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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 05:56

 cités d'or image 3AaaaaaaaaaaAaaaaaaaaaaaaaAh , Esteban est là …

Voici quelques mots qui vont forcément titiller plus d’une mémoire d’adulescent. Les mystérieuses cités d’or (LMCDO) où l’une des séries d’excellence de notre enfance.


L’ayant découverte il y a peu de temps, je ne peux néanmoins cacher ma joie d’avoir été initié à un tel morceau d’animation.

 

Les séries d’aujourd’hui ne sont certes pas dénuées d’intérêt, quand on pense à Bob l’éponge, aux Totally Spies où à Foot2Rue , on ne peut que s’incliner devant l’intelligence des scénarios ou la prise au sérieux du spectateur lambda….non, je rigole évidemment.


Les cités d’or se démarquent justement par une chose : elles respectent tout simplement le spectateur.

Tout commence par l’introduction d’Esteban, jeune orphelin d’une dizaine, voire d’une douzaine d’années tout au plus, qui catalogué comme « Fils du Soleil » va se retrouver catapulté au cœur d’une sombre histoire de découvertes, de voyages et consort pour de mystérieuses cités d’or.


Pour ce faire, tout au long de cette quête initiatique, il va rencontrer de nombreux adjuvants (Mendosa, Tao, Zia et l’inénarrable Pichu) et ennemis (Pizarro, Gomez et les immondes (à tout point de vue) Olmecs).


Certains personnages vont bénéficier d’une personnalité complexe et fouillée, Mendosa en tête, tandis que d’autres vont malheureusement écoper d’une ligne de conduite gravée dans le marbre, à savoir purement et simplement tout le reste du casting.


Ce qui est intéressant, malgré une animation en soi relativement primaire, c’est l’attachement que l’on peut ressentir envers les personnages voire parfois de la défiance quand on y pense. Ainsi, pour le trio de base représenté par les trois enfants, pas de problème majeur. Esteban, orphelin), reste le fer de lance de cet animé, tout en candeur et en naïveté, mais apprenant à dépasser au fur et à mesure sa condition première d’enfant pour réussir à placer sa confiance et parfois sa vie aux mains des bonnes personnes. Bien évidemment, on n’échappera pas à quelques répliques brillamment futiles du type « Ô , envoles toi grand condor…. » qui alourdissent souvent son propos.Zia reste l’élément féminin du groupe (il en fallait bien un) qui, pour contrebalancer l’omniprésence de son ami espagnol, sait lire les kippours, En fait, sa seule et agaçante utilité réside à se faire kidnapper ou à se mettre en danger la plupart du temps, permettant ainsi de faire avancer l’histoire.

 

En tant que spectateur, on souhaite sincèrement qu’elle y reste une fois pour toutes, mais vu cités d'or jaquettequ’elle possède elle aussi un médaillon du Soleil, on se résigne à la voir jusqu’à la fin. Un moment cependant d’importance, les retrouvailles puis les funérailles avec / de son père, prodigieusement vieux soit dit entre nous, qui représentent l’une des scènes fortes de cette mini saga.Tao reste le Géo Trouvetou de la bande doublé de l’élément comique en parallèle avec les deux sous fifres de Mendosa (des faire-valoir diront nous) , nonobstant le duo qu'il forme avec Pichu, le drôle d’oiseau qui le suit partout. Lui aussi orphelin, mais véritable car on ne verra jamais un seul de ses parents dans l’histoire contrairement aux deux autres, il possède le passé le plus ancestral de tous, unique héritier du peuple de Mu, créateur du Solaris et du Grand Condor dorénavant disparu. Capable de déjouer des pièges pluriséculaires et de décoder les mécanismes de n’importe quelle structure mécanique, il est d’une loyauté indéfectible et parfois un peu orgueilleux, du fait justement de son héritage mais aussi de son âge.


Pichu, véritable trouvaille scénaristique, reste un excellent personnage, bien qu’étant le plus fragile. Possédant un vocabulaire s’élargissant à chaque épisode, sa bonhomie attire la sympathie et il sait prévenir la petite troupe de tous les dangers.

Mendosa, quant à lui, est le plus intéressant. Partant d’un postulat de base assez caricatural (l’espagnol avide de richesses et d’or et prêt à tout pour l’obtenir), il dépasse rapidement sa condition manichéenne et s’humanise tout au long de la quarantaine d’épisodes. Remarquablement complexe dans ses connaissances et sa manière d’appréhender le monde et ses contemporains, il représente un père de substitution idéal auprès d’Esteban puis des deux autres, réitérant de fait tous les caractères paternels primaires. En effet, pour Esteban, il est la figure de comparaison et d’affection. Pour Zya, celle de la protection et pour Tao, l’icône du savoir à surclasser pour pouvoir s’affirmer en tant qu’individu. Mendosa est malgré lui également le réceptacle de tous les travers du monde des adultes : froid, cupide, manipulateur et égoïste … mais aussi compréhensif, paternaliste et de bon conseil avec une humanité toute aussi sous jacente qu’inattendue dans les deux épisodes finaux quant au père réel d’Esteban.


cités d'or image 1Le scénario des cités d’or est riche de ramifications et possède de nombreux arcs tous plus passionnants les uns que les autres … durant les 30 premiers épisodes. On peut d’ailleurs supposer (à raison j’espère) qu’une grande partie de la série avait été écrite par avance.
D’un seul évènement de base (Esteban, Fils du Soleil), on aboutit à une histoire riche et dense où rien n’est superflu et permettant progressivement de s’initier aux arcanes du monde des mayas (parler de kippours et de masques de jade risque de vous faire briller dans les salons). Rajoutons à cela les micros reportages didactiques à outrance placés après chaque épisode et on obtient un véritable ovni dans le monde de l’animation jeunesse. LMCDO restent de mémoire la seule série animée effectuant un retour sur épisode avec explications en application réelle d’un élément bien précis doublé de la découverte d’une culture existant aujourd’hui en totale opposition avec notre monde occidental, qui, bien que possédant le + vieil héritage culturel du monde est devenu redoutablement futile et consumériste.


Le hic, dans cette histoire, reste les 10 derniers modules, véritables redites des premiers, quand ils n’ont absolument rien à voir avec l’épisode en cours.


Car voilà le gros point noir des Mystérieuses cités d’or : son final grotesque. Autant la tribu d’hommes à peau de bête dont le nom m’échappe pouvait avoir des notions d’exotisme, autant les Olmecs ont gâché un potentiel extraordinaire au départ. Pourquoi, avec la richesse du monde maya / incas, les scénaristes ont-ils été se fourvoyer avec un rebondissement aussi tarabiscoté ? Grand héritage, sauvegarde de la race, meurtres de sang froid, véhilités de conquête …

 

Ces Olmecs sont de véritables nazis en négatif. Par négatif, j’entends petits, horribles et avec les yeux rouges. D’autant plus qu’ils fonctionnent selon une hiérarchie quasi militaire sous la férule d’un vieux fou mégalomane. Ce peuple moribond possède de surcroît des engins de destruction massive redoutablement élaborés et, pour faire un parallèle avec la série en elle-même , ils représentent en fait l’anti thèse du peuple de Mu, allant jusqu’à voler leur technologie pour pouvoir dominer, au mépris de la vie animale , humaine ou végétale.
Peut être le créateur de la série s’est il rendu compte de son erreur en rééquilibrant les comptes avec leur fin dramatique, ceux-ci mourant quasiment volatilisés par le système de défense de Mu.

 

En tout cas l’une des morts les plus violente de cette histoire, le grand prêtre des cités d’or décédant à l’abri des regards, devant le grand héritage justement. Pour ne pas spolier la fin décevante, je n’en dirais pas plus, même si elle laisse un goût de série inachevée.

Que reste il des cités d’or alors ? Une formidable série aux rebondissements permanents, à la maîtrise incroyable du système des cliffhangers (un par épisode juste avant le module éducatif) , une histoire passionnante avec des personnages qui restent longtemps à l’esprit et une magnifique humanité pleine d’espoirs.
Elle reste aussi un héritage indéniable de notre propre jeunesse , injustement oubliée par les médias et qui démontre que l’on savait prendre le temps de s’émerveiller avec des personnages sans super pouvoirs, dans un univers relativement non violent. Alors oui, il y avait dbz, cdz et autres ken le survivant (remarquablement bons de toute manière) mais il y avait aussi Esteban et Zia.

Comme dirait l’autre : Au revoir. A bientôt.

 

 

Les mystérieuses cités d'or (Taiyō no ko Esteban)
Une série basée sur des scénarios de jean Chalopin
39 épisodes
dispo en coffret dvd chez de multiples éditeurs.
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