adaptation manga de Rémi sans Famille. Au moins, il y a Vitalis et les chiens et Rémi n'est pas une tête à claques.