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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 09:00

affiche.jpgJe n’avais jamais vu ni même entendu parler de Planète hurlante. Il s’agit après recherche d’un film de science fiction pourtant renommé. Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’ai réussi à dégoter le dvd, occasion idéale de combler un sacré fossé dans ma culture «ciné  fantastique ».

 

Planète Hurlante date des années 90. produit typique de cette période post eighties assez faste et venant après Terminator II, Robocop, Retour vers le futur et j’en passe. Les gamins d’aujourd’hui appellent déjà ça du ciné de papa mais pourtant ! Les films de cette époque pas si lointaine possède aujourd’hui une sorte de patine que les films actuels ne possèderont jamais. De plus, il ils étaient dotés d’une histoire parfois doublée d’une étonnante réflexion. Ce qui est le cas ici.

 

Une guerre s’est déclarée au sujet d’une énergie quais infinie mais extrêmement polluante dont l’extraction a lieu sur une planète éloignée de la Terre nommée Sirius B (marrant dans les films de SF de voir que les noms de planètes sont toujours affublés de chiffres comme Ceti Alpha dans Star Trek par exemple …). Sur cette dernière, deux camps s’affrontent. Un évènement inattendu va entraîner un semblant de volonté d’armistice…

 

Le casting quasi exclusivement masculin est dominé par un Peter Weller impérial. Cet acteur1 que l’on a pu apprécier dans l’incassable Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8ème dimension ou bien évidemment Robocop est aujourd’hui beaucoup trop sous exploité. Sa dernière grande histoire remonte à la fantastique mais écourtée Odyssey 5 (les ricains n’ont pas suivi faute de cerveau normé. C’est malheureusement souvent le cas dixit Star Trek dans les années 60 jusqu’à Dollhouse aujourd’hui alors que des Ugly Betty se prolonge jusqu’à la déraison). Et on le voit de temps à autre dans des séries tv de renom comme dans l’excellent l’épisode de Fringe saison 2 (épisode 18 : Dr. Alistair Peck) , le final de Star Trek Enterprise (intervention en temps que guest négociée avec Braga contre la promesse de réaliser des épisodes de la saison 5 … qui a été annulée alors que la série avait enfin trouvé son rythme de croisière !)  ou plus récemment dans la cinquième saison de Dexter.  

 

Les autres personnages sont secondaires et servent plutôt de faire-valoir à l’exception de Jefferson qu’on apprécie avec le recul et de la jeune femme à la tête du marché noir (mais pour une toute autre raison pour sa part).

 

L’armistice permettrait aux deux camps de se rencontrer mais faut il encore pour cela traverser un bon morceau de territoire…C’est là qu’entrent en jeu les screamers, machines mise en place par la Terre elle-même pour protéger initialement les intérêts d’un des camps. Leur introduction à l’écran est un modèle de réussite niveau tension dramatique et on en doute plus après de leur dangerosité qui ira crescendo (on retrouve d’ailleurs une mise en scène semblable dans la série V (originale) via un animal domestiqué par les visiteurs).

 

3Cela devient intéressant quand on apprend qu’ils ont suivi leur propre évolution dans leur rôle de prédateur et que l’être vivant de cible est aussi devenu combustible.

 

Mine de rien et sans dévoiler plus avant certains aspects du film y compris le climax final typique et quand même attendu car nous sommes depuis nourris de bons shows tv ayant empruntés plus que de raisons les ficelles de leurs aînés de la toile, Planète Hurlante peut se prévaloir d’un niveau de lecture multiple.

En premier lieu, le film, réussissant à reprendre certains moments anthologiques de l’Aliens de Cameron avec bien moins de moyens et de badguys, parvient à mettre en place un huit clos à échelle planétaire. Il n’y a réellement que 5 rôles à l’écran nonobstant les screamers. Il n’y a aucun temps mort, la psychologie et le soin apportés au personnage de Weller sont admirables de bon goût et de bon sens et les scènes de bravoure y compris à la fin sont nombreuses et très bien réalisés. Chaque détail introduit dans l’histoire aura à un moment ou à un autre son utilité.

 

Le rôle de Weller reste avant tout humain et derrière une façade toute militaire, on se rend bien compte (par petites touches progressives) qu’il est littéralement torturé voir dévasté de l’intérieur. Habituel pour un anti-héros issu de l’univers de K. Dick pourrait on dire.

 

Planète Hurlante aurait pu se contenter d’être un bon film quasi d’anticipation, mais il en4 plus doté d’une belle portée philosophique sur l’homme, la guerre, la création  et la solitude.

Les hommes du départ ont découvert une nouvelle énergie qui aurait du les rapprocher mais les a détruit, leur création leur a échappé et s’est retournée contre elle pour les utiliser à leur tour comme carburant, ce qui reste ironique, évoluant vers un besoin de domination non expliqué mais ajoutant encore à leur monstruosité. 

 

Les effets spéciaux sont datés mais passent encore assez bien à l’écran sauf peut être le dernier au niveau de la fusée qui n’est pas extraordinaire et qui abuse maladroitement de la stop motion, mais le tout participe à la crédibilité de l’ensemble.

 

Au final, et sans trop développer ce qui serait dommage avant une première vision, voici un excellent métrage de science fiction que vous pouvez vous procurer sans regret (au contraire du sympathique mais surfait Passé Virtuel par exemple).

 

Les marvelophiles apprécieront quat à eux le clin d’œil à Planète Hurlante effectué dans quelques vieux numéros de Daredevil où celui-ci est assiégé par une armée de (je ne veux pas spolier) qui connaissent son identité et qui le traque de la même manière que dans le film.

 

Quand au mystérieux modèle n°2, bravo aux scénaristes. On ne comprend sa nature que quelques secondes avant son apparition. La simplicité reste toujours la plus efficace.

 

 

 

 

Planète Hurlante (Screamers)


1995 - Columbia Tristar

Réalisateur : Christian Duguay

Acteurs : Peter Weller, Jennifer Rubin...

Genre : Fantastique / Anticipation

 

Disponible en dvd et coffret avec l'opus 2

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