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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 04:31

http://www.ligney.com/blog/uploaded_images/kill-bill-1-763150.jpgMettons d’entrée de jeu les choses au point. Je n’aime pas Quentin Tarantino. J’ai trouvé sa prestation moyenne dans Une Nuit en Enfer mais comme il reste plus connu comme réalisateur que comme acteur, j’ai essayé ses trois premiers métrages. Je reste intimement persuadé que je vais me faire conspuer après ce que je vais écrire, et qu’on n’accordera plus guère de crédit à quelqu’un qui aime Mortal Kombat et pas les films suivants.

 

Ceci étant précisé, je vais faire vite. Reservoir Dogs est sympathique mais sans plus, il est plutôt sauvé par la prestation des acteurs (vu que Keitel est producteur exécutif, on peut comprendre sans mal qu’il veuille faire tourner la galette à plein régime) que par son scénario que je trouve un tantinet convenu et ennuyeux. La faute peut être à tous les films sortis par la suite et qui ont essayé d’en recycler les grandes idées…


Pulp Fiction m’a saoulé. Toutefois, n’ayant qu’une quinzaine d’années lorsque j’ai pu le voir, je me réserve le droit de lui donner une seconde chance et de faire, si le bonheur extatique du spectateur heureux est au rendez-vous, mon mea culpa.


Jacky Brown m’a profondément déçu quant à lui (et je l’ai tenté au moins cinq fois). J’aimais le scénario sur le papier, j’aimais les interprètes mais je n’ai pas aimé le résultat final.


Et me voici donc à Kill Bill. Dont je n’aime pas le principe commercial. Le petit bonhomme, fan de Moore, si l’on prend les choses dans l’ordre a réussi à nous faire payer deux places pour un film qui aurait largement pu être exploité dans un format trois heures, et en emmerdant profondément les petits amerloques incapables de fixer leur attention plus de 75 mn. Bon.

 

Mais en plus, les occidentaux sont pris pour des tartes avec une censure en noir et blanc inexplicable qui, bien que donnant une consonance inhabituelle à la bataille Néo – Smith … pardon, j’ai dit ça ? Je voulais dire à l’affrontement Yakusa – Uma bien sûr nous frustre d’un bon giclage des grand-mères. Alors que le Japon a eu droit à la scène en couleur, lui.

 

Le principe n’est pas neuf, puisque déjà utilisé dans (j’en déjà certains se dire qu’il nous gonfle celui là avec son :) Ultimate Mortal Kombat 3 sur Saturn entre autre où les fatalités étaient simplement cachées par un écran noir (Voir celle de Scorpion et de quelques autres).


Ensuite, il est évident que la commercialisation des rondelles s’est aussi faite n’importe http://image.toutlecine.com/photos/k/i/l/kill-bill-vol-2-2004-45-g.jpgcomment. Car bien que les coffrets de TF1 vidéo soient assez recherchés (et sans commune mesure avec les éditions belges, affreuses en amaray , et dont ont été victimes certains clients sur le Net, j’en suis sûr) sur le plan maquette, les bonus sont à la limite du foutage de gueule , le tout augurant encore une édition spéciale avec scènes coupées et rétablissement de la couleur et encore une autre édition suprême-platinum-du-retour-du-fils-de-la-revanche-qui-tue-seconde-partie-de-la-mort où les deux parties seraient assemblées pour aboutir au montage proposé à Cannes il y a quelques années.

Ayant poussé mon coup de biniou sur ces considérations techniques, je vais passer au film.
Maintenant, j’apprécie le Quentin. Je n’ai pas dit qu’il s’agissait d’une déclaration d’amour avec flammes de trente mètres pour autant. Pourtant, ce Kill Bill, astucieux mélange de genres et recyclage assumé de certaines orientations, m’a beaucoup plu.


Le début, hommage à la Shaw Brother et à ses films de personnes amputées ou torturées où les bons sentiments triomphent parfois sur les combats à l’épée, nous met tranquillement dans l’ambiance. Et c’est parti pour trois heures de folie sauvage malmenée par des persos tantôt hystériques (Lucy Liu, V. Fox) ; tantôt paumés (M.Madsen, qui promène sa dégaine tranquille et qui dégage quelque chose dont les petits minets d’aujourd’hui mâtinés de Pitt, Cruise et autre Leto ne pourront jamais s’approcher sous peine de s’y brûler les ailes), voire philosophes (Carradine, tellement inexploité ces dernières années dans des séries z pleines de guimauve et de grotesque qu’on en pleurerait) ou complètement jetés (Daryl Hannah, capable de démontrer que les sirènes peuvent être de vraies harpies).

 

http://images2.fanpop.com/images/photos/3700000/kill-bill-kill-bill-3750947-1400-904.jpgA cela, patte Tarantino oblige, un vestige ressuscité pour le bien de tous et assumant deux rôles : Gordon Liu (heureux Shaolin dans l’âme et me manquant depuis longtemps) et un perso cumulant tout ce que je viens de dire avec Uma Thurman qui trouve ici le rôle de sa carrière, ou du moins celui qui marquera les esprits (Je doute que Cécile de Volanges titille encore nos mémoires saturées, quoique bien en formes à l’époque).


On se retrouve alors dans un Space Mountain sanglant jusqu’au combat de fin complètement, il faut l’avouer, surréaliste mais collant tellement bien à un esprit revanchard. Uma vole, bondit, découpe, fait de l’humour et garde ses trophées tout en poursuivant à la suite une cheftaine mégalomaniaque, qui aurait sa place dans un Battle Royale. Et Uma l’invincible continue son petit bonhomme de chemin alors que nous, plus que rassasiés par autant d’audace et cajolés dans le sens du poil par un casting dément (où l’on retrouve Sonny Chiba, toujours fan de sabres !) nous laissons encore goulûment gourmandés pour la suite des évènements.


Le manège s’arrête alors pour nous rebalancer de plus belle dans un massacre entendu d’où émerge vérités et absurdité de l’existence. Fait pas bon contrarier un caïd de nos jours, même si celui ci joue plus de la flûte que du couteau.


On poursuit par un entraînement dignes des meilleurs mangas (Osons la comparaison entre la montée des marches avec des sceaux d’eau et nos petits Goku-Krilin et leurs bouteilles de lait) tout en se pourléchant les babines de la confrontation des blondes dans, idée de génie, un espace si clôt qu’on en devient d’heureux sadiques à chaque coups portés.


On termine en apothéose avec ce qu’on attendait de paroxysme fou entre les deux ex, cédant http://2.bp.blogspot.com/-aKlGutiug1M/UQGgzRw13RI/AAAAAAAAQC8/O1O90RXM9aI/s1600/Kill_bill_6.jpgla place à un astucieux dialogue remettant en cause nos convictions de baffreurs de comics.


Les kryptoniens ont la peau dure et s’immiscent partout.

Quand le clap de fin retentit, on se jette alors sur la seule scène coupée valable des deux rondelles de bonus, inutile certes mais tellement jouissive…

Après un tel menu, comment ne pas aimer le bonhomme ? A quand une nouvelle taffe de délire au cinéma ? Tant d’irréalité, de couloirs alambiqués et le tout remarquablement orchestré dans un cortège brut de décoffrage et recélant une perle parmi les perles…

Miam, chef , y a du rab ?

 

 

 

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