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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 06:30

predator2 affiche2Los Angeles. Des gangs de trafiquants de drogue parfaitement organisés et armés disputent la suprématie de la rue aux forces de l’ordre mal équipées et peu nombreuses. Dans cet enfer de violence, le détective Mike Harrigan et son équipe mènent une guerre sans merci contre les sbires de King Willie. Mais bientôt les deux hommes se découvrent un ennemi commun, un tueur invisible et invulnérable qui décime les rangs des dealers et des flics….

 

 

Généralement, lorsqu’on pense à Predator, cela donne deux chemins de pensées bien distinctes. Les plus jeunes penseront à Alien VS Predator , vieille arlésienne entretenue pendant des années sur papier grâce à un comics assez bien réalisé puis concrétisée sur grand écran à deux reprises. La première version essayait d’ailleurs de rendre hommage dans un joyeux imbroglio aux deux univers des deux franchises, mais en si peu de temps et avec un scénario si léger qu’un jeu vidéo du type altered beast paraissait plus consistant à pratiquer que la vision de cet obscure série B. Malgré tout, avec le temps et de l’indulgence, on apprécie de voir en un seul film Lance Herriksen, transfuge de la quasi-totalité des premiers Alien, une tapée de Predator se prenant pour des dragqueens vu les couleurs flashies la plupart du temps arborées, un temple maya perdu en plein pôle et qui se prend lors de ses moments perdus pour un rubix cube, une reine Alien enchaînée qui terminera sa course en se prenant pour un T-Rex réchappé de Jurassic Park (quand on est enfermée, faut bien s’occuper et quoi de mieux que de se passer les rondelles de papy Spielberg en boucle….) et une scène de bravoure final aussi jouissive qu’absurde du type « Houga ! Je respecte le guerrier qui sommeille en toi, femme. Pour la peine, je te fais un marquage tribal qui te permettra de faire ta belle dans la cour de récré. Houga bis ! ». Je passerais sur le dernier plan pour ceux qui n’en connaîtrait pas la substance et conclurait sur cet opus en ayant le courage de dire que l’on s’amuse bien, du moment que l’on prend tout ça au second degré. Peut être de quoi faire un article dans quelques temps (en cas de défection, je reviendrais en détail sur le film) car plus pop que ça, difficile de faire mieux pour les années 2000.

 

 

Les plus âgés quant à eux auront une brusque poussée de testostérone et verront passer devant leurs yeux embués de souvenirs graciles deux masses de muscles incarnées par Schwarzy et Weathers se frayer un chemin cahin-caha dans une jungle inhospitalière pour essayer de mettre la main sur un (grand) sauvage qui prend son pied en dépeçant ce qui lui passe sous la main. Le premier Predator représente en soi la quintessence du film  pour mâle des eighties : muscle, sueur, baston et gros calibre empreints d’explosions. En se tenant à ça, autant se regarder un Chuck norris de la grande époque type Delta Force. La force maligne de ce qui allait devenir un film culte réside alors en McTiernan , pas encore le père des Die Hard mais déjà bien prometteur quand il travaille avec tonton Silver (le barbu qu’on voit dans tous les bonus de Matrix, de La maison de Cire et consort et qu’on rêverait de jeter du haut des falaises d’Etretat lors d’un circuit touristique sur Arsène Lupin , rien que pour avoir le sourire pour le reste de la journée) et dans la gestion du personnage mis en forme par Stan – je suis un dieu que voulez vous – Winston (pour mémoire : Predator, Terminator, Jurassic Park, Monster Squad et tant d’autres…. . A film bourrin donc, scénario malin, jouant sur la subjectivité du Predator et sur un inconnu total du point de vue des protagonistes, l’extra terrestre n’apparaissant qu’hors champ lorsqu’il se révèle pour accomplir sa basse besogne. Bien que le film  souffre de certaines longueurs au début, on se laisse rapidement embrigader et on se prend à s’enthousiasmer jusqu’au final qui n’est pas grotesque, loin de là, et qui pourrait se résumer par le combat d’un homme contre ses instincts les plus refoulés, personnalisés dans le corps agonisant du Predator, qui trouve malgré tout une ultime ressource pour un baroud d’honneur assez explosif.

 

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Je ne m’attarderais guère sur la tétralogie Alien qui serait un peu hors de propos ici, mais que j’invite les plus jeunes à voir, pour qu’il se rendent compte que le cinéma de Papa, c’était autre chose que la star academy et autre Smallville (que je respecte, car Clarky est un brave boy scout excellent réadapté au goût du jour).


La grande question, après le succès surprise de Predator, était de savoir si une suite allait voir le jour. Car après tout, le premier film pouvait se permettre de faire son chemin dans la vie, sans aide ou séquelle aucune, se suffisant à lui-même. Fonctionnant d’abord comme un film d’action se poursuivant ensuite par un thriller et s’achevant par un film d’horreur, il opposait à l’homme un véritable monstre dénué de tout sens moral, venu d’ont ne sait où et poussant son dernier rire dans un sursaut final qui ne laisserait aucune trace de lui. Schwarzy s’en sortait de justesse et pouvait quitter la scène sans être ennuyé par la suite, vu qu’il était peu probable que quelqu’un accorde du crédit à ce qu’il venait de vivre.

 

 

La bonne nouvelle, c’est que l’équipe originale avaient une envie latente de poursuivre l’aventure et ce sont donc les scénaristes , les accessoiristes et les producteurs qui ont remis ça.  Problème, Schwarzy est pris sur un autre projet (celui ce sa vie, ne nous mentons pas, car Junior et La course au jouet ont beau être divertissants, il ne valent rien contre un bon cyborg des familles….) et McTiernan vit sa vie de réalisateur dans le vent totalement overbooké.


On fait donc appel à un tout nouveau casting, l’ancien étant encore suspendu par les pieds dans une forêt d’Amérique Centrale, et on construit une toute nouvelle histoire qui complète finalement à merveille celle du premier chapitre tout en consolidant et en apportant dans d’énormes proportions l’histoire et la culture même du Predator.  


La jungle représentait un terrain de chasse parfait pour le style safari. Beaucoup de zones d’ombres, d’excellentes possibilités de chausse trappes et surtout un lieu propice à susciter l’angoisse et la claustrophobie auprès de l’équipe de Schwarzy. Devant un adversaire invisible, pouvant se trouver aussi bien sur terre qu’en plein air, via les nombreuses branches et autres feuillages, les militaires vont commencer  à perdre leur sang froid. Il est bon d’insister sur le côté invisible du Predator, qui ne peut que stigmatiser l’effroi chez l’adversaire qui ne peut se focaliser sur une apparence, quelqu’elle soit. C’est l’inconnu, chez l’humain, qui provoque le plus d’inquiétude et de stress. Quand cet inconnu n’est pas palpable, si  ce n’est à travers les résultats de séance de boucherie viscérale, on atteint rapidement un point de non retour. Le scénariste s’en amuse, démoniaque créateur, comme le réalisateur qui prend certaines libertés de plans pour apporter un côté horrifique à l’ensemble. La meilleure illustration de cette folie naissante trouvant sa source dans le mitraillage en règle des arbres, occupant l’espace à perte de vue.

 

 

La ville est donc en soi un excellent écho à toute cette verdure, avec ses tours de métal et ses recoins sombres. Côté planques et culs de sacs sombres, il y a de quoi faire et le film se déroulant en plaine canicule, on retrouve l’aspect humide et une moiteur de l’air tout à fait dans le ton de l’opus précédent. Dans Predator , les muscles brillent de sueur et les protagonistes apparaissent en permanence assez sales et peu soigneux. Il en va de même pour Predator 2 où les flics sont le plus souvent couverts de transpiration, et ce de manière visible à l’écran, apportant une touche de réalisme bienvenue.

 

 

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Les motivations de chasse du Predator trouvent leur exutoire dans la guerre et le conflit armé. Le film commence en pleine guerre des gangs, elle-même se déroulant en plein centre ville. Les colombiens mitraillent les jamaïquains, qui le leur rendent bien et on s’attend à tout moment à voir débarquer un Robocop pour mettre un peu d’ordre, tant la manière de filmer et de mettre en scène s’approche du 3ème opus (décrié à tort, car plus proche de la série TV que des deux premiers films, et pour les réfractaires, je conseille fortement la vision de Robocop 2001, la mini série canadienne, pour constater que le niveau n’était globalement pas si ras les paquerettes qu’il en avait l’air de prime abord) ). Une voiture débarque alors, le héros se fait désirer par la caméra et se présente alors Danny Glover , réchappé de l’Arme fatale 2 et sans Mel Gibson qui squatte une branche plutôt que d’aider son vieux complice. Celui-ci jauge la situation et se propose d’y mettre un terme rapidement. Avec son flingue improbable tant les chromes reluisent et tant la configuration ressemble à celle d’un Action-man du pauvre soldé sur une brocante un jour de pluie, il se glisse sans se faire voir (il est vrai qu’un noir de près d’1m90 avec une chemise jaune et conduisant une voiture fraîchement défoncée à laquelle il manque une porte, cela passe sans problème sous le nez de tout le monde….) et dézingue les petits méchants en quelques secondes , sans viser, avec un chargeur illimité (le film étant censé se passer dans un avenir proche, à savoir 1998, alors que le film date de 1990), puis sans se formaliser, décide d’aller choper le big boss du jour qui s’est carapaté dans un immeuble avoisinant.

 

 

Ce qui reste intéressant dans cet affrontement improbable, c’est que tout la scène a été scrupuleusement décortiqué par l’œil au rayon infra rouge du Predator qui se dit que là, il a trouvé son homologue dans la population d’indigènes. Et comme celui-ci fonctionne selon une  politique de chasseur, il va se mettre en tête de faire de ce dernier son trophée de chasse pour ce safari hors normes en récupérant tout d’abord les proies de Glover, à savoir les trafiquants, puis ses adjuvants et enfin ses proches. Il est certain que la politique d’intimidation ne pourra qu’être efficace.  Glover interprète un flic efficace ; mal vu par sa hiérarchie car peu respectueux des ordres mais d’une remarquable bienveillance pour ses collaborateurs, proches s’entend. L’équipe constituée est d’ailleurs complémentaire de son caractère avec la femme efficace et ayant su s’intégrer dans un monde machiste (bien qu’elle ne mâche pas ses mots et ses gestes, à l’image de la séance de bienvenue avec Bill Paxton). Elle est interprétée par Maria Conchita Alanso, déjà vue dans The Running Man avec …. un certain Schwarzie. Bill Paxton occupe quant à lui la place de nouveau , à la Dick Tracy mais représentant un élément sur lequel on peut compter, fiable et solide, tout en étant un peu le feu follet de la bande.   Le fait qu’il ait également cassé de l’Alien chez James Cameron permettra de boucler la boucle.


Glover va donc essayer d’arrêter le big boss précédemment cité et se heurter pour la première fois au travail tout en finesse du Predator, le croisant même de manière indirecte sur le toit . On notera au passage les savoureuses punchlines de ce genre de production à l’image de la question de Alonso : où est passé … ? Il casse la croûte (le Predator ayant tué le caïd et celui-ci étant tombé sur une table repas…).

 

 

La chasse commence alors. Néanmoins,pour ne pas cantonner le film à un jeu de chat et de la souris , on va rajouter un arc scénaristique de plus avec l’arrivée en fanfare de Gary Busey , acteur joyeusement has been aujourd’hui qui hante parfois les couloirs du Sacré cœur dans Scrubs, mais qui était présent dans la majeure partie des grosses productions des années 80-90 : Point Break, l’Arme fatale, Piège en haute mer et autres Firme et Drop Zone. Second couteau à la gueule moitié autrichienne moitié américaine, Busey en impose de suite par sa folie douce et un charisme alors à son acmé. N’ayant pas tourné depuis deux ans, suite à un grave accident de moto, on le retrouve ici avec plaisir, Busey rimant souvent avec film bourrin et délire sous jacent, ce qui ne manquera pas d’arriver dans le final contre le Predator dans les abattoirs.

 

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Busey est donc un agent indirect du gouvernement qui n’a qu’un hobby, depuis le carnage du précédent film, consistant à mettre la main sur le Predator, vivant de préférence et ainsi poser ses grosses paluches sur les secrets de l’univers, et accessoirement sur un matériel à visée militaire plus que redoutable. Il reste d’ailleurs amusant de souligner ce traers des forces armées : plus le schmilblick est risqué et mortel, plus ça les excitent. Que ce soit dans Justice League Unlimited, avec le projet Cadmus et la forme de vie extra-mecanico-terrestre, Independance Day et son vaisseau gardé sous silence pendant des années ou 50° Fahrenheit avec son gaz aux effets dévastateurs… Et je ne cite volontairement que trois productions aux visées et aux publics variés pour démontrer à quel point ce cliché est récurent , bien que toujours efficace.

 

 

Cette sous-intrigue permet donc d’allonger le film mais l’alourdit dans sa première partie, celle concernant le métrage d’action pur et dur. On se doute bien que Busey n’est pas là seulement pour la déco et le fan d’X-Files en nous crie l’équation suivante : alien + gouvernement + secret = confiture de fruits avariés mais à part mettre des bâtons dans les roues de Glover de manière indirecte, faut bien reconnaître qu’il ne sert pas à grand-chose pour le moment.

 

Le film se poursuit avec le chef des colombiens surpris durant une activité physique assez prenant puis pendu par les pieds par les jamaïcains dans une sorte de rite sacrificiel. Sa copine est nue au sol, lui est nu au plafond. Dans cette question de perspective, il se fait faire un massage de boyaux en règle avant que le Predator n’intervienne et dépèce tout ce petit monde, sauf la fille. Le Predator ne tue que l’ennemi armé. La fille nue qui pleure et qui se cache, ça ne l’excite pas trop.

 

 

Le plan suivant revient sur l’équipe de Glover qui découvre le massacre avec en premier plan le caïd, mort mais toujours avec on pyjama de chair, le reste des dealers écorchés et morts aussi. La fille est retrouvée. S’en suit alors une question fondamentale. Bon d’accord, on se demande bien du côté des gentils qui a fait ça. Mais surtout, aura-t-on droit un jour à une version longue où l’on pourra voir une menace invisible suspendre tout ce beau monde au plafond puis faire joujou avec leur peau tout en emportant des têtes comme trophée de chasse devant les yeux médusés d’une nana qui se retient tout le long de hurler (car une fille à forte poitrine, ça hurle forcément, dixit Scream et compagnie) et de claquer des dents (avec toutes les vitres cassées et vu la hauteur de l’appartement et la fraîcheur du carrelage, elle a forcément du chopper une pneumonie et une grippe) ?


Le collègue de Glover se pose forcément la question et reste méditatif, ce qui lui permet de repérer un peu plus haut un petit cadeau fiché dans une grille d’aération.

 

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L’investigation s’arrête là car Busey déboule, toute mâchoire en avant et enguirlande vertement Glover qu doit faire place nette. Un peu déconfit, il fait suivre Busey tout en demandant à son copain de retourner sur la scène plus tard pour essayer de trouver quelque chose pouvant faire avancer l’enquête.


Il y retourne et se fait ter pour la petite histoire ce qui nous permet de pouvoir profiter d’une seule et unique scène de journée sans fusillade et sans macchabées. Glover se recueille devant la tombe du copain (bon, je corrige, pas de macchabées visibles) sous le regard du Predator qui est repéré par un gosse à la bave facile armé d’un fusil en plastique. Le gamin lui propose un bonbon, croyant voir Casper et l’alien ne bronche pas, se contentant de laisser traîner un objet personnel à l’attention de Glover lui faisant comprendre que lui aussi, il est surveillé et traqué.


On apprend donc dans cet épisode que le Predator a des principes : il ne tue pas les femmes nues ni les boutonneux amateurs de friandises. Si ça ne laisse pas de l’espoir à l’humanité tout ça…


Le film passe à partir de là de sa partie action à sa partie thriller, tant les sous intrigues et les meurtres vont s’enchaîner à la vitesse du son. Glover , de plus en plus acculé se voit même un instant soupçonné par sa brigade de choc, tant les cadavres  s’accumulent derrière lui : son acolyte, le boss de la drogue King Willie, un des personnages humains les plus réussis visuellement et scénaristiquement, avec une profondeur et un passif assez chargé pour un personnage que l’on ne voit finalement que quelques minutes avant qu’il ne se fasse tuer à la Highlander, le Predator ayant sûrement besoin pour se restaurer d’un  quickening de camé.

 

 

Le nouveau se fait également prendre, suite à une confrontation assez jouissive en milieu fermé, le métro avec un passage équilibré passant du rire (les passagers sont mieux armés que les racketteurs venus casser le moral à tout le monde) à l’horreur avec le massacre de toute cette faune par un Predator toujours omniscient et voulant démolir l’univers de sa proie fétiche de A à Z. la femme flic est la suivante sur le planning chargé du faucheur mais en réchappe miraculeusement car étant enceinte. Le Predator ne tue pas les femmes enceintes non plus. La vie devant avoir quelque chose de sacré, à priori, du moment qu’elle n’a pas encore vu le jour.


Après cet intermède, Glover parvient à suivre la créature et retombe nez à nez avec Busey qui devint pour le coup un soutien indirect en lui expliquant pourquoi il possède des gros camions pleins de gadgets alors que lui n’a qu’une caisse pourrie et pourquoi il est toujours à quelques mètres de l’alien avec tous ses hommes alors que lui est toujours barré à l’autre bout de la ville et que sa brigade n’existe plus.

 

 

On attaque alors la partie la plus fun du film : l’affrontement.

 

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Celui entre la créature et Schwarzy ne connaissait qu’une unité de lieu, la jungle et l’homme ne pouvait alors compter que sur lui-même (vu la carrure, il avait quand même un  sérieux avantage, doublé d’une ruse égale à celle du fennec près d’une oasis et guettant le mollet de la chamelle). Glover possède pour lui une solide expérience due à des années sur le terrain, une très bonne endurance et pas mal de répartie, à l’image de la lutte sur la corniche d’un immeuble, où luttant contre son vertige il parvient à stopper malgré lui la future autodestruction du Predator en lui coupant le bras avec une de ses armes tout en le traitant de moule syphilitique….! Peu crédible en soi (l’amputation, pas la jolie tirade)  et impliquant l’hypothèse que la technologie de ce peuple doit être en partie organique (confirmé plus tard avec les différentes interactions avec le vaisseau), la bombe une fois privée de son support n’explose pas et le Predator se tape une très belle chute qui est esthétiquement très réussie (un scène tournée de cette manière serait , de l’avis même du réalisateur totalement impossible aujourd’hui, pour de simples questions d’assurances) avant de terminer dans la salle de bains d’un couple de retraité. La mise en scène alterne alors entre le côté flippant avec l’automédication un tantinet m’as-tu vu de l’alien et le comique avec la réaction de la grand-mère face à tout ce bruit.


Le grand final , après cette scène et celle de l’abattoir que je ne commenterais pas, histoire de laisser quelques surprises quand même au lecteur qui voudrait se faire plaisir en se procurant la galette dispo maintenant en version collector pour presque rien, s’achève dans le vaisseau même du Predator. On ne cherchera pas à savoir comment il a atterri là sans que personne ne s’en rende compte et on ne fera pas l’analogie avec le film Alien VS Predator où ces derniers creusent des tunnels depuis l’espace pour faire du surf des neiges vers des pyramides mayas ensevelies. On se complaira seulement à admirer le superbe travail des décorateurs et la munitie de Stan Winston dans la réalisation d’un tableau de chasse qui lui aussi possède son lot de petites révélations annonciatrices d’une saga marrante mais oubliable.  Ou juste une petite image alors nous rappelant que nous ne sommes finalement que bien peu de choses dans l’univers…

 

 

Glover attaque donc au Predator sur son terrain, ce qui va renverser tout le rapport de force existant jusque là. Tout le film jusque maintenant était basé sur un adversaire indomptable sur un terrain propre à l’homme. Et c’est l’homme à présent qui va prendre le dessus chez le Predator. Glover lutte donc avec les tripes qui lui restent et l’emporte par ruse, à armes quasi égales avec son nemesis du moment. Et le tue. La chasse est fine. Le film pourrait s’arrêter là.

 

 

Mais le tout continue et face à son adversaire mort, ce sont une demi douzaine de nouveaux extra terrestres qui sortent du néant, aux couleurs et aux équipements variés, preuve du respect du studio face au spectateur. Glover se sait perdu et se laisse encercler. Les Predator se contentent de récupérer le cadavre d’un des leurs, nous révélant ainsi un autre aspect de leur culture : ils sont respectueux d leurs morts et de la proie ou du chasseur, seul el véritable courage et la victoire sans artifice compte. Glover peut partir et reçoit un trophée du plus vieux de ses ex opposants : un pistolet anglais daté du 18ème siècle, preuve incontestable que la Terre est un terrain de jeu depuis longtemps visité. On appréciera que le réalisateur ait repris le moule du Predator initial pour la conception de l’Ancien, clin d’œil agréable et manifestation d’un passage de relais intergénérationnel.

 

 

Glover quitte alors le vaisseau, blanchi par la poussière et entier , se moquant des invectives des membres du gouvernement restants et le film s’arrête là, avec une promesse de retour qui sera mis en image une quinzaine d’années plus tard.   

 

Predator 2, plus qu’une suite bassement commerciale, ce qu’elle était au départ, ne nos mentons pas, parvient, avec l’absence de son acteur star et de son réalisateur de prédilection à se trouver une nouvelle identité, se réappropriant malgré un aspect blockbuster certain une identité et approfondissant le mythe avec un aspect culturel plus fouillé et plus étendu. Certes, cela pourrait nuire d’une certaine manière à l’obscurantisme entourant le personnage phare, mais cela permet aussi d’en apprécier les finesses et de mettre en lumière certains éléments  apportant un plaisir supplémentaire à une nouvelle vision du premier opus. Danny Glover trouve ici un rôle à sa mesure, prouvant qu’il peut exister en tant qu’acteur de film d’action , et pas seulement en tant que sidekick d’une star encore plus grande et l’histoire des suites possède ici un exemple de e que peut êre un n° 2 réussi.

 

 

Un bon film donc, à voir un soir d’orage , seul , avec à l’étage du dessus un plancher usé et craquant au moindre pas sur lequel marche deux adolescents bien engagés sur fond de musique gothique pour frémir au moindre bruit magnifié par la pise HD du bluray...  

 

 

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