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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 03:32

The Five Doctors 20th Anniversary UK DVD Cover2013 est une année formidable pour tout whovian qui se respecte. C’est en effet la célébration du cinquantième anniversaire de notre Docteur préféré. 50 ans de bons et loyaux services sur tous les formats culturels possibles. Pour fêter l'évènement comme il se doit, la BBC tourne actuellement un épisode spécial en 3D qui sera projeté dans les salles obscures.

Ce n’est pas la première incursion du Gallifreyen au cinéma. On pensera notamment aux deux kitchissimes épisodes hors continuum avec Peter Cushing dans les années 60 ou bien encore dans un contexte différent à Doctor Who – The Movie avec Paul McGann, excellente huitième incarnation, qui devait ouvrir les portes du marché américain.

Mais là, cette fois, la projection se fera avec des Docteurs officiels pour les fans , avec le Docteur actuel. Et comme toute célébration qui se respecte, il sera accompagné d’un autre Docteur mythique : David Tennant.

Deux Docteurs. Dans un même épisode… Le procédé n’est pas nouveau. C’est en fait au moins la cinquième fois que nous avons cette chance. Sur les cinq dernières décennies, nous avons déjà pu voir The Two Doctors (avec le 2° et le 6°), The Three Doctors (avec le 1°, le 2°, le 3°) et The Five Doctors (avec les cinq premières incarnations via un habile tour de passe-passe). C’est d’ailleurs sur ce métrage que je vous propose de revenir aujourd’hui (les puristes pourront de leur côté souligner l’épisode Time Crash qui permet de voir se confronter Davison et Tennant) 

Pour réussir à réunir les cinq Docteurs dans un spécial de 90mn, les scénaristes se sont creusés la cervelle . D’autant que ce spécial a été réalisé à une période o\u Peter Davison avait déjà annoncé son départ du show, concrétisé avec The caves of Androzani.

Quoi de mieux pour réussir cette gageure que de situer l’action sur Gallifrey même en explorant l’incarnation locale du croquemitaine via The Dark Tower et son occupant , le mythique paria Rassilon qui avait découvert le secret de l’immortalité au delà du principe même de régénération. Ajoutez-y une dose de manipulation politique et la présence du contrepoint clef de l’univers du Docteur : The Master (dites le deux fois, cela aura logiquement sur vous, fan, le même effet que Mufasa pour les hyènes du Roi Lion) et Allons-y! .

 

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La punch line est simple. Un mystérieux individu parvient à manœuvrer le temps pour extraire de leur propre continuité les cinq Docteurs et les exiler dans la zone fantôme locale. Le point de ralliement logique reste alors The Dark Tower of Rassilon (personnage qu’on retrouvera quand même en Président des Time Lords sous les traits de Timothy Dalton dans une interprétation mémorable dans l’épisode The End of time) vers laquelle ils se dirigent tous… à l’exception du 4° Docteur qui reste coincé dans le processus. Pour bien faire, leurs compagnons du moment sont eux aussi kidnappés et on se retrouve avec quelques bonnes surprises nonobstant un astucieux clin d’œil à K-9 qui ne pouvait pas se retrouver sur Gallifrey pour des raisons évidentes de praticité (problème déjà abordé avec l’arc de la saison The Key to time qui se passait sur le terrain marécageux de l’entité Kroll).

Énigmes, vieux ennemis, humour british et enjeux whovianesques, voilà de quoi composer un excellent programme. Et pour info, si vous mettez la main sur la version spéciale deux disques en dvd, vous aurez le choix entre la version diffusée à l’origine ou la version re-remasterisée avec les sfx mis au goût du jour ( des années 80) et une piste son en 5.1 mais en vosta + vo uniquement, facilement suivable, le Docteur se révélant être the best english teacher ever !

the five doctors hurndallCe Five Doctors bénéficie donc d’un très beau casting, qui n’oublie personne. William Hartnell, le Docteur originel, fondamental de la série est décédé en 1975. Il a donc fallu lui trouver un remplaçant pour pouvoir assurer son rôle à l’écran. Richard Hurndall prend le relais avec plus ou moins de bonheur. On perd dans son interprétation le côté acide sous-jacent d’Hartnell et une certaine bienveillance. Il est plus en rondeur, plus fade mais nous offre quelques fulgurances et de jolis clins d’œil à son illustre prédécesseur. On retrouve avec plaisir les « my boy » et autres « young man » sans compter une certaine espièglerie chez lui. Et on le bonheur de pouvoir le voir pour la première fois en couleurs.

Les autres acteurs étaient encore de ce monde et on donc pu reprendre sans problèmes leurs positions respectives. On a de nouveau Patrick Troughton dans la peau du deuxième Docteur. Il est habillé avec le manteau qu’il portait lors de sa rencontre avec le Yéti. Il est toujours aussi bon, un peu fou, très clownesque. Un vrai plaisir, et un habitué de ces rencontres multidoctoresques.


Le troisième Docteur est de nouveau joué par John Pertwee au volant de sa Bessie. Toujours impeccable, toujours très classe, très british. Je trouve personnellement que physiquement, c’est celui qui en impose le plus. Son jeu est très fluide.

Les courts passages du quatrième Docteur sont particuliers, ils sont en fait extraits de504x_tom-baker1-300x224.jpg l’épisode avorté Shada. Tom Baker, bien qu’il ait donné son accord de prime abord, s’est ensuite désisté car il ne voulait par rejouer dans une série qu’il n’avait quitté que depuis deux ans (alors qu’il a été à ce jour la plus longue incarnation du Docteur à l’écran). Il le regrettera par la suite. Par rapport à la série, il faut reconnaître à Tom Baker une façon de jouer le Docteur tout à fait appropriée. Il réussit à offrir une parfaite synthèse de tous les docteurs passés et à sûrement eu de l’influence dans les choix pour lesquels ont opté les Docteurs à venir. Il est à la fois énigmatique, un peu fou, parfois très dur, hautain mais affectif envers les humains et sait s’entourer d’excellents compagnons. C’est aussi fin stratège. Il est un peu maladroit, mais tout ceci n’est qu’apparence. Un de mes Docteurs favori. Je trouve dommage de ne pas l’avoir eu plus à l’écran cette fois-ci.

doct davison 400x400Le cinquième Docteur est toujours joué par Peter Davison. Il est à l’image de son personnage finalement. Peu déterminant, hésitant, quasi transparent. On ne s’intéresse que peu à lui. Il reste un Docteur fade, sans caractère ni action déterminante. Son « costume » est tout de même un peu spécial. Ce n’est pas l’une des incarnations le plus réussies. Son successeur ne sera pas beaucoup apprécié mais il aura pour lui une manière enflammée de jouer le rôle ; dure, vindicative un peu ce que l’on pourrait considérer comme les prémices d’un dark Doctor.  

Qui dit Docteur, dit compagnon(s) ! Et ils sont nombreux ici. La plupart d’entre eux sont même emblématiques. Avec le quatrième Docteur, on retrouve Romana dans sa seconde incarnation (Lalla Ward qui avait succédé à Mary Tamm, brune incendiaire et seule Time Lady ayant officiellement partagé les pérégrinations de notre Gallifreyen). On apprécie aussi de retrouver Susan Foreman (Carole Ann Ford) qui n’est autre que la petite fille du Docteur. C’est sur elle, encore adolescente, que s’ouvrait le pilote de 1963 ! Elle reste un peu gauche voire fragile et donne une image désespérément humaine. Elle n’est bizarrement jamais considérée comme une Time Lady malgré son héritage génétique. C’est la seconde et dernière gallifreyenne à avoir voyagé avec le Docteur pour la série classique. Son personnage a bien vieilli malgré tout, il hurle moins à tout bout de champ et assume son passage à l'âge adulte. Sa présence n’est pas déterminante pour le spécial, mais c’est très agréable d’avoir pensé à l’intégrer. Une anecdote de tournage intéressante à son propos. Les producteurs avaient demandé initialement à Carole Ann Ford de ne pas mentionner qu’elle était la petite fille du Doctor, dans un désir d’asexuer le personnage principal. Ils ne voulaient pas que le Doctor puisse avoir eu des relations sexuelles, avoir été père puis grand père parle passé. L’actrice a hurlé de rire et décidé de refuser l’invitation au spécial. Le scirpt a donc été modifié pour inclure ce lien familial. Fort heureusement d’ailleurs.

 

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A noter aussi la présence de Tegan Jovanka (Janet Fielding) qu’on retrouvera sur une longue période sur la série. Deux compagnons masculins s’invitent à la fête via Vislor Turlough (Mark Strickson), compagnon du cinquième Docteur qui participera à une dizaine d’arcs et le Brigadier Lethbridge-Stewart  (Nicholas Courtney) qui est récurrent et a rencontré le Docteur sous plusieurs incarnations. On le retrouvera même dans les aventures de Sarah jane dans les années 2000 et on apprendra via le reboot du show qu’il a une fille. Il représente l’entité U.N.I.T. avec laquelle collaborera le troisième Docteur condamné à l’exil sur Terre par les Time Lords. 

Et bien évidemment, nous retrouverons également Elisabeth Sladen dans le rôle de Sarah Jane Smith, figure emblématique des compagnons du Docteur, véritable chaînon entre l’ancienne et la nouvelle ère puisqu’elle retrouvera Smith et Tenant… et son retour sera su apprécié qu’elle aura droit à son propre spin-off sur cinq saisons, malheureusement stoppé suite à sa disparition il y a quelques temps déjà. Elle est toujours aussi fraîche, agréable et présente à l’écran. Quelque soit son âge.

Il reste intéressant d’avoir bien voulu situer l’action dans la zone interdite de Gallifrey. La Black Tower de Rassilon est nommée à plusieurs reprises dans le show, par plusieurs incarnations. Mais on va enfin pouvoir concrètement touché cette légende. Quel meilleur moyen de centraliser les cinq Docteurs tout en leur permettant de vivre leur propres développements, laissant le spectateur soit découvrir les numéros qu’il ne connaît pas, soit attendre de voir les aventures de SON Docteur. Jusqu’à la réunion finale où les Docteurs entrent en émulation pour résoudre une énigme que je me garderais bien de spoilier. La solution toute autant logique qu’inattendue viendra évidemment du Docteur le plus à même de donner la leçon aux autres.

 

Dans ce jeu de miroir, les Docteurs ne sont pas tendres entre eux et cela provoque de très bonnes scènes. L’un reprochant à l’autre d’être peureux qui reproche encore au suivant son caractère, d’autant que certains se sont déjà rencontrés !

La zone interdite montre aussi que les Time Lords sont faillibles malgré tous leurs beaux préceptes et qu’eux aussi on peur de la mort même s’ils ont réussi à tricher avec. Ils n’hésitent pas à se montrer pire que les humains, à manigancer, à ruser, voir à s’entretuer pour avoir le pouvoir alors même que certains d’entres eux sont aux plus hautes responsabilités. Le 10° Docteur le dira dans The End of Time quand il apprend le retour de Rassilon. Les Time Lords ne sont pas tous fréquentables et ils préfèrent en garder un bon souvenir que d’en affronter la réalité. Il fera tout pour empêcher leur retour au point de se sacrifier, trouvant dans The Master un allié inattendu pour le coup. 

The Master justement. La Nemesis du Docteur. Lui aussi est bien évidemment présent sous les traits de sa troisième incarnation : Anthony Ainley . Un dark Lord gothique, british et d’une classe folle. Les Time Lords iront jusqu’à le convoquer en échange d’un nouveau cycle de vie et d’une amnistie complète s’il part porter secours au Docteur. Ce qui va entraîner des rencontres savoureuses où il ne sera jamais cru et où il finira par se ranger aux côtés des Cybermen pour asseoir ses propres besoins… et tenter lui-même de gagner sa propre récompense.

 

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Le spécial permet d’en apprendre un peu plus sur le passé commun des deux Time Lords. On retrouvera aussi d’autres ennemis comme le Yéti pour un passage éclair, les Cybermen qui réussissent presque à faire exploser le Tardis et même un Raston Warrior Robot qui reste redoutable, puisque pouvant se déplacer à la vitesse de la lumière (et qui réduit tout le groupe de Cybermen à néant en quelques instants). On aura même droit çà une mise en abîme des premiers épisodes des Daleks (que l’on peut retrouver sur le coffret The Beginning) avec la présence de l’un d’entre eux donnant du fil à retordre au premier Docteur et à sa petite fille. Scène pas forcément utile mais tellement jouissive pour le fan.

Les effets spéciaux (même les refaits) sont un peu limites mais cela colle avec un budget TV. Excepté les triangles de kidnapping et les tirs du Dalek, il faut reconnaître qu’on est loin de la débauche du show actuel. Tout est plutôt théâtralisé et repose sur les interprètes. Les costumes des Cybermen sont limites ridicules eux aussi, mais la magie opère. Quant à la description de la vitesse lumière du Raston warrior, elle fleure bon le Power ranger du Pauvre.  Mais Doctor Who ne se résume pas à ça, fort heureusement et le budget alloué à ce département est très bien mis en valeur via le Dalek et la grande scène finale aux empreints de l’univers d’Oz.

 


Hartnell in Dalek Invasion of EarthEn tant que néophyte, vous serez peut être un peu perdu face à ce téléfilm de luxe. Ce n’est pas forcément par celui là qu’il faudra commencer votre incursion dans le monde whovian. Par contre, si vous avez découvert le Docteur via la nouvelle série puis que vous avez eu la curiosité de mettre la main sur les dvd de la période classique, alors vous pouvez vous installez, vous passerez forcément un très bon moment,  malgré la faiblesse générale de l’intrigue (excepté son dernier arc vraiment brillant) à déceler les différentes références à la série passée tout en apprenant un peu plus sur la mythologie de Gallifrey. Cet épisode reste particulier, attachant et son côté besogneux se fera bien vite oublié pour vous laisser un excellent souvenir.

Et comme le dit si bien William Hartnell avant le générique , car l’hommage a été pensé pour lui aussi, afin de l’intégrer à cette commémoration, ne croyez pas que le Docteur s’en va pour de bon, il reviendra, sous une forme ou une autre mais sera toujours là !

 

 

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