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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 11:45

apprenti sorcier - source dvdrama - copyright Buena VistaAu même titre que les chevaliers blancs et les démons de toutes sortes, les sorciers appartiennent à l’imaginaire collectif et fantastique depuis les débuts du genre. Néanmoins, est ce pour cela que nous cernons pour autant les nombreuses facettes de ce personnage clé ? Saruman , Shang Tsung ou bien encore Profion ne sont ils pas les Nemesis de Gandalf et autres Merlin ?

 

Le sorcier reste avant toute chose opposé au magicien et contrairement au vilain traditionnel,  possède des ambitions plus égoïstes ou plus nobles que la simple volonté de gouverner le monde (soit dit entre nous, les moldus ne les intéressent pas vraiment). Leurs noms et leurs pouvoirs peuvent varier à l’infini. Le plus souvent leur apparence renvoie à un être âgé, mal défini et ténébreux. On citera le sobrement nommé « Seigneur des ténèbres » de Taram et le Chaudron magique, véritable métaphore en image de ce que doit être un sorcier maléfique mais aussi Saruman du Seigneur des Anneaux.

 

 

Raffinés, manipulateurs et possédés, ils restent très éloignés de la caricature de l’être malfaisant et vociférant à tout va jusqu’à l’excès qu’est Profion joué par Jeremy Irons dans Donjons et Dragons.

Malheureusement, c’est souvent ce second choix qui est mis en scène, rendant bancal des films qui auraient réellement pu décoller dans d’autres sphères (King Rising, Eragon, Mortal Kombat et Shang Tsung….).

Reste parfois des personnages en demi teintes, tantôt angoissants, tantôt drôles à l’instar du Raspoutine d’HellBoy , Jafar d’Aladdin (hallucinante prestations vocales de Feodor Atkine, la voix du Dr House et de Jonathan Freeman pour la VO) ou Sardo Numpsa de Golden Child dont la perversité est appuyée par la prestation amusée de Charles Dance (généralement, plus l’acteur est britannique, plus c’est jouissif).

De toutes ces influences littéraires et cinématographiques est ressorti récemment une fantastique florilège synthétisé avec brio par J.K. Rowling et son magistral Voldemort, donnant un méchant d’envergure mythique à Harry Potter tout en le dotant d’un passé extrêmement riche et d’ambitions démesurées mais crédibles, un must absolu de ce panthéon.


Heureusement, pour contrer ces figures « diaboliques », la magie étant originellement dépeinte comme relevantmerlin l'enchanteur source dvdrama copyright buena vista du Diable (merci la tradition chrétienne), sont apparus de nombreux sorciers positifs.

Cependant, le terme même de sorcier, avant l’arrivée d’un certain jeune à lunettes et autres Bibi Blocksberg et sœurs Halliwell, relevant du côté obscur, les sorciers blancs tels Gandalf sont apparentés à des mages, des magiciens voir des enchanteurs. De fait, Merlin, pourtant fils d’une engeance démoniaque voit son patrimoine souvent oblitéré pour ce terme plus « approprié ».

Au contraire de leurs opposés, ces sorciers blancs sont souvent dépeints comme bons mais aussi fantasques (le fameux Oncle Arthur de Bewitched) ou maladroits (Merlin de Disney) et dotés d’un énorme capital de sympathie.

 

 

Dr Strange - source non précisée - Copyright Marvel - MetL’univers des comics s’est aussi emparé du phénomène autant chez DC que chez Marvel. Le Dr Fatalis des 4 Fantastiques descend d’une mère versant dans la sorcellerie. Il se défend d’ailleurs redoutablement bien dans ce domaine, étant l’un des rares à allier ce savoir avec les mystères de la science moderne. Dr Strange , pour sa part Sorcier Suprême de la Terre, défend le flambeau des forces du bien comme son homologue Dr Fate (à croire que tous les sorciers sont aussi médecin en bd….) chez DC. Pour ceux qui n’identifieraient pas le personnage, je vous laisse le soin de guetter la prochaine saison de Smallville ou de revisionner quelques épisodes de Superman The Animated Serie voir de la Justice League de Bruce Timm. 

 

Toutefois, tous ces héros restent prisonniers de leur côté dichotomique (Strange un peu à part via son passé demerlin source dvdrama copyright BBC médecin) et il faudra encore se tourner vers la saga Harry Potter pour se voir offrir des sorciers « gris », ni bons ni forcément mauvais à l’instar d’un Sirius Black  ou d’un Severus Rogue qui révèleront bien des surprises…  Cette saga aura été au monde de la sorcellerie ce que Spiderman aura été au monde des comics.

Elle aura permis une refonte totale de l’idéologie magique tout en transfigurant le genre. Terminé les sorciers reclus, usés avec une barbe interminable, figure masculine et donc forcément mauvaise. L’introduction de doutes humains, de choix mais aussi le fait de voir qu’un sorcier peut être jeune, inexpérimenté et qu’il doit passer par un apprentissage pour se découvrir, tous ces éléments ont permis de casser les carcans passés pour une réactualisation bienvenue. Le principe des univers parallèles et du secret est conservé, mais cette fois le monde moldu et le monde magique co-existent, vivant l’un de l’autre sans pour autant se nuirent ou si peu.

La différence oui, mais dans notre société moderne, non. L’homme a besoin de se reposer sur ce qu’il connaît, pas sur ce qu’il ne peut maîtriser.  Stan Lee avait déjà réussi ce tour de force avec ses X Men et le principe mutant, déviation de personnages magiques bienvenue (déjà une école et des adolescents).

Le principe scolaire permet de mieux encadrer ces pouvoirs mystiques tout en procurant d’excellentes intrigues. Le succès est tel qu’il est plusieurs fois copié. On pensera à l’excellente saison de Charmed avec en toile de fond la lutte entre Avatars, école de magie et destinée de Wyatt. Autre succès fonctionnant sur ce principe, la série  britannique Merlin (la boucle est bouclée).

 

 

D’autres ont aussi joué avec cette idée, comme Terremer, la prophétie du sorcier voir la série de japanimation Orphen, le sorcier noir où le héros est diplômé mais un peu rebelle et s’embarquant dans un univers classique d’Heroïc Fantasy.

 

Pourtant , on ne peut se permettre de réduire le monde de la magie à une simple affrontement bien/mal. Il est toujours plaisant de revoir les scènes opposant  Voldemort à Dumbledore ou Saruman à Gandalf… Mais derrière tout cela, la sorcellerie est ses pratiquants renvoie à une ère d’obscurantisme, basée sur des croyances obsolètes , quasi disparues aux débuts de l’ère Chrétienne . Le Dragon du Lac de Feu, film mésestimé et  pourtant ô combien courageux et réussi des studios Disney, en est une parfaite illustration. Les sorciers sont en voie de disparition, ils sont fatigués, on ne croit plus en eux (alors que le peuple a une peur terrible de Vermithrax, à juste titre) et l’homme se détourne des anciens dieux païens. Il est logique alors que les deux figures emblématiques disparaissent dans un final dantesque pour laisser la place à un disciple qui ne recouvrera visiblement plus à la magie au profit de l’amour et de la vie.

Merlin, tvfilm ayant dans le rôle vedette Sam Neil abordera les mêmes thèmes, de manière plus poétique dans un splendide plan final, au bout de trois heures d’une tentative désespérée de survie de la redoutable Maab. Idem pour Excalibur de Boorman où Merlin toujours disparaîtra avec son monde.

Potter Dumbledore source dvdrama copyright Warner Home VideAvant Harry Potter qui lui accepte un univers plus vivace que jamais , Merlin demeure une pierre angulaire du plan spirituel à travers qui les évolutions arrivent, quelque soit son âge à l’écran (laissons volontairement de côté la version Kaamelott qui bien qu’unique sort du contexte réellement magique). 

Harry Potter permet de se réapproprier ces notions et de les inclure à nouveau sur une quête initiatique, la magie accompagnant le mal-être typiquement adolescent du héros. Plus il vieillit, plus il approche de l’âge adulte et des ses responsabilités inhérentes, plus il devient un sorcier puissant. Tout comme pour Voldemort, la magie devient une image du dépassement de soi dans lequel on peut se noyer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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